Un an après la présentation de The Old Oak à Cannes, Ken Loach confirme aujourd'hui dans Variety qu'il s'agissait de son dernier film. Le réalisateur anglais, qui va bientôt souffler 88 bougies, suggère qu'il est bien en retraite après 60 ans de carrière, une trentaine de longs métrages et deux Palmes d'Or à la clé :
"Je pense que, du point de vue de la santé, l'idée de revenir dans la course, même pour un pas, serait probablement un pas de trop. On ne s'arrête que quand il le faut absolument, et moi, j'ai atteint la fin de la route..."
Malgré ses engagements personnels et l'état actuel du monde, Ken Loach n'envisage pas de revenir, mais n’arrête pas de penser la société moderne pour autant : "J'essaie simplement de penser à l'avenir et de ne pas être nostalgique. Ne pas faire de films ne signifie pas que le lien avec les films, les étudiants et les gens qui écrivent sur le cinéma cesse, d’une manière ou d’une autre. Et j’ai de la chance, il y a beaucoup de possibilités de faire des choses qui s’apparentent au travail, mais pas avec le même niveau de concentration et de déplacements", suggère le cinéaste, qui laisse entendre qu'il restera publiquement impliqué.
Notamment sur le drame de Gaza, un sujet qui lui tient à cœur et qu’il n’a jamais réussi à aborder au cinéma. "La Palestine est un sujet sur lequel j’aurais aimé travailler, mais je ne savais pas trop comment l’aborder. Il aurait fallu que ce soit un documentaire, mais c'était un gros projet et cela m'a certainement dépassé au cours de la dernière décennie."
Ken Loach et son équipe ont exprimé très clairement leur soutien à un cessez-le-feu à Gaza lors des derniers BAFTA. Et le cinéaste salue aussi le discours de Jonathan Glazer lors des Oscars. "Il a été attaqué, mais il a aussi reçu beaucoup de soutien de la part de très nombreux Juifs qui ont déclaré que cela brisait le stéréotype selon lequel tous les Juifs soutiennent ce que fait Israël. Ce n'est clairement pas le cas. C’était extrêmement précieux de montrer cette diversité. J’ai donc un grand respect pour ce qu’il a fait."