Cela devait être le plus beau jour de sa vie. En décembre 2017, Maëva Coucke a été élue Miss France 2018, mais la joie de remporter le concours de beauté a été entachée par le cyberharcèlement qui a suivi son élection. « De gagner Miss France, c’était le rêve de ma vie. Je sais qu’à ce moment-là, ma vie va changer. Et finalement, je me suis pris une vague de haine. Me faire insulter de p*te, de sal*pe… j’avais pas demandé tant, moi je voulais juste gagner Miss France », a-t-elle confié à Olivier Delacroix pour l’émission « Dans les yeux d’Olivier », consacrée au « Cybersexisme : pourquoi tant de haine », diffusée sur France 2, mercredi 22 janvier 2025.
« Je prends mon téléphone en pleine nuit, je pense à 5 heures du matin, quand enfin je suis posée à l’hôtel, et je vois beaucoup de critiques. Beaucoup de critiques liées à ma morphologie, à mon poids surtout. Et là, j’ai des “manche à balai”, “anorexique”, “planche à pain”… Finalement, je retrouve des critiques que j’avais vécues plus jeune, quand j’étais au collège. Sauf que là c’est beaucoup de Français qui viennent et qui me critiquent, et j’avais presque même jamais remarqué que les gens étaient si méchants et si virulents », a commenté Maëva Coucke. Et de glisser : « C’est aussi blessant de dire à quelqu’un “tu es anorexique” que de dire à quelqu’un “tu es obèse”. Ça ne se fait pas, c’est déplacé. »
Les critiques n’ont pas laissé la reine de beauté indifférente. « Le corps d’une femme est beaucoup plus jugé que celui d’un homme. Et parfois j’ai écouté les gens, parfois je les ai crus », a-t-elle avoué. Il lui est même arrivé de penser : « Peut-être que je suis moche, peut-être que j’ai une allure de manche à balai. » « C’est à ce moment-là où il ne faut pas se laisser emporter par tout ça parce que j’aurais pu en pleurer tous les jours », a-t-elle ajouté. Même si elle était entourée, Maëva Coucke s’est sentie sans défense : « J’ai l’impression d’être sans arme à ce moment-là, et j’ai 23 ans. Je viens de ma petite ville, ma petite campagne, Boulogne-sur-Mer, je ne connais rien au monde de la télé… Je prends conscience que la couronne va m’apporter quelques petits problèmes derrière. »
Au-delà des critiques, Maëva Coucke a reçu des messages à caractère sexuel des plus choquants : « J’ai déjà reçu des photos des parties intimes d’hommes. J’en ai eu plusieurs. Ça peut être des vidéos d’un homme en train de faire l’acte, de se masturber. Ça particulièrement, c’est qaignoble et dégoûtant parce qu’on a l’impression d’être des objets. » Elle dénonce : « Ce n’est pas parce qu’on est une personnalité publique qu’on doit accepter les critiques en tout genre. C’est de plus en plus violent. Plus les années passent, plus les gens sont connectés. » Et la modération sur les réseaux sociaux n’est pas suffisante selon elle. « À cause de commentaires, à cause de mots méchants, des gens préfèrent ne plus être en vie. »
Maëva Coucke n’est pas la seule Miss à avoir été victime de cyberharcèlement. Après Ève Gilles, Miss France 2024, vivement critiquée sur son physique ou sa coupe de cheveux, c’est actuellement Angélique Angarni-Filopon, élue Miss France 2025 en décembre dernier, qui est la cible des critiques, aussi bien sexistes que racistes. « Je trouve ça triste de prendre autant d’aise à dire à quelqu’un qu’on ne l’aime pas. Et du temps aussi », a-t-elle récemment déclaré, déplorant que les haters se cachent derrière les réseaux sociaux pour répandre leur haine. « C’est un peu lâche, c’est dommage », a-t-elle glissé, et de conclure : « Les Miss, on prend cher. »