C’est dans une nouvelle interview fleuve accordée au Los Angeles Times qu’Emily Ratajkowski a annoncé mettre fin à sa carrière d’actrice. L’ancienne mannequin avait explosé médiatiquement après une apparition dénudée remarquée dans le clip du titre très controversé “Blurred Lines” de Robin Thicke et Pharrell Williams en 2013, des débuts qui lui ont valu beaucoup de critiques.
La jeune femme s’était depuis tournée vers le cinéma où elle a débuté dans un rôle de soutien aux côtés de Ben Affleck dans Gone Girl de David Fincher. Elle avait ensuite joué dans des films tels que We Are Your Friends face à Zac Efron ou encore I Feel Pretty aux côtés d’Amy Schumer. On ne l’a cependant plus vue sur grand écran depuis le thriller policier Arnaqueurs associés en 2019 dans lequel elle tenait un rôle principal aux côtés de Theo James.
À propos de l’abandon de sa carrière, Emily Ratajkowski raconte :
"Je n’avais pas l’impression de dire : ‘Oh, je suis une artiste qui joue et c’est mon exutoire’. Je me sentais comme un morceau de viande que les gens jugeaient en disant : ‘A-t-elle autre chose que ses [seins] ?"
Comme le rapporte Variety, après Gone Girl, la comédienne débutante a travaillé dur avec son équipe pour trouver des rôles qui prouveraient qu’elle est une “actrice sérieuse avec de la longévité”. Elle n’a cependant trouvé que des seconds rôles. Elle a ainsi continué à auditionner, comme pour le film primé à Cannes et nommé aux Oscars de Ruben Östlund, Sans filtre. Elle n’aura pas le rôle de Yaya qui est finalement attribué à la regrettée Charlbi Dean.
Tout en tentant de se faire un nom, Emily Ratajkowski a déclaré qu’elle s’était finalement rendue compte que cela signifiait devoir se rendre “digeste pour les hommes puissants d’Hollywood”. Elle a alors licencié son agent, son représentant commercial et son manager au début de l’année 2020.
“Je ne leur faisais pas confiance. Je me disais : ‘Je peux m’occuper de recevoir des appels téléphoniques. Je vais prendre ces décisions. Aucun d’entre vous n’a mon intérêt à cœur. Et vous détestez tous les femmes.’”
Et c’est une expérience toute particulière vécue lors d’une soirée de l’agence WME qui l’a en partie détournée d’Hollywood, une soirée à laquelle elle a assisté avec son mari Sebastian Bear-McClard, dont l’agent “clairement ivre” lui a dit qu’elle était “comme Pamela Anderson avant son hépatite C”.
“J’ai pensé à la façon dont [Sebastian] avait glissé dans la pièce, une pièce pleine d’hommes qui deux ans auparavant avaient embrassé la bague de Harvey Weinstein et encouragé leurs jeunes clientes à prendre rendez-vous avec lui dans des chambres d’hôtel”, écrit Emily Ratajkowski dans son livre, My Body. “Je détestais que mon mari soit lié à ces hommes.”
“C’est peut-être pour cette raison que je ne suis pas vraiment intéressée par les points de vue masculins en ce moment”, a-t-elle déclaré au Los Angeles Times. “Parce que c’étaient des mensonges. Et je ne parle pas d’infidélité. C’est un monde détraqué. Comme Hollywood est détraqué. Et c’est sombre… J’ai même eu du mal à être à une soirée comme ça. Mais ensuite, avoir une partie de moi qui y était si connectée était encore plus difficile.”
La jeune femme fait actuellement face à un divorce et se bat pour la garde son fils face à Sebastian Bear-McClard qui a lui-même été accusé d’inconduite sexuelle par plusieurs femmes dans un article de Variety publié le mois dernier.
Mais qui dit fin de carrière d’actrice, ne dit pas fin de carrière tout court. Désormais devenue une icône féministe provocatrice sur les réseaux sociaux et l’animatrice d’un podcast féministe, Emily Ratajkowski a pour but de créer sa propre société de production à la Reese Witherspoon avec “Hello Sunshine”.
À travers des projets audio, des documentaires, un club de lecture, “Bitch Era Media” – le nom de sa société - s’adressera à une jeune génération de femmes plus décomplexées. On n’a donc pas fini d’entendre parler d’Emily Ratajkowski.