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30 septembre 2025

Gérard Miller accusé de viols : plus d'un an après les accusations, le célèbre psychanalyste placé en garde à vue

"Je n’ai ni été entendu, ni même convoqué (…) J’ignore même quel service enquêteur est saisi, je n’ai pas la moindre information sur les plaintes qui me viseraient".

En avril dernier, Gérard Miller s'était ainsi exprimé à propos d'un livre-enquête percutant, signé par deux journalistes du magazine Elle, qui rassemblait des dizaines de témoignages l'accusant de violences sexuelles.

Depuis, les choses semblent avoir changé. Selon les informations du Parisien, le célèbre psychanalyste aurait été placé en garde à vue ce mardi 30 septembre 2025 afin d'être entendu par "la brigade de protection des mineurs (BPM) de Paris, spécialisé dans les affaires graves sur mineurs".

Âgé de 77 ans, le praticien aurait été arrêté à son domicile puis entendu par la police judiciaire de Paris, dans le cadre d'une enquête ouverte en février 2024 pour des faits "susceptibles d'être qualifiés de viols et d'agressions sexuelles, parfois sur victimes mineures".

Selon le parquet, plusieurs femmes avaient dénoncé des "gestes sexués de la part de Gérard Miller", commis sans leur consentement entre 1995 et 2005. Depuis, de nouvelles plaintes et signalements sont venus s'ajouter, étendant la période des faits présumés et laissant entrevoir un scandale d'envergure.

Ces témoignages avaient été dévoilés pour la première fois par le magazine Elle et les journalistes Cécile Ollivier et Alice Augustin, précise Le Parisien.

"De nombreuses femmes disent s’être prêtées à une séance d’hypnose ou de relaxation, pendant lesquelles elles auraient perdu leurs capacités de discernement et de réaction, et il en aurait profité pour les agresser sexuellement ou les violer. Comme prise au piège, l’une d’elles nous raconte qu’elle se serait sentie telle la grenouille plongée dans l’eau froide, qui ne se rend pas compte que l’eau chauffe petit à petit, jusqu’à l’ébouillanter", avait ainsi confié l'une des autrices. 

Les deux journalistes ont ensuite publié le livre Anatomie d’une prédation (éd. Robert Laffont), qui dévoile un système de violences sexuelles ayant perduré pendant 30 ans dans un silence total.

Gérard Miller reste présumé innocent et affirme n'avoir jamais abusé de quiconque. Sa garde à vue peut durer jusqu'à 48 heures. 

18 décembre 2024

Menacée par Gérard Miller, Anna Mouglalis témoigne

Les cas de Judith Godrèche et d'Adèle Haenel ne sont pas les seuls qui seront évoqués par la commission "Violences dans le secteur culturel" de l'Assemblée nationale. Ce 18 décembre 2024, Sandrine Rousseau y a auditionné l'actrice Anna Mouglalis, dans le cadre de l'affaire Gérard Miller.

Et cette dernière est revenue sur le tournage de son premier film, "Terminale", dont le psychanalyste a signé le scénario.

Anna Mouglalis s'est souvenue : "En 1997, pour mon premier film, je me suis retrouvée à être convoquée par un producteur du film, pour me rendre au domicile de Gérard Miller. Je rencontre Gérard Miller, qui me propose de visiter son home cinéma".

Et d'expliquer son état d'esprit en arrivant dans l'hôtel particulier de la star, boulevard Voltaire, à Paris. Anna Mouglalis, alors âgée de 19 ans raconte : "C'est normal d'avoir confiance, quand on est envoyé par la production, chez un scénariste, qu'on a envie de jouer dans un film. Tout ça devrait être très normal".

Gérard Miller lui propose alors une séance d'hypnose, qu'elle refuse, dit-elle, parce qu'elle "trouve le mec franchement pas sympathique". Après cela, Anna Mouglalis sent un changement dans son attitude, dit-elle.

"Il commence à se tendre et à devenir un petit peu agressif. Et à me dire 'ben alors qu'est-ce qu'on va faire et qu'est-ce qu'il faut faire sur ce scénario ?'. Je lui dis qu'on a cas rien faire du tout, vu comment c'est parti, c'est pas la peine". Et là, il passe aux menaces. Anna Mouglalis raconte en effet : "il me répond qu'il retirera donc les répliques de mon personnage pour les donner à d'autres actrices. Je lui dis tant mieux".

Se souvenant de cette scène, qui a 27 ans, Anna Mouglalis a un regret. Elle avoue : "À l'époque, je n'en ai pas parlé au réalisateur, ni au producteur, j'aurais dû. Mais comme en fait, je suis partie, je me suis dit 'en fait, c'est juste un connard'".

Pourtant, sa parole aurait peut-être pu changer la donne pour bien d'autres femmes. Et pour cause, Anna Mouglalis relate : "il se trouve qu'ensuite pendant le tournage, il y avait une classe, on avait toutes entre 18 et 20 ans. Il y a deux jeunes femmes qui assez spontanément, parce qu'elles se sont rendu compte qu'elles avaient vécu la même chose, ont parlé devant nous ouvertement. Elles ont vécu la même chose chez Gérard Miller, mais elles ont vécu la séance d'hypnose. Et elles ont vécu les agressions".

En mars 2024, elles sont désormais 67 femmes à accuser le médiatique psychanalyste Gérard Miller de diverses formes de violences sexuelles.