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10 novembre 2025

X-Men l'affrontement final : au départ personne ne voulait le réaliser !

Il y a 19 ans, la troisième aventure des mutants Marvel a bien failli rester dans les cartons. Alors que X-Men : L’Affrontement final devait conclure la trilogie commencée avec X-Men en 2000, Hollywood tout entier semblait repousser le projet.

Malgré des critiques mitigées – une note 3,3 sur 5 pour le public et de 2,9 sur 5 pour la presse sur AlloCiné – le film a tout de même engrangé 460 millions de dollars dans le monde. Mais derrière ce succès au box-office se cache une longue liste de refus et de complications.

En effet, à l’époque, le réalisateur des deux premiers épisodes, Bryan Singer, décline l’aventure, emportant avec lui les scénaristes de X-Men 2 pour se consacrer à Superman Returns. La Fox se retrouve alors sans réalisateur et tente de convaincre Darren Aronofsky, fraîchement remarqué pour The Fountain avec Hugh Jackman. Sans succès.

D’autres grands noms sont approchés : Joss Whedon, déjà auteur de comics X-Men, refuse pour se tourner vers un projet Wonder Woman (qui ne se concrétisera jamais). Il finira plus tard chez Marvel pour Avengers et Avengers : L’ère d’Ultron. Rob Bowman (Elektra) et Peter Berg (qui préfère Le Royaume) déclinent également l’offre. Alex Proyas, lui, refuse en raison de différends sur I, Robot.

Même scénario pour les réalisateurs de renom : Zack Snyder préfère se consacrer à 300, et Guillermo del Toro est pris par Le Labyrinthe de Pan.

 En juin 2005, la Fox parvient à séduire Matthew Vaughn, qui commence le casting mais abandonne rapidement le projet. Officiellement, il évoque des raisons familiales mais il révélera plus tard un détail surprenant : le studio lui avait présenté un scénario modifié, incluant une scène où Tornade sauve des enfants en Afrique – ajoutée uniquement pour convaincre Halle Berry de jouer dans le film et prévue pour être supprimée par la suite.

“Je suis arrivé dans le bureau de l’un des producteurs et il y avait un scénario de X-Men 3 bien plus épais [que ce que j’avais]. J’ai demandé d'où il sortait, et on m’a répondu : ‘Ne t’inquiète pas.’ J’ai dit : ‘Je suis le réalisateur, dites-moi ce que c’est.’ (...).”

Il continue : “Je m’en empare, je l’ouvre à la première page et il est écrit : ‘Afrique. Une scène avec [le personnage de] Tornade. Des enfants meurent du manque d’eau. Elle crée une tempête et sauve tous ces enfants. ‘Pas mal’, je me dis, c’est une bonne idée. Je répète ma question et on me répond : ‘C’est le scénario d’Halle Berry, ne t’inquiète pas. C’est parce qu’elle n’a pas encore signé [pour faire le film].’”

Vaughn juge la manœuvre manipulatrice et quitte le projet une semaine après son engagement.

Finalement, le studio se tourne vers Brett Ratner (Rush Hour, Dragon Rouge), déjà pressenti pour le premier X-Men en 2000. Il prendra en charge le troisième film, tandis que Matthew Vaughn sera rappelé plus tard pour réaliser X-Men : Le Commencement, le préquel de la saga.

X-Men : L’Affrontement final et le reste de la saga X-Men sont à retrouver en streaming sur Disney+.

06 mai 2025

Kevin Feige a un plan sur 10 ans pour les X-Men dans le MCU

L'arrivée des X-Men dans le MCU n’a jamais été aussi proche…

Déjà croisés à la fin de The Marvels, dans la série Miss Marvel et bien sûr dans Deadpool & Wolverine, les mutants devraient tenir une place importante dans Avengers : Doomsday (mai 2026) et Avengers : Secret Wars (mai 2027), et au delà ! Kevin Feige voit à long terme en ce qui concerne les protégés de Charles Xavier.

Selon The Wall Street Journal, le grand manitou du MCU aurait confié à ses proches qu’il planche sur un plan étalé sur 10 ans pour les X-Men.

Un cycle entier pour rebâtir une saga des mutants à la hauteur de son héritage… et la fusionner intelligemment avec le MCU. Ils pourraient être l'avenir de la franchise après les deux prochains Avengers.

On sait déjà que le scénariste Michael Lesslie (The Hunger Games: The Ballad of Songbirds & Snakes) a été recruté pour développer un film X-Men se déroulant après Secret Wars. En parallèle, Ryan Reynolds travaille en coulisses sur un projet mutant qui devrait être Deadpool et les X-Men. De quoi poser les premières pierres de cette nouvelle ère.

Feige n’a encore rien officialisé sur le casting des X-Men version MCU : reboot total ou mix nostalgique ? Le flou reste total. Mais les clins d’œil sont déjà là. Les mutants ont discrètement commencé à apparaître dans le MCU, notamment avec Hugh Jackman et Patrick Stewart (dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness).

Mais Avengers: Doomsday va passer à la vitesse supérieure et fera carrément revenir plusieurs visages culte : Kelsey Grammer (Beast), Ian McKellen (Magneto), Alan Cumming (Nightcrawler), Rebecca Romijn (Mystique), James Marsden (Cyclops) et même Channing Tatum (Gambit) ainsi que Patrick Stewart (Professor X) seront de la fête. Leur présence dans Secret Wars, elle, reste encore mystérieuse.

Avengers: Doomsday sortira le 1er mai 2026. Avengers: Secret Wars suivra le 7 mai 2027.

03 juillet 2024

Hugh Jackman se souvient de son audition ratée pour Wolverine

En revenant dans le costume de Logan/Wolverine, cet été au cinéma, Hugh Jackman réalise le rêve de Ryan Reynolds, l'interprète de Deadpool à ses côtés, et il fête au passage ses 25 ans d'incarnation du mutant griffu. Une longévité exceptionnelle au sein des adaptations de comics Marvel.

Pour patienter jusqu'à la sortie de Deadpool et Wolverine, Entertainment Weely a interviewé le duo, ainsi que le réalisateur du blockbuster, Shawn Levy, et le producteur qui dirige la branche super-héroïque de Disney, Kevin Feige. L'occasion pour hugh Jackman de se remémorer son arrivée dans la saga, et dans ce rôle qui a bouleversé sa carrière.

Bryan Singer, il est devenu indissociable de ce personnage à la force surhumaine, mais au départ, rien n'était gagné. Pire, le tournage avait commencé sans lui, avec un autre acteur à sa place !

Au fil de la saga, Wolverine a connu des hauts (X-Men et sa suite directe, adorés par le public, son caméo rigolo dans Le Commencement avant de revenir pour de vrai dans la suite, Days of the Future Past) et des bas (son premier film en solo), et l'on croyait son aventure au cinéma bouclée avec Logan, le drame de James Mangold acclamé par les spectateurs en 2017. De plus en plus musclé au fil de ses incarnations, Jackman a apporté à son personnage une certaine profondeur, faisant de lui l'un des plus populaire des super-films, tous studios confondus. Si bien qu'on a aujourd'hui du mal à imaginer Dougray Scott à sa place...

Pourtant, en 1999, c'est bien ce comédien brittannico-américain qui avait été choisi pour interpréter Wolverine. A peine repéré dans Deep Impact, il avait été engagé par Singer pour son blockbuster, mais à l'époque, il a été rappelé par Tom Cruise sur le plateau de Mission : Impossible 2, de John Woo. Un film à gros budget, là aussi, concurrent direct de X-Men puisque produit par la Paramount et non la 20th Century Fox. Obligé par son contrat de boucler les prises de vue en tant qu'adversaire d'Ethan Hunt, il a été forcé d'abandonner Wolverine alors que le tournage avait déjà démarré.

Hugh Jackman raconte avoir été appelé en catastrophe à Toronto, pour vivre une audition des plus étranges : le scénariste Tom Desanto avait été chargé de lui faire lire une scène clé du film dans une caravane, pendant que Singer filmait des séquences de X-Men qui n'incluaient pas Wolverine.

"Il n'arrêtait pas de me dire : 'Plus doucement... Parle plus doucement... Encore un cran en dessous...' A la fin je ne m'entendais presque plus !, se souvient Jackman. Je pouvais sentir qu'il se disait : 'Mais pourquoi je me retrouve sur l'heure de mon déjeuner à auditionner ce mec pour un rôle qu'on a déjà casté ?' Il était hors de lui."

Kevin Feige, qui était alors assistant de production sur X-Men, détaille de son côté qu'en coulisses, sa boss Laurent Shuler Donner poussait pour que Hugh soit choisi pour interpréter Logan.

"On avait du mal à trouver notre Wolverine, avoue-t-il. Lauren avait très envie d'engager cet acteur australien, qui avait initialement été rejeté pour le rôle. Dans mon souvenir, on lui avait dit non en grande partie parce qu'il était trop grand. Wolverine est parfois décrit comme un petit mutant dans les comics. C'est un fait, il n'est pas grand. Mais ils étaient tous au désespoir (suite au départ de Scott, ndlr)."

Après cette lecture, Hugh Jackman précise être reparti prendre l'avion découragé, persuadé de ne pas avoir le rôle. Feige fut alors chargé de le ramener à l'aéroport, mais plutôt que de le déposer directement, il lui a proposé d'aller manger, en compagnie du scénariste avec qui son entretien s'était mal déroulé. "Je ne voulais pas le laisser là, tout seule dans le froid !", assure Feige.

"Je lui ai dit : 'Kevin, on sait tous que je n'aurai pas ce rôle. Tu n'es pas obligé de m'inviter à dîner.', raconte ensuite Jackman. Mais non, il a insisté, on s'est assis et on a mangé ce steak, puis il m'a raccompagné à l'aéroport. Je n'oublierai jamais ce geste. C'était vraiment adorable de sa part. Même si je pensais à l'époque que je ne le reverrais jamais..."

Une fois X-Men sorti, et donc la carrière super-héroïque de Jackman lancée, il a fallu attendre des années avant qu'il ne puisse refaire équipe avec Feige. Car ce dernier fut chargé de chapeauter les adaptations de comics Marvel pour Disney pendant que Jackman était devenu une star estampillée Marvel... mais chez la Fox. Le rachat de cette firme par le studio aux grandes oreilles, en 2017, a permis à Ryan Reynolds de les réunir, après deux opus à succès où il passait son temps à vanner/spoiler/jalouser Logan -entre deux autocritiques bien senties, d'ailleurs.

L'insistance de Reynolds a précisément porté ses fruits en 2019, quand l'homme qui avait cartonné grâce aux Avengers, Iron Man, Gardiens de la Galaxie, Black Panther et confrères, a pu officiellement intégrer les personnages de chez Fox-Marvel au sein de son écurie Disney. Petit à petit, des caméos ont été rendus possibles (le professeur X de Patrick Stewart dans Doctor Strange 2, par exemple), puis Deadpool 3 a été annoncé en grandes pompes par le duo de stars, avec évidemment une bonne dose de second degré.

Huit ans après la sortie du premier Deadpool, voilà "The Merc With a Mouth" concrètement de retour sur grand écran, toujours dans une comédie d'action pour adultes (R-Rated), mais produite par Kevin Feige et accompagné de son meilleur ennemi aux griffes d'adamantium.

22 mai 2024

Marvel se lance dans l'écriture d'un film X-Men

Cela fait quelques années maintenant que le MCU tourne autour du pot à mutants. Il y a eu l'apparition de Patrick Stewart en Professeur X dans Doctor Strange 2. Il y a eu la série Miss Marvel, qui introduisait pour la première fois la notion de "mutants" dans l'univers. Et cet été, l'ancien X-Men Wolverine sera carrément la star de Deadpool 3. Alors à quand un nouveau film X-Men au sein du Marvel Universe ?

Visiblement, c'est pour demain. Marvel Studios va engager un scénariste pour écrire ce film X-Men tant attendu. C'est Michael Lesslie qui est en discussions pour écrire le long métrage, selon Deadline. On lui doit notamment le dernier Hunger Games : La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur, mais aussi la série The Little Drummer Girl, tirée de John le Carré ou encore l'adaptation de Macbeth, avec Marion Cotillard, sélectionnée à Cannes.

Cela fait quelques mois que Marvel planche sur l'embauche d'un scénariste pour ce film, précise Deadline, qui explique que la grève de la WGA l'an dernier a ralenti le projet. Marvel Studios avait rencontré plusieurs candidats potentiels, et a donc arrêté son choix sur Lesslie.

Reste qu'on ne sait absolument rien de ce que donnerait un film X-Men dans le MCU. La saga cherchera-t-elle à introduire un nouveau Charles Xavier et de nouveaux mutants ? Ou s'agira-t-il d'un revival de l'ancienne saga, sur la base du retour de Hugh Jackman ? Ou un mixe des deux ?

 La scène post-générique de The Marvels, l'an dernier au cinéma, semblait plutôt indiquer cette dernière option. On y retrouvait Maria Rambeau échouée dans un autre univers, celui des X-Men, avec la fameuse base souterraine, Charles, Fauve... et aussi Lashana Lynch dans la peau d'une nouvelle mutante. Le prochain film pourrait bien s'appuyer sur cette séquence pour s'écrire.

Aucune date encore annoncée.

17 octobre 2023

Un faux script à Halle Berry ? Pourquoi Matthew Vaughn a refusé de réaliser X-Men 3

Avant que Matthew Vaughn ne reprenne en main la saga X-Men avec X-Men : First Class (2011), il avait été sollicité par 20th Century Fox pour remplacer Bryan Singer en tant que réalisateur de X-Men 3, intitulé L'Affrontement final (2006). Durant le New York City Comic-Con (via ScreenRant), le réalisateur a raconté qu'il avait rejeté la proposition après avoir découvert le plan du studio, qui comptait duper Halle Berry, pour qu'elle reprenne son rôle de Tornade :

"L'une des principales raisons pour lesquelles j'ai quitté X-Men 3, et c'est une histoire vraie, c'est que je suis allé dans le bureau d’un cadre du studio et j’ai vu un script ‘X3’. Il était beaucoup plus gros que celui que j'avais eu. Alors j'ai posé la question : c'est un autre brouillon ? Et on m'a répondu : 'Ne vous occupez pas de ça...' Alors je l’ai saisi et j’ai ouvert la première page, et il était écrit : « Afrique ». Des enfants meurent sans eau et Tornade crée un orage pour sauver tous ces enfants. Je trouvais que c'était une idée plutôt sympa. Alors j'ai demandé ce que c'était..."

Et le cadre du studio lui a alors livré une réponse glaçante, qui a entraîné le départ de Matthew Vaughn, qui raconte :

"Il m'a dit : ‘C’est le scénario de Halle Berry, parce qu’elle n’a pas encore signé. C'est ce qu'elle veut faire dans le film. On lui donne ce script et une fois qu’elle aura signé, on le jettera à la poubelle.' Forcément, je me suis dit : s'ils font ça à une actrice oscarisée qui joue Tornade, j’arrête !"

C'est donc Brett Ratner qui a repris X-Men 3 en main. Halle Berry a fini par revenir dans la saga et le film n'inclue aucune scène se déroulant en Afrique. Le personnage de Tornade y tient cependant un rôle plus important, reprenant notamment la direction de l'école pour mutants après la mort de Charles Xavier.

21 septembre 2022

Marvel : des nouveaux mutants dans le prochain X-Men ?

En 2019, Disney a récupéré les droits cinématographiques des X-Men avec l'acquisition du studio 20th Century Fox. Les fans ont alors pensé que les mutants allaient être les premiers à avoir droit à un reboot.

Pourtant en 2022, aucun film X-Men n'est encore sur les rails. Bien que le Professeur X (Patrick Stewart) soit brièvement apparu dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness, les autres mutants n'ont pas encore fait d'incursion dans les longs-métrages de La Maison des idées.

D'après le site Screen Geeks, Marvel serait actuellement en train de se pencher sur un nouveau film X-Men basé sur la série de 4 comics lancée par Joss Whedon, Astonishing X-Men.

Commencés en 2004 et arrêtés en 2008, ceux-ci font suite à New X-Men de Grant Morrison et comportent quatre arcs scénaristiques différents : Gifted, Dangerous, Torn et Unstoppable. 

Dans ces bandes dessinées, les mutants doivent empêcher une race extraterrestre de détruire la Terre. Les plus célèbres X-Men ont quitté l'équipe suite à un conflit avec le Professeur X. Ces comics mettent donc en scène une nouvelle équipe de mutants composée notamment de Emma Frost, Cyclope, Shadowcat, Wolverine, le Fauve et Colossus.

Adapter cette série de comics permettrait donc d'insuffler un vent nouveau sur cette saga déjà composée d'une dizaine de longs métrages.

Joss Whedon a déjà collaboré avec Marvel sur les films Avengers (2012) et Avengers : l'Ere d'Ultron en 2015, mais le réalisateur a depuis été au centre de plusieurs polémiques, donc un retour à la mise en scène semble peu probable.

Si un nouveau film X-Men n'est actuellement qu'au stade de la discussion, les récents clins d'œil aux mutants dans les œuvres Marvel Doctor Strange 2, Mrs Marvel, Falcon et le soldat de l'hiver et She-Hulk prouvent que le studio est en train de travailler activement sur une nouvelle itération.

Les nouveaux mutants pourraient très bien être introduits dans le troisième volet des aventures de Deadpool, en cours d'écriture par Rhett Reese, Ryan Reynolds et le réalisateur Shawn Levy.

08 août 2022

X-Men : Giancarlo Esposito veut jouer le Professeur X pour Marvel

Giancarlo Esposito bientôt dans le MCU ? L'acteur de Breaking Bad et Better Call Saul (Gus Fring) a confié qu'il adorerait rejoindre le Marvel Cinematic Universe et en a dit davantage lors du TJH Superhero Car Show & Comic Con qui se tenait ce week-end à San Antonio aux Etats-Unis.

Giancarlo Esposito révèle avoir rencontré des dirigeants de Marvel et ne cache pas son enthousiasme à l'idée de potentiellement rejoindre un film de la franchise. Il a même un personnage bien précis en tête, celui du Professeur X de la saga X-Men.

"Je chamboulerais ce qu'on connaît de l'univers du Professeur X"

"Je n'ai pas encore travaillé pour Marvel", lance-t-il à l'assemblée. "Nous en avons parlé lors d'une réunion [avec Marvel]", poursuit-il. (...) "Donc oui, il y a eu des discussions à propos de Magneto. Nous avons aussi parlé de Dr. Freeze et... de Doom. Ainsi que du Professeur X ! (...) Avec lui, je ferais quelque chose d'un peu différent. Je chamboulerais ce qu'on connaît de l'univers du Professeur X !"

Pour mémoire, le dernier film de la franchise, X-Men Dark Phoenix (voir bande-annonce ci-dessus), est sorti en juin 2019, avec James McAvoy en Charles Xavier / Professeur X. Le personnage a également été vu plus récemment sous la forme d'un caméo dans Doctor Strange 2 avec Patrick Stewart de retour dans le costume.

12 novembre 2021

Marvel : une nouvelle série X-Men bientôt sur Disney+ ?

Wolverine, le professeur Xavier ou encore Magneto pourraient débarquer prochainement dans l’univers Marvel sur Disney+. Le site spécialisé GWW (via ComingSoon) révèle qu’une série d’animation X-Men serait entrée en développement pour une diffusion courant 2023 sur la plateforme.

A l’heure actuelle, l’état d’avancée du projet ne permet pas de savoir si cette série jouera un rôle dans l’introduction des mutants au sein du Marvel Cinematic Universe, s’il s’agira d’un remake de l’excellente série d’animation de 1992 (deux saisons disponibles sur Disney+ France) ou d’une production suivant une histoire totalement originale.

Rappelons que la licence X-Men a rejoint le catalogue Disney suite au rachat de la 20th Century Fox en mars 2019. Les mutants n’ont pas encore intégré la franchise cinématique Marvel, mais pourraient apparaître dès la Phase 4 du MCU qui explorera notamment l’univers étendu de la saga.

07 juillet 2021

Hugh Jackman vient-il de teaser son retour en Wolverine ?

Difficile d'évoquer les X-Men sans penser à Wolverine. Officialisé durant le Comic Con de San Diego en 2019, le retour de ces super-héros se fera dans les prochaines Phases du MCU. L'occasion pour la Maison des Idées de redonner vie et de moderniser l'histoire des mutants sur grand écran. Toutefois, le projet semble encore très mystérieux, à tel point que les fans de l'univers Marvel se demandent comment ces protagonistes seront introduits et quels personnages seront dépeints dans le reboot. Si Kevin Feige de son côté a annoncé vouloir présenter des héros inédits, le récent teasing de Hugh Jackman sur les réseaux sociaux a cependant eu de quoi nous mettre la puce à l'oreille quant au retour de Wolverine dans le MCU.

L'acteur prochainement à l'affiche du blockbuster Reminiscence a posté deux photos en story Instagram, la première représentant un fan-art de l'artiste Bosslogic tandis que la seconde est une photo de Hugh Jackman aux côtés de Kevin Feige durant le Comic Con. Si ces deux images peuvent paraître intéressantes, force est de constater qu'elles ne représentent pas des preuves solides quant au retour de Wolverine. Ceci ajouté au fait que son interprète a de nombreuses fois rétorqué qu'il en avait fini avec le personnage à l'issue de Logan, devrait nous faire redescendre sur Terre. A moins que notre mutant préféré fasse un caméo dans Deadpool 3, la réunion des deux super-héros sur grand écran étant attendue depuis plusieurs années par les fans !

13 janvier 2021

Un reboot de X-Men est toujours en préparation chez Marvel Studios

On s’en doutait, mais le boss lui-même vient de le confirmer à ScreenRant. Kevin Feige confirme que Marvel Studios travaille depuis longtemps à un reboot de la franchise X-Men, dont la firme possède les droits depuis le rachat de 20th Century Fox par Disney : « Vous savez à quel point j’aime les X-Men. J’ai déjà raconté que c’était là que j’ai fait mes débuts. Je ne peux rien vous dire de plus avant qu’on ne fasse une annonce officielle, mais soyez assuré que nous avons des discussions à ce sujet depuis longtemps, et qu’elles sont toujours en cours ».

Comprenez donc que les mutants devraient faire leur retour sur grand écran dans les prochaines années. On imagine que Marvel Studios fera table rase du passé et effacera la saga initiée par Bryan Singer, pour mieux se réapproprier les personnages et les intégrer logiquement au MCU.

16 août 2020

X-Men sur TF1 Séries Films : retour sur la naissance compliquée du film qui a relancé les super-héros au cinéma

Faire un film de super-héros relève aujourd'hui de la formalité. C'est même devenu un passage obligé et un enjeu stratégique pour les gros studios, qui exploitent au maximum (et parfois essorent) les licences dont ils ont les droits pour tenter de faire bonne figure au box-office mondial. Il y a vingt ans, les choses étaient pourtant moins faciles : alors que le XXe siècle touchait à sa fin, les comic book movies avaient été ringardisés par l'échec de Batman & Robin et ne parvenaient pas à repartir de l'avant malgré quelques tentatives. Sauf que Spawn fait encore rire les rares personnes à l'avoir vu, et le succès de Blade n'a pas eu les répercussions attendues, le long métrage étant avant tout considéré comme horrifique. L'arrivée d'un groupe de mutants au cœur de l'été 2000 va toutefois changer la donne, après plusieurs années d'une gestation compliquée.

Car le projet d'adapter le comic book sur grand écran remonte à la fin des années 80 lorsque Carolco Pictures, sans doute motivé par le succès rencontré par la Warner avec le Batman de Tim Burton, s'en offre les droits. Des rencontres ont lieu, au début de la décennie suivante, avec Stan Lee, co-créateur du titre, et Chris Claremont, auteur de certaines des plus célèbres de leurs histoire ("Days of Future Past" et "Dark Phénix" notamment), alors que James Cameron, qui avait réalisé Terminator au sein de la société, doit produire le film que sa compagne d'alors, Kathryn Bigelow, mettra en scène. Les noms de Bob Hoskins, Michael Biehn, Christopher Lee et Angela Bassett sont évoqués pour les rôles respectifs de Wolverine, Cyclope, Magneto et Tornade… mais tout capote à cause d'un autre super-héros Marvel.

Au cours de ses discussions avec Stan Lee, James Cameron se révèle de plus en plus intéressé par le personnage de Spider-Man. Assez pour laisser tomber les mutants au profit d'un film sur l'Homme-Araignée qui ne verra finalement pas le jour. Mais son départ sonne le glas des rêves super-héroïques de Carolco Pictures qui, trois ans avant de faire faillite suite à l'échec retentissant de L'Île aux pirates, perd les droits des X-Men qui reviennent à Marvel en décembre 1992. La Maison des Idées se tourne alors vers Columbia Pictures, mais c'est la Fox qui décroche la timbale deux ans plus tard grâce à la série animée diffusée sur Fox Kids entre 1992 et 1997.

Produite par Stan Lee et Avi Arad, homme d'affaires israélien qui deviendra l'un des piliers de Marvel Entertainment, la série animée X-Men remporte un franc succès qui convainc la Fox et la productrice Lauren Shuler Donner d'acheter les droits des comic books pour les adapter, en prises de vues réelles, sur grand écran. Mais par qui et avec qui ? Dès 1994, le futur scénariste de Seven et Sleepy Hollow, Andrew Kevin Walker, est mandaté pour écrire ladite adaptation. Et au premier abord, sa version ressemble à celle qui finira par voir le jour quelques années plus tard sur certains points, à commencer par le fait que le Professeur X y recrute Wolverine dans son équipe, aux côtés de Cyclope, Jean Grey, Iceberg, le Fauve et Angel, pour lutter contre les méchants emmenés par un Magneto désireux de conquérir New York, épaulé par Dents-de-Sabre, Crapaud et le Colosse.

Mais Bolivar Trask et ses robots géants, les Sentinelles (que nous verrons finalement dans l'adaptation de Days of Future Past en 2014), devaient aussi être de la partie, tout comme la célèbre salle des dangers, lieu d'entraînement des héros dans les comic books. Il devait également être revelé que Magneto avait causé la catastrophe de Tchernobyl alors qu'une bonne partie du récit se focalisait sur la rivalité entre Wolverine et Cyclope. Mais le scénario est jeté à la poubelle. Pas totalement, car des dialogues et éléments d'intrigue seront réutilisés dans la novellisation officielle du long métrage sorti en 2000, mais le bébé passe alors entre plusieurs mains, et notamment celles de John Logan, James Schamus ou encore Joss Whedon, qui achève sa version par la transformation de Jean Grey en Phénix, idée qui ne plaît guère à la production car jugée trop pop et référencée, au même titre que l'ensemble de son scénario, dont seules deux répliques parviendront à se frayer un chemin vers le grand écran : l'échange entre Cyclope et Wolverine, lorsque le premier suspecte le second d'être Mystique déguisée ; et le moment où Tornade demande ce qu'il advient d'un Crapaud frappé par la foudre.

C'est finalement grâce aux comic books "Gifted", qui ont ironiquement servi d'inspiration pour L'Affrontement final, le troisième volet de la saga, que le papa de Buffy réussira à écrire pour les X-Men, tandis que les Avengers du Marvel Cinematic Universe lui permettront de diriger une équipe de super-héros sur grand écran. Mais les mutants restent au point mort au milieu des années 90, lorsque son script est lui aussi refusé. Heureusement, 1996 se révèle décisive dans l'avancée du projet. Pour commencer, le scénario est confié à Michael Chabon, qui travaillera quelques années plus tard sur Spider-Man 2, et ce dernier choisit de confronter les héros à un groupe mystérieux (qui devait se révéler être la Confrérie des Mauvais Mutants dans une suite) tout en se focalisant sur les deux nouveaux venus que sont Wolverine et Jubilee. Mais c'est surtout à ce moment-là que débute la quête d'un réalisateur. Approché par la Fox, Robert Rodriguez refuse. Tout comme Tim Burton, qui a un Superman Lives sur le feu et ne se doute alors pas que le projet ne verra jamais le jour. Ni que son Miss Peregrine sorti en 2016 aura des allures de X-Men.

Jan de Bont et Roland Emmerich déclinent aussi poliment la proposition des producteurs au profit, respectivement, de Speed 2 et Godzilla. La recherche s'accélère et beaucoup de noms ont visiblement été évoqués, à un moment ou à un autre, sans que l'on ne sache vraiment s'il s'agissait de simples idées ou de vraies approches. Voir Richard Donner, réalisateur du Superman de 1978 et mari de la productrice Lauren Shuler Donner, au sein de cette liste n'est d'ailleurs pas étonnant. Pas plus que la présence d'Irvin Kershner (L'Empire contre-attaque) et John McTiernan (Piège de cristal), qui avaient déjà travaillé pour la Fox. Au vu de sa faculté, aujourd'hui encore, à éviter les blockbusters, savoir que Danny Boyle aurait été en lice, peut surprendre mais c'était peut-être avant qu'il ne refuse de diriger Alien la résurrection pour le studio, faute de parvenir à un terrain d'entente sur une histoire.

On note aussi que Paul W.S. Anderson et Stephen Hopkins ont fait partie des candidats, tout comme Brett Ratner, qui allait se rattraper dix ans plus tard avec L'Affrontement final, et Joel Schumacher, qui s'apprête alors à signer Batman & Robin… et mettre à mal le genre super-héroïque, que les mutants contribueront à relancer. Avec un jeune cinéaste que l'on n'aurait pas immédiatement associé à ce registre. Car à cette époque, Bryan Singer n'a mis en scène que deux thrillers. Mais le second, Usual Suspects, a retourné l'esprit de ses spectateurs avec son twist final et gagné deux Oscars (Meilleur Acteur dans un Second Rôle pour Kevin Spacey, Meilleur Scénario Original), ce qui a attiré l'attention d'Hollywood sur lui.

Et ça, ça tombe bien, car le réalisateur veut se tourner vers la science-fiction. La Fox lui propose alors Alien la résurrection, mais son ami le producteur Tom DeSanto l'oriente plutôt vers les X-Men, lui qui a prouvé avec Usual Suspects qu'il était capable de jongler avec aisance entre plusieurs personnages. Mais Bryan Singer refuse. Trois fois. Le réalisateur juge en effet que les comic books sont une forme de littérature qui manque d'intelligence… jusqu'à ce qu'il y jette un œil et change d'avis, conquis par les notions de préjugés et de discrimination qui font le cœur des aventures des mutants. Cette fois-ci, c'est donc la bonne : nous sommes en juillet 1996 et le studio a enfin trouvé celui qui lancera Wolverine et les siens sur grand écran. A ceci près qu'il faut maintenant établir l'histoire avec laquelle ils feront l'événement dans un long métrage doté de soixante millions de dollars de budget et dont la sortie est prévue pour Noël 1998. Ce qui n'arrivera pas.

En avril 1997, un nouveau scénario est commandé à Ed Solomon (Super Mario Bros.), ce qui repousse, de facto, les prises de vues. Le projet est alors reporté de deux ans, et Bryan Singer se concentre alors sur un film plus petit, Un élève doué, qui aura toutefois des répercussions sur le casting de ses X-Men. Une fois le drame bouclé, et après avoir regardé l'intégralité de la série animée pour déterminer quels personnages mettre en scène en fonction de leurs pouvoirs, il revient vers la Fox à qui il propose un nouveau script aux accents politiques concocté avec Tom DeSanto, que le studio refuse, le jugeant trop coûteux. Une poignée de coupes plus tard, dont Diablo, Pyro et la salle des dangers font les frais, Christopher McQuarrie est appelé à la rescousse pour peaufiner le tout, alors que David Hayter, la voix de Solid Snake dans les versions anglaises des jeux vidéo Metal Gear Solid, est engagé pour faire de même. Un travail de longue haleine qui s'achève à l'issue de la vingt-huitième version d'un scénario dont il ne manque plus "que" les interprètes.

Face aux comic books et à leur adaptation en série animée, Bryan Singer a pu réaliser l'ampleur de la tâche qui l'attendait avec les X-Men. Car il ne s'agit alors pas de trouver un ou deux acteurs pour jouer les super-héros, mais bien une dizaine. Et c'est avec un humain que le casting commence officiellement puisque Bruce Davison est le premier comédien engagé, dans le rôle du Sénateur Kelly, fervent opposant aux mutants de tous poils. Place ensuite au Professeur X, leader des gentils et rôle convoité par un acteur pour le moins étonnant : Michael Jackson. Le roi de la pop avait en effet débarqué dans le bureau de Lauren Shuler Donner, avec le court métrage Ghosts comme preuve de sa capacité à se muer en vieil homme avec un peu de maquillage. A cette époque, la star est déjà sous le coup de plusieurs accusations pour abus sexuels sur mineurs, ce qui incite la Fox à ne pas prendre sa candidature au sérieux. Surtout qu'un favori se dégage clairement.

Grand fan de Star Trek, Bryan Singer n'avait d'yeux que pour Patrick Stewart, ce qui lui faisait un point commun avec bon nombre de fans des X-Men pour qui, tout au long des années 90, l'interprète du Commandant Jean-Luc Picard était un Charles Xavier tout trouvé. Ce que le principal intéressé comprend très vite, car lorsqu'il découvre les numéros que le réalisateur lui a donnés pour l'aider à appréhender le rôle, il se demande ce qu'il fait sur les couvertures de comic books représentant le personnage, inspiré à l'époque par la silhouette de Yul Brynner, autre chauve célèbre du cinéma. Pour le Professeur X, c'est fait, et place alors à son meilleur ami/ennemi : Erik Lensherr, alias Magneto. David Hemblen, son doubleur original dans la série animée, est un temps approché, mais des conflits d'emploi du temps ont raison de son intérêt. Le nom de Terence Stamp, méchant de Superman II, a également circulé, mais Bryan Singer opte pour Ian McKellen, qu'il vient de diriger dans Un élève doué.

Dans un premier temps, le comédien anglais refuse. Mais il se ravise en voyant le costume qui sera le sien et, en tant que militant pour les droits des homosexuels, se sent en phase avec le propos du long métrage : "Ian a été sensible à la métaphore des mutants comme personnages marginaux, privés de leurs droits et esseulés, et au fait que tout ceci se manifeste à l'adolescence, quand des différences apparaissent", expliquera le metteur en scène au Los Angeles Times en 2010. Pour ne rien gâcher, l'acteur a côtoyé Patrick Stewart au sein de la Royal Shakespeare Company pendant les années 70, et leur amitié ainsi que leur histoire commune nourrissent la relation entre leurs personnages. Bryan Singer consent même à arranger son planning de tournage pour qu'il puisse aller filmer Le Seigneur des Anneaux en Nouvelle-Zélande, alors qu'il était à deux doigts de refuser le rôle de Gandalf qui lui avait été proposé peu de temps après son engagement chez les X-Men. Fort de ces deux piliers, le casting du long métrage se poursuit. L'ordre des arrivées n'est pas très clair, mais chaque personnage aurait pu avoir un visage différent de celui que nous avons découvert sur grand écran.

Tornade, par exemple, aurait pu avoir celui de Mariah Carey, si la Fox avait été sensible à la campagne menée par la chanteuse. Ou ceux de Janet Jackson ou Angela Bassett (encore), qui ont été approchées tandis que le nom de Jada Pinkett Smith a été évoqué. Mais c'est en voyant le téléfilm Dorothy Dandridge que Bryan Singer tombe sous le charme de son interprète principale, et décide de confier le rôle à Halle Berry. La future James Bond Girl est ensuite rejointe par une ancienne, Famke Janssen, qui n'était pas le premier choix du studio pour incarner Jean Grey : Helen Hunt a refusé, Charlize Theron aussi, et Peta Wilson se voit contrainte de faire de même à cause du tournage de la saison 4 de La Femme Nikita. Il en va de même pour Lucy Lawless, accaparée par Xena la guerrière ; et si Maria Bello a été en considération, c'est bien l'actrice de Goldeneye qui hérite du personnage alors que le compagnon de la mutante, Cyclope, suscite aussi bien des convoitises.

Révélé par La Ligne rouge de Terrence Malick, Jim Caviezel décroche le rôle du leader des X-Men, handicapé par un regard laser capable de causer bon nombre de dégâts s'il n'est pas maîtrisé. Mais le futur Jésus de La Passion du Christ décide finalement de passer la main au profit de Fréquence interdite. Thomas Jane fait de même et se rattrapera quelques années plus tard, avec moins de réussite, dans l'adaptation du Punisher, tandis que D.B. Sweeney passe une audition qui se révèle infructueuse, même s'il apparaît dans le film, en tant que gardien de la Statue de la Liberté. Vince Vaughn et Eric Mabius, qui n'avait pas encore joué dans The Crow 3, font part de leur intérêt, et les noms d'Edward Burns, Ben Affleck, Matt Damon ou encore Ethan Hawke circulent dans les bureaux de la Fox, mais les producteurs optent pour un visage moins connu, celui de James Marsden qui, lui, ne laisse pas passer sa chance. Il dit oui aux mutants et laisse tomber sa participation à Soul Survivors, nanar horrifique resté inédit dans les salles françaises.

Il en va de même pour Anna Paquin, qui a préféré incarner Malicia dans le long métrage de Bryan Singer, au détriment de Tart, sorti directement en vidéo sur le sol américain. Mais elle n'était pourtant pas le premier choix de la production, contrairement à Rachel Leigh Cook et Katharine Isabelle, ou à Natalie Portman qui a refusé le rôle, tandis que Kirsten Dunst, Christina Ricci et Sarah Michelle Gellar (qui aurait cependant eu des soucis d'emploi du temps par rapport à son investissement dans Buffy contre les vampires) ont visiblement été en considération. L'actrice oscarisée en 1994 pour La Leçon de piano est finalement l'heureuse élue et rejoint le casting qui se complète sans heurts : le catcheur Tyler Mane est embauché pour prêter ses traits au massif Dents-de-Sabre ; Ray Park a sans aucun doute bluffé les producteurs lorsqu'il tournait Star Wars - Episode I, déjà pour la Fox qui offre à l'interprète de Dark Maul le personnage bondissant de Crapaud ; et Rebecca Romijn triomphe de Jeri Ryan et devient la protéiforme Mystique, qui lui vaut neuf longues heures de maquillage au quotidien.

Alors que le début des prises de vues approche, la distribution devient légèrement moins impressionnante que prévu : le personnage du Fauve, qui devait faire partie de l'équipe des X-Men, disparaît du scénario pour mieux faire ses débuts dans une suite, et certaines de ses qualités médicales et politiques sont données à Jean Grey, tandis qu'un caméo de Gambit dans l'école du Professeur X est supprimé par Bryan Singer. Des absences de taille pour les fans, qui n'en attendent pas moins le projet avec impatience. Et le fait que Shaquille O'Neal ait fait campagne pour qu'on lui confie le rôle de Forge, qui n'a pourtant jamais été envisagé dans le récit, prouve bien l'engouement général que suscite ce long métrage. Les prises de vues débutent enfin le 22 septembre 1999, avec la scène du Sommet Mondial sur Liberty Island dans laquelle le Roi et la Reine de Pologne (titre qui n'existe pourtant plus depuis 1795) sont incarnés par le père et la belle-mère du réalisateur. Lequel a encore une équation à résoudre, et pas des moindres.

Car un gros nom manque encore à l'appel : celui de Wolverine, personnage central de l'histoire, auquel beaucoup de personnes ont été attachées. Candidats pendant les années 90, lorsque le projet en était à ses balbutiements, Kiefer Sutherland, Jackie Earle Haley et Gary Sinise ne sont plus dans la course et Bryan Singer pense avoir trouvé son interprète idéal en la personne de Russell Crowe. Mais ce dernier juge le rôle trop proche de celui de Maximus dans Gladiator, en matière d'intensité, et refuse. Il se dit également que ses exigences salariales étaient trop élevées, mais le résultat est le même, et les noms de Mel Gibson, Keanu Reeves, Aaron Eckhart, Edward Norton, Viggo Mortensen ou encore Jean-Claude Van Damme circulent de façon plus ou moins crédible. Le metteur en scène va finalement opter pour un visage moins connu, et la situation se décante grâce à… Stanley Kubrick. Le réalisateur de 2001 et Orange mécanique, oui.

Ou Eyes Wide Shut, dont les prises de vues à rallonge (du 4 novembre 1996 au 31 janvier 1998, puis du 5 mai au 3 juin de cette même année, pour un total de plus de quinze mois) ont retardé celles de Mission : Impossible 2, qui se déroulent du 18 avril au 15 décembre 1999, ce qui contraint Dougray Scott, interprète de l'adversaire de Tom Cruise et à qui le rôle de Wolverine avait été confié, de se désister. Russel Crowe revient alors dans la danse, mais pour suggérer à Bryan Singer le nom de l'un de ses amis, un Australien inconnu du grand public appelé Hugh Jackman. Ce dernier est certes plus grand que le personnage dans les comic books mais le réalisateur lui laisse sa chance et lui fait passer une audition qui manque de tourner à la catastrophe. Car l'acteur ne connaît pas grand-chose au mutant griffu et pense même qu'il tire son pseudonyme du loup ("wolf" en anglais), qu'il se met à imiter pendant son essai. Il apprendra plus tard qu'il s'agit en réalité du Carcajou, ou Glouton, l'un des animaux les plus féroces du Grand Nord, mais cette méprise ne lui coûte ni le film, ni sa carrière, car le cinéaste l'engage dans la foulée et il rejoint un tournage déjà bien entamé, sans préparation.

Ce qui se voit un peu à l'écran. Dans le jeu et le timbre de voix déjà, car Hugh Jackman a reconnu qu'il lui avait fallu plusieurs semaines avant de réussir à trouver son Wolverine, bien aidé, entre autres, par une douche froide inattendue qui lui a permis de réaliser que l'eau glacée l'aidait à se mettre dans le même état de rage et l'a poussé à en subir quotidiennement. Puis sur le plan physique. Bien que déjà musclé au moment de son audition, l'acteur a dû continuer à s'entraîner tout au long du tournage, et apprendre le combat au corps-à-corps, et on remarque qu'il paraît plus mince dans certaines scènes, les premières qu'il a tournées.

Le comédien finit par convaincre le réalisateur et les producteurs, peu emballés par ses premières prises, et le tournage se déroule à priori sans encombre, avec des aléas typiques de ce genre de grosse production : beaucoup de scènes sont modifiées sur place ou purement et simplement supprimées. Écrites et storyboardées, les origin stories de Tornade et Cyclope, qui devaient faire écho à celles de Magneto et Malicia, ne seront jamais filmées pour des questions de rythme, tandis que le triangle amoureux entre Jean Grey, Wolverine et ce même Cyclope évolue tellement que Famke Janssen doit attendre de voir le film terminé pour découvrir laquelle de ces relations est la plus solide.

Des soucis comme on en trouve dans n'importe quel blockbuster, surtout maintenant que les reshoots se sont démocratisés, afin de permettre à un réalisateur et un studio de revoir leur copie. Mais le cas de Bryan Singer s'est révélé plus complexe au fil des années. Parmi les anecdotes qui circulent à son sujet et celui du premier X-Men, il y a celle selon laquelle il interdisait les comic books sur le plateau afin de ne pas influencer les acteurs (qui les lisaient en cachette), et son suivi quotidien de toutes les rumeurs entourant le film, qui lui ont causé une petite frayeur le jour où il a appris qu'il était visiblement renvoyé, avant que les producteurs ne lui disent qu'il n'en était rien. Mais il n'y a pas de fumée sans feu, et ce bruit de couloir n'était visiblement pas basé sur du vent, si l'on se fie aux révélations faites par le Hollywood Reporter à l'occasion des 20 ans du long métrage.

Visé par des plaintes pour abus sexuels sur mineurs, le réalisateur est tombé en disgrâce pendant le tournage de Bohemian Rhapsody. Qu'il n'a même pas achevé lui-même, ses retards et absences inexpliqués ou ses prises de bec avec Rami Malek ayant eu raison de la patience de la Fox, qui visait les Oscars. Mais ces problèmes de comportement ne datent pas du biopic sur Freddie Mercury. Déjà accusé, pendant la pré-production d'X-Men, par des acteurs qu'il avait auditionnés pour Un élève doué, le cinéaste est maintenu en poste par le studio mais ne fait pas profil bas et manque de professionnalisme dans bon nombre de réunions autour du scénario : "Il amenait des gens qui n'avaient rien à voir avec le film. Des jeunes gens. Une personne différente à chaque fois", précise l'une des sources du Hollywood Reporter. C'est au cours de l'une de ses entrevues qu'il convie son assistant, David Hayter, à prendre des notes, sans parler ni révéler qu'il travaille sur le scénario. Un procédé qui n'aurait pas été du goût d'Ed Solomon et Christopher McQuarrie, alors responsables du script.

Crédités comme scénaristes sur les premières affiches du long métrage, les deux hommes ont écrit la grande majorité de ce que nous avons vu à l'écran, selon plusieurs sources, mais refusent, après un arbitrage de leur syndicat, la Writers Guild of America, d'apparaître à ce poste au générique ou sur le matériel promotionnel, où seul le nom de David Hayter est visible alors que le script est passé entre plusieurs mains au fil des ans. Mais le cas de Bryan Singer va bien au-delà : "Il avait un mauvais comportement", dira l'un des producteurs par la suite, alors qu'il a depuis été révélé que le réalisateur aurait promis des auditions pour X-Men à des jeunes gens en échange de faveurs sexuelles, et qu'un inconnu appelé Alex Burton, âgé de 18 ans à l'époque et dénué de la moindre expérience, a décroché le petit rôle de Pyro sans que personne ne se souvienne de la manière dont il avait été engagé. Remplacé par Aaron Stanford dans l'épisode 2, l'acteur a depuis disparu de la circulation et changé de nom, après avoir porté plainte contre trois des associés du metteur en scène, pour abus sexuels et usage forcé de drogue, huit jours après l'avant-première d'un film sur lequel ils n'étaient toutefois pas impliqués.

"Quelle étrange industrie que celle du cinéma", reconnaît Lauren Shuler Donner. "Nous honorons la créativité et le talent, et pardonnons aux plus brillants. Inconsciemment, nous leur donnons sans doute tous les droits en fermant les yeux sur ce qu'ils font et en prenant leur produit pour le mettre sur le marché." Un mea culpa qui explique pourquoi le metteur en scène a été maintenu en poste malgré un comportement parfois erratique qu'il attribuait à des prises de médicaments pour le soulager de son mal de dos quand beaucoup pointaient du doigt son usage de drogues. Colérique et capable de supprimer le personnage de Mystique d'une scène, car incapable d'attendre que son interprète Rebecca Romijn ne termine les neuf heures de maquillage qu'elle devait subir chaque jour, il est surveillé de près par un jeune producteur, chargé de le contrôler. "Nous nous sommes adaptés à lui sur le premier film, donc par conséquent sur le second. Et ainsi de suite. Cela a créé un monstre."

Un monstre en devenir qui achève les prises de vues le 14 février 2000, avec la scène au cours de laquelle le Sénateur Kelly sort de l'eau sur une plage (et où Stan Lee effectue le premier d'une longue série de caméos). Et ce à pile cinq mois de la sortie américaine, qui a été avancée au 14 juillet de la même année, pour occuper le créneau initialement destiné à Minority Report de Steven Spielberg. Une post-production relativement courte, mais la Fox est confiante car les premières images dévoilées lors du Comic-Con de San Diego ont retourné le public présent sur place en août 1999 et lancé un buzz positif à peine terni par la déception des fans face aux costumes, noirs et en cuir, donc éloignés du spandex bleu et jaune des comic books. Dû à un rendu peu convaincant, selon le producteur Tom DeSanto, ce changement fera toutefois l'objet d'un clin-d'œil dans un échange entre Cyclope et Wolverine, alors que les photos de ce dernier rendent méfiants ceux qui ne l'ont pas encore vu en action. Ce que ces derniers ne savent pas, c'est qu'ils s'apprêtent à faire face à une onde de choc dans les salles obscures, car la machine est bel et bien en marche, avec un dernier problème à résoudre : la musique.

En 2006, lors d'une convention, Bryan Singer a révélé avoir approché John Williams pour signer le score de ses X-Men. Mais celui-ci n'était pas disponible et, à défaut de pouvoir compter sur son fidèle compositeur et monteur John Ottman, alors pris par la mise en scène d'Urban Legend 2, le réalisateur s'est tourné vers le regretté Michael Kamen, décédé en 2003. Il s'agit là de son premier et dernier film de super-héros, genre avec lequel il avait peu d'affinités car il n'était pas familier avec les comic books. Comme son réalisateur avant de découvrir l'univers des mutants, et c'est pourquoi il a cherché à coller au ton de ce "film plutôt sérieux sur la capacité de l'humanité à catégoriser les humains par race, religion ou type, et grâce aux préjugés des gens contre eux, basés sur leurs caractéristiques innées", expliquait le principal intéressé dans une interview donnée au Daily Radar en amont de la sortie. Son travail débute une fois les prises de vues terminées, à partir des séquences tournées, avec pour indication de n'utiliser aucune chanson, pour éviter de dater le long métrage.

Employant quelques instruments classiques (dont le violoncelle sur le thème de Mystique, pour souligner son caractère de femme fatale), Michael Kamen signe une bande-originale orchestrale, très proche, on l'imagine, de ce que Bryan Singer avait en tête en jetant son dévolu sur John Williams. Mais le résultat n'est pas du goût de Lauren Shuler Donner, qui demande au compositeur de revoir sa copie pour la rendre moins grandiloquente et l'agrémenter de sons électroniques. A l'image de ce thème, moins mémorable que celui de la suite, que l'on entend dans le générique de début que quelques privilégiés découvrent sur Ellis Island, à côté de la Statue de la Liberté, où a lieu l'avant-première le 12 juillet 2000, deux jours avant la sortie aux États-Unis.

Avec 54,5 millions de dollars de recettes pour son premier week-end d'exploitation, X-Men s'empare de la tête du box-office américain devant Scary Movie, En pleine tempête et The Patriot. Il termine sa course avec 157,3 millions de billets verts sur le sol américain, ce qui fait de lui le sixième plus gros succès de 2000, et un total mondial s'élevant à 296,3 millions, qui lui offre la neuvième place parmi les cartons de l'année. En France, il frôle les deux millions d'entrées, ce qui fait de lui le vingt-deuxième plus gros succès de l'an 2000 dans l'Hexagone. Pris en tant que tels, ces chiffres peuvent paraître déçevants, et peut-être que la Fox attendait plus de son blockbuster estival sur le plan financier. Mais il ne faut pas oublier que son budget, revu à la hause par rapport à ce qui était initialement prévu, n'était que de 75 millions de dollars (contre 125 et 140 pour Mission : Impossible 2 et En pleine tempête, ses principaux concurrents), ce qui accroît sa rentabilité. Et surtout, son principal enjeu résidait aussi bien dans le nombre de ses entrées en salles que dans son image.

Au moment de sa sortie, les super-héros sont au plus mal depuis le ratage de Batman & Robin, et le petit succès de Blade n'a pas suffi à relancer la machine. Plus que la seule Fox, qui a subi l'echec cinglant de Fight Club quelques mois auparavant, c'est toute l'industrie hollywoodienne qui regarde les X-Men avec attention. Des mutants qui, s'ils parlent au grand public aujourd'hui, n'étaient pas si connus en-dehors des États-Unis, à une époque où les geeks n'avaient pas encore pris le pouvoir. Réussir à engranger quelques 300 millions de dollars dans ce contexte n'était donc pas gagné d'avance, et le test s'avère d'autant plus concluant que la critque est positive. Le New Yorker le décrit comme "le film de super-héros le plus beau, étrange et stimulant depuis le premier Batman", tandis que Les Inrockuptibles saluent ce "pari gagné puisque le film est fidèle aux comics originaux et tient la route cinématographiquement, grâce à un esprit de sérieux et une mise en image correcte", ou que Libération évoque l'alliance de la forme et du fond : "Effets spéciaux magiques pour combat antiraciste."

L'Humanité souligne la "poésie [qui] se glisse par les interstices" alors que "la trame de ce spectacle pour ados est (…) émaillée de clichés", tandis que Première déplore "un blockbuster qui se prend trop au sérieux." Mais l'essentiel est là et ce premier épisode encourageant. Parfois balbutiants, à une époque post-Matrix où le "bullet time", les câbles et autres ralentis étaient devenus la norme, les effets spéciaux ne sont pas toujours aussi magiques que ne le dit Libération. Les pouvoirs des différents mutants sont bien mis en images quand d'autres séquences plus spectaculaires sont moins convaincantes, et l'inexpérience de Bryan Singer en matière d'action et de blockbuster se fait ressentir lorsque le rythme s'emballe, même si le principal intéressé avait visité les plateaux de Titanic et Star Wars - Episode I pour observer la manière dont James Cameron et George Lucas travaillaient, et prendre quelques conseils au passage. Sans doute peu aidé par un budget limité, qui a conduit à plusieurs coupes dans le scénario, le cinéaste ne paraît pas totalement à l'aise dans ce registre (comme Christopher Nolan cinq ans plus tard sur Batman Begins), mais se rattrape sur le fond.

En 2016, pour la sortie d'Apocalypse, neuvième épisode (spin-off inclus) d'une saga qu'il avait lui-même faite décoller, Bryan Singer se félicitait dans les pages de Première d'avoir été "le premier à prendre les films adaptés de comic books au sérieux", parlant de ses partenaires et lui-même comme des "pionniers." Ce qui n'est pas totalement vrai dans la mesure où le Superman de Richard Donner et les Batman de Tim Burton n'étaient pas non plus des pantalonnades. Mais ces longs métrages ne possédaient pas le propos politique des X-Men : comme les comic books, qui avaient été inspirés à Stan Lee et Jack Kirby par les mouvements afro-américains des droits civiques des années 50 et 60, le film se sert des mutants comme d'une métaphore de la façon dont les minorités sont traitées par la société, et fait référence à différents types de persécutions, dès la scène d'ouverture qui se penche sur la jeunesse d'Erik 'Magneto' Lensherr dans un camp de concentration. Une manière d'ancrer le récit dans le réel tout autant que d'expliciter les motivations de l'adversaire des X-Men face au projet de loi d'identification et d'enfermement de ses semblables, qui reviendrait à "les enchaîner et marquer un numéro au fer rouge sur leur front."

Le Sénateur Kelly, principal défenseur de cette loi, rappelle quant à lui Joseph McCarthy, acteur majeur de la chasse aux communistes pendant la Guerre Froide sur le sol américain, qu'il va même jusqu'à paraphraser lorsqu'il brandit une liste des mutants vivant dans son pays. Mais il fait également écho à la Section 28 de l'acte de gouvernement local de Grande-Bretagne datant de 1988, car la question qu'il pose quant à la possibilité de ces mêmes mutants d'enseigner renvoie au bannissement des professeurs homosexuels dans les écoles anglaises, contre lequel Ian McKellen s'était lui-même battu.

Des similitudes qui ont sans aucun doute nourri l'acteur pour son rôle, alors que Bryan Singer a très rapidement présenté le film comme une allégorie de sa propre homosexualité, car il s'identifiait au sentiment d'isolement qui était le leur. Et s'il n'a pas explicitement adapté une histoire précise des comic books, il a su en capturer l'essence et l'une des références, en faisant du Professeur X et de Magneto des équivalents de Martin Luther King et Malcolm X, réunis par un but commun mais opposés dans la façon de faire. Que l'une des dernières répliques d'Erik Lensherr soit "Par tous les moyens nécessaires", comme son modèle assassiné en 1965, n'est en aucun cas un hasard.

Après avoir cru, à tort, que les comic books n'étaient pas de la littérature intelligente, Bryan Singer montre que l'on peut mettre de la politique dans un film de super-héros. Et ce dans un récit choral qui donne une place à chaque personnage même si certains peinent à vraiment s'imposer. Il faut dire que le film n'est jamais aussi intéressant que lorsqu'il se focalise sur l'affrontement entre le Professeur X et Magneto, ou sur la relation qui unit Malicia (qui a hérité de certains traits de personnalité de Jubilee et Kitty Pryde, écartées du scénario) et Wolverine, ou encore sur le mystère qui entoure les origines de ce dernier. Et permet au long métrage de revêtir des atours feuilletonnants en posant quelques bases pour d'éventuelles suites, ce que traduisent également les apparitions de plusieurs mutants amenés à gagner en importance dans les épisodes suivants, à l'image de Colossus, Iceberg ou Pyro, qui changera d'acteur dans le second volet. Car la Fox donne très vite son feu vert à un X-Men 2, auquel le réalisateur réfléchit dès septembre 2000.

Mieux écrite, rythmée et mise en scène, forte d'une ouverture renversante et ancrée dans l'après-11-Septembre, la suite confirme que Hugh Jackman est bien une bête de charisme et la star du show, née pour ce rôle de Wolverine qui sera le sien pendant dix-sept ans et neuf films. Le long métrage sort en France le 30 avril 2003, et le 2 mai aux États-Unis, soit la même année que Daredevil et Hulk, qui lui doivent beaucoup. Comme le premier Spider-Man de Sam Raimi, autre projet super-héroïque au long cours, sorti un an plus tôt et qui a bénéficié du succès des X-Men. Car les mutants de Bryan Singer ont lancé une nouvelle vague d'adaptations de comic books qui submerge encore le box-office mondial actuellement. Il y a bien sûr eu du déchet dans le lot, mais sans eux, pas de Blade 2, pas de 4 Fantastiques (également produit par la Fox), pas de Batman (ou pas avec une approche comme celle de Christopher Nolan) et pas de Marvel Cinematic Universe.

Car le long métrage marque aussi les premiers pas d'un jeune producteur, alors âgé de moins de 30 ans : un certain Kevin Feige. Sur le tournage, c'est à lui qu'est confiée la tâche de canaliser Bryan Singer, mais il va profiter de l'occasion pour apprendre les bases en matière de super-héros et de blockbuster. Engagé par Lauren Shuler Donner, il se rapproche d'Avi Arad qui l'emmène avec lui chez Sony et Columbia Pictures pour travailler sur Spider-Man, où son travail ne sera pas crédité au générique. Mais ça n'est que partie remise pour le natif de Boston, qui prend du galon au sein de Marvel Studios jusqu'à en devenir le numéro 2, et participe à chacune des adaptations réparties entre les différents studios qui détiennent les droits des titres de la Maison des Idées. Et c'est au cœur des années 2000 que naît ce projet un peu fou : récupérer la majorité des droits en questions pour produire soi-même les films, et créer, comme dans les comic books, un univers connecté où les héros se croisent dans des longs métrages mi-indépendant, mi-feuilletonnants, articulés autour d'un fil rouge.

Aujourd'hui, le succès de l'entreprise est indéniable. Mais à l'époque, le pari était plus que risqué car Marvel était au bord de la faillite (et c'est notamment ce qui l'avait conduit à vendre les droits de son catalogue pour une bouchée de pain), et la boîte a joué son va-tout avec un emprunt de 500 millions de dollars qui aurait pu la mener à sa perte en cas d'échec. La suite, on la connaît, et c'est pendant les prises de vues d'Iron Man, premier opus du MCU, que Kevin Feige est nommé à la tête du studio à la place d'Avi Arad, alors que la vraie paternité du projet reste encore floue. A en croire une lettre envoyée par le producteur israélien au Business Week (et reproduit par le Daily Mars), l'idée était la sienne, il a en été dépossédé mais il reconnaît avoir "pardonné à Kevin pour avoir suivi les ordres et s’en attribuer le mérite, mais il n’avait pas le choix." Toujours est-il que le Marvel Cinematic Universe est depuis devenu la franchise la plus lucrative de l'Histoire du Cinéma, et Avengers Endgame son plus gros succès mondial, avec 2,8 milliards de dollars de recettes cumulés en 2019. Et cela n'aurait sans doute pas été possible si les X-Men n'avaient pas ouvert la voie pour montrer que les super-héros avaient bel et bien un avenir à Hollywood.

Les accusations portées à l'encontre de Bryan Singer (et que ce dernier a toujours niées), que ce soit avant le tournage, pendant ou après, ont certes noirci le tableau, en symbolisant cette époque pré-#MeToo pendant laquelle les studios fermaient les yeux sur les agissements de certains réalisateurs et producteurs pour ne pas entâcher un film. Mais vingt ans après, nul ne peut nier la réussite que constitue le premier X-Men, car celle-ci va bien au-delà du long métrage en lui-même, de son casting, de ses effets spéciaux… Son succès a eu un impact structurel sur les blockbusters du XXIè siècle, et concouru à faire des super-héros un enjeu stratégique pour les studios. Et c'est ce qui a notamment conduit Disney, qui héberge Marvel Studios, à racheter la Fox pour s'offrir les mutants (Deadpool inclus) et Les 4 Fantastiques, et leur donner une nouvelle jeunesse sur grand écran. L'occasion, pour Kevin Feige, de boucler la boucle en renouant avec les personnages qui lui ont mis le pied à l'étrier. Mais nul doute que, cette fois-ci, il fera bien plus que surveiller le metteur en scène sur le plateau.

15 août 2020

X-Men a 20 ans : 5 bonnes raisons de revoir le film Marvel sur Disney+

Sorti dans les salles françaises le 16 août 2000, X-Men fête ses 20 ans ce dimanche. Ce long-métrage disponible sur Disney+ suit les aventures d’une équipe de mutants, accueillie par le professeur Charles Xavier, un puissant télépathe, au sein d’une école spécialisée où ils apprennent à maîtriser leurs pouvoirs. Leur principal adversaire est Magneto, un mutant capable de contrôler les champs magnétiques, en guerre contre l’humanité qu’il considère comme une menace. Comme la grande majorité des films de super-héros avant et après lui, X-Men est inspiré d’une série de comic books. C’est au désormais iconique Stan Lee et au dessinateur Jack Kirby qu’on la doit, avec la publication d’un premier numéro en septembre 1963. L’adaptation cinématographique d’une oeuvre culte aussi complexe et dense n’est jamais une tâche facile. Mais c’est néanmoins haut la main que le réalisateur et scénariste Bryan Singer a réussi à rester fidèle à l’univers et aux personnages tant aimés des fans des comics, tout en s’autorisant des libertés indispensables pour le grand écran.

Qui dit film de super-héros dit bien évidemment grand spectacle ! Des affrontements impressionnants, des effets spéciaux remarquables, un blockbuster digne de ce nom, mais qui n’oublie pas pour autant de livrer des scènes dramatiques et émouvantes pour apporter de la profondeur à son histoire. Si ce long-métrage a forcément pris quelques rides en 20 ans d’existence, il reste aujourd’hui encore un classique du genre qui captivera les spectateurs qui le découvrent pour la première fois, comme ceux qui se replongent dans cet univers passionnant. Lors de sa sortie en salles, X-Men a d’ailleurs rencontré un très grand succès au box-office mondial en générant près de 300 millions de dollars de recettes.

e première trilogie, complétée par deux films centrés sur le personnage de Wolverine, X-Men Origins : Wolverine et Wolverine : Le Combat de l'immortel. À partir de 2011, X-Men : Le Commencement, X-Men : Days of Future Past, puis X-Men : Apocalypse font voyager les spectateurs dans le temps en revenant sur les origines des X-Men. Retrouvez tous ces films de la franchise emblématique sur la plateforme Disney+.

On ne présente plus les acteurs de X-Men, et pourtant ! Si Patrick Stewart et Ian McKellen, qui tiennent respectivement les rôles du professeur Xavier et de Magneto, avaient déjà une belle carrière derrière eux avant de rejoindre la franchise, c’était loin d’être le cas pour certains de leurs partenaires à l’écran. Quasiment inconnu avant ce film, l’acteur australien Hugh Jackman a été révélé au grand public grâce au rôle de Wolverine, l’un des personnages les plus appréciés de la saga. Par la suite, il prêtera ses traits au héros aux griffes d’acier dans pas moins de six autres longs-métrages. De même, X-Men marque une véritable consécration pour Halle Berry et James Marsden, qui campent respectivement Tornade et Cyclope.

Bien que Stan Lee ait donné de la voix et soit apparu dans plusieurs séries et téléfilms avant X-Men, le film de Bryan Singer marque le début d’une très longue tradition d’apparitions sur grand écran au sein de l’univers Marvel. Créateur des comics books et de ces super-héros d’un autre genre, il incarne ici un vendeur de hot-dogs sur la plage dans une scène avec le sénateur Kelly. Un beau clin d’oeil aux fans renouvelé dans la quasi totalité des longs-métrages Marvel, et pas seulement, jusqu’à son décès en novembre 2018. Visage et nom indissociables de certains des plus grands super-héros au monde, pas question de rater une apparition de Stan the Man !

03 août 2020

X-Men : Michael Jackson voulait absolument jouer le Professeur Xavier

Dans une enquête du Hollywood Reporter consacrée au tournage chaotique du tout premier X-Men de Bryan Singer à l'occasion des vingt ans de la franchise, on apprend que le rôle du Professeur Xavier était convoité par un certain Michael Jackson.

Au printemps 1999, Singer travaille sur X-Men avec les producteurs du film dans les anciens bureaux de la Fox lorsque le King of Pop franchit le seuil de la porte. Il porte des lunettes de soleil, refuse de serrer la main. Les producteurs comprennent que la star vient rencontrer Singer pour discuter de la possibilité d'incarner le Professeur X. La productrice Lauren Shuler Donner se souvient : "Je lui ai dit : 'Tu es au courant que Xavier est un personnage blanc assez âgé?' Et Michael a répondu :" Oh ouais. Tu sais, je peux me maquiller.'"

Jackson s'est donc lancé dans une longue présentation s'appuyant sur le court métrage Ghosts, la version longue du clip dans laquelle Michael Jackson s'est transformé en un homme blanc de 60 ans maire d'une petite ville, qui s'en prend à un artiste bien intentionné vivant dans un étrange manoir ayant l'habitude de divertir les enfants avec des tours de magie. 

Si l'on en croit un ancien dirigeant de la Twentieth Century Fox, qui s'est confié au Hollywood Reporter, le studio n'a jamais sérieusement envisagé Jackson pour le rôle qui est finalement revenu à Patrick Stewart : "Michael, se souvient-il, était déjà la cible de toutes ces accusations au moment [où on préparait] X-Men." Ralph Winter, qui a aussi rencontré Jackson lorsqu'il s'est présenté dans les bureaux, confirme que ce n'était rien de plus qu'un autre jour dans le sillage de Bryan Singer, qui était imprévisible, impulsif et toujours entouré de nombreux amis qui allaient et venaient. 

Après le succès de ses X-Men, salué par de nombreux commentateurs pour sa manière d'aborder l'altérité et la discrimination et considéré par certains comme une évocation pionnière et allégorique de l'expérience gay, Bryan Singer est devenu l'un des réalisateurs les plus en vue d'Hollywood, avant d'être rattrapé lui aussi par plusieurs accusations d'agressions sexuelles et de viols sur mineurs.