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09 avril 2024

David Lynch veut réaliser un film d'animation

Presque 20 ans après son dernier long métrage, Inland Empire (en 2006), David Lynch reviendra-t-il un jour au cinéma ? Le cinéaste américain de 78 ans n'a pas renoncé et espère toujours réaliser Snootworld, un film d'animation.

Dans une interview avec Deadline, David Lynch révèle que, même si Snootworld – écrit il y a vingt ans – a été récemment rejeté par Netflix, il souhaite toujours mettre en images le scénario qu'il a écrit avec l'autrice Caroline Thompson (à qui l'on doit notamment les scripts des Noces funèbres et Edward aux mains d'argent).

"Je ne sais pas quand j'ai commencé à penser à Snoots, mais je faisais ces dessins de Snoots et puis une histoire a commencé à émerger. Je me suis retrouvé avec Caroline et nous avons travaillé sur un scénario. Tout récemment, j'ai cru quelqu'un pourrait être intéressé à soutenir ce projet. Je l'ai présenté à Netflix au cours des derniers mois, mais ils l'ont rejeté."

Le cinéaste admet dans la foulée que son Snootworld est plus « démodé » que la plupart des films d’animation modernes, ce qui le rend un peu plus difficile à vendre aux studios. Il avait espéré passer le flambeau à sa fille, Jennifer, mais trop occupée, il estime qu'il est "préférable que ce soit moi ou quelqu’un d’autre qui le dirige".

David Lynch renchérit en expliquant que "Snootworld est une sorte d'histoire démodée et l'animation d'aujourd'hui est davantage une question de blagues et de gags. Les contes de fées à l’ancienne sont considérés comme ringards : apparemment, les gens ne veulent pas les voir. C’est un monde différent aujourd'hui et c’est plus facile de dire non que de dire oui. J’aime cette histoire. C’est quelque chose que les enfants et les adultes peuvent apprécier..." Et le réalisateur de conclure : "Je n’ai jamais vraiment fait d’animation pure auparavant, mais avec les ordinateurs d’aujourd’hui, il est possible de faire des choses spectaculaires."

On comprend donc que si un studio ou un financier le suit, alors David Lynch se lancera dans la réalisation d'un nouveau film, Snootworld.

04 mars 2024

David Lynch à l’honneur sur MUBI

Primé aux César, aux Oscars, au Festival de Cannes ou encore à la Mostra de Venise, David Lynch est considéré comme l’un des plus grands réalisateurs vivants, malgré une filmographie limitée : dix films seulement en trente ans, mais tous marqués par une identité propre, identifiable entre mille. Élevés pour la plupart au rang de classiques, voire de chefs-d’œuvre, ils contribuent tous à un style “lynchien” reconnaissable pour le surréalisme de son imagerie onirique autant que pour ses intrigues sombres, qui entraînent le spectateur aux confins des mondes connus.

De l’ambitieux Eraserhead, premier film expérimental où drame intime et horreur organique se marient habilement, à l’intrigant Inland Empire où réalité et fiction s’entremêlent, les plus grands films de David Lynch sont à retrouver sur la plateforme MUBI jusqu’à la fin du mois de mars. Alors, vous laisserez-vous tenter par un voyage vers la planète désertique d’Arrakis (Dune), par un biopic déchirant sur le destin brisé d’une bête de foire (Elephant Man) ou plutôt par un retour dans l’inquiétante bourgade de Twin Peaks (Fire Walk with Me) ?

Pour rendre hommage à David Lynch et à l’univers incomparable de ses longs-métrages, MUBI prévoit tout au long du cycle consacré au réalisateur plusieurs événements thématiques.

Suite au déjeuner organisé le 23 février en collaboration avec l’agence culinaire WeAreOna dans un cadre inspiré de la cultissime série télévisée Twin Peaks, une projection de la préquelle Twin Peaks : Fire Walk with Me est prévue durant le festival des Inrocks, le samedi 2 mars au Centquatre-Paris. Pour rendre hommage aux inoubliables collations de l’agent Cooper (Kyle MacLachlan) et du shérif Truman (Michael Ontkean), des donuts seront offerts aux spectateurs !

Lancée en 2007, MUBI est une plateforme de streaming dont le catalogue se compose de films d’auteurs, de grands classiques et de pépites découvertes dans les festivals du monde entier. D’Agnès Varda à Gaspar Noé en passant par François Truffaut et David Lynch, il y en a pour tous les goûts !

En prime, AlloCiné et MUBI vous offrent un abonnement de 30 jours pour découvrir l’impressionnant catalogue de la plateforme et vous permettre de revoir vos films culte favoris.

21 février 2024

Elephant Man : Anthony Hopkins a essayé de faire virer David Lynch

Dans la galaxie des oeuvres de David Lynch, Elephant Man est sans nul doute celle qui reste la plus accessible de son auteur. Elle fut d'ailleurs cruellement et scandaleusement oubliée des Oscars en 1981 d'où elle repartira les mains vides malgré ses huit nominations dont celle du Meilleur acteur pour un inoubliable John Hurt, passé à la postérité sous les traits du personnage.

Endossant les habits de Frederick Treeves, le jeune chirurgien de renom qui recueille John Merrick et découvre chez lui un être doué d'une grande intelligence et assoiffé d'amour, Anthony Hopkins livre une composition admirable; assurément une des meilleures de sa riche carrière.

Elephant Man représentait le premier film de Lynch produit au sein d'un studio, et il avait les coudées franches pour livrer la version qu'il souhaitait, avec la bénédiction de Mel Brooks à la production.

Un Lynch assez Control Freaks d'ailleurs : à l'origine du projet, il voulait faire lui même les prothèses de John Merrick avec de la mousse de polyuréthane souple. Mais peut satisfait du résultat, il s'adressa alors, tardivement, à Christopher Tucker.

La singularité de la méthode de travail de Lynch a fini par susciter de vraies tensions avec Anthony Hopkins, qui trouvait le cinéaste peu professionnel et surtout pas assez taillé pour gérer un film de cette envergure. Au point qu'il passa un coup de fil à Mel Brooks, pour tenter de le faire virer du tournage.

Mais le producteur n'a pas lâché son réalisateur, maintenant sa confiance en lui. "Il est comme un chien fou, bien sûr, et il projette ses propres troubles émotionnels et sexuels dans son travail et nous envahi avec les sentiments qui l'assaillent" racontera Brooks.

Des années plus tard, plus apaisé, Hopkins avouera avoir écrit une lettre au réalisateur, pour s'excuser de son comportement sur le tournage. "Je lui ai écrit une lettre pour m'excuser de mon comportement sur le tournage du film. J'étais très rebelle et me suis très mal comporté. Il voulait faire trop de prises, et moi je ne pouvais pas les faire.

Il était assez distant, et je ne comprenais jamais ce qu'il disait ou voulait, ce qui me rendait particulièrement irritable. Cela fait des années que je ne l'ai pas vu, mais c'est un homme brillant. J'aime beaucoup David".

04 janvier 2024

The Fabelmans de Steven Spielberg : David Lynch a été payé en apéro pour sa participation

Assurément un des plus beaux films de l'année, The Fabelmans est une passionnante et très émouvante radiographie de l'enfance de Steven Spielberg, sur les blessures intimes et la passion d'un immense cinéaste en devenir. Et, parmi les moments forts du film figure en bonne place la rencontre finale du jeune Sammy Fabelman avec une légende absolue d'Hollywood : John Ford.

Borgne, équipé d'un cache oeil, casquette vissée sur le crâne, et tirant voluptueusement sur son gros cigare, le cinéaste est incarné dans cette géniale séquence par nul autre que David Lynch, que Spielberg n'imaginait d'ailleurs même pas pouvoir convaincre de faire l'acteur.

"Au départ, je ne sais pas pourquoi, mais je ne voulais pas le faire. Il y avait la pandémie, et d’autres problèmes. Mais Steven et Laura Dern sont amis. Laura a plaidé pour que j’accepte. Puis Steven m’a parlé. Je lui ai dit que Peter Bogdanovich devrait plutôt le faire : il avait connu John Ford, il aurait été parfait. Mais Steven m’a répondu: "Non, non, non. C’est toi qui dois le faire, David. –Bon, d’accord, d’accord…" confiait Lynch aux Cahiers du cinéma.

Ajoutant : "En acceptant le job, je me suis rendu compte que Steven Spielberg était un type super. Je veux dire par là: un être humain réellement bon. J’ai finalement adoré travailler avec lui, pour lui. Je n’ai tourné qu’un seul jour, mais c’était très amusant".

Dans le numéro à venir du magazine Empire où figure un long entretien avec Lynch, celui-ci révèle, facétieux, la monnaie d'échange qu'il a accepté pour faire ce rôle, certes court mais mémorable : il s'est littéralement fait payer... en bonbons ! Ou plutôt en biscuits apéritif. Et ce n'est pas une blague.

"Un gros sachet de Cheetos dans ma loge, oui. [NDR : les Cheetos sont des biscuits apéritif soufflés, un peu à la manière des Curly]. J'adore ça. A chaque fois que je peux, j'essaie d'en avoir. Je sais que c'est pas vraiment un aliment bon pour la santé. Alors dès que je peux quitter la maison et que j'ai la chance d'en avoir... Mais je n'en ai pas si souvent, honnêtement.

Donc quand je peux en avoir, je veux un gros sachet. Parce qu'une fois que vous commencez à les avaler... Vous allez en manger pas mal avant de ralentir la cadence et vous dire "stop". Sinon, avec un petit sachet, vous seriez condamné à rôder pendant des jours pour en trouver davantage [..] Ca a un goût absolument incroyable.

Le verdict est le suivant : "la ligne d'horizon au milieu, c'est chiant" [NDR : allusion à une réplique de John Ford dans le film, où il demande au jeune Sammy de lui indiquer la ligne d'horizon dans un cadre]. Les Cheetos, c'est passionnant !"

On croirait à une blague, si ce n'est à se souvenir que l'on parle de David Lynch, le seul cinéaste capable de faire quotidiennement sur sa chaîne Youtube... Un bulletin météo. Et donc, de philosopher sur les vertus des Cheetos.