Jacques Doillon et Judith Godrèche continuent de s’opposer. Le réalisateur de 81 ans avait répondu en 2024 par un dépôt de plainte à une remarque de l’actrice sur Instagram, où elle l’accusait d’abuser des enfants avec lesquels il tournait. La plainte a abouti à une mise en examen de la comédienne et réalisatrice de 53 ans a signalé à ses abonnés sur le réseau social de Meta. « Breaking news », a-t-elle écrit au début de son post, avant d’expliquer le motif avancé par la justice : « des propos comportant des allégations ou imputations de faits susceptibles de porter atteinte à l’honneur ou à la considération de Monsieur JD ».
Pour clarifier le processus qui a conduit à sa mise en examen, la comédienne, qui a tourné avec Jacques Doillon La Fille de 15 ans (1989) lorsqu’elle était adolescente, rappelle : « En 2024, j’avais écrit sur Instagram : "en 2022, ce journal écrit que la spécialité de Doillon est de tourner avec des enfants. Il manque une phrase : avec qui il couche" ».
Aujourd’hui, Judith Godrèche persiste et signe : « J’en sais pourtant quelque chose », avant de faire remarquer que la plainte qu’elle a elle-même voulu déposer contre Jacques Doillon pour des faits présumés de viol sur mineur lors des répétitions du tournage de leur film « se heurte à la prescription ». Ce double traitement l’énerve et elle souligne : « pour sa plainte contre moi la justice ne perd pas de temps ».
Notons que la comédienne a aussi porté plainte contre le metteur en scène Benoît Jacquot, aujourd’hui âgé de 78 ans, qui fut son compagnon quand elle en avait 14 et lui 39. Celui-ci nie toute violence ou « emprise » et insiste sur le caractère amoureux de leur liaison, mais d’autres plaintes ont conduit à sa mise en examen pour viols.
En cas de plainte pour diffamation, la mise en examen est automatique, indique un des internautes dans les commentaires du post de Judith Godrèche. En novembre 2024 l’actrice avait déjà reçu de la part de la Justice un « avis préalable de mise en examen ». En effet, Jacques Doillon, qui s’estime diffamé, avait réagi dès le lendemain aux propos de Judith Godrèche par la voix de son avocate. « Oser affirmer publiquement, comme elle l’a encore fait le 21 février dernier, que celui-ci aurait "couché avec des enfants" qui tournaient dans ses films est ignoble et dépasse l’entendement », avait déclaré dans un communiqué celle-ci, avant de déposer une plainte en bonne et due forme, le 22 février 2024.
Judith Godrèche a traduit son post en anglais et accompagné son texte de cette question : « Un jour ou l’autre les choses changeront, ou pas ? » , poursuivant : « À votre avis, ça encouragera les victimes à dénoncer les violences qu’elles ont subies ou ça les dissuadera ? » Amère, l’actrice termine par ce constat sur la prescription : « Trop tard, tais-toi ! »
