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02 décembre 2025

Le réalisateur Jafar Panahi à nouveau condamné par la justice iranienne

Le réalisateur multi-primé Jafar Panahi est à nouveau condamné par la justice iranienne. Comme le rapporte l'AFP, via le site FranceInfo, il est condamné par contumace à un an de prison pour des "activités de propagande" contre l'État. L'AFP ajoute que cette peine est assortie d'une interdiction de voyager de deux ans. L'avocat de Jafar Panahi, Mostafa Nili, a ajouté avoir l'intention de faire appel.

Ce n'est pas la première fois que Jafar Panahi est sanctionné par la justice de son pays. En 2010, Jafar Panahi est accusé de propagande contre la République Islamiste. Il est alors condamné par la justice iranienne à 6 ans de prison ferme pour propagande contre le régime.

Placé en liberté surveillée et interdit de sortie de territoire, Jafar Panahi continue de réaliser des films clandestinement, à l'aide d'autres cinéastes dissidents et combatifs, pour interroger la condition du cinéma iranien et le régime iranien.

Lauréat de la Palme d'or 2025 pour le film engagé Un simple accident

Le réalisateur est de nouveau arrêté à l'âge de 62 ans en 2022. La Cour suprême a annulé la condamnation et a ordonné un nouveau procès. Il ne sera libéré que 7 mois plus tard après une grève de la faim et de la soif pour protester contre les conditions de sa détention dans la prison d'Evin.

Il est libéré sous caution le 3 février 2023. Jafar Panahi n'a pu quitter l'Iran pour la première fois depuis près de 14 ans, que fin avril 2023 pour un séjour en France où vit sa fille, après délivrance d'un passeport par son pays.

Jafar Panahi avait pu se rendre au Festival de Cannes en mai dernier, où il s'est vu décerner sa première Palme d'or. Il était également à Paris en septembre. AlloCiné a pu le rencontrer et l'interroger notamment sur sa motivation à continuer à réaliser.

"Mon travail, c'est le cinéma. Et si je ne fais pas ce travail, ma vie perd son sens. Pour que je puisse vivre, je dois continuer. Il n'y a pas de force ou d’autorité qui peut m'empêcher de faire ce métier. Oui, il y a un prix à payer. Il y a de la prison, il y a l'interdiction de travailler, mais je ne laisserai jamais le pouvoir en place ou la censure faire en sorte que je ne travaille plus.

Ce qui est important, c'est que je sache quel cinéma je veux faire. Et je sais que ce cinéma-là, c'est un cinéma sans mensonges, un cinéma qui me raconte. Je dois continuer à faire des films et réfléchir à comment je peux les faire."

Le réalisateur iranien Jafar Panahi, est le lauréat de la Palme d'or 2025, et en lice pour les Oscars avec Un simple accident. Le film a dépassé les 660 000 entrées en France.

08 octobre 2025

Un simple accident, de Jafar Panahi : pourquoi le film iranien représente la France aux Oscars ?

Onzième film de Jafar Panahi, Un Simple accident a remporté la Palme d'or au 78e Festival de Cannes, prix remis par la présidente Juliette Binoche, et a été sélectionné pour représenter la France aux Oscars. Il ne s'agit pas d'une nomination officielle, seulement d'une sélection. La décision finale sera connue le 22 janvier 2026.

Seulement, bon nombre de spectateurs s'interrogent sur cette décision. Pourquoi le film, écrit et réalisé par un Iranien et tourné dans les rues de Téhéran, ne représente pas son pays d'origine ?

La réponse est simple : en Iran, un film qui outrepasse la censure du régime iranien devient un film hors-la-loi. C'est le cas des œuvres de Jafar Panahi, dont Un Simple accident, qui a dû tourner son long métrage de façon clandestine à Téhéran.

"Pour envoyer son film aux Oscars, il faut que celui-ci sorte en salle dans son pays d’origine. Or, ce n’est pas possible pour moi, explique Jafar Panahi à AlloCiné. Il faudrait adhérer aux conditions de l'État, donc à la censure. Je n'ai jamais fait cela. Malheureusement, nous sommes dépendants de ces règles-là."

Il poursuit : "C'est pour cela qu'il faut trouver une solution. Même si je comprends les Oscars. Il y a beaucoup de prix et la partie internationale reste petite. Peut-être qu'ils ne voient vraiment pas l'utilité de penser à cette partie de leur sélection mais en même temps, il faudrait quand même trouver une solution pour tous ces pays en difficulté."

D'autres pays sont confrontés à ce problème, comme la Russie ou la Chine et les cinéastes de ces nationalités doivent, à leur tour, trouver des solutions.

Pour exister, Un Simple accident a trouvé de l'aide en France, grâce au CNC [Centre national du cinéma et de l'image animée, ndlr], au distributeur Memento ou mk2. "Ce film montre que le cinéma ne connaît pas de frontières et que l’on peut faire tomber les murs qui se dressent entre nous", conclut Jafar Panahi.

Un Simple accident, actuellement au cinéma

27 avril 2023

Jafar Panahi : après 14 ans d'interdiction, le réalisateur a enfin quitté l'Iran

Pour le réalisateur iranien Jafar Panahi, c'est la page d'un roman long et pénible qui se tourne. En vigueur depuis 14 ans, son interdiction de quitter le territoire a été subitement levée, et il ne s'est pas fait prier pour s'envoler hors d'Iran, vers une destination non communiquée, comme l'a annoncé son épouse sur les réseaux sociaux.

Arrêté et emprisonné le 11 juillet dernier, en marge d'une manifestation pour réclamer la libération de ses confrères et compatriotes Mohammad Rasoulof et Mostafa Al-Ahmad, Jafar Panahi avait été libéré, sous caution, le 3 février de cette année. Et ce alors qu'il venait d'entamer une grève de la faim pour dénoncer les conditions de son incarcération.

Condamné en 2009 à six ans de prison et vingt années d'interdiction de réaliser ou écrire des films, quitter le pays ou s'exprimer dans les médias, car accusé de propagande contre le régime alors en place, et notamment son soutien envers le mouvement de protestation contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique, Jafar Panahi est désormais libre.

Si sa situation ne l'avait pas empêché des mettre des films en scène, de les présenter en festival et même d'y être récompensé (Ours d'Or à Berlin pour Taxi Téhéran, Prix Spécial du Jury à Venise pour Aucun ours), le réalisateur brillait par son absence et faisait figure de symbole dans le milieu artistique.

Comme le russe Kirill Serebrennikov (Leto, La Femme de Tchaïkovski), qui avait réussi à quitter son pays en 2022, il aura désormais plus de latitude pour faire du cinéma et présenter lui-même chacun de ses oeuvres.

20 juillet 2022

Le réalisateur Jafar Panahi va purger une peine de six ans de prison en Iran

En 2010, Jafar Panahi avait été arrêté en Iran pour "propagande contre le régime" et condamné à six ans de prison, en plus de vingt ans d'interdiction d'écrire ou de réaliser des films, de voyager et de s'exprimer dans les médias. Une peine qu'il n'a finalement pas effectuée, travaillant toujours en Iran, vivant en liberté conditionnelle. L'Autorité judiciaire du pays a finalement interpellé le réalisateur de Taxi Téhéran (Ours d'or à Berlin en 2015) et de Trois visages (Prix du scénario à Cannes) afin de l'envoyer dans la prison d'Evin pour purger cette peine de six ans de détention, détaille Le Monde.

Opposé à l'époque à la réélection de l’homme politique ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, il reste critique envers le régime actuel, tout comme les réalisateurs Mohammad Rasoulof (Le Diable n'existe pas, Ours d'or à Berlin en 2020) et Mostafa Al-Hamad (La Coquille). Tous les trois sont actuellement en détention, à l'image de Mostafa Tajzadeh, une figure du mouvement réformateur. Les Etats-Unis et la France ont condamné toutes ces arrestations, via des demandes publiques de libération : "Nous condamnons les efforts continus pour empêcher l’exercice de la liberté d’expression, dit ainsi un porte-parole américain. Nous demandons instamment au gouvernement iranien de libérer tous les professionnels des médias, les militants et les manifestants pacifiques qu’il a arbitrairement détenus." Le communiqué français réclame "la libération immédiate" des cinéastes iraniens et "d’autres personnalités iraniennes engagées pour la défense de la liberté d’expression dans leur pays", s'inquiétant de "la détérioration inquiétante de la situation des artistes en Iran". Tahereh Saeedi, l'épouse de Jafar Pahani, dénonce auprès de la BBC un "kidnapping" : "Jafar a des droits en tant que citoyen. C'est un processus qui doit être respecté. Pour emprisonner quelqu'un, il faut qu'il y ait un avertissement avant, mais enfermer quelqu'un parce qu'il se bat pour la liberté, cela soulève beaucoup de questions. C'est un kidnapping."

En 2009, Jafar Panahi avait été arrêté lors des funérailles de Neda Agha-Soltan, un étudiant en philosophie assassiné par des militaires du gouvernement iranien, alors qu'il manifestait pour la paix. Cette fois, il a été arrêté le 11 juillet en arrivant au parquet de Téhéran pour suivre le dossier de Mohammad Rasoulof, détenu lui depuis le 8 juillet. A la mi-mai, ils dénonçaient dans une lettre ouverte l’arrestation de plusieurs collègues réalisateurs par les autorités et la répression contre les manifestants en Iran.