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09 juin 2025

Patrice Leconte se lâche et balance sur le comportement de Michel Blanc sur le tournage des Grands Ducs

Visiblement pas dans son assiette. Si tout le monde connaît Michel Blanc dans la peau du cultissime Jean-Claude Dusse des "Bronzés", le comédien décédé le 3 octobre 2024 a également joué dans de nombreux autres projets qui ont également connu le succès. Mais visiblement, certains tournages ont été compliqués à gérer pour lui.

C’est en tout cas ce qu’a confié Patrice Leconte ce lundi 9 juin 2025 au micro de Thomas Isle. Invité d’Europe 1, dans l’émission "Culture Médias", le réalisateur des "Bronzés" s’est en effet remémoré un tournage compliqué avec Michel Blanc : "Les Grands Ducs".

Les deux hommes se rencontrent en 1978 lorsqu’ils collaborent pour une comédie qui va devenir culte : "Les Bronzés". Au fil des années, en plus des "Bronzés", les deux hommes ont collaboré sur d’autres tournages. 

Notamment "Viens chez moi, j’habite chez une copine", "Ma femme s'appelle reviens", "Circulez y'a rien à voir", "Monsieur Hire" ou encore "Les Grands Ducs", sorti dans les salles en 1996, comme le rappellent nos confrères de Télé-Loisirs. Ce dernier film, qui a connu le succès, n’a pas vraiment été une partie de plaisir pour Patrice Leconte.

Et, ce, notamment à cause du comportement de Michel Blanc comme le principal intéressé l’a révélé au micro de Thomas Isle ce lundi 9 juin 2025. Visiblement, l’acolyte de Josiane Balasko, Christian Clavier, ou encore Gérard Jugnot se serait montré "odieux", bien loin du tempérament de son personnage de Jean-Claude Dusse. 

À tel point que trois grands noms du cinéma français, à qui Michel Blanc a donné la réplique dans "Les Grands Ducs", se seraient plaints auprès de Patrice Leconte.

"Je ne sais pas ce qu'il avait. Il ne devait pas être dans son assiette pendant le tournage", a d’abord fait savoir le réalisateur, avant de préciser : "Il est parfait dans le film. Il n'y a que le résultat qui compte, le reste, on s'en fout... Mais il n'était pas aussi sympathique que ce que je connaissais. Il pouvait être odieux". 

"Même les trois ténors, [Jean-Pierre] Marielle, [Jean] Rochefort et [Philippe] Noiret me disaient : 'Mais qu'est-ce qu'il a Michel ? Pourquoi il est comme ça ?' Je ne sais pas... Il était peut-être dans une mauvaise passe", se souvient également Patrice Leconte en évoquant ce souvenir au sujet de Michel Blanc. 

30 novembre 2020

Tandem sur Arte : retour sur les relations complexes entre Jean Rochefort et Patrice Leconte

Arte diffuse ce soir un film rare de Patrice Leconte, Tandem, qui vient dans le même temps d'être réédité en DVD / Blu-ray. Tandem, porté par Jean Rochefort et Gérard Jugnot, prend la forme d'un road movie sur les routes de France. On y suit Rivetot (Jugnot) et Mortez (Rochefort), star de "la Langue au chat", jeu radiophonique. Cela fait des années que Rivetot les conduit sur la route de ville en ville dans un éternel break Ford, des années qu'ils prennent une chambre a deux lits dans des hôtels miteux, des années que Rivetot porte les valises, installe les micros, les câbles, sélectionne les candidats, chauffe la foule. Et quand Rivetot apprend que "la Langue au chat" va etre supprimée, il n'en dit mot à Mortez. Que faire?

Ce long métrage que Patrice Leconte présente comme son "premier film vraiment personnel (...), après avoir fait des films de genre, comédies ou polar", comme il l'indique dans le livre d'entretien J'arrête le cinéma, sorti chez Calmann-Lévy, en 2011 rencontre un bel écho auprès de la critique, montrant une autre facette du cinéaste, après de grands succès public comme Les Bronzés et Les Spécialistes notamment.

A l'époque, Tandem fait événement également car il marque les retrouvailles entre le cinéaste et Jean Rochefort, 12 ans après Les Vécés étaient fermés de l'intérieur. Si Leconte a beaucoup tourné avec le comédien (7 collaborations au total), il faut savoir que leur relation a été assez houleuse à ses débuts, et qu'en proposant le rôle principal de Tandem au comédien, il s'agissait aussi pour le cinéaste de tenter de régler un contentieux.

Tandem a connu une longue genèse, la première version du scénario ayant été écrite en 1981, 7 ans avant la sortie du film. Le projet initial, connu sous le nom "Chers amis bonjour" avait été imaginé pour la télévision, et non pour le cinéma, avec Roger Pierre dans le rôle principal. Lorsque le film a finalement été repensé pour le cinéma, ce choix d'acteur a été abandonné, et Rochefort privilégié pour "rassurer les investisseurs".

Outre faciliter le financement du film en choisissant Jean Rochefort, il s'agissait pour Patrice Leconte de retrouver un acteur avec qui la première collaboration s'était extrêmement mal passée, ce dont le cinéaste ne s'est jamais caché, disant que cela avait été "terrible". "(Rochefort) me prenait pour un incapable, haussait les épaules à chaque fois que je disais quelque chose. (...) (Il) montrait tellement d'impatience que je n'osais plus lui adresser la parole. C'était une épreuve de lui demander ceci ou cela. Un jour où je lui avais simplement indiqué ce qu'il devait faire (aller à la porte de la cellule), il m'avait dit "Patrice, ne me parle plus jamais, je suis anéanti d'avoir signé ce film". J'en ai encore des frissons. Il est allé trouver la Gaumont et leur a expliqué que j'étais totalement incapable, et, pour sauver le tournage, leur a proposé de mettre en scène lui même le film..." La relation s'est ensuite compliquée, Rochefort ayant en effet prêté main forte à la mise en scène, en écartant, de fait, Leconte des commandes du projet. Après un nouveau clash, Rochefort s'est renseigné pour savoir s'il était possible contractuellement de quitter le film, mais ce n'était pas possible. "J'ai continué et terminé le film avec un ennemi en permanence sur le plateau", confie Leconte.

Pourquoi avoir fait appel à Rochefort après une expérience si douloureuse ? "J'ai (...) pensé à lui parce qu'il y avait un contentieux, parce qu'il m'avait trop mal jugé et parce que je voulais refaire du cinéma avec lui pour que nous ayons enfin du plaisir à travailler ensemble". "La préparation de Tandem (...) a été dure", confie-t-il dans le livre J'arrête le cinéma. "Nous allions le voir à la campagne, et il était lui-même. Je veux dire qu'il ne déployait pas des trésors de charme pour me faire oublier nos différends."

Jean Rochefort s'est-il excusé après toutes ses années pour son comportement désagréable sur le tournage du premier long métrage de Patrice Leconte ? "Jamais", indique le cinéaste. "Tout ce qu'il a pu en dire avec le recul figure dans le bonus du DVD des Vécés, où il admet ne pas avoir été très sympa. C'est une pirouette, mais c'est là. Et je ne me suis jamais aussi bien entendu avec lui que sur Tandem." Et d'ajouter : "Sur Tandem, c'était merveilleux : il donnait beaucoup, autant dans des excès auxquels je ne m'attendais pas, que dans le mutisme bouleversant dans lequel il plongeait parfois. Ce qu'il fait dans ce film est incroyable d'extravagance maîtrisée et de folie".

Par la suite, il tournera avec ce dernier pas moins de cinq autres films: Le Mari de la coiffeuse (1990), Tango (1993), Ridicule (1996), Les Grands Ducs (1996) et L' Homme du train (2002). 

*Toutes les citations sont extraites de J'arrête le cinéma, sorti chez Calmann-Lévy, en 2011

26 août 2020

Patrice Leconte en mode BD avec Deux passantes dans la nuit

On connaît tous le Patrice Leconte réalisateur, à qui l'on doit notamment la saga culte des Bronzés, Ridicule, La Fille sur le pont ou encore Le Mari de la coiffeuse. Mais saviez-vous qu'il était également scénariste de bande-dessinée ? Cet été, le cinéaste revient à ses premières amours avec Deux passantes dans la nuit, une BD coécrite avec Jérôme Tonnerre, le scénariste de ses derniers films. Au dessin, on retrouve Alexandre Coutelis, rencontré par Leconte au sein de la rédaction du magazine Pilote, en 1971.

Deux passantes dans la nuit raconte l'histoire de deux jeunes femmes en fuite dans un Paris occupé par les Allemands. Dans ce huis-clos qui plonge le lecteur dans les ruelles sombres et angoissantes de la ville, Arlette, fraîchement sortie de prison, et Anna, magicienne juive flanquée à la porte du cabaret dans lequel elle se sentait à l’abri, n'ont pas froid aux yeux, défient les hommes et l’ordre et doivent s’en sortir seules. Elles vont sillonner en une nuit Paris, la ville lumière sans lumières, à la recherche de ce qui pourra leur sauver la vie...

Dans Deux passantes dans la nuit, l'oppression et la promiscuité de l'époque sont parfaitement rendus par un découpage des cases quasi-cinématographique. Le dessin d’Alexandre Coutelis, classique et somptueux, ainsi qu’une mise en couleurs très réussie dans des contrastes de bleus et d’orangés, ajoutent au plaisir de lecture de ce tome 1, baptisé Arlette, qui appelle une suite.

Deux passantes dans la nuit - Tome 1

Editions Grand Angle

Sortie le 26 août 2020