Laurent Cantet est décédé, ce jeudi 25 avril, à l’âge de 63 ans. Sans donner trop de précisions, Isabelle de la Pattelière, l'agent du cinéaste, a révélé à l'AFP : "Il est mort ce matin à Paris de maladie". Le réalisateur laisse ainsi derrière lui une œuvre cinématographique majeure qui marque à jamais son temps. Réputé pour son style "documentaire narratif", Laurent Cantet a brillé par son habileté à capturer l'essence des conflits sociaux et personnels. Son film L'Emploi du temps, sorti en 2001, dépeint la spirale de mensonges dans laquelle tombe un homme licencié qui n'ose l'avouer à sa famille. Un thème universel qui a su toucher le public en plein cœur. Toujours, Laurent Cantet a eu le goût de l’engagement dans ses œuvres.
Le cinéaste fait ses débuts derrière la caméra au milieu des années 90. Son premier long-métrage, Ressources humaines (1999), reçoit immédiatement les éloges du monde cinématographique pour son récit du conflit entre la classe ouvrière et la direction d'entreprise. Et le film annonce surtout la couleur... En effet, cette thématique deviendra, au fil de sa carrière, sa véritable signature. Et quelle signature ! Ressources humaines lui vaudra plusieurs distinctions, dont le César du meilleur premier film. Preuve qu'il avait trouvé sa voie.
La carrière de Laurent Cantet est ainsi jalonnée non seulement de succès mais surtout de films qui s'interrogent sur les fractures sociales. Avec Entre les murs (2008), avec François Bégaudeau, qui lui a valu la Palme d'or à Cannes, il explore les défis de l'éducation dans une société multiculturelle. Ce film, basé sur le livre de François Bégaudeau, utilise des acteurs non professionnels pour une authenticité saisissante. Laurent Cantet n'a jamais cessé de s'impliquer dans des projets qui stimulent la réflexion sociale.