"Comme on le sait, le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravičius, à qui l’on doit Barzakh (2011), Mariupolis (2016) et Parthenon (2019), a été capturé et assassiné par l’armée russe début avril à Marioupol. Sa fiancée, Hanna Bilobrova, qui l’accompagnait, a pu rapporter les images tournées là-bas et les assembler avec Dounia Sichov, la monteuse de Mantas. Le film s'appelle Mariupolis 2, il était important de le montrer, nous l'avons ajouté."
Voilà comment les organisateurs du 74e festival de Cannes annoncent l'ajout de Mariupol 2, documentaire sur la guerre qui se déroule en ce moment en Ukraine, à la sélection officielle.
Les notes de production en disent plus sur ce projet co-produit par plusieurs pays européens : Studio Uljana Kim et Extimacy Films pour la Lituanie, Easy Riders Films pour la France et Twenty Twenty Vision pour l'Allemagne.
"Savez-vous ce qu’il y a de plus extraordinaire s’agissant de Marioupol ? Aucun de ses habitants ne craignait la mort, même si elle était omniprésente. La mort était déjà là, et personne ne voulait mourir pour rien. Les gens s’entraidaient, au péril de leur vie. Ils fumaient à l’extérieur et discutaient, malgré les bombes qui tombaient. Il n’y avait plus d’argent et la vie était trop courte pour qu’on s’en souvienne, et chacun se contentait de ce qu’il avait, en se surpassant. Il n’y avait plus ni passé, ni avenir, ni jugement, ni sous-entendus. C’était le paradis en enfer, les ailes délicates du papillon qui se rapprochaient, l’odeur de la mort dans sa dimension brute. C’était la vie qui palpitait."
On en saura plus sur Mariupol 2 lors de sa première projection, le jeudi 19 mai sur la Croisette.