Harry et Meghan mettent un terme à leur partenariat avec Spotify

Pourquoi Spotify et la société de Harry et Meghan mettraient fin à un accord lucratif ? C’est la question que l’on peut se poser en lisant la déclaration commune de la société des Sussex et du géant suédois du streaming, qui indique que les deux parties ont « mutuellement convenu de se séparer ».

Le contrat, estimé à 25 millions de dollars, consistait en l’un des principaux accords commerciaux conclus par le couple après avoir quitté ses fonctions royales pour s’installer aux États-Unis en 2020. Un partenariat pluriannuel qui devait aboutir sur de nombreux projets.

Seulement, à part le podcast de Meghan Markle, Archetypes, rien n’a été produit. Et son émission a plutôt été de courte durée : 12 épisodes ! La duchesse de Sussex s’y entretenait avec des personnalités de premier plan telles que Serena Williams et Mariah Carey au sujet des stéréotypes véhiculés à l’encontre des femmes.

Selon les médias américains, le couple royal n’aurait pas atteint le niveau de productivité exigé par Spotify et n’aurait donc pas reçu la totalité de la valeur du contrat. La semaine dernière, le géant du streaming a annoncé un « réalignement stratégique », c’est-à-dire la suppression de 200 emplois dans sa division « podcasts », après une période d’investissements massifs dans cette section.

Le programme de Meghan Markle a cependant cartonné, arrivant en tête des podcasts les plus écoutés de la plateforme, et remportant en décembre, le prix du meilleur podcast lors des People’s Choice Awards à Los Angeles. Ce n’est donc peut-être pas la fin d’Archetypes. Le Wall Street Journal a cité une porte-parole d’Archewell, déclarant que Meghan « continuait à développer plus de contenus pour le public d’Archetypes sur une autre plateforme ».

Le duc et la duchesse de Sussex ont également conclu un accord de contenus de plusieurs millions de dollars avec Netflix. Harry a, de son côté, signé un gros contrat avec Penguin Books, qui a déjà publié son autobiographie, Le Suppléant. L’émancipation financière du couple royal semble plutôt bien engagée.

Meghan Markle révèle le titre et le thème de son premier podcast pour Spotify

Meghan Markle a enfin révélé le thème de son tout premier podcast. En décembre 2020, la duchesse de Sussex et son mari, le prince Harry, avaient annoncé leur partenariat entre leur société de production Archewell et Spotify, pour produire des contenus audio pour la plateforme. Peu de nouvelles avaient filtré depuis, mais l’ancienne actrice de Suits a enfin révélé le titre de leur premier podcast : Archetypes. On en sait également un peu plus sur le thème, puisqu’il s’intéressera aux stéréotypes concernant les femmes.

« Voilà comment nous parlons des femmes : les mots qui élèvent nos filles, et la façon dont les médias nous renvoient le reflet des femmes… Mais d’où viennent ces stéréotypes ? Et comment font-ils pour continuer à se manifester et à définir nos vies ? Voici Archetypes – le podcast où nous disséquerons, explorerons et subvertirons les étiquettes qui tentent d’empêcher les femmes d’avancer. J’aurai des conversations avec des femmes qui ne savent que trop bien comment ces stéréotypes façonnent nos récits. Et je parlerai à des historiens pour comprendre comment nous en sommes arrivés là », peut-on lire dans un communiqué partagé par la duchesse.

Aucune date de diffusion officielle pour le premier épisode n’a été annoncée pour le moment, même si d’après le LA Times, il devrait être disponible dès cet été. Après avoir signé des contrats pharaoniques pour produire du contenu pour Spotify (entre 25 et 30 millions de dollars selon les estimations) et Netflix (estimé à 120 millions de dollars), le couple royal avait été très critiqué pour n’avoir toujours rien diffusé, plus d’un an après avoir signé, si ce n’est un épisode spécial de leur podcast avec des interviews de leurs amis James Corden, Stacey Abrams, ou Elton John. Un article de Newsweek publié le mois dernier expliquait à quel point les Sussex étaient sous pression pour produire du contenu de qualité, car ils sont désormais attendus au tournant.

« Il est vital pour Harry et Meghan de tenir leurs promesses, non seulement en raison des contrats mirobolants qu’ils ont réussi à négocier, mais aussi pour signaler aux autres entreprises potentielles qu’on peut compter sur eux pour tenir leurs promesses, offrir un bon rapport qualité-prix et un bon retour sur investissement », avait déclaré dans l’article le spécialiste des relations publiques Anthony Burr. Reste à voir si un podcast consacré aux stéréotypes sur les femmes remplira cette mission.

Spotify prend Neil Young au mot et vire sa musique au profit d'un podcast antivax

Fin de partie (pour l’instant) pour Neil Young. Après son court bras de fer contre Spotify, le chanteur a semble-t-il perdu, puisque la plateforme a décidé de retirer sa musique. L’interprète de Rockin' in the Free World avait annoncé sur son site que la société suédoise devait faire un choix entre lui (et sa musique, donc) et Joe Rogan, le podcasteur américain ultra-populaire, connu pour ses déclarations contre la vaccination et ses théories complotistes sur le covid.

« Nous voulons que l’ensemble de la musique et du contenu audio du monde soit accessible aux utilisateurs de Spotify. Cela implique une grande responsabilité dans l’équilibre entre la sécurité des auditeurs et la liberté des créateurs. Nous avons mis en place des politiques de contenu détaillées et nous avons supprimé plus de 20.000 épisodes de podcasts liés au covid depuis le début de la pandémie. Nous regrettons la décision de Neil de retirer sa musique de Spotify, mais nous espérons pouvoir l’accueillir à nouveau prochainement », a annoncé un porte-parole de l’entreprise, confirmant le choix de la plateforme.

Neil Young n’avait pas été le seul à dénoncer cette association entre le géant du streaming et le podcast qui réunit 11 millions d’auditeurs par épisode. En début de mois, 270 scientifiques et médecins avaient publié une lettre ouverte pour faire part de leur inquiétude après l’enchaînement de fake news et de désinformation sur la pandémie relayées par Joe Rogan dans son programme.

Spotify a rapidement pesé le pour et le contre. D’un côté, une légende de la musique, à la carrière qui s’étend sur six décennies. De l’autre, le podcasteur américain avec lequel la plateforme a signé un contrat d’exclusivité de plus de 100 millions de dollars en 2020. 11 millions d’auditeurs se pressent à chaque épisode de l’émission de Joe Rogan, d’après le service de streaming. La discographie de Neil Young, qui inclut des chefs-d’œuvre incontestés tels que Harvest, Harvest Moon, ou Rust Never Sleeps, est écoutée par six millions d’auditeurs chaque mois.

L’art et la santé publique contre le business. Manifestement, le business l’a emporté.