Fin de partie (pour l’instant) pour Neil Young. Après son court bras de fer contre Spotify, le chanteur a semble-t-il perdu, puisque la plateforme a décidé de retirer sa musique. L’interprète de Rockin' in the Free World avait annoncé sur son site que la société suédoise devait faire un choix entre lui (et sa musique, donc) et Joe Rogan, le podcasteur américain ultra-populaire, connu pour ses déclarations contre la vaccination et ses théories complotistes sur le covid.
« Nous voulons que l’ensemble de la musique et du contenu audio du monde soit accessible aux utilisateurs de Spotify. Cela implique une grande responsabilité dans l’équilibre entre la sécurité des auditeurs et la liberté des créateurs. Nous avons mis en place des politiques de contenu détaillées et nous avons supprimé plus de 20.000 épisodes de podcasts liés au covid depuis le début de la pandémie. Nous regrettons la décision de Neil de retirer sa musique de Spotify, mais nous espérons pouvoir l’accueillir à nouveau prochainement », a annoncé un porte-parole de l’entreprise, confirmant le choix de la plateforme.
Neil Young n’avait pas été le seul à dénoncer cette association entre le géant du streaming et le podcast qui réunit 11 millions d’auditeurs par épisode. En début de mois, 270 scientifiques et médecins avaient publié une lettre ouverte pour faire part de leur inquiétude après l’enchaînement de fake news et de désinformation sur la pandémie relayées par Joe Rogan dans son programme.
Spotify a rapidement pesé le pour et le contre. D’un côté, une légende de la musique, à la carrière qui s’étend sur six décennies. De l’autre, le podcasteur américain avec lequel la plateforme a signé un contrat d’exclusivité de plus de 100 millions de dollars en 2020. 11 millions d’auditeurs se pressent à chaque épisode de l’émission de Joe Rogan, d’après le service de streaming. La discographie de Neil Young, qui inclut des chefs-d’œuvre incontestés tels que Harvest, Harvest Moon, ou Rust Never Sleeps, est écoutée par six millions d’auditeurs chaque mois.
L’art et la santé publique contre le business. Manifestement, le business l’a emporté.