Dans Christmas Flow, elle joue une journaliste féministe qui tombe sous le charme d’un rappeur (Tayc) accusé d’avoir tenu des propos sexistes dans l’une de ses chansons. Le tout dans une ambiance de Noël à la française. Voilà autant de choses qui sont reprochées à Shirine Boutella, comme elle l’explique dans une interview donnée à Télérama :
"[ …] parce qu’il y avait des scènes de baisers. J’ai reçu un tsunami de messages haineux, d’insultes, de propos dégradants… C’était horrible. Un rappeur algérien dont j’ignorais l’existence a lancé un appel contre moi via les réseaux sociaux. Il a pris des captures d’écran de la série en disant que je ne représentais pas la société algérienne, et appelait les gens à venir se défouler sur moi."
Après une première vague de harcèlement fin novembre, la jeune actrice est contrainte de mettre son compte Instagram en mode privé, "pour avoir un peu de répit". Bien consciente que cela allait créer la polémique - "les thèmes de l’amour, de la femme, la démonstration de l’affection en public, tout cela est encore tabou en Algérie" - Shirine Boutella n’a tout de même pas hésité à accepter ce rôle, qui marque sa seconde collaboration avec Netflix après Lupin.
Si la jeune femme a eu peur de se faire agresser à son retour en Algérie lors du tournage d’une série avec Melha Bedia, elle retient tout de même ce point positif :
"Je baissais les yeux quand on me parlait de Christmas Flow, mais au final, les gens ont été hyper positifs. J’ai même reçu des messages de jeunes Algériennes me remerciant de représenter cette minorité de femmes libres et indépendantes, qui existe aussi dans notre pays."
Shirine Boutella n’en est en tout cas pas à son coup d’essai. Influenceuse avant d’être actrice, le grand public l’avait découverte en 2019 dans l’excellent Papicha, un film choc sur l’intégrisme algérien qui avait soulevé une vague d’indignation dans le pays.