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21 novembre 2025

Clint Eastwood révèle quels sont les deux rôles qu'il préfère dans sa carrière

De L'Homme sans nom à l'inspecteur Harry en passant par Bronco Billy, Robert Kincaid, Walt Kowalski et Bill Munny, la carrière de Clint Eastwood ne manque pas de rôles culte. Mais quels sont les rôles dont l'acteur-réalisateur oscarisé est le plus fier ?

Dans l'ouvrage Conversations with Clint: Paul Nelson's Lost Interviews with Clint Eastwood, l'interprète de l'Homme sans nom était interrogé sur cette question, et voici sa réponse :

"Je pense que L'Inspecteur Harry et Josey Wales doivent être mes deux meilleures performances. Josey Wales est peut-être celle où je donne tout ce que j'ai. Pour ce genre de personnage, je dis beaucoup d'un homme en en disant le minimum. (...) La représentation d'un homme et son évolution au fil du temps, à travers ses rencontres avec d'autres personnes, sont montrées sans avoir à s'arrêter pour faire des scènes explicatives."

Même chose pour son rôle dans "Dirty Harry" : "Harry [Callahan] est [pensé] de la même façon, même s'il y a quelques scènes dont celle avec la femme de son collègue qui démissionne, qui sont un peu explicatives, mais pas trop. Elles abordent sa vie, puis s'en détournent."

Clint Eastwood conclut :

"Le plus important dans un art visuel ou une forme de communication comme le cinéma, peu importe comment on l'appelle, c'est de raconter sans insulter le public en lui disant : 'Bon, je vais vous lire une histoire pour vous endormir' ou 'Je vais vous lire des bandes dessinées à la radio'. Il faut raconter visuellement. Ils sont venus voir quelque chose de visuel et c'est ce qu'ils devraient avoir."

Des deux films cités, L'inspecteur Harry de Don Siegel (1971) est celui qui a le plus fait polémique à l'époque de sa sortie, le personnage étant jugé comme un "vigilante" qui applique sa propre justice à coups de 357 Magnum. Eastwood passera sa vie à décrire à quel point il est personnellement éloigné de ce policier à la gâchette facile.

Quant au western Josey Wales, hors-la-loi (1976), il lui a valu de passer devant la guilde des cinéastes américains pour avoir assuré la mise en scène à la place du réalisateur initialement choisi. Cela conduira à la création d'une "clause Eastwood" et à l'édiction de nouvelles règles pour les tournages aux Etats-Unis, afin qu'un tel "putsch" ne se reproduise pas. 

15 novembre 2025

Pour une poignée de dollars : Clint Eastwood ne croyait pas en ce western qui allait faire de lui un mythe du cinéma

Clint Eastwood doit une grande partie de sa renommée au mystérieux “Homme sans nom”, personnage central du film qui ouvrira la mythique Trilogie du dollar. Pourtant, au moment où il accepte ce rôle, l’acteur est persuadé qu’il s’agit d’un projet voué à l’échec.

Au début des années 60, Sergio Leone, déjà remarqué pour Le Colosse de Rhodes et son travail sur Sodome et Gomorrhe, cherche à redonner vie à un genre que le public américain commence à délaisser. Son idée : revisiter Yojimbo d’Akira Kurosawa et en proposer une variante occidentale, à la frontière entre hommage et réinvention.

Il signe ainsi Pour une poignée de dollars (1964), mais sous le pseudonyme de Bob Robertson. Ce film va devenir la matrice du western spaghetti, avec ses cadrages inhabituels, ses longues pauses dramatiques, l’omniprésence des gros plans et une façon d’exposer la violence qui tranche radicalement avec les productions hollywoodiennes de l’époque. Leone déconstruit les codes classiques pour imposer un style qui deviendra une référence.

Le remake n’échappe pas aux polémiques : Kurosawa engage une bataille judiciaire aux États-Unis contre Leone. Le cinéaste japonais finit par obtenir les droits d’exploitation du film en Extrême-Orient, où Pour une poignée de dollars réalise un véritable carton, ainsi qu’une part des bénéfices mondiaux.

Cette querelle retarde la sortie américaine : alors que l’Europe découvre le film en 1964, le public des États-Unis doit patienter jusqu’en février 1967. Eastwood, déjà bien connu des fans de western grâce à la série Rawhide, voit alors sa carrière décoller à l’international.

Ironiquement, Clint Eastwood n’était pas le premier nom envisagé pour incarner le fameux cow-boy taciturne. Sergio Leone pensait d’abord à Eric Fleming, co-vedette de Rawhide. Fleming refuse, jugeant le rôle trop risqué. Richard Harrison, acteur de séries B, décline également, mais recommande Eastwood – un conseil qui changera le destin du film autant que celui de l’acteur.

Dans une interview filmée en août 2003, Eastwood raconte qu’il avait d’abord trouvé très étrange l’idée de tourner un western en Italie et qu’il s’attendait à un échec. C’est ensuite qu’il apprend que le tournage se déroulerait finalement en Espagne.

“Je pensais que ça allait être un énorme fiasco, mais je vais faire un voyage en Italie et en Espagne. Je ne suis jamais allé dans aucun de ces endroits, donc ce sera une expérience formidable.”

Ce qui l’a finalement convaincu, dit-il, c’était l’idée de jouer dans une adaptation d’un film qu’il admirait profondément : Yojimbo.

“C’était une version occidentale, un remake occidental de Yojimbo, et j’ai toujours aimé Yojimbo, c’est donc ce qui m’a inspiré à accepter le projet.”

Ce rôle, qu’il accepte presque par curiosité, deviendra l’un des plus emblématiques de sa carrière et une étape majeure du cinéma mondial. La suite est connue : Pour une poignée de dollars deviendra un classique, ouvrira la voie aux deux autres volets de la trilogie – Et pour quelques dollars de plus puis Le Bon, la Brute et le Truand – et consacrera définitivement Sergio Leone comme maître du western moderne.

13 novembre 2025

Un frisson dans la nuit : Clint Eastwood n’a pu réaliser son premier film qu’en se pliant à cette condition très spécifique

Réaliser son premier film n'est jamais chose aisée, même lorsqu'on s'appelle Clint Eastwood et qu'on est déjà une star de cinéma. En témoigne le récit des débuts de metteur en scène de l'interprète de l'Homme sans nom tel qu'il les évoquait dans le talk show britannique Parkinson en 2003 (via SlashFilm) :

"J'ai commencé la réalisation en 1970, et la seule façon dont je pouvais mettre en scène Un frisson dans la nuit était en jouant dedans. Donc je m'étais dit que si je faisais ça 2-3 films, je pourrais passer à 100% derrière la caméra. Mais évidemment, une chose en entrainant une autre, 33 ans après, je fais toujours les deux."

A l'époque, Clint Eastwood est un acteur connu grâce à la trilogie des dollars de Sergio Leone, quelques succès sur le sol américain comme Quand les aigles attaquent et De l'or pour les braves mais aussi quelques échecs comme Sierra Torride ou Les Proies. C'est pour cela que le studio Universal, avec lequel il travaillait le plus à l'époque, était réticent à lui autoriser de tourner son premier film sans en parallèle tenter de miser sur sa popularité en tant qu'acteur.

Un frisson dans la nuit est un thriller dans lequel Clint incarne Dave Garver, programmateur de disques à la radio, à qui une auditrice réclame toujours la chanson "Misty". Un soir, il rencontre une jeune femme, Evelyn (Jessica Walter) qui lui avoue être l'auditrice en question et passe la nuit avec elle. Mais au fur et à mesure que leur liaison avance, Evelyn se montre de plus en plus toxique...

Mis en scène pour moins d'un million de dollars, le film en rapporte cinq fois plus, permettant à Eastwood de convaincre Universal qu'il est plus que capable de drainer le public dans les salles en tant que réalisateur.

En 1973, il tentera avec Breezy de mettre en scène un film dans lequel il n'apparaît pas. Ce sera un échec cuisant qui ne lui fera pas réitérer l'expérience avant Bird (1988), lui aussi une plantade au box-office, tout comme Minuit dans le jardin du bien et du mal, autre tentative. Il lui faudra attendre Mystic River en 2003 pour enfin montrer qu'un de ses longs métrages de réalisateur peut être un carton au box-office sans qu'il ne soit au générique.

Il continuera cependant d'alterner la casquette de réalisateur avec celle d'acteur-réalisateur tout au long des vingt années suivantes.

10 novembre 2025

Le Canardeur : le film avec Clint Eastwood et Jeff Bridges aura droit à son remake avec Ryan Reynolds

Plus de 50 ans après la sortie du film Le Canardeur, premier long métrage de Michael Cimino (Voyage au bout de l'enfer), Ryan Reynolds prépare actuellement un remake sous la direction de Shane Reid. Ce dernier, monteur de Deadpool & Wolverine, fera ses premiers pas en tant que réalisateur.

Ryan Reynolds devrait incarner le rôle principal et produire la nouvelle version de cette comédie noire qui unissait, en 1974, Clint Eastwood et Jeff Bridges - nommé aux Oscars l'année suivante pour son interprétation.

Intitulé Thunderbolt and Lightfoot en version originale, Le Canardeur suit l'amitié entre un braqueur de banque, du nom de John Thunderbolt, et un jeune aventurier, Lightfoot. Ensemble, ils décident de récupérer un magot d'un demi-million de dollars que Thunderbolt avait planqué dans une vieille école. Mais celle-ci a été détruite...

Selon Deadline, qui a révélé l'information, Ryan Reynolds travaille actuellement sur le scénario en collaboration avec Enzo Mileti et Scott Wilson - auteurs de la saison 4 de Fargo.

04 octobre 2025

Lettres d'Iwo Jima : sorti il y a 19 ans, ce chef-d'oeuvre de Clint Eastwood est considéré comme l'un des films de guerre les plus réalistes de tous les temps

En 2006, Clint Eastwood surprenait le monde du cinéma avec Lettres d’Iwo Jima, un film de guerre pas comme les autres. Contrairement aux productions hollywoodiennes habituelles, ce long-métrage adopte un point de vue rarement exploré : celui des soldats japonais pendant l’une des batailles les plus sanglantes de la guerre du Pacifique.

Entre février et mars 1945, les forces américaines lancèrent une offensive d’envergure contre l’île d’Iwo Jima, tenue par environ 22 000 soldats de l’Empire du Japon. Le bilan fut dramatique : côté américain, on dénombre près de 25 000 pertes, dont 6 821 morts. Mais c’est du côté japonais que les pertes furent les plus écrasantes : seulement 1 083 survivants. Cette bataille, filmée à l’époque en couleurs, reste l’un des affrontements les plus violents et les plus symboliques du conflit dans le Pacifique.

Clint Eastwood s’intéresse ici à l’humanité de l’ennemi, en racontant l’histoire à travers les yeux de Tadamichi Kuribayashi, le général japonais chargé de la défense de l’île, brillamment interprété par Ken Watanabe. Le scénario, co-écrit par Iris Yamashita, Paul Haggis et basé sur des lettres authentiques de soldats (Picture Letters from Commander in Chief de Kuribayashi), explore la dimension profondément humaine et tragique de ces hommes envoyés à une mort certaine.

Ce film constitue le pendant de Mémoires de nos pères, tourné la même année par Clint Eastwood. Là où ce premier volet montre le conflit du côté américain, Lettres d’Iwo Jima vient compléter la vision en offrant une perspective miroir. Ce diptyque unique dans l’histoire du cinéma américain propose une vision équilibrée et nuancée d’un affrontement où, des deux côtés, les hommes ont souffert, résisté et douté.

L’un des aspects les plus fascinants du film, salué par les historiens, est la reconstitution minutieuse des tunnels et infrastructures défensives japonaises. On y découvre notamment un réseau souterrain de 27 kilomètres, utilisé par les défenseurs pour résister le plus longtemps possible face à l’avancée ennemie.

Dans une analyse proposée par le média Insider, l’historien John McManus attribue une note de 9 sur 10 au film, louant sa précision historique et sa capacité à rendre compte de la complexité psychologique des combattants japonais. Pour lui, ce diptyque représente une initiative quasi unique.

“Ce qui rend Mémoires de nos pères et Lettres d’Iwo Jima un peu spéciaux, c’est que je ne connais aucune autre circonstance avec un film qui dépeint en quelque sorte les deux côtés dans deux films différents, qui a ce genre de pièce complémentaire dans laquelle [...] vous pouvez vraiment avoir une bonne idée de ce qu'était cette bataille des deux points de vue.”

Malgré sa qualité exceptionnelle, le projet n’a pas rencontré le succès escompté en salles : Lettres d’Iwo Jima a généré environ 68 millions de dollars, tandis que Mémoires de nos pères a à peine atteint 65 millions. Des résultats modestes qui contrastent avec l’ambition et la puissance émotionnelle des deux œuvres.

Dans l’histoire du cinéma de guerre, Lettres d’Iwo Jima s’impose pourtant comme une œuvre incontournable, au même titre que Feux dans la plaine de Kon Ichikawa, un film japonais poignant qui, lui aussi, adopte le regard des soldats nippons pris au piège entre deux feux à la fin de la guerre.

Authentique, bouleversant et profondément humain, le film de Clint Eastwood redéfinit ce que peut être un film de guerre : non plus une simple glorification des héros, mais une exploration intime de la souffrance, du courage et du désespoir, quel que soit le camp.

Lettres d’Iwo Jima et Mémoires de nos pères sont à (re)découvrir sur HBO Max.

03 août 2025

Clint Eastwood a imposé sa loi sur Dans la ligne de mire

En 1993, après le triomphe retentissant d’Impitoyable qui lui avait valu plusieurs Oscars majeurs, Clint Eastwood s’est lancé dans un projet radicalement différent, bien qu’en gardant cette touche sombre qui le caractérise : Dans la ligne de mire. Le thriller signé Wolfgang Petersen a connu un énorme succès, en grande partie grâce à la détermination d’Eastwood à préserver la conclusion telle qu’elle avait été pensée au départ.

Dans ce film, Clint Eastwood incarne Frank Horrigan, un agent secret américain proche de la retraite, hanté par le fait qu’il n’ait pas pu sauver John F. Kennedy en 1963. Trente ans plus tard, il se voit confier la mission de protéger le président en exercice lors de sa campagne de réélection.

Derrière les coulisses, le tournage n’a pas été sans tensions. Le studio Columbia voulait absolument que la fin soit modifiée pour intégrer une scène finale spectaculaire, avec une explosion qui n’était pas prévue dans le scénario original de Jeff Maguire. Mais Eastwood, fort de son succès après Impitoyable, a alors fait valoir ses droits : il a ainsi fermement insisté pour que le scénario reste intact. Il a même soutenu Maguire face à la pression du studio, lui assurant qu’il n’aurait plus à subir ces contraintes : “Tu n’auras plus de soucis avec eux”, lui a-t-il alors dit. Grâce à cette influence, la fin n’a pas changé.

Le résultat ? Un franc succès au box-office avec 176 millions de dollars de recettes dans le monde. Une anecdote marquante sur le plateau : le réalisateur Wolfgang Petersen avait demandé à John Malkovich, qui joue l’assassin, de surprendre Eastwood par de l’improvisation, ce qui a donné naissance à des scènes mémorables, comme celle où Malkovich met le canon du revolver dans sa bouche.

Plus qu’un simple thriller, Dans la ligne de mire présente une nouvelle fois Clint Eastwood dans le rôle d’un homme tourmenté par son passé, thème qui semble lui réussir. Avec le film, il a également démontré qu’une vision artistique ferme peut triompher face aux pressions commerciales.

29 juillet 2025

Breezy est le pire échec au box-office de Clint Eastwood

En 1973, Clint Eastwood est le roi du cinéma de dur-à-cuire ! Il enchaîne les westerns et a cartonné avec L'Inspecteur Harry deux ans auparavant. Cette année-là, il met en scène deux longs métrages : L'Homme des hautes plaines, un western âpre, violent et sans concession et Breezy, un film avec lequel il va perdre une partie de son public.

Breezy (jouée par Kay Lenz), c'est une jeune hippie de 20 ans qui rencontre Frank Harmon (William Holden), 55 ans, homme riche, divorcé et sans attache. D'une rencontre fortuite naît un amour inattendu qui n'est pas du goût de tout le monde.

Breezy sort le 16 novembre 1973 à Los Angeles et le 18 novembre à New York mais se fait secouer par une partie de la critique qui y voit simplement un "may-december", c'est-à-dire une relation à l'écart d'âge disproportionnée (54 ans pour Holden, 19 pour Lenz). Une autre partie de la presse soulignera également l'audace d'Eastwood de sortir un film sur une romance, sur un thème sur lequel personne ne l'attendait à cette époque.

Quoi qu'on en pense, le film est un échec cuisant au box-office, rapportant environ 200 000 dollars aux Etats-Unis, ne remboursant absolument pas son budget estimé à 750 000 dollars. Déçu et mécontent de ce mauvais résultat, Clint Eastwood blâme deux décisions prises en amont de la sortie.

Eastwood a décidé de faire un film pour la jeunesse, pensant son Breezy dans l'air du temps, mais à cause des scènes de nudité féminine, la Motion Picture Association of America classe le film "R", impliquant que les mineurs de moins de 17 ans ne peuvent voir le film. Par ailleurs, le cinéaste reproche à son distributeur (Universal) de ne pas avoir fait son travail (via Focus on Film) : "Le public a évité le film car il n'a pas bénéficié d'assez de publicité et a été vendu comme absolument pas attrayant."

Conséquence : douché par cet insuccès et en attribuant en partie la responsabilité à Universal, Eastwood part faire ses films suivants chez Warner, qui devient et restera globalement sa maison de cœur, qui lui laissera toute liberté artistique durant des décennies. Un mal pour un bien !

31 mai 2025

L'Etrange incident : c'est l'un des meilleurs westerns de tous les temps pour Clint Eastwood

Clint Eastwood a beau être l’un des représentants les plus emblématiques du western, que ce soit devant ou derrière la caméra, il n’a pas hésité à partager son admiration pour d’autres chefs-d’œuvre du genre. L’un de ceux qui l’ont profondément marqué remonte à son adolescence : L’Étrange incident (ou The Ox-Bow Incident en version originale), réalisé par William A. Wellman en 1943.

En 2003, l’American Film Institute avait convié Eastwood à présenter ce film coup de cœur. Ce jour-là, il avait fait l’éloge de cette œuvre singulière qu’il considère comme l’une des plus puissantes de l’histoire du western.

L’intrigue de L’Étrange incident se déroule dans une petite ville de l’Ouest, secouée par le meurtre du fermier Kinkaid. En l’absence du shérif, les habitants décident de former une milice improvisée. Parmi eux se trouvent deux étrangers et voyageurs de passage, Gil Carter et Art Croft. Le groupe ne tarde pas à découvrir trois hommes en possession du troupeau de Kinkaid. Mais au lieu de les remettre à la justice, ils choisissent de les pendre sur-le-champ. Pourtant, les accusés clament leur innocence. Qui dit vrai ? Et surtout, à quel prix ?

Clint Eastwood s’est rappelé de son premier visionnage du film dont il se souviendra toujours : “Quand j’ai vu Henry Fonda et Dana Andrews avec leurs chapeaux, je croyais que ce serait un film violent. C’était au début des années 40, et [...] c’était surtout une histoire déprimante [rires].”

Il a aussi évoqué les thèmes abordés avec émotion : “Ce n’était pas vraiment une comédie, mais ça m’a vraiment parlé, car pour l’époque, il abordait certaines valeurs morales sur la violence de la foule, mais aussi beaucoup d’autres choses comme le racisme, le pseudo-machisme, la relation père-fils, et même en étant gamin, j’avais beaucoup aimé tout cela.”

“J’y ai souvent repensé, je l’ai revu deux ou trois fois depuis, mais j’avais oublié à quel point il est efficace, et il contient tant de magnifiques ‘character actors’ qu’il est difficile de ne pas passer un bon moment devant”, a-t-il ajouté.

Alors qu’en ce temps-là les westerns étaient surtout synonymes de spectacle, L’Étrange incident tranchait par sa sobriété et son intensité.

​​”À cette époque où le genre était très populaire, quand on voyait un western, on en attendait un certain niveau d’action, de divertissement, mais avec [L’Étrange incident], il y avait quelque chose de différent dans la façon dont il avait été fait, dans la façon dont Wellman encadre son histoire où tout commence et tout finit au saloon, avec le chien qui traverse la rue... Et les combats n’étaient pas les combats habituels des westerns, c’étaient des bagarres de chiffonniers.”

Malgré ses moyens limités – des décors en studio, quelques rochers en carton, un son parfois résonnant – le film captive par sa force narrative.

“On peut voir que c’est un film sans beaucoup de budget, avec beaucoup d’intérieurs, on peut entendre l’écho de la réverbération du son plateau, il y a des rochers en plastique en arrière-plan, mais [le film] vous entraîne tellement dans son histoire que vous vous en fichez.”

Avec sa durée de seulemeà redécouvrirnt 1h15, L’Étrange incident en dit plus que bien des longs-métrages de 10 heures. Clint Eastwood lui-même ne cesse de le recommander. Pourtant, il reste difficile à voir aujourd’hui. Pour le découvrir, il faudra sûrement se tourner vers les éditions DVD et Blu-ray.

Mais pour les amateurs de westerns profonds, de récits humains et de cinéma engagé, le film vaut largement le détour.

11 janvier 2025

Brannigan avec John Wayne voulait rivaliser avec L’Inspecteur Harry, avec Clint Eastwood

1975. L'Inspecteur Harry et sa suite Magnum Force avec Clint Eastwood ont cartonné au box-office américain et Un justicier dans la ville avec Charles Bronson vient de confirmer la tendance. C'est dans ce contexte que le réalisateur Douglas Hickox (auteur du slasher Théâtre de sang) s'engouffre dans la brèche et engage une autre star du western, John Wayne, afin de jouer les flingueurs sans scrupules.

Wayne avait refusé le rôle de Dirty Harry en 1971 et s'en était toujours voulu. Le film de Hickox lui donne l'opportunité, avec un peu de retard, de rattraper le coup. Le film s'intitule Brannigan, et raconte l'histoire de Jim Brannigan (Wayne), policier de Chigago chargé d'escorter aux Etats-Unis un criminel américain détenu à Londres. Mais juste avant son arrivée, le détenu est enlevé et ses ravisseurs en demande une énorme rançon. La police locale essaye de réunir l'argent mais Brannigan, lui, part sur le terrain mener son enquête.

Le pitch rappelle un peu Un shérif à New York avec Clint Eastwood, qui jouait déjà sur le flic se trouvant plongé dans un environnement inconnu (ici l'Américain à Londres), et sur L'Inspecteur Harry, avec un flic aux méthodes musclées confronté à d'autres méthodes moins brutales. Les 67 ans de John Wayne au moment du tournage ajoutent une "excuse de l'âge" auxdites méthodes, Brannigan jouant aussi sur le côté "moi, de mon temps" que ne pouvait pas se permettre Eastwood dans les Dirty Harry.

Le souci de Brannigan est plutôt son échec à fournir un divertissement solide. Malgré son charisme toujours présent, Wayne est à la peine à marcher dans les pas de Eastwood et Bronson, et fournit une performance sans éclat.

Le manque d'enjeu du scénario est lui aussi préjudiciable, puisque l'enlèvement d'un criminel avéré donne peu d'envie de savoir s'il va vraiment s'en sortir, et la quête de Brannigan devient alors un peu vaine. Reste le plaisir de voir John Wayne déambuler dans les lieux célèbres de Londres, chose assez rare, mais il en faudra plus aux amateurs de L'Inspecteur Harry et du Justicier dans la ville.

Malgré des résultats corrects au box-office à l'époque de sa sortie, Brannigan reste aujourd'hui réservé aux afficionados du "Duke", mais témoigne de façon intéressante de la façon dont les modes sont parfois un peu trop vite suivies à Hollywood, et oublient qu'il faut parfois un supplément d'âme pour faire un très bon film.

02 octobre 2024

Clint Eastwood dévoile son dernier film : bande-annonce de Juré n°2, avec Nicholas Hoult

Est-ce ainsi que le légendaire Clint Eastwood va faire ses adieux au monde ? Le réalisateur de 94 ans, qui n'a toujours pas annoncé officiellement sa retraite, présente aujourd'hui la bande-annonce de Juré n°2 (voir ci-dessous), un thriller judiciaire qui sortira à la fin du mois dans les salles. Un film de tribunal, avec Nicholas Hoult (X-Men : le commencement) dans la peau du juré face à un cas de conscience...

Il incarnera Justin Kemp, "un père de famille ordinaire, qui se retrouve juré dans un procès pour meurtre très médiatisé. Alors qu'il est confronté à un dilemme moral déchirant, Justin réalise qu'il détient le pouvoir d'influencer le verdict du jury, ce qui pourrait soit condamner, soit libérer l'accusé."

De ce que révèle le trailer, le juré en question pourrait bien être le meurtrier. Car le soir du drame, il a percuté sur la route un obstacle non identifié. Et s'il avait tué la jeune femme en rentrant bourré ? Et si son compagnon violent, sur le banc des accusés, était en fait innocent ?

Au casting, on verra aussi Toni Collette, J.K. Simmons, Chris Messina, Zoey Deutch et Kiefer Sutherland.

Ecrit par Jonathan Abrams, Juré n°2 sortira le 30 octobre prochain en France au cinéma.

01 octobre 2024

Lettres d'Iwo Jima : ce film de guerre de Clint Eastwood est l'un des plus fidèles jamais réalisés sur le sujet

Entre février et mars 1945, les Etats-Unis lancèrent une attaque navale, terrestre et aérienne de grande ampleur contre l'île d'Iwo Jima, occupée par 22 000 combattants japonais. C'est la seule bataille terrestre de la guerre du Pacifique où les États-Unis ont vu plus de leurs soldats que de Japonais mis hors de combat. Ils eurent 25.000 pertes dont 6821 morts. Côté japonais, le bilan fut absolument effroyable : il ne resta que 1083 survivants sur les 22 000 défenseurs de l'île...

Cette terrible bataille, une des plus célèbres de cette guerre, documentée d'ailleurs par des images d'archives en couleur, est aussi au coeur de Lettres d'Iwo Jima. Sorti en 2006 et réalisé par Clint Eastwood, scénarisé par Iris Yamashita, Paul Haggis et Tadamichi Kuribayashi, le film relate les événements en adoptant le point de vue japonais des faits.

Plus particulièrement celui du commandant en chef japonais en charge de l'organisation des défenses de l'île, incarné par un extraordinaire et admirable Ken Watanabe. L'oeuvre a été conçue comme le second volet d'un diptyque; le premier étant Mémoires de nos pères, qui adoptait le point de vue américain.

Dans une très intéressante vidéo interview, publiée par Insider, un historien, John McManus, décrypte et analyse des scènes de films de guerre, en décernant une note finale à l'oeuvre. Il met ainsi un très solide 9 sur 10 au film d'Eastwood, qui figure d'ailleurs parmi les meilleurs dans sa filmographie.

Pour lui, le film dépeint avec une grande précision des éléments de la bataille, notamment le vaste système de tunnels japonais sur l'île (qui faisait pas moins de 27 km !), les armes et les fortifications construites par les troupes de l'Empire du soleil levant.

Mais ce qui fait la grande force de Lettres d'Iwo Jima selon lui, c'est précisément d'avoir été conçu comme un diptyque. "Ce qui rend Mémoires de nos pères et Lettres d'Iwo Jima un peu spéciaux, c'est que je ne connais aucune autre circonstance avec un film qui dépeint en quelque sorte les deux côtés dans deux films différents, qui a ce genre de pièce complémentaire dans laquelle [...] vous pouvez vraiment avoir une bonne idée de ce qu'était cette bataille des deux points de vue".

Les deux films n'ont hélas pas été des succès au box office. Mémoire de nos pères n'a rapporté que 65 millions $. Lettres d'Iwo Jima a un peu mieux performé, avec 68 millions $. Reste que ce diptyque, sur un tel sujet, est un exemple rarissime dans le cinéma hollywoodien.

D'une grande puissance émotionnelle, Lettres d'Iwo Jima est un immense film de guerre, perché haut dans les cimes du genre. Qu'on range soigneusement aux côtés d'un autre film de guerre adoptant le point de vue japonais des faits, mais signé cette fois-ci par un cinéaste nippon : l'extraordinaire et terrible Feux dans la plaine de Kon Ichikawa, qui relate le calvaire des derniers soldats japonais, pris entre les guérilleros philippins et les troupes américaines.

Envie de voir ou revoir le film ? Il est disponible sur la nouvelle plateforme MAX de Warner.

13 septembre 2024

Juré n°2 : le prochain film de Clint Eastwood sortira le 30 octobre prochain

Clint Eastwood semble infatigable. A 94 ans, le réalisateur et comédien américain s'apprête à dévoiler son quarantième long métrage en tant que metteur en scène: Juré n°2. Annoncé en 2022, le film écrit par Jonathan Abrams, est porté par Nicholas Hoult, Toni Colette, J.K. Simmons, Kiefer Sutherland, Leslie Bibb, Chris Messina et Zoey Deutch.

Le long métrage suit Justin Kemp (Hoult), un homme sélectionné comme juré aux côtés d'autres citoyens dans un procès pour meurtre. Durant l’audience, il réalise qu’il pourrait être le véritable assassin. Un dilemme cornélien se pose alors à lui. Doit-il avouer le crime et respecter la loi ou profiter de sa position pour manipuler les autres membres du jury et s'en tirer ?

Warner Bros vient d'annoncer que le nouveau - et très probablement dernier film - du légendaire cinéaste sortira dans nos salles obscures dans un mois et demi : le 30 octobre prochain. Le tournage de Juré n°2 a débuté en juin 2023 entre Savannah et Los Angeles avant d'être mis en pause en raison de la grève des acteurs. La post-production s'est terminée en avril dernier.

Une date de sortie qui pourrait permettre au film d'être nommé aux prochains Oscars. Pour rappel, le multi-récompensé Clint Eastwood a déjà reçu 4 Oscar (Meilleur réalisateur et meilleur film pour Impitoyable et Meilleur réalisateur et meilleur film pour Million Dollar Baby). Il a également été nommé plusieurs autres fois pour ses performances en tant que réalisateur et acteur.

Fait assez rare, le cinéaste n'est pas annoncé au casting de Juré n°2. Sa dernière apparition à l'écran remonte à 2021 dans Cry Macho qu'il mettait également en scène. Dans ce western il incarnait Mike, une star déchue du rodéo, qui se voit confier une mission a priori impossible : se rendre au Mexique pour y trouver un adolescent turbulent et l’amener jusqu’au Texas. Il lui faudra pour cela affronter la pègre mexicaine, la police et son propre passé.

Juré n°2 sera présenté en clôture du Festival du Film AFI (American Film Institute) le dimanche 27 octobre et sortira de manière limité dans les salles américaines le vendredi 1er novembre.

06 juillet 2024

Sully : Tom Hanks se souvient de sa collaboration avec Clint Eastwood

Tom Hanks est l’un des acteurs les plus charismatiques – et les plus adorés – d’Hollywood. Après une longue carrière de plus de 40 ans, l’acteur aux multiples facettes nous a offert des rôles que nous n’oublierons jamais, notamment ceux pour lesquels il a remporté deux Oscars consécutifs en 1994 et 1995 : celui d’Andrew Beckett dans Philadelphia et celui de Forrest Gump dans le film culte du même nom.

De même, Tom Hanks a dit au revoir au 20e siècle avec deux classiques, Il faut sauver le soldat Ryan et La Ligne Verte, avant d’accueillir le 21e siècle avec un autre monument du cinéma, Seul au monde. Enfin, au cours des 20 dernières années, nous l’avons vu se réaffirmer en tant que star hollywoodienne vétéran avec de nouveaux excellents rôles, de Arrête-moi si tu peux et Le Terminal, aux plus récents Le Pont des Espions et Elvis.

Avec une telle carrière, il a ainsi eu l’occasion de tourner avec de grands cinéastes : Steven Spielberg, Robert Zemeckis, Wes Anderson, Baz Luhrmann, Sam Mendes ou encore les sœurs Wachowski, et les deux premiers ont même eu le privilège de le diriger pas moins de cinq fois chacun – en comptant le prochain Here de Robert Zemeckis.

Mais ce n’est toutefois qu’en 2016 qu’il a eu sa première – et pour l’instant dernière – opportunité de travailler sur un film réalisé par l’une des grandes légendes vivantes d’Hollywood : Clint Eastwood.

C’était pour le biopic Sully dans lequel Tom Hanks s’est glissé dans la peau du véritable pilote américain Chesley Burnett “Sully” Sullenberger, qui a réussi à réaliser une manœuvre impossible et à sauver la vie de 155 personnes en 2009. Lors de cet incident, qui restera connu dans l’histoire comme le “Miracle sur l’Hudson”, un troupeau d’oies est entré en collision avec les moteurs de l’Airbus A320 piloté par Sully qui a ensuite réussi à effectuer une manœuvre dangereuse et à amerrir d’urgence sur les eaux de l’Hudson. Cependant, son statut de héros national ne dura pas longtemps et il dut ensuite se défendre contre des accusations.

À sa sortie en 2016, Sully a été très apprécié de la critique et du public et a connu un beau succès au box office.

26 juin 2024

Clint Eastwood : Million Dollar Baby a été difficile à produire pour la Warner

Sorti en 1995, Sur la route de Madison est un des sommets de l'immense carrière de Clint Eastwood. Loin de l'image de dur à cuire qu'il a si souvent cultivée à l'écran, l'acteur - réalisateur fendait l'armure dans ce sublime mélodrame qui fit verser des torrents de larmes aux spectateurs. Dix ans plus tard, c'est un Clint Eastwood pleurant à chaudes larmes coulant sur les sillons de son visage buriné que l'on découvrait, dans un autre sommet absolu de sa carrière : Million Dollar Baby.

Irrigué par l'énergie et une rage magnifique de son interprète principale, Hillary Swank, ce drame, d'une puissance émotionnelle absolument dévastatrice, fut couronné par quatre Oscars, dont celui du Meilleur film et de la Meilleure actrice. En France, c'est d'ailleurs le second plus gros succès de la carrière d'Eastwood, avec plus de 3,16 millions de spectateurs; un peu derrière Gran Torino et ses 3,4 millions.

Et lorsqu'on parle d'une charge émotionnelle dévastatrice, on pèse presque nos mots. Disons-le : c'est même un film absolument déprimant, culminant dans un troisième acte où un Eastwood ravagé par la douleur trouve la force d'euthanasier Maggie Fitzgerald pour mettre un terme à ses souffrances.

Il n'y a pas que les spectateurs qui ont trouvé le film déprimant en fait. Ce fut le cas du studio Warner, qui hésita justement à donner le feu vert au film pour cette raison. Cela peut surprendre de prime abord. Warner a une collaboration de confiance de très longue date avec l'acteur - réalisateur, au point d'ailleurs que les propres bureaux de la société de production d'Eastwood, Malpaso, sont hébergés au sein-même des studios Warner.

La réponse à cela fut apportée par Alan Horn, ancien PDG de Warner, qui accorda une interview au Hollywood Reporter en 2011, alors qu'il venait justement de quitter son poste. "Clint est venu me voir, à sa manière, c'est-à-dire discrètement. Il n'avait casté personne. J'ai lu [le script] et je me suis dit : "je ne le sens pas". J'ai pensé : "je ne sais pas si les femmes veulent voir une femme se battre".

A sa décharge, il faut dire qu'à cette époque, un personnage féminin central pratiquant la boxe n'était pas exactement courant, même si une oeuvre comme Girlfight était déjà sortie quelques années auparavant. Et on était encore loin de la démocratisation du MMA auprès des femmes.

Avec la bénédiction de Horn, Eastwood est alors reparti avec son script sous les bras, pour démarcher d'autres studios. Il a fini par faire un deal avec Lakeshore Entertainment, qui accepta de coproduire le film à hauteur de 50% du budget, qui était alors de 30 millions $. Une enveloppe modeste, d'autant que Clint a aussi la réputation de tenir ses budgets et ses calendriers de tournage.

Avec cet accord ficelé, limitant les risques, Warner fut plus enclin à coproduire le film. Mais Horn demanda à Eastwood s'il n'y avait pas moyen d'atténuer la brutalité du troisième acte du film, déprimant au possible.

"J'ai dit [à Clint Eastwood] : "je ne dit pas non". Le film m'a tué. J'ai dit : "Est-ce qu'elle doit mourir à la fin ? Clint a dit : "J'en ai bien peur." J'ai dit : "Est-ce qu'elle doit vraiment se manger la langue ?" Il a dit : "C'est la voie que nous devons suivre". J'ai dit : "Doit-elle vraiment perdre le combat ?" Mais cela montre finalement que William Goldman [NDR : fameux scénariste deux fois oscarisé, pour Butch Cassidy et le Kid, et Les Hommes du président] avait raison : "à Hollywood, personne ne sait rien sur rien".

On bénit donc Alan Horn d'avoir su écouter Clint malgré ses réticences compréhensibles au début. Vingt ans après sa sortie, l'impact de Million Dollar Baby reste toujours aussi foudroyant.

12 juin 2024

Clint Eastwood est fan de l'acteur James Cagney

Clint Eastwood a grandi en admirant un acteur, mais qui n'était pas du tout un héros de western, et plutôt spécialisé dans le genre policier. Dans l'ouvrage Clint Eastwood: Interviews, paru en 1999 et relu par Robert E. Kapsis et Kathie Coblentz, il est demandé à Eastwood : "lorsque vous étiez jeune, étiez-vous fan de John Wayne ?" et sa réponse est bien différente de ce que l'on pourrait imaginer :

"Plus jeune, j'aimais certains des films de [John Wayne], mais je n'ai jamais été fan que d'un acteur : James Cagney."

Décédé en 1986, James Cagney est sans doute inconnu du grand public mais durant les années 1930, c'était une grande star du cinéma, au jeu d'un naturel déconcertant et d'une modernité surprenante encore aujourd'hui. A l'époque, tout le monde connaissait son visage, rendu célèbre par un certain nombre de films de gangsters dont il était la vedette, parmi lesquels Smart Money, Le Bataillon des sans-amour et L'Ennemi public.

Ce dernier film est notamment resté dans les mémoires pour la scène dans laquelle il écrase un pamplemousse sur le visage de sa collègue actrice. Une séquence dont Clint Eastwood se souvient évidemment :

"Il ne joue absolument pas comme moi. Quand j'ai commencé en tant qu'acteur, les secrétaires m'appelaient Coop, car elles trouvaient que je ressemblais à Gary Cooper (...). Mais Cagney... J'ai toujours aimé son style et son énergie. Il était intrépide. Pour parler de son action la plus fameuse, écraser un pamplemousse dans le visage des gens, ils n'avaient pas peur de faire des choses choquantes. [Aujourd'hui], beaucoup d'acteurs sont enfermés dans leur image."

Après toutes les images choquantes que le cinéma a pu nous fournir en plus d'un siècle d'existence, on a du mal à imaginer la violence de cette séquence pour le public de 1931. Cagney écrasant ce pamplemousse sur le visage de Mae Clarke dans L'Ennemi public.

Beaucoup de légendes entourent cette séquence, qui aurait été une impro de Cagney sur le plateau. Mais dans son autobiographie, Clarke donne une toute autre version : c'était une idée de Cagney et du réalisateur William A. Wellman pour surprendre l'équipe du tournage.

"Je ne voulais pas le faire, mais tout ce que j'avais fait aurait été réduit à néant si j'avais refusé. Ils n'avaient pas le droit de le mettre dans le film sans ma permission, je n'avais pas donné mon accord."

Cagney traîne toujours aujourd'hui cette image d'acteur à la Joe Pesci, nerveux et dont les colères peuvent partir au quart de tour comme dans L'Enfer est à lui, mais il a tourné bien plus que des films de gangsters, et des titres qui révèlent sa formidable palette d'acteur, comme Les Anges aux figures sales, La Glorieuse parade, Les Fantastiques années vingt ou Les Pièges de la passion.

03 juin 2024

L'Epreuve de force : le film avec Clint Eastwood et Sondra Locke pourrait avoir son remake avec Tom Cruise et Scarlett Johansson

Depuis quelques temps, une rumeur circule à Hollywood au sujet de Tom Cruise. D'après certains insiders du milieu comme Giant Freaking Robot, l'acteur préparerait un remake de L'Epreuve de force (1977), film d'action policier culte de et avec Clint Eastwood et Sondra Locke.

Christopher McQuarrie, réalisateur des derniers Mission Impossible, prendrait les commandes de ce projet, dont le tournage est annoncé pour début janvier à Los Angeles, comme l'indique une feuille de service publiée sur le site de la FTIA (Film and Television Industry Alliance).

Les noms de Tom Cruise ou McQuarrie ne figurent pas sur cette page mais le projet serait bel et bien dans les tuyaux. Pour le moment, les deux artistes sont en plein tournage de Mission Impossible 8 et ne communiqueront pas sur ces rumeurs avant un moment, si celles-ci sont finalement avérées.

Si Tom Cruise est pressenti pour reprendre le rôle de Ben Shockley, tenu par Clint Eastwood, le nom de Scarlett Johansson circule pour celui de sa partenaire, Gus Mally, jouée par Sondra Locke dans le film original.

Pour rappel, le récit de L'Epreuve de force suit Ben Shockley, un flic en charge de convoyer un suspect de Las Vegas a Phoenix. Il s'apercoit que son suspect est une femme que l'on cherche a supprimer a tout prix.

Récemment, Tom Cruise a signé un accord majeur avec le studio Warner Bros. pour mettre en chantier différents projets. Ce remake serait-il la première pièce de cet édifice ? Après s'être consacré quasi-exclusivement à Mission Impossible ces dernières années, il est fort probable que Tom Cruise veuille changer d'air.

En attendant d'en savoir plus, on retrouvera le casse-cou d'Hollywood dans Mission Impossible 8, qui débarquera le 21 mai 2025 au cinéma. De son côté, Clint Eastwood, 94 ans, reviendra prochainement avec Juror #2, son 40ème long-métrage en tant que réalisateur.

Alors qu'un homme se retrouve juré d'un procès pour meurtre, il découvre qu'il est à l'origine de cet acte criminel. Il se retrouve face à un dilemme moral entre se protéger ou se livrer.

29 mai 2024

Clint Eastwood va faire son retour au cinéma


Trois ans après Cry Macho, l'infatigable Clint Eastwood est déjà de retour aux affaires ! Le cinéaste de 93 ans a tourné son nouveau projet intitulé Juror #2. Il s'agit du 40ème long-métrage de sa carrière en tant que réalisateur.

La légende hollywoodienne a marqué le cinéma de son empreinte, remportant notamment 4 Oscars (Meilleur film et Meilleur réalisation pour Impitoyable et Million Dollar Baby). Cette fois, Eastwood nous racontera l'histoire d’un homme désigné pour être membre du jury lors d’un procès pour meurtre.

Durant l’audience, il réalise qu’il pourrait être le véritable assassin. Un dilemme cornélien se pose alors à lui. Doit-il avouer le crime et respecter la loi ou profiter de sa position pour manipuler les autres membres du jury et s'en tirer ?

Après avoir été interrompu en juin 2023 en raison de la grève des acteurs et des scénaristes, le tournage de Juror #2 avait repris à Savannah en Géorgie en novembre 2023. Il est désormais achevé depuis février dernier. Nicholas Hoult, le nouveau Lex Luthor du DCU, incarne le personnage principal nommé Justin Kemp.

Il évolue aux côtés de Toni Collette (la procureure), Zoey Deutch (la femme de Justin), J.K. Simmons, Kiefer Sutherland et Chris Messina (un avocat commis d'office). Ce dernier c'est notamment illustré dans Air de Ben Affleck.

Pour le moment, aucune date de sortie n'a été annoncée pour le dernier opus du maestro Clint Eastwood. Cependant, compte tenu de la rapidité avec laquelle le metteur en scène tourne et monte ses films, on peut tabler pour une sortie en salles courant 2024, voire début 2025.

Le cinéaste collabore à nouveau avec le studio Warner Bros., malgré l'échec cuisant de Cry Macho au box-office et ses 16 petits millions de dollars récoltés dans le monde. Quoi qu'il en soit, malgré son grand âge, la légende hollywoodienne est toujours là, prête à dégainer son ultime projet. Il va falloir encore un peu de patience avant d'en savoir plus.

Selon Variety, Warner est très satisfait du résultat. Le média américain a indiqué que la post-production de l'oeuvre était terminée. Le studio devrait donc annoncer très vite une date de sortie.

11 juin 2022

Clint Eastwood a refusé de jouer dans le film d'Alfred Hitchcock, L'Etau

En septembre 1968, le cinéaste Alfred Hitchcock sort dans les salles L'Etau avec Frederick Stafford et Dany Robin mais en parallèle, imagine déjà quel sera son prochain film. Et pour ce nouveau projet, il contacte un acteur très en vogue, passé à la réalisation depuis peu : Clint Eastwood. Il lui propose un rôle, mais ce dernier n'est pas très emballé, comme le rappelle Entertainment Weekly, citant les propos de l'ex-Homme sans nom :

"Hitchcock voulait que je joue dans l'un de ses films. Je n'étais pas fou du scénario. J'ai déjeuné avec lui dans ses bureaux. Lorsque je suis entré, il était assis en se tenant bien droit et il n'a pas bougé. Seuls ses yeux bougeaient. Ils me suivaient à travers la pièce."

A cause de ses doutes à propos de l'histoire, Eastwood a décliné l'offre de "Hitch", et aurait pu être remplacé par un autre acteur, puisque les noms de Walter Matthau, Sean Connery et Steve McQueen ont aussi été évoqués à l'époque. Sauf que le projet n'a finalement jamais vu le jour.

Eastwood était en effet pressenti pour jouer dans The Short Night. Le cinéaste avait demandé au scénariste James Costigan (qui signera Les Prédateurs) d'écrire une adaptation du roman La Nuit Courte de Ronald Kirkbride mêlée à la vie réelle de l'espion George Blake, taupe du KGB infiltré au MI6.

Le maître du suspense abandonne finalement le projet pour tourner Frenzy puis Complot de famille. A la fin des années 70, il remet cependant The Short Night en écriture. Mais Hitchcock tient à ouvrir son film par une scène de viol, ce qui cause le départ de son collaborateur Ernest Lehman, engagé en octobre 1977 pour repasser sur le scénario.

C'est finalement une version écrite par un troisième auteur, David Freeman, qui est aujourd'hui la plus facilement accessible, puisqu'elle est reproduite dans cet ouvrage. On aurait donc suivi le parcours de Gavin Brand, un agent double évadé de prison. Il est pourchassé par Joe Bailey le frère de l'une de ses victimes, qui travaille pour la CIA. Bailey parvient à rencontrer la famille de Brand, mais tombe amoureux de sa femme, qui elle aussi tombe sous son charme. Le jour où Brand réapparaît, la situation se complique évidemment...

Côté casting, le rôle de la femme de Brand aurait pu être tenu par Liv Ullmann ou Catherine Deneuve. Dans L'Express, en 2002, l'actrice confiait ceci :

"Il y avait Hitchcock, que j'avais rencontré grâce à François Truffaut, à Paris [en 1969, NdlR]. On a déjeuné ensemble, il m'a parlé d'un projet de film d'espionnage. Le scénario n'était pas développé, et il est mort avant d'avoir pu le faire. C'est dommage. Il paraît qu'il était très dur avec ses actrices, mais ça m'aurait plu d'entrer dans son univers."

Le film restera un projet avorté, dont la fin a été causée par la disparition d'Alfred Hitchcock le 29 avril 1980. Depuis, Universal, qui détient les droits du scénario, ne l'a jamais mis en production.

06 août 2021

Bande-annonce de Cry Macho avec Clint Eastwood

"J’ai été beaucoup de choses", répond Clint Eastwood à son jeune protégé qui le traite de macho dans la bande-annonce du bien-nommé Cry Macho, son nouveau film en tant que réalisateur. Au son de la musique de Mission d’Ennio Morricone, Eastwood se filme sous le chapeau de Mike Milo, un ancien champion de rodéo parti au Mexique retrouver le fils disparu d’un de ses vieux potes. Trois ans après La Mule, et deux ans après le magnifique Richard Jewell, voilà un nouveau road trip frontalier qui se déroule en 1979 et dont le sujet évoque Rambo : Last Blood, mais à la façon eastwoodienne : crépusculaire, forcément, et apparemment chaleureux dans le rapport père-fils que le cinéaste aime tant creuser (Le Maître de guerre, Gran Torino). Pour la petite histoire, il s’agit de l’adaptation d’un roman paru en 1975 signé N. Richard Nash (auteur de la pièce Le Faiseur de pluie, adapté en 1956 avec Burt Lancaster et Katharine Hepburn), et son adaptation cinéma devait d’abord se faire au début des années 2000 avec Arnold Schwarzenegger dans le rôle-titre.

Désormais entre les mains de Clint Eastwood, dont le sujet lui sied tellement à merveille, Cry Macho sortira le 10 novembre prochain en France.

08 juillet 2021

S.W.A.T. : un double épisode exceptionnel inspiré des films de Clint Eastwood pour ouvrir la saison 5

Rendez-vous au sud de la frontière américaine pour les deux premiers épisodes de la saison 5 de S.W.A.T. ! TV Line vient en effet de dévoiler que ce double épisode se déroulera en grande partie au Mexique et se concentrera sur le Sergent Daniel “Hondo” Harrelson, incarné par Shemar Moore. Et pour marquer le coup, la série policière de CBS va s’inspirer de l’Homme sans nom, l’anti-héros créé par Clint Eastwood. 

Shawn Ryan, producteur délégué de S.W.A.T., a ainsi expliqué à TVLine l’intrigue de ce double épisode exceptionnel : "Alors que Hondo tente de prendre une décision sur la suite à donner à sa carrière, il se rend dans la maison de vacances d'un ami dans la campagne mexicaine."

"Cet épisode en deux parties va s’inspirer de "L'homme sans nom”, la série de westerns de Clint Eastwood (Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus et Le Bon, la brute et le truand).” Pendant cette escapade, Hondo se retrouve "entraîné à contrecœur dans les problèmes d'une veuve et de sa fille.”

Ce double épisode, qui va bénéficier de décors spectaculaires, selon le producteur, permettra ainsi d’explorer le personnage d’Hondo et de s’attarder sur ses choix “d’une manière unique et passionnante”. “Nous sommes impatients de montrer ces épisodes à nos fans” a ainsi conclut Shawn Ryan.

Des intrigues secondaires se déroulant à Los Angeles nous permettront également de retrouver les autres personnages de la série.

S.W.A.T. revient cet automne sur CBS pour sa cinquième saison. La saison 4 devrait quant à elle être diffusée dans les prochains mois sur TF1.