Mais pourquoi Demi Moore regrette-t-elle d'avoir touché 12,5 millions de dollars pour son rôle dans Striptease ?

Demi Moore est toujours activement en tournée promotionnelle de son prochain film, The Substance, qui résonne d'ailleurs comme une résurrection artistique. L'occasion pour elle d'égrener aussi des souvenirs de carrière, au gré des entretiens qu'elle accorde. Dernièrement, elle évoquait ainsi au micro du site Deadline la trajectoire singulière d'un film devenu un classique, Ghost, LE film qui l'a révélée au grand public. Un film dont elle n'était pas du tout sûre qu'il fonctionnerait avec son mélange des genres.

Dans le New York Times, elle revient sur un autre film qui fit polémique à sa sortie : Striptease, sorti en 1996. Surfant sur une popularité toujours plus grandissante dans la première moitié des années 90, elle enchaînait alors les succès : Des hommes d’honneur, Proposition indécente, ou encore Harcèlement.

Puis est arrivé le film d'Andrew Bergman, dans lequel elle incarne une mère célibataire qui se bat pour regagner la garde de sa fille, en devenant stripteaseuse. Pensé comme une vitrine idéale pour son statut de star, elle accepta même d'apparaître topless dans le film. En échange d'un cachet absolument colossal pour l'époque; un record d'ailleurs : 12,5 millions de dollars.

"Striptease, c'est comme si j'avais trahi les femmes, et avec A armes égales, c'est comme si j'avais trahi les hommes" commente-t-elle. "Mais je pense que ce qui est intéressant, c'est que lorsque je suis devenue l'actrice la mieux payée, pourquoi, à ce moment-là, le choix a-t-il été de me faire tomber ? Je ne prends pas cela personnellement. Je pense que quiconque avait été le premier à obtenir ce genre d’égalité salariale en aurait probablement souffert. Mais parce que j'ai fait un film qui traitait du monde du strip-tease et du corps, j'ai eu extrêmement honte".

A cette époque, l'actrice était mariée avec Bruce Willis; un des acteurs les mieux payés d'Hollywood. Pour situer les choses, il fut payé pas moins de 15 millions de dollars pour reprendre son rôle de John McClane dans Une journée en enfer, sorti en 1995.

"Il ne s’agissait pas de me comparer à lui" explique-t-elle. "Oui, j'ai vu combien il était payé. Il s’agissait plutôt de : "Pourquoi ne devrais-je pas le faire ?" Si je fais la même quantité de travail, pourquoi ne le devrais-je pas ? Et ce n’est pas différent de lorsque j’ai fait la couverture de Vanity Fair enceinte. Je ne comprenais pas pourquoi c’était si grave, pourquoi les femmes enceintes devaient se cacher ?"

Le cachet astronomique touché par Demi Moore pour tourner dans Striptease s'est quand même révélé être un cadeau empoisonné. Non seulement le film n'a pas suffisamment fonctionné au box office, ne rapportant que 113 millions de dollars, mais il s'est largement fait étriller par la critique et a plombé sa carrière durant un moment. Après ce film, auquel A armes égales viendra porter l'estocade, elle n’est jamais parvenue à regagner son statut passé de tête d’affiche ultra bankable.

Bande-annonce de The Substance, avec Demi Moore

Le 6 novembre, Halloween sera passé depuis une semaine. Mais vous aurez droit à du rab' d'horreur au cinéma, car c'est ce jour-là que sortira The Substance, dont vous avez sans doute entendu parler si vous suivez l'actualité du Festival de Cannes.

Pas seulement parce que le jury de Greta Gerwig lui a remis un Prix du Scénario qui en a surpris plus d'un(e), vu que ses grandes forces se trouvent plutôt côté mise en scène et interprétation. Mais grâce à l'onde de choc qu'il a provoquée sur la Croisette au moment de sa présentation.

Si vous redoutez que le teaser dévoilé cette semaine n'en montre trop, vous pouvez y aller sans crainte. Car il n'y a qu'un petit échantillon des nombreuses images choc et hallucinantes que contient le second long métrage réalisé par Coralie Fargeat (Revenge).

Laquelle verse dans le body horror avec cette histoire d'une star sur le déclin (Demi Moore) qui se voit offrir la possibilité de générer une autre version d'elle-même (Margaret Qualley, actuellement à l'affiche de Kinds of Kindness) : plus jeune, plus belle, plus parfaite… A la seule condition de se partager les semaines.

Évidemment, horreur oblige, les choses ne vont pas être aussi faciles que prévu, dans ce qui fait parfois penser à un croisement entre Le Portrait de Dorian Gray et la bande-dessinée Ces jours qui disparaissent. En plus imprévisible, sarcastique et sanglant, avec une charge contre le jeunisme qui sévit à Hollywood.

Plus pop aussi, à l'image de ce teaser qui cherche surtout à vous mettre dans l'ambiance en vue du 6 novembre, et qui sera sans doute suivi par une bande-annonce plus narrative. Qu'il ne sera peut-être pas obligatoire de regarder, si vous souhaitez arriver au cinéma avec l'envie d'être surpris au maximum par ce film, d'ores et déjà l'un des plus remuants de l'année.