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15 mai 2025

L'Homme bicentenaire : à cause de ce film fantastique avec Robin Williams, ce très célèbre bâtiment n'a plus autorisé de tournage pendant 8 ans

La carrière du très regretté Robin Williams ne se résume évidemment pas à une poignée de films, certes culte : Good Morning Viêtnam, Le Cercle des poètes disparus, Mrs. Doubtfire, Good Will Hunting...

Parmi ses oeuvres nettement moins citées figurent notamment Le Monde selon Garp, une petite merveille de sensibilité, dans laquelle l'acteur incarne T.S. Garp, personnage atypique et candide, touchant et vulnérable, évoquant ses rapports avec les femmes qui marquent son existence, ses bonheurs, ses angoisses et ses doutes. Photo Obsession aussi, de Mark Romanek, où l'acteur, crâne rasé et cheveux teints en blond, campe un personnage très inquiétant, entre gestes minimalistes, teint blafard, et sourire malsain.

Sorti chez nous en 2000, L'homme bicentenaire n'est, lui aussi, pas souvent cité. Troisième collaboration de Chris Columbus avec Robin Williams, qui avaient auparavant travaillé ensemble sur Madame Doubtfire (1993) et Neuf Mois Aussi (1995), L'homme bicentenaire est la libre adaptation d'une nouvelle d'Isaac Asimov et d'un roman, "The Positronic Man", co-écrit par Asimov et Robert Silverberg. Soit l'histoire d'un robot doté de sensibilité et rêvant par-dessus tout de devenir humain, au XXIe siècle.

"Ce qui m'a attiré, c'est la manière dont l'histoire aborde l'intelligence artificielle et le comportement humain. Il y a des milliers de robots similaires à celui que j'incarne, mais celui-ci a quelque chose de spécial… une curiosité, une aptitude à la fascination" disait Williams à propos du film.

Ce qui ne l'empêcha pas de regretter plus tard de l'avoir fait, tout comme son réalisateur d'ailleurs. "C'était une erreur parce que je me suis rendu compte à l'époque que je n'étais pas le type qu'il fallait" disait le cinéaste, dans un podcast en début d'année 2025. Le film sera d'ailleurs lourdement sanctionné au box-office, incapable de ramasser plus de 87 millions dollars alors qu'il en avait coûté 100 millions.

Des scènes du film furent tournées à l'hôtel de ville de San Francisco, en 1999. Disney, qui coproduisait le film aux côtés de Columbia Pictures, paya une somme conséquente (entre 5000 et 20.000 $ par jour !) à la municipalité de la ville afin de filmer divers intérieurs, notamment la scène de bal du film, à l'intérieur de l'Hôtel de Ville.

Un jour, l'équipe de tournage déclencha les extincteurs automatiques à eau dans le bâtiment, inondant une partie de ce lieu historique avec 1135 litres d'eau. Une inondation provoquée par la chaleur monstrueuse dégagée par deux projecteurs de 10.000 watts. L'eau se déversa au 2e et 3e étages du bâtiment, ravageant la moquette bien épaisse et chère des lieux. Un spectacle qui "ressemblait beaucoup aux chutes du Niagara" dira un adjoint du shérif dépêché sur les lieux.

L'équipe municipale pointa du doigt la négligence de l'équipe de tournage en matière de sécurité. Tom Ammiano, qui était à l'époque à la tête du très influent Board of Supervisors (un organisme gouvernemental supervisant le fonctionnement du gouvernement du comté) s'était vigoureusement opposé à ce tournage à l'intérieur de l'hôtel de ville. L'énorme inondation provoquée par ce dernier lui donna raison...

Disney fit amende honorable, en envoyant des employés sécher le bâtiment et en offrant un cirage gratuit du plancher pour plusieurs étages, en plus de payer tous les dommages, bien entendu. Mais l'équipe municipale fut particulièrement échaudée par l'incident, au point qu'elle refusera pendant huit ans les tournages.

L'hôtel de ville ne réouvrira ses portes aux tournages qu'en 2008, qui plus est pour une oeuvre tout à fait symbolique de l'Histoire de la ville, puisque ce fut pour Harvey Milk réalisé par Gus Van Sant; biopic consacré au premier homme politique américain ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles, à San Francisco.