Jay-Z persiste et signe. La candidature de Roc Nation, sa société, en collaboration avec ses partenaires SL Green et Caesars, pour ouvrir un casino à Times Square, New York, est la meilleure. Pourtant, le rappeur a quelques adversaires dans sa course pour obtenir l’une des trois licences de casino disponibles pour la région sud de l’État. La communauté de Broadway et diverses autres organisations communautaires ne voient pas d’un bon œil le projet.
« Les promoteurs de ce casino ne se soucient pas d’améliorer ce quartier », déclarait dans Vice Jason Laks, président de la Broadway League. « Ils cherchent à tirer profit des résidents, des entreprises locales et des travailleurs, producteurs et propriétaires de théâtres qui nous ont permis de sortir de la pandémie ».
« SL Green et Caesars peuvent continuer à promettre des millions de dollars pour s’acheter un semblant de soutien », a-t-il poursuivi dans sa fronde contre Jay-Z et la chaîne d’hôtels et de divertissement. « Mais les habitants et les travailleurs de ce quartier ne sont pas dupes. Ce sont des entreprises gigantesques qui disposent de ressources pratiquement illimitées. Mais Broadway représente la vitalité créative et le cœur culturel battant de cette ville, ce qui est fondamentalement différent de ce que représente un casino. »
Alors c’était opération séduction pour le magnat du hip-hop, à la veille du deuxième examen de candidature de Roc Nation par le Comité consultatif communautaire. La star s’est entretenue avec City & State New York pour défendre son projet. « New York est la capitale mondiale du divertissement, donc l’idée d’un casino de classe mondiale ici est tout à fait logique », a-t-il justifié. « J’ai toujours recherché des opportunités susceptibles de faire évoluer la culture tout en dynamisant les communautés, et le Caesars Palace Times Square répond exactement à ces critères. »
Le mari de Beyoncé a ajouté que le lieu de divertissement serait, selon lui, « une extension de la culture, une extension de l’énergie et de l’action qui font de New York la ville qu’elle est ». Il estime aussi que ce « projet est le seul qui transforme un bâtiment existant en un projet créant d’énormes opportunités sans dénaturer le quartier ». Loin de nuire à Broadway, il viserait à « le renforcer ». « Les visiteurs du casino achèteront des billets, rempliront les salles, réserveront des dîners avant les spectacles et rempliront les hôtels de la région ».
Et pour faire taire les grincheux, la société s’est engagée à investir 15 millions de dollars en local si la licence est accordée, en plus de 0,5 % des bénéfices du casino, avec en corollaire une promesse de financement communautaire de 250 millions de dollars. « Notre vision est de créer une destination qui non seulement attire les visiteurs, mais offre également aux New-Yorkais un lieu dont ils peuvent être fiers. Un casino ici ne fait pas concurrence à Times Square, il le complète », a assuré Jay-Z. « Nous créons un pôle qui attire encore plus de monde dans le quartier, générant une nouvelle énergie, de nouvelles activités et de nouvelles opportunités pour tous. »
Desiree Perez, PDG de Roc Nation, a affirmé pour sa part que certaines communautés sont déjà à la table des négociations. « Par exemple, pour l’initiative LGBTQ, nous fournissons cinq millions de dollars à Callen-Lorde (centre de santé communautaire). Nous leur remettons simplement l’argent et ils ont donné leur accord. Nous avons conclu avec eux un accord écrit sur l’utilisation qu’ils feront de cet argent », a-t-elle expliqué à Billboard, précisant qu’il en était ainsi pour chaque initiative et que si la licence était obtenue, « nous verserons l’argent dès le lendemain. Nous n’avons pas besoin de construire notre casino ou d’être en activité pour verser l’argent. » Alors les arguments – et les dollars – de Jay-Z vont-ils finir en machine à sous à Time Square, l’un des quartiers les plus animés de la Grosse Pomme ?