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27 octobre 2022

Le film Le Jour de la bête ressort en salles

Réalisé en 1995, Le Jour de la bête est le second film de l'enfant terrible du cinéma espagnol, Álex de la Iglesia après Action mutante (1993). Le cinéaste nous livre ici une comédie horrifique d'une noirceur étonnante doublée d'une satire provocatrice de la société ibérique des années 1990.

L'histoire suit le prêtre Ángel Beriartúa, notre John McClane en soutane ! Ce dernier a décodé l'Apocalypse de Jean, parvenant à déterminer le jour de la naissance de l'Antéchrist.

Selon ce message, il naîtra le 25 décembre 1995 à Madrid. Aidé dans sa tâche par un fan de heavy-métal, le père Beriartúa va tout faire pour empêcher ça.

Ce film a révélé aux yeux du monde le talent et la fougue d'Álex de la Iglesia, qui sera récompensé du Goya du meilleur réalisateur pour Le Jour de la bête. Par ailleurs, l'oeuvre a reçu le Grand Prix au Festival du film fantastique de Gérardmer en 1996.

Provocateur et farfelu, Le Jour de la bête nous entraîne dans une virée totalement improbable au coeur de Madrid avec un prêtre, un fan de musique métal et un animateur de télé-réalité. Ces derniers forment une alliance totalement saugrenue pour contrecarrer les plans de Satan dans une capitale espagnole électrisée par les fêtes de Noël.

Avec Alejandro Amenábar (Les Autres) et Jaume Balagueró (Rec), Álex de la Iglesia a permis de dynamiter le cinéma espagnol, apportant un nouveau souffle aux oeuvres de genre.

Friand de contre-culture et cinéphile assidu, le cinéaste est le précurseur d'un cinéma fantastique espagnol totalement libéré qui inondera le monde dans les années 2000 (la saga Rec, L'Echine du Diable, Ouvre les yeux, Les Autres, L'Orphelinat, Le Labyrinthe de Pan...).

Se situant entre le dynamisme délirant de Tarantino et la poésie horrifique d'un Guillermo Del Toro, Álex de la Iglesia fait figure de trublion dans le monde artistique espagnol.

Au début des années 90, le grand Pedro Almodóvar remarque son seul court-métrage, Mirindas Asesinas. Très impressionné, il décide de financer son premier film, Action mutante (1993), une comédie satirico-gore qui lance sa carrière (le film récolte six nominations aux Goya) et impose d'emblée un goût prononcé pour l'humour noir.

Deux ans plus tard, le metteur en scène enfonce le clou dans cette même veine avec Le Jour de la bête. Le succès du film aussi bien public (près d'un million et demi de spectateurs en Espagne) que critique (six Goya et le Grand Prix de Gérardmer), forge au réalisateur une renommée internationale.

Ce triomphe permet au cinéaste de tourner Perdita Durango en 1997, un road-movie survolté avec Javier Bardem, et la comédie Mort de Rire deux ans plus tard. Mes chers voisins, tourné en 2002, lui permet de dépasser les frontières espagnoles et de renouer avec le succès : le film récolte encore une fois une flopée de prix à travers les festivals.

Suivent le western 800 balles (2004) et la comédie noire Le Crime farpait (2005). L'année suivante, il fait un détour par la case télévision et réalise le téléfilm d'épouvante La Chambre de l'enfant, dans le cadre de la série Películas para no dormir.

Deux ans plus tard, il tourne pour la première fois en langue anglaise et dirige de grands acteurs internationaux (John Hurt et Elijah Wood) dans Crimes à Oxford. En 2011, Balada Triste est très remarqué, marquant le retour du réalisateur à la comédie noire.