Vingt-neuf ans après sa sortie en France, Arizona Dream, le condensé de folie douce et so nineties du franco-serbe Emir Kusturica, revient sur grand écran, et en 4K. Le film met en scène un quatuor de personnalités un peu perchées, interprétées par Johnny Depp, Faye Dunaway, Jerry Lewis et Lili Taylor. Souvenez-vous :
“Axel vit davantage dans un monde rempli de rêves et de poissons volants qu'à New York, où il habite. Sur le point de se remarier, son oncle Leo, vendeur de voitures en Arizona, lui demande de traverser les Etats-Unis pour être son témoin. Sur place, il rencontre Elaine, une veuve fantasque qui ne rêve que de voler, et sa fille Grace qui en veut à la terre entière. Il se retrouve alors ballotté entre les rêves de toutes celles et ceux qui l'entourent…”
orte de Lauréat à la sauce givrée, Arizona Dream avait remporté l’Ours d’Argent (ou prix du Jury) à la Berlinale de 1993, où il avait été acclamé, bien qu’il ait dû s’incliner face au Garçon d’honneur d’Ang Lee et Les Femmes du lac des âmes parfumées de Fei Wei.
Un scénario lunaire, peuplé de poissons argentés, de machines volantes et d’étendues désertiques, et dont le tournage a tourné à la crise de nerf pour le réalisateur, forcé de s’arrêter pour trois mois. Quant à Johnny Depp, au paroxysme de sa popularité, il nous livre un de ces personnages dotés de cette force tranquille dont il a le secret, et qui fait, de près ou de loin, penser à ceux, également pris dans une forme d’errance mélancolique, de Gilbert Grape et Benny and Joon, sortis la même année.
Adoré sur le Vieux Continent, Arizona Dream avait fait les frais d’une coupe de vingt-trois minutes pour sa sortie aux Etats-Unis, un an après sa présentation européenne. Cette année, il revient dans les salles françaises, dans une version restaurée par Studiocanal.
Pour replonger dans cette rêverie, il faudra attendre le 10 juillet prochain, date officielle de ressortie d’Arizona Dream.