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30 juillet 2025

Il y a 8 ans, Jean-Pierre Bacri ne s'attendait pas à la question de ce spectateur. Il lui a répondu de manière hilarante

Célèbre pour sa riche et prestigieuse carrière et pour ses rôles dans des films comme Le Goût des Autres, Un Air de famille, Cuisines et dépendances, Didier ou encore On connaît la chanson, Jean-Pierre Bacri a également marqué le public français pour son franc-parler, son sens de la répartie et les réponses parfois cinglantes qu'il lui arrivait de décocher à ses interlocuteurs.

Sans aucune malice mais avec une ironie parfaitement maîtrisée, il avait ainsi offert un hilarant exemple de son talent oratoire à un spectateur (et au reste du public) en 2017, lors d'une avant-première du Sens de la fête.

Durant une session de questions-réponses à laquelle il assistait en compagnie des réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache, une question du public plutôt inattendue avait en effet été posée :

"Est-ce que Jean-Pierre était le premier choix principal ?", avait innocemment demandé un spectateur, sans se douter de ce que Bacri s'apprêtait à lui répondre.

"Ooooh non !", a commencé par s'exclamer ce dernier sous les rires du public.

Loin de se formaliser au sujet de cette interrogation qui aurait pu laisser entendre un choix par défaut des réalisateurs, le comédien s'est alors lancé dans une hilarante tirade, emboîtant le pas à son interlocuteur pour imaginer une situation abracadabrante :

"D'après ce qu'ils m'ont dit, ils ont contacté 17 acteurs avant moi", a-t-il raconté, le sourire au coin des lèvres, devant un public hilare.

"Ils sont [partis] de leur premier choix, et après ils sont descendus, descendus, descendus, Lindon, Auteuil, Cluzet, etc... Et puis à un moment donné, ils étaient complètement égarés. Et quelqu'un leur a dit : 'Et Bacri ?' Ils ont fait : 'Oh non !' Et alors là, on leur a dit : 'Oui, mais tu vois bien qu'il y en a 15 qui t'ont refusé.'"

Loin de s'arrêter en si bon chemin, conscient d'avoir gagné son auditoire, Jean-Pierre Bacri a poursuivi son récit improbable en exagérant de plus en plus :

"Et puis il se trouve que ma mère connait bien leurs mères. Mais complètement par hasard, je ne sais même pas comment elle les a connues. Il se trouve qu'elle leur a passé un petit coup de fil en disant : 'Mais pourquoi ? Qu'est-ce qu'il a, mon fils, de si moche ?' Ils ont passé le message. Ensuite ils m'ont pris. Enfin, je veux dire, j'ai passé des essais. A 8 reprises. Je suis revenu 8 fois parce qu'ils n'étaient pas archi convaincus."

"Et il se trouve que Agnès Jaoui, qui connaissait la tante d'Eric, lui a dit : 'Vraiment, vous le sous-estimez, je pense qu'il est capable de jouer certains trucs.' Parce qu'elle sait bien que je peux pas non plus tout jouer. Et là ils m'ont repris dans un neuvième essai, et il se trouve qu'ils m'ont pris dans une scène que j'ai su jouer, et ils m'ont pris à contre-coeur. C'est d'ailleurs ce qui fait que j'ai été payé 2500 € pour tout le film."

18 janvier 2021

Mort de Jean-Pierre Bacri à 69 ans

Enfant, Jean-Pierre Bacri découvre le Septième Art grâce à son père, guichetier d'un cinéma le week-end. Il quitte l'Algérie et émigre avec ses parents à Cannes en 1962. Là, il poursuit ses études au lycée Carnot dans le but de devenir professeur de latin et de français. En 1976, il monte à Paris et abandonne l'idée d'enseigner pour travailler dans la publicité. Il suit également une formation de comédien au cours Simon, mais préfère d'abord s'intéresser à l'écriture. Il écrit sa première pièce, Tout simplement, en 1977, puis Le Timbre (1978) et reçoit le Prix de la fondation de la vocation en 1979 pour Le Doux visage de l'amour.

En 1979, Jean-Pierre Bacri obtient son premier rôle au cinéma, celui d'un anesthésiste dans Le Toubib, mais c'est sa prestation de proxénète dans Le Grand Pardon (1981) qui le rend familier aux yeux du grand public. Il multiplie ensuite les seconds rôles, apparaissant aux côtés de Lino Ventura dans La Septième cible (1983) ou de Christophe Lambert dans Subway (1985). Ce film de Luc Besson lui permet d'obtenir en 1986 une nomination au César du meilleur acteur dans un second rôle. Dès lors, il se retrouve en tête d'affiche du thriller Mort un dimanche de pluie (1986), du drame L'Eté en pente douce (1987) et des comédies Les Saisons du plaisir (1988), Mes meilleurs copains (1989) et La Baule-les-Pins (1990).

Durant les années 90, Jean-Pierre Bacri acquiert une certaine popularité et s'impose véritablement sur le devant de la scène cinématographique grâce aux personnages qu'il compose : souvent bougons, râleurs, mais sympathiques. En 1993, il se lance à nouveau dans l'écriture de scénarii avec sa compagne Agnès Jaoui et crée Cuisine et dépendances. La pièce et son adaptation cinématographique sont un succès. Leur fructueuse collaboration se poursuit avec Smoking/No Smoking, Un air de famille, On connaît la chanson, Le Goût des autres, films pour lesquels le couple Jaoui-Bacri remporte respectivement les César 1994, 1997, 1998 et 2001 du meilleur scénario, et Comme une image, Prix du scénario à Cannes en 2004. Hormis Smoking/No Smoking, ces longs métrages ont également été interprétés par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri.

S'illustrant dans les comédies romantiques Une femme de ménage (2002) et Les Sentiments (2003), ce dernier aime s'entourer de fidèles : Alain Chabat à qui il donne la réplique dans La Cité de la peur (1994), Didier (1997) et pour qui il prête sa voix dans Astérix et Obélix : mission Cléopâtre (2002) ; Nicole Garcia qui le dirige dans Place Vendôme (1998) et Selon Charlie (2006) ; et Sam Karmann dans Kennedy et moi (1999). L'année 2008 signe une nouvelle collaboration avec Agnès Jaoui avec qui il coécrit Parlez-moi de la pluie, un film où il tient la vedette aux côté de Jamel Debbouze. Bacri montre qu'il est aussi attentif aux jeunes talents du cinéma français en participant en 2009 au premier long métrage de Nassim Amaouche, Adieu Gary, et en 2011 au deuxième de Raphaël Jacoulot, Avant l'aube.

Le cinéma d'auteur lui étant cher, il incarne en 2012 le rôle principal de Cherchez Hortense mis en scène par Pascal Bonitzer. Il retrouve ensuite pour Au bout du conte son éternelle partenaire Agnès Jaoui. Ils écrivent ensemble le scénario de cette hilarante comédie, Jaoui endosse la fonction de réalisatrice et tous les deux s'y donnent la réplique.