James Bond, Pierce Brosnan n'aime pas son 007

Que l'on apprécie ou pas le personnage de James Bond, la saga a laissé une trace dans l'Histoire du cinéma avec 25 films au compteur depuis 1962, et six interprètes du célèbre espion britannique (si l'on exclut la comédie Casino Royale).

Avec autant d'acteurs et de longs métrages, certains ont été plus ou moins bien reçus par le public, mais aucun spectateur n'a l'air plus sévère avec certains James Bond que Pierce Brosnan lui-même !

Brosnan a été le héros de quatre James Bond : GoldenEye (1995), Demain ne meurt jamais (1997), Le Monde ne suffit pas (1999) et Meurs un autre jour (2002). En 2014, douze ans après sa dernière apparition dans la saga, l'acteur irlandais est revenu avec amertume sur l'héritage qu'il a laissé en tant que 007 :

"Je n'ai aucun désir de me regarder [jouer] James Bond, car ça n'a jamais été assez bien ! Et c'est un sentiment horrible."

La raison derrière ces regrets ? Un ton beaucoup trop timide, qui n'était pas en phase avec son époque :

"Je me sentais pris dans une capsule temporelle entre Roger [Moore] et Sean [Connery]. C'était très difficile pour moi d'en comprendre la signification. La violence n'était jamais réaliste, la force brute de cet homme n'était jamais palpable. C'était très contenu, et la caractérisation pas du tout aboutie en termes de réalisme : on est resté en surface. Mais cela pourrait être lié à mes propres insécurités à jouer [le personnage]."

Pierce Brosnan a longtemps voulu jouer James Bond, mais s'était fait recaler au profit de Timothy Dalton pour Tuer n'est pas jouer et Permis de tuer. Comme Sam Neill, il avait auditionné et comme lui, n'avait pas été retenu. Il était retourner des épisodes de sa série Les Enquêtes de Remington Steele.

Lorsqu'il aura sa chance pour GoldenEye, c'est lui qui sera choisi et pour quatre films. Deux ans après la sortie de Meurs un autre jour, en février 2004, il indique par voie de presse qu'il ne rejouera pas 007 dans un cinquième opus. De ses quatre films, la saga ne conservera que Judi Dench dans le rôle de M, la chef du MI:6.

GoldenEye avec Pierce Brosnan : un placement de produit historique à 75 millions de dollars

Dans la galaxie des placements de produits, l'univers des James Bond est un peu le champion toutes catégories confondues, au point que certaines marques sont désormais associées dans l'imaginaire collectif à l'agent 007.

Tout le monde ou presque sait que sa marque de voiture fétiche est l'Aston Martin (truffée de gadgets, cela va sans dire), et que son champagne préféré est de marque Bollinger. En fait, dans les James Bond, le produit devient lui-même acteur. Nombreuses sont les marques qui veulent associer leur image à ce personnage, amateur de luxe, d'élégance, au costume toujours impeccablement taillé, et bien entendu rompu aux derniers gadgets High Tech.

Qu'on en juge. Pour Skyfall par exemple, ce ne sont pas moins d'une trentaine de marques qui se bousculaient au portillon pour figurer dans le film : Aston Martin, Audi, BBC, Belstaff, Beretta, Caterpillar, Citibank, CNN, Coca-Cola Zero, Courvoiser VSOP, Heineken, Jaguar, Land Rover, Macallan, Mercedes, Omega, Range Rover, Royal Doulton, Scrabble, Sony, Sony VAIO, Sony Xperia, Swarovski, Volkswagen Beetle...

Le placement de produits dans GoldenEye est vraiment un cas d'école. Karen Sortito, une fameuse publicitaire (décédée en 2010 à 49 ans), à qui l'on doit notamment le partenariat avec la marque Hershey Company pour les bonbons Reese's Pieces sur le film E.T., négocie avec BMW un deal astronomique de 75 millions de $, pour que James Bond conduise sur trois films des voitures de la marque. D'où l'entrée en matière avec le coupé Z3 de BMW que vous pouvez voir ci-dessous...

Pour Demain ne meurt jamais, le James Bond suivant, Karen Sortito fait encore plus fort, en négociant une campagne promotionnelle de 100 millions de dollars autour du film, avec les marques Visa, L'Oréal, Ericsson, Heineken, Avis et Omega (marque de montres - horlogerie). Mais cette campagne marketing est vivement critiquée : trop de publicités, et des marques associées au film comme Heineken ou Avis (location de voiture), qui impactaient l'image supposément chic de James Bond...