Emmanuelle Béart revient de loin. Le 24 septembre prochain, l'actrice de 60 ans dévoilera le documentaire Un silence si bruyant, qu'elle a coréalisé et qui sera diffusé le 24 septembre prochain sur M6. Dans ce dernier, elle révèle, pour la première fois, avoir été victime d'inceste lorsqu'elle était adolescente, entre "ses 11 et 15 ans". La mère de Surafel, âgé de 14 ans, suivra quatre autres victimes qui ont, elles aussi, eu beaucoup de mal à parler de ce sujet tabou. "J'ai 11 ans, c'est la nuit, j'en suis sûre. Tu déchires mon sommeil comme tu déchires sans bruit ma chemise de nuit. Comme si cet arrêt dans le temps, ce silence polaire te laissait tout l'espace. Et comme si déjà, il était inscrit que personne jamais ne témoignerait. J'ai très froid. Aucun cri ne sort de ma bouche, les mots ne se forment pas dans ma bouche, ma bouche est cousue. Quand il fait jour à nouveau, tout semble intact, comme si de rien n'était", déclare l'actrice dans un extrait que nos confrères de L'Obs se sont procurés.
La comédienne qui a fêté ses 60 ans en août dernier, ne souhaite pas donner l'identité de son agresseur. Elle raconte dans le reportage que ses parents n'ont jamais été au courant de rien et qu'ils n'ont jamais rien vu. "Et si mon père, ma mère, mon école, mes amis ne voient rien, c'est que tout peut recommencer. Et tu recommenceras pendant quatre ans", déclare celle qui garde, aujourd'hui encore, des "séquelles" qui restent "plantées là, dans [son] ADN".
Emmanuelle Béart ajoute dans son documentaire que c'est sa grand-mère qui lui a sauvé la vie, en la mettant dans un train à l'âge de 15 ans "pour rejoindre [s]on père". "Elle m’a permis de sortir des griffes de cet homme. J’ai été sortie du cercle familial et envoyée en pension", a-t-elle ajouté à ELLE, à l'occasion d'une entrevue exclusive, ce mardi 5 septembre. Au cours de cet entretien, la comédienne revient sur la genèse de ce projet, en expliquant qu'elle avait eu cette idée de produire un documentaire pour raconter son histoire depuis plusieurs années. "Au début, je voulais prendre la caméra, et non prendre la parole, expression toute faite que je déteste, un peu comme "la peur a changé de camp". Je ne m’incluais pas dans cet espace", a-t-elle confié à nos confrères.
Mais, en recueillant le témoignage de personnes sexuellement abusées, la femme de Frédéric Chaudier a eu le besoin de leur laisser la parole et se placer en arrière-plan. "Face à leur courage, je me suis remise en question. Quand Norma m’a demandé 'et toi, pourquoi tu es là ?', et qu’après avoir entendu mes explications, elle m’a dit 'et pourquoi tu ne dis rien ?', ça a été violent", a-t-elle conclu. Un reportage qui risque de faire beaucoup de bruit.