Pour la première fois de sa carrière, Robert De Niro s’est essayé à un rôle principal dans une série télé. Mais l’expérience s’est révélée bien plus éprouvante qu’il ne l’imaginait. L’acteur oscarisé a décrit le tournage de Zero Day, la nouvelle production Netflix, comme une véritable course d’endurance.
"C’est comme faire trois films à la suite," a-t-il confié au Guardian lors d’un évènement à Londres. "J’étais dans la plupart des scènes, il fallait que je sois toujours au top, même pour quelque chose d’aussi simple que mémoriser mes répliques."
Comparant cette expérience à une traversée de la Manche à la nage, il a ajouté : "Je regarde derrière moi, je ne vois plus la France. Je regarde devant moi, l’Angleterre est encore loin. Je dois continuer, sinon je coule." Une métaphore qui témoigne de l’intensité du tournage et de la difficulté pour un acteur habitué au cinéma de s’adapter au rythme exigeant et soutenu d’une série.
Dans Zero Day, Robert De Niro incarne l’ancien président américain George Mullen, chargé de mener l’enquête sur une cyber-attaque dévastatrice qui plonge le pays dans le chaos. Ce thriller politique, ancré dans un climat de désinformation et de manipulations en coulisses, permet à l’acteur de livrer une performance à la hauteur de sa réputation.
"Si vous devez choisir quelqu’un pour jouer un ancien président avec crédibilité et gravitas, la liste est très courte," explique Eric Newman, co-créateur de la série, à Variety. "Et Bob était tout en haut de cette liste."
Pour De Niro, qui est également producteur exécutif, le projet est arrivé au bon moment. "J’ai dit à mon agent que je voulais faire quelque chose à New York pendant cinq ou six mois," raconte-t-il. "Nous avons parlé d’une mini-série, et Eric m’a envoyé progressivement des épisodes. Après en avoir lu plusieurs, j’ai dit : ‘D’accord, je le fais.’"
Et il n'est pas étonnant de voir De Niro accepter aussi facilement ce rôle quand on connaît son engagement en politique. L'acteur de 81 ans a clairement exprimé ses opinions durant la dernière campagne présidentielle.
Bien que la série ait été écrite il y a trois ans, son propos semble aujourd’hui plus pertinent que jamais. Eric Newman confie que certains évènements récents ont fait écho aux intrigues imaginées à l’époque. "Il s’est passé des choses que nous n’aurions jamais pu prévoir," dit-il. Pourtant, malgré son ton sombre, la série n’est pas totalement pessimiste. "J’espère que les spectateurs retiendront qu’il y a encore de l’espoir, même dans un monde qui semble chaque jour plus désespérant."