Affichage des articles dont le libellé est Louis de Funès. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Louis de Funès. Afficher tous les articles

23 février 2025

Le Gendarme de Saint-Tropez : Louis de Funès ne s'est pas entendu avec ses jeunes partenaires

Dans une interview accordée à Nice-Matin en octobre 2023, anticipant les 60 ans du Gendarme de Saint-Tropez qui ont été fêtés l’an dernier, le regretté Patrice Laffont, décédé en août 2024, était revenu sur son expérience sur le plateau de la comédie culte, dévoilant les coulisses d’un tournage ensoleillé avec une ambiance de vacances… et d’un Louis de Funès agacé par les jeunes acteurs du film !

Patrice Laffont n’a eu qu’un petit rôle dans le film, celui du jeune Jean-Luc, amoureux de la fille de Cruchot, mais il en gardait un excellent souvenir, malgré un salaire très modeste et peu d’harmonie entre Louis de Funès et les jeunes comédiens à l’affiche du long métrage.

“Ce fut (...) une expérience somptueuse car c’était les grandes vacances et on était toute une bande de jeunes qui ne pensait qu’à déconner, avec pour ‘chef’ Daniel Cauchy [interprète de Richard dans le film, ndlr] !”.

Mais cette bande de jeunes désinvoltes a fortement tapé sur les nerfs de Louis de Funès…

“Autant le réalisateur Jean Girault tolérait nos écarts, autant Louis de Funès fulminait. Il ne nous fréquentait pas et ne nous disait même plus bonjour après quelques incartades en plateau, car pour lui nous n’étions pas professionnels.”

Patrice Laffont a finalement partagé peu de scènes avec le comédien vétéran dans ce premier volet de la célèbre saga de Jean Girault, jouant surtout face à Geneviève Grad, qui interprétait Nicole Cruchot. Il a finalement disparu des volets suivants, bien qu’il se soit pourtant marié avec elle à la fin du film : “J’imagine que nous avons dû divorcer avant Le Gendarme à New York !”, a-t-il plaisanté à ce sujet.

01 juillet 2024

Patrice Laffont : pourquoi il refuse de témoigner dans les documentaires en hommage à Louis de Funès

Patrice Laffont n'a pas toujours été un célèbre animateur télé. Bien avant d'être le mythique présentateur Des chiffres et des lettres, Dessinez, c'est gagné !, Fort Boyard, ou encore Pyramide, le père d'Axelle Laffont a fait ses débuts en tant qu'acteur au théâtre et au cinéma. C'est en 1964 qu'il déroche le gros lot en jouant dans Le Gendarme de Saint-Tropez dans lequel il incarne le fiancé de la fille du personnage de Ludovic Cruchot, interprété par Louis de Funès. Un comédien qu'il ne porte pas dans son coeur puisque leur collaboration s'est très mal passée. Alors que le vendredi 12 juillet, M6 rediffuse la mythique comédie, réalisée par Jean Girault avec notamment Michel Galabru et Jean Lefebvre, le présentateur de 84 ans s'est confié dans les colonnes de Télé Poche sur cette expérience qu'il n'oubliera jamais.

"Louis de Funès était avec son inséparable épouse Jeanne qui nous a snobés complètement, a-t-il expliqué. Très vite, on a compris qu'il ne pouvait pas nous saquer, car il nous prenait pour des petits cons qui ne semblaient pas vouloir embrasser ce métier sérieusement. Son grand truc, c'était de nous seriner : 'Vous n'êtes pas professionnels !' Il faut dire que, sitôt qu'on entendait 'Coupez !', on décampait du plateau pour filer à la plage. Ça le rendait fou ! Il savait aussi qu'on avait piqué des voitures de la production et qu'on les avait pliées..."

Alors âgé de 25 ans à l'époque, Patrice Laffont n'avait donc pas donné une très bonne image de lui à Louis de Funès envers lequel il garde une certaine rancoeur. Au point de refuser catégoriquement de témoigner lorsqu'il est sollicité dans le cadre d'un documentaire sur le comédien. "De Funès avait beaucoup de talent, mais, allez savoir pourquoi, il ne m'a jamais fait rire. Peut-être est-ce dû à son hostilité sur Le Gendarme... D'ailleurs, quand on fait un doc sur lui et qu'on me demande de témoigner, j'ai tendance à refuser, car je n'en dirais que du mal. Il n'est vraiment pas un bon souvenir pour moi", a-t-il assuré. Au lieu de ternir l'image de celui qui est admiré par tant de Français, Patrice Laffont ne préfère rien dire pour peut-être continuer à faire rêver les gens.

10 décembre 2020

La star qui a porté l'année 2020 est... Louis de Funès

23 mars 2020. Le confinement dure depuis déjà presque une semaine, et personne ne sait pour combien de temps encore. Les masques et les flacons de gel hydroalcoolique forment un tas grossier dans le couloir de l'entrée. A côté de l'imprimante, les attestations à remplir s'entassent comme autant de questions laissées sans réponses. Et dans les enceintes de la télévision laissée allumée, résonne tout à coup une voix familière.

Celle d'un gendarme énervé, occupé à passer un savon magistral à ses deux subordonnés. Sous un ciel bleu provençal, au son des cigales, à l'air libre, dehors, ils disputent une partie de pétanque. Le maréchal des logis-chef Cruchot, loin d'avouer sa défaite, est furieux. Ses hommes s'apprêtent à passer un sale quart d'heure. Lentement, sur le visage des spectateurs qui s'arrêtent devant l'écran, se dessine un sourire en même temps que la réplique suivante.

Même 37 ans après sa disparition, Louis de Funès, comédien préféré des Français, semble poursuivre de là où il se trouve, la mission qu'il avait déjà menée tout au long de sa vie : faire oublier aux gens leurs soucis l'espace de quelques instants, panser leurs peines à coups de grimaces, déconfiner leurs rires. 

Sans doute est-ce la raison pour laquelle, tout au long de cette année 2020 pour le moins complexe, et notamment en mars et en avril, les chaînes de télévision ont choisi de rediffuser en masse les grands classiques du maître de la comédie. Telle une ordonnance médicale, la grille télévision nous a prescrit plusieurs fois par semaine, et à heure fixe, du Gendarme, du Rabbi Jacob, de la Grande Vadrouille, du Corniaud, de l'aile ou de la cuisse.

Le résultat : 50 millions de spectateurs rassemblés devant des films de Louis de Funès durant le premier confinement, avec un record pour La Folie des Grandeurs, diffusé le 12 avril sur France 2 devant 5,3 millions de spectateurs. 5,1 millions pour La Grande vadrouille, 4,1 millions pour Rabbi Jacob, etc. 

Bref ! Un véritable plébiscite pour le roi du rire, un enthousiasme ressuscité pour la bonne humeur de ces films anciens, durant une période où le quotidien avait grand besoin d'être un peu allégé.

Pourquoi ? Tout simplement parce que Louis de Funès avait - a toujours - un super-pouvoir. Celui de provoquer chez son spectateur le rire à l'état brut. Un rire viscéral, naturel, qui n'a pas besoin d'être intellectualisé ou expliqué. Le même rire que celui d'un enfant de 2 ans surpris par une grimace. Un rire d'excellence, de qualité supérieure pourrait-on dire, sculpté avec un savoir-faire qu'aucun autre artiste comique (quelle que soit l'époque ou la nationalité) n'a jamais réussi à reproduire.

Un rire, surtout, qui nous fait instantanément oublier tout le reste pour nous replonger dans des scènes mythiques que l'on connaît souvent par coeur. Quoi de plus salvateur dans une période d'incertitude, que de savoir anticiper chaque séquence, d'entendre à l'avance chaque réplique résonner dans sa tête ? Quoi de plus réjouissant pendant un confinement que de rendre visite au Tonton Louis de Funès, et à sa grande famille ?

Car oui, autour des crises de nerfs de Cruchot, de Barnier ou de Pivert, gravitent souvent l'accent chantant de Michel Galabru, le rire de Claude Gensac, l'air ahuri de Jean Lefebvre ou de Paul Préboist, la musique de Raymond Lefèvre ou de Vladimir Cosma...

Du rire, de la sécurité, de la joie (qui nous sont pourtant offerts par une génération qui elle aussi, en son temps, a connu la peur et l'incertitude), donc. Mais aussi un peu d'émotion salutaire. Lorsqu'on se rend compte que même aujourd'hui, Louis de Funès ne nous a pas laissés tomber. Même 37 ans après sa mort, il poursuit la même mission. Même en 2020, on peut toujours venir se reposer quelques instants à l'ombre de son képi. 

19 novembre 2020

Le Grand restaurant sur TMC : comment Louis de Funès a pris en main le film de A à Z

Réalisé par Jacques Besnard (assistant d'André Hunebelle sur les deux premiers Fantômas), Le Grand restaurant voit Louis de Funès jouer Monsieur Septime, le dirigeant d'un temple parisien de la gastronomie. Les choses se gâtent lorsqu'un chef d'Etat d'Amérique du Sud y est enlevé au moment de la mise à feu d'une splendide pièce montée...

Sorti en 1966, le film est marqué par l'interventionnisme de Louis de Funès à plusieurs niveaux. Ainsi, pour la première fois, l'acteur se joint à l'écriture du scénario et crée entièrement son personnage. Ce dernier naît d'ailleurs dans sa tête lors du tournage du Gentleman d'Epsom (1962), lorsqu'il règle lui-même le ballet du restaurateur Gaspard Ripeux.

Louis de Funès décide aussi de s'immiscer dans la mise en scène. Une chose rendue possible par le manque d'expérience de Jacques Besnard, qui signe sa première réalisation. Le comédien avait confié : "Pendant 18 ans j'ai été le gugus à qui l'on dit fais ça. Comme un singe savant. Mais de quel droit un metteur en scène peut-il donner des ordres à un acteur comique ?"

Nombreuses sont les scènes résultant de l'imagination et l'improvisation de Louis de Funès. Parmi elles, nous pouvons mentionner celle où les mèches et moustaches d'Adolf Hitler apparaissent sur le visage de Monsieur Septime, lorsqu'il explique la recette du soufflé à la pomme de terre. Une séquence qui devient rapidement culte.

Le ballet du restaurant, où Septime et sept de ses employés dansent de manière énergique, est chorégraphié par la spécialiste en la matière Colette Brosset. Ce qui n'empêche pas Louis de Funès, très à l'aise avec la danse comme il le montrera par la suite dans Les Aventures de Rabbi Jacob, de lui suggérer quelques modifications.

L'acteur a également les pleins pouvoirs sur le casting. Il décide ainsi de réunir de nombreuses personnes qu'il connaît bien : Noël Roquevert en ministre, Jean Ozenne en maître d'hôtel, Jacques Legras en policier ou encore France Rumilly en baronne. Autant de connaissances avec lesquelles il se sent à l'aise pour exprimer son génie créatif.

A sa sortie, le 9 septembre 1966, Le Grand restaurant connaît un important succès populaire, attirant pas loin de 3,9 millions de spectateurs dans les salles obscures. La comédie reste vingt semaines à l'affiche, profitant de La Grande vadrouille, qui sort le 8 décembre et qui assoit définitivement Louis de Funès au rang de superstar.

Source : "Louis de Funès,  grimaces et gloire" de Bertrand Dicale, Grasset

18 août 2020

Le Gendarme en balade sur 6ter : pourquoi y a-t-il eu clash entre Louis de Funès et Jean Lefebvre ?

Louis de Funès, un des acteurs comiques les plus appréciés des Français, pouvait parfois se révéler très exigeant et difficile. Les relations avec certains de ses partenaires sur les plateaux de cinéma étaient parfois électriques, en partie à cause des guerres d'egos. Après Jean Marais sur Fantomas, Fernandel sur Le mouton à cinq pattes, Jean Gabin sur Le Tatoué ou Claude Rich Sur Oscar, Louis de Funès se fâche avec Jean Lefebvre sur la saga des Gendarmes.

Malgré sa cote de popularité et la sympathie qu'il dégage au premier abord, Jean Lefebvre n'a pas toujours eu la réputation d'être facile sur les plateaux de cinéma. Autant dire que face à un tempérament aussi écrasant que celui de de Funès, cela pouvait faire des étincelles. Les deux hommes en feront l'amère expérience à l'issue du tournage du Gendarme se marie. Lors de la première du film, en octobre 1968, l'interprète de Fougasse constate que des scènes dans lesquelles il figure avec Geneviève Grad, alias Nicole Cruchot, ont disparu du montage final.

L'acteur est alors fou de rage. Dans les médias, il accuse de Funès d'être responsable de ces coupes. Son comportement lui vaudra un sévère blâme de la part du cinéaste Jean Girault. Ce dernier le qualifie de "médiocre" et de "figurant le mieux payé du monde" dans une tribune libre du quotidien "Paris-Jour". Cette brutale altercation n'empêchera pas Jean Lefebvre d'apparaître une dernière fois au générique du Gendarme en balade en 1970.

Toutefois, cet incident crée une fâcherie définitive entre Jean Lefebvre et Louis de Funès, qui ne tourneront plus jamais ensemble. Jean Girault rajoutera une couche à cette dispute, tirant à boulets rouges sur Lefebvre : "Il prétend, avec l'audace des médiocres, que je lui ai coupé toutes les scènes où il avait la chance d'écraser Louis de Funès. Je pense, personnellement, que je lui ai rendu un fier service en lui évitant des comparaisons désagréables", riposte le metteur en scène.

En effet, Girault reproche notamment à Jean Lefebvre d'arriver sur le plateau en retard et sans connaître son texte, quand Louis de Funès répète le sien jusqu'à 50 fois. Cette version est corroborée par le directeur de la photo de Jean Girault, Jean Tournier : "Lefebvre ne faisait pas preuve d'un grand sérieux. Mais le plus gênant est qu'il passait ses nuits au casino et qu'il arrivait passablement éméché. Il parvenait tout de même à faire son travail, mais quand le soir, on visionnait sa prestation, c'était une catastrophe à l'image. Girault a eu raison de ne pas conserver ses quelques scènes. D'une certaine manière, il a rendu service à Jean Lefebvre."

11 août 2020

Le Gendarme se marie sur 6ter : comment Louis de Funès a dû faire face à Mai 68…

Troisième volet de la lucrative saga entamée en 1964, Le Gendarme se marie voit nos héros de St-Tropez chargés de faire la chasse au chauffard. Le Maréchal des logis-chefs Cruchot tombe alors, suite à un contrôle routier, sous le charme de la veuve d'un colonel de gendarmerie, la pimpante Josépha... A l'occasion de la diffusion de la comédie ce soir sur France 2, retour sur son tournage, qui a été marqué par les événements de Mai 1968.

Les prises de vues du Gendarme se marie ont débuté le 20 mai 68 à Saint-Tropez. Deux jours après, huit millions de personnes ont fait grève en France, et le lendemain, tous les tournages se sont arrêtés... Sauf celui de la comédie de Jean Girault. Si la question de stopper toute activité liée au film s'est posée, ce sont surtout les techniciens (sur lesquels les syndicats faisaient pression) qui étaient concernés. Les acteurs, au contraire, voulaient continuer.

Louis de Funès était bien évidemment farouchement opposé à la grève. "Je les aime bien tous ces gens mais je n'en ai farouchement rien à foutre", avait-il confié à son ami Daniel Gélin, lequel lui a répondu que si la gauche prend le pouvoir, le comédien serait alors montré du doigt... Devant cet argument, de Funès se résigna à arrêter le tournage. Mais finalement, le 6 juin, la poursuite de la grève a été rejetée par 46 voix contre 26.*

Un verdict lié au fait que la majorité des gens qui travaillaient sur Le Gendarme se marie avaient besoin d'argent. Plusieurs membres de l'équipe technique avaient même loué un appartement sur la côte avec leur famille, pour se consacrer au film.

Le tournage a donc repris, et fut endeuillé par la mort d'un cascadeur qui a perdu le contrôle d'une voiture s'écrasant dans la vitrine d'un magasin. Au final, Le Gendarme se marie est sorti le 30 octobre 1968 et a réalisé pas loin de 6,2 millions d'entrées sur le sol français. Une grande réussite commerciale dans la lignée de celle des deux précédents épisodes. Par la suite, Louis de Funès n'a pas réengagé la majorité des grévistes sur ses prochains films...

*"Ça tourne mal ! L'histoire tumultueuse et méconnue du cinéma français" de Philippe Lombard, Editions La Tengo, 168 pages, 22€ / "Les Rôles de ma vie" de Michel Galabru et Alexandre Raveleau, éditeur : Hors Collection.

06 août 2020

Fantômas contre Scotland Yard sur TMC : pourquoi Jean Marais était-il jaloux de Louis de Funès ?

Après Fantômas (1964) et Fantômas se déchaîne (1965), un troisième opus voit le jour en mars 1967. Dans Fantômas contre Scotland Yard, le malfrat aux mille visages (Jean Marais) cherche à imposer aux riches (nobles mais aussi magnats de la pègre) un impôt sur le droit de vivre... Le commissaire Juve (Louis de Funès) tente à nouveau de l'arrêter.

Le tournage de Fantômas contre Scotland Yard commence sept semaines après celui de La Grande Vadrouille, le 26 octobre 1966. Fort des succès du Gendarme de Saint-Tropez et du Corniaud, de Funès devient une star incontournable. Un statut qu'il n'a pas autant sur Fantômas se déchaîne et surtout Fantômas, dont la vedette est indéniablement Jean Marais.

Ayant parfaitement compris la situation, le metteur en scène André Hunebelle veut faire de Juve LE personnage central du film. Ainsi, il laisse de côté l'esprit James Bond et offre de nombreuses séquences comiques à de Funès... Au point d'éclipser Jean Marais : ses scènes, aussi secondaires que conventionnelles, s'effacent devant celles du commissaire.

Conséquence : la mésentente entre les deux comédiens, déjà palpable sur les deux précédents films, atteint ici son paroxysme. Et pour ne rien arranger, Jean Marais, à l'approche de la cinquantaine, a du mal à réaliser ses cascades (notamment celles à cheval).

L'actrice Mylène Demongeot, qui joue Hélène, avait expliqué : "Je pense que Jean Marais souffrait sur ce tournage. C'était un homme qui avait été tellement reconnu, tellement adulé. Mais comment lutter contre la force incroyable de de Funès ? Dès les répétitions, on pleurait de rire..." (Source : "Louis de Funès,  grimaces et gloire" de Bertrand Dicale)

Cette hiérarchie se retrouve au niveau des cachets. Si Marais touche plus que de Funès sur les deux premiers Fantômas, ce troisième volet voit la tendance s'inverser : l'interprète du commissaire Juve reçoit 500 000 francs et celui de Fantômas 400 000.

Fantômas contre Scotland Yard réalise pas loin de 3,5 millions d'entrées en France. Un score inférieur à celui du premier film (4,5 millions) et du second (4,2 millions). Un quatrième opus est tout de même prévu. Mais Jean Marais et Louis de Funès ne veulent pas se retrouver, d'autant plus que la franchise s'essouffle. Le projet est donc tout simplement enterré.

28 juillet 2020

Le Gendarme de Saint-Tropez sur 6ter : comment est née cette saga avec Louis de Funès ?

C'est l'un des films les plus populaires du cinéma français, celui qui propulsa Louis de Funès au rang de star, le premier d'une saga indémodable qui rassemble encore des millions de téléspectateurs à chaque diffusion (3 millions le 23 mars 2020, en plein confinement). Mais savez-vous seulement comment est né Le Gendarme de Saint-Tropez ?

Tout commence dans la charmante petite cité lacustre de Port Grimaud, dans le Var. Alors qu'il fait des repérages pour un scénario, l'attaché de presse Richard Balducci se fait voler la caméra qui se trouvait dans sa décapotable. Aussitôt arrivé à la gendarmerie de Saint-Tropez, il tombe sur un employé qui semble peu motivé par l'affaire. "[Il] lui déclare qu'il sait bien qui est le voleur de la caméra, que les gendarmes ont raté de peu quelques jours plus tôt, mais qu'on ne peut rien faire dans l'immédiat" raconte le journaliste Bertrand Dicale dans la biographie Louis de Funès, grimaces et gloire.

Enervé et jurant de rendre "célèbre une brigade aussi je-m'en-foutiste", il s'empresse d'en parler à Louis de Funès avec qui il avait précédemment collaboré sur Pouic-Pouic et Faites sauter la banque. Le comédien adore l'idée d'en faire un film et Balducci rédige illico un synopsis dans lequel on retrouve déjà une chasse aux nudistes, un vol de tableau et la "faune du port". Quant à de Funès, celui-ci imagine déjà les caractères des différents brigadiers, entre gendarmes débonnaires et d'autres bien plus hargneux.

Après quelques refus, le réalisateur Jean Girault et Louis de Funès parviennent à trouver des producteurs. Si Darry Cowl et Francis Blanche sont préférés au comédien, les deux déclinent l'offre et le rôle de Cruchot lui revient. Les rumeurs disent que c'est lui-même qui a fait appel à Michel Galabru pour camper l'adjudant Gerber. Ce dernier se souvient : "J'étais venu passer quelques jours à Saint-Tropez parce que ma femme voulait voir l'endroit dont on parlait tant dans France Dimanche. [...] Qu'est-ce que je me suis fait chier ! Le dernier jour,[...] je vois un groupe d'hommes en train de prendre le petit déjeuner. J'entends qu'ils parlent d'un film [...] et il y en a un qui dit "Puisqu'on a de Funès, on n'a qu'à mettre des ringards autour de lui. Comme ça, on n'aura pas les payer bien cher." Je dis à ma femme en riant : "Eh bien ! les mecs qui vont être engagés, ils vont être gâtés !" Quand je rentre à Paris, on m'appelle : j'étais sur le film."

Le tournage commence le 5 juin 1964 et il n'est que le début d'une énorme success story qui n'en finit pas de faire rire le public français. Arrivé en tête du box-office à sa sortie, il cumule pas moins de 7,8 millions d'entrées. Devant un tel succès, une suite est rapidement mise en chantier, laquelle sortira un an plus tard et engrangera plus de 5 millions d'entrées. La suite, on la connaît : 4 autres opus se succèderont entre 1968 et 1982, soit un an avant le décès de Louis de Funès.