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29 août 2025

Les Sacrifiés : il y a 80 ans, John Wayne quittait le plateau du film

 John Wayne n'a pas toujours apprécié celui qu'il appelait affectueusement "Papy Ford", le réalisateur John Ford, qui lui a plus d'une fois proposé des sujets et des personnages forts, qui ont redoré sa carrière, mais qui n'était pas toujours facile à vivre.

L'anecdote se déroule en 1944. La Seconde guerre mondiale fait rage, et Ford s'est engagé dans l'unité filmique du Bureau des services stratégiques. Il tourne alors beaucoup de documentaires, jusqu'à ce qu'on lui propose de tourner l'histoire du lieutenant de marine John Bulkeley et de ses équipages qui en mars 1942, ont détruit des avions et navires japonais stationnées dans les Philippines.

Pour ce projet baptisé Les Sacrifiés, que John Ford veut meilleur qu'un simple film de propagande comme Hollywood en tourne à la chaîne, passe beaucoup de temps avec le vrai Bulkeley afin de coller à la réalité. A cause du règlement militaire qui veut que le personnel n'apparaisse pas à l'écran sous son vrai nom, Bulkeley devient le lieutenant John "Brickley".

L'acteur Robert Montgomery, qui avait participé à l'opération sous les ordres de Bulkeley, est choisi pour le rôle principal et pour interpréter son second colérique, Ford pense à Robert Taylor, mais devant son indisponibilité, choisit son ami John Wayne.

Et durant les premiers jours de tournage, dans une scène où Montgomery et Wayne, filmés de dos, doivent saluer leur supérieur, Ford fait tourner deux prises, puis une troisième. Interloqués, les deux acteurs s'interrogent : personne ne sait pourquoi une scène aussi simple est recommencée. Ford coupe la troisième prise et d'après Montgomery qui raconte la scène dans l'ouvrage A la recherche de John Ford, devant "mille personnes" le réalisateur s'égosille :

"Duke ! Tu ne peux pas réussir un salut qui donne au moins l'impression que tu as été dans l'armée ?"

Une remarque terriblement humiliante pour Wayne, qui avait essayé de se faire engager, mais s'était fait recaler à cause de son âge (34 ans lors de l'entrée en guerre) et le fait qu'il était le seul pourvoyeur pour son épouse Josephine Alicia Saenz et leurs 4 enfants. Cela et le fait que Republic Pictures, qui le détenait sous contrat, voulait continuer d'exploiter la poule aux œufs d'or.

Retour sur le tournage des Sacrifiés où Wayne claque la porte du plateau, et Robert Montgomery, ancien président de la Guilde des acteurs, réagit au quart de tour : "C'était scandaleux, bien sûr. Je suis allé jusqu'à Ford, j'ai mis mes deux mains sur les bras de son fauteuil et lui ai dit : 'Ne parlez plus jamais de cette façon à personne'".

La réaction de Ford ? "D'abord, il s'est mis en colère : 'Je ne vais pas faire des excuses à ce fils de p*te !'... Puis il a fait preuve d'une parfaite mauvaise foi : 'Qu'est-ce que j'ai dit ? Je ne voulais pas blesser ses sentiments'. Et finalement, il s'est mis à pleurer."

Les intéressés se réconcilieront, et le tournage se poursuivra jusqu'à son terme sans anicroche exceptée une chute de Ford dans les studios de la MGM lui causant une importante fracture à la jambe. Montgomery tournera quelques séquences et Ford lui fera un beau compliment : "Je ne peux pas dire où mon travail finit et où commence le vôtre."

02 août 2025

John Wayne a fait ses premiers pas à l'écran il y a presque 100 ans, avant de devenir l'une des plus grandes légendes du cinéma

Récompensé par un Oscar du Meilleur acteur en 1970 pour Cent dollars pour un shérif, celui que l'on surnomme "le Duke" compte indéniablement parmi les légendes qui ont forgé l'Histoire d'Hollywood.

Absolument indissociable du genre qui lui a apporté la gloire - le western - John Wayne doit ses longs métrages les plus célèbres à deux cinéastes incontournables : John Ford (avec des films comme La Chevauchée fantastique, La Prisonnière du désert ou L'Homme qui tua Liberty Valance) et Howard Hawks (avec La Rivière Rouge, Rio Bravo ou El Dorado).

Mais avant de devenir l'une des stars les plus renommées du cinéma, il y a pratiquement 100 ans, John Wayne a lui aussi été obligé de gravir patiemment les premiers échelons de la grande échelle qui allait le mener vers les sommets hollywoodiens.

Alors qu'il était âgé d'environ 21 ans, c'est en effet dans la comédie dramatique et sportive Tom, champion du stade (en version originale, Brown of Harvard), qu'il a foulé son tout premier plateau de tournage en incarnant un jeune joueur de football américain. Un sport qu'il pratiquait d'ailleurs en-dehors des studios, son imposante carrière lui ayant permis de décrocher une bourse sportive à l'université du Sud de la Californie.

Cette première apparition dans Tom, champion du stade marque le début d'une longue série de petits rôles non crédités pour John Wayne, qui oeuvrait également à Hollywood en tant qu'accessoiriste et cascadeur, et qui portait encore le nom de Duke Morrison. C'est le célèbre réalisateur Raoul Walsh qui, en 1930, offrit au jeune homme le rôle qui allait lancer véritablement sa carrière (et qui devait initialement être confié à Gary Cooper) dans La Piste des géants.

Afin de mieux coller avec l'atmosphère western du film, il laissa de côté son patronyme et hérita d'un nom qu'il conserverait tout au long de sa carrière : John Wayne.

24 avril 2025

Il y a 49 ans, John Wayne pensait que le western ne s’arrêterait jamais et voilà pourquoi

Le western était-il voué à mourir ? Pas du tout selon John Wayne. En 1976, l'acteur oscarisé pour Cent dollars pour un shérif était plutôt confiant quant à l'avenir du genre, qui selon lui ne mourrait jamais.

Invité de Jim Whaley sur le plateau de l'émission "Cinema Showcase", celui que l'on surnommait Duke déclarait à propos de l'arrêt possible du western :

"Est-ce que vous connaissez un pays dont le folklore a été détruit ? Moi pas. [Le western] est notre folklore, et on a davantage écrit de prose et de poésie à son propos que sur n'importe quel autre folklore. C'est le plus aimé à travers le monde, et le cheval est le meilleur vecteur d'action existant. C'est la seule réponse que je puisse vous donner."

Si on lui pose la question à l'époque, c'est que depuis deux décennies déjà, le western et son mythe ont fait l'objet d'une déconstruction. Les premiers jalons avaient été posés dès 1950 par La Porte du diable ou La Flèche brisée qui remettaient en question la représentation du peuple amérindien, et en ce milieu des années 70, Little Big Man avait poursuivi la question en 1970, et des films comme Buffalo Bill et les Indiens (1976) ou Le Train sifflera trois fois (1952) avaient remis en question le modèle de l'héroïsme, respectivement à travers la figure de William Cody ou de la ville entière frappée de lâcheté et abandonnant son shérif.

Ce sont des films dont John Wayne n'était pas un grand fan, de son propre aveu à Jim Whaley :

"Je vous assure que j'ai vu ces westerns où on essaye de psychanalyser les cowboys, mais une fois que vous faites un film avec notre cowboy légendaire, le public américain et international veut le voir."

Nous étions en 1976, année où John Wayne sortait ce qui sera son dernier film et son dernier western, Le Dernier des géants.

23 janvier 2025

Les Cordes de la potence : c'est le western que John Wayne aimait le moins de toute sa carrière

Avec près d'une centaine de westerns à son actif, John Wayne est une référence du genre. Ayant traversé aussi bien son âge d'or que son déclin, l'acteur y a construit sa légende pendant plus de 40 ans. Mais l'un d'eux ne trouvait pas grâce à ses yeux : Les Cordes de la potence, réalisé par Andrew V. McLaglen.

On y suit le jeune Daniel Cahill, arrêté pour ivresse et avoir causé pour 37 dollars de dégâts au saloon. Il se retrouve en cellule avec trois bandits qui le convainquent de s'évader et de cambrioler la banque, pour ensuite revenir en prison comme si de rien n'était. Le père de Daniel, le Marshall J.D. Cahill, revient en ville avec les hors-la-loi qu'il était parti arrêter. Lorsqu'il apprend que la banque a été cambriolée, il commence à mener l'enquête, et fait de Daniel son adjoint.

A l'époque du tournage, John Wayne n'est pas en bonne forme, plus vraiment le roi du box-office, mais possède une base de fans solide. Les Cordes de la potence est un "John Wayne Movie" dans la plus pure tradition du genre, dans lequel il semble invincible (il est montré n'ayant jamais besoin d'être soigné malgré ses blessures), au caractère bien trempé, et ne s'en laissant compter par personne malgré son âge (Wayne avait 66 ans).

On peut pourtant déceler que l'acteur ne monte plus à cheval sur les plans larges (on reconnaît aisément une doublure) et qu'il doit se contenter d'apparaître sur les plans rapprochés en étant déjà à cheval au début de la scène. Sans doute à cause de difficultés pour y monter.

Produit par l'acteur, à sa sortie, Les Cordes de la potence est vilipendé par une partie de la critique américaine, notamment le New York Times, qui écrit : "Reconnaissant peut-être les nouvelles limites de leur star, ils passent beaucoup de temps à essayer de transformer un western conventionnel en un film d'enfants en danger", ajoutant : "[les enfants] sont terrorisés par les voleurs qu'ils ont autrefois aidés, dans des situations librement empruntées à Tom Sawyer, mais sans esprit ni sentiment véritable."

Lors d'une interview donnée à Tony Macklin retrouvée par SlashFilm, John Wayne déclarera lui-même en 1975, deux ans après la sortie du film : "C'était juste un film pas vraiment bien fait. Il avait besoin d'une meilleure écriture et de plus de soin dans sa fabrication."

Il n'est pas faux que l'on voit moins John Wayne dans ce film, car on sent que le temps passe et que la star n'est plus vraiment ce qu'elle a été. Cela s'en ressent aussi sur le fait que Wayne est assez isolé à l'image.

Les Cordes de la potence, comme avant lui Big Jake (1971) et Les Cow-boys (1972), interroge la paternité, l'absence du père tout à son travail, renvoyant vers des questionnements possibles de l'acteur quant au partage entre sa vie personnelle et professionnelle durant les décennies passées. 

11 janvier 2025

Brannigan avec John Wayne voulait rivaliser avec L’Inspecteur Harry, avec Clint Eastwood

1975. L'Inspecteur Harry et sa suite Magnum Force avec Clint Eastwood ont cartonné au box-office américain et Un justicier dans la ville avec Charles Bronson vient de confirmer la tendance. C'est dans ce contexte que le réalisateur Douglas Hickox (auteur du slasher Théâtre de sang) s'engouffre dans la brèche et engage une autre star du western, John Wayne, afin de jouer les flingueurs sans scrupules.

Wayne avait refusé le rôle de Dirty Harry en 1971 et s'en était toujours voulu. Le film de Hickox lui donne l'opportunité, avec un peu de retard, de rattraper le coup. Le film s'intitule Brannigan, et raconte l'histoire de Jim Brannigan (Wayne), policier de Chigago chargé d'escorter aux Etats-Unis un criminel américain détenu à Londres. Mais juste avant son arrivée, le détenu est enlevé et ses ravisseurs en demande une énorme rançon. La police locale essaye de réunir l'argent mais Brannigan, lui, part sur le terrain mener son enquête.

Le pitch rappelle un peu Un shérif à New York avec Clint Eastwood, qui jouait déjà sur le flic se trouvant plongé dans un environnement inconnu (ici l'Américain à Londres), et sur L'Inspecteur Harry, avec un flic aux méthodes musclées confronté à d'autres méthodes moins brutales. Les 67 ans de John Wayne au moment du tournage ajoutent une "excuse de l'âge" auxdites méthodes, Brannigan jouant aussi sur le côté "moi, de mon temps" que ne pouvait pas se permettre Eastwood dans les Dirty Harry.

Le souci de Brannigan est plutôt son échec à fournir un divertissement solide. Malgré son charisme toujours présent, Wayne est à la peine à marcher dans les pas de Eastwood et Bronson, et fournit une performance sans éclat.

Le manque d'enjeu du scénario est lui aussi préjudiciable, puisque l'enlèvement d'un criminel avéré donne peu d'envie de savoir s'il va vraiment s'en sortir, et la quête de Brannigan devient alors un peu vaine. Reste le plaisir de voir John Wayne déambuler dans les lieux célèbres de Londres, chose assez rare, mais il en faudra plus aux amateurs de L'Inspecteur Harry et du Justicier dans la ville.

Malgré des résultats corrects au box-office à l'époque de sa sortie, Brannigan reste aujourd'hui réservé aux afficionados du "Duke", mais témoigne de façon intéressante de la façon dont les modes sont parfois un peu trop vite suivies à Hollywood, et oublient qu'il faut parfois un supplément d'âme pour faire un très bon film.

19 mars 2024

John Wayne est le recordman absolu des premiers rôles au cinéma

Avec 135 longs métrages en tête d'affiche tournés entre 1930 et 1976, et selon Collider, l'acteur avec le plus de rôles en tête d'affiche est John Wayne ! Le chiffre de 135 peut sembler peu, car il existe des acteurs à la filmographie bien plus riche, tels Danny Trejo, Michael Madsen, Eric Roberts ou beaucoup d'acteurs de Bollywood. Mais si ceux-là tournent parfois 12 films la même année, il s'agit la plupart du temps de rôles secondaires.

De la même manière, Bruce Willis a techniquement plus de 140 films à son actif mais, dans les dernières années de sa carrière, il n'apparaît dans la plupart d'entre eux que quelques minutes à l'écran.

Dès 1930, John Wayne accède au premier rôle du western de Raoul Walsh La Piste des géants. Il tourne quelques petits films avant de travailler pour les studios de séries B "Leon Schlesinger Studios", "Lone Star Productions" et "Republic Pictures" pour lesquels il tourne entre 7 et 11 westerns par an, tous en tête d'affiche.

Cela dure jusqu'en 1939, soit toute une décennie, avant que le réalisateur John Ford ne choisisse Wayne pour tourner dans La Chevauchée fantastique, qui remporte un franc succès. Le western marque la première collaboration entre les deux hommes, qui signeront ensemble douze autres films, sans compter La Conquête de l'Ouest, film "à segments".

La Chevauchée fantastique permet à John Wayne de quitter les séries B et d'atteindre les films "A" à moyen budget (comme Les Ecumeurs), puis les films A de prestige à gros budget comme Rio Bravo tout en demeurant la tête d'affiche.

Il se murmure que John Wayne est apparu dans huit films de John Ford tournés de 1927 à 1930, toujours en figurant d'arrière-plan et près de dix ans avant La Chevauchée fantastique, mais ces rôles sont difficiles à trouver.

Si John Wayne est autant resté en haut de l'affiche, c'est notamment grâce au personnage qu'il affichait à l'écran dans ses westerns - au point de parfois porter le même costume de film en film - et à son attitude de "dur" qui ne s'en laisse pas compter par les méchants et ne laisse pas une injustice impunie. L'Amérique fantasmée en chair et en os.

17 février 2022

Star Wars : la voix de John Wayne est dans le film

Visage carré, mâchoire serrée, posture virile, il a incarné le héros sans peur et sans reproches de l'âge d'or Hollywood. John Wayne, surnommé The Duke, fut l'acteur icône et fétiche des cinéastes Howard Hawks et John Ford, presque toujours l'archétype du cow-boy téméraire investit par la volonté de faire triompher la loi.

Du coup, on est un peu à des années lumières - c'est le cas de le dire- d'associer un tel acteur à une saga comme Star Wars. Et pourtant. Car figurez-vous que l'acteur fait un caméo dans le premier volet de la trilogie originale de George Lucas. Oui oui, vous avez bien lu ! Certes, il s'agit d'un caméo vocal, mais tout de même !

L'anecdote fut d'ailleurs révélée par le légendaire Designer sonore de la saga, Ben Burtt, lors d'une convention Star Wars il y a quelques années de cela. Le plus amusant, si l'on ose dire, c'est que le Duke n'a même pas signé pour le rôle en question.

Burtt glisse une anecdote à propos de la création du personnage baptisé Garindan. Si vous vous souvenez bien d'Un nouvel espoir, c'est lui qui prend en filature Luke et Obi-Wan dans les rues de Mos Eisley, avant de prévenir les troupes de l'Empire. Son faciès est étonnant d'ailleurs, rappellant les fameux masques de thériaque portés par les médecins de la peste au XVIIe siècle.

"J'ai toujours voulu faire un homme insecte – nous n'avions pas vraiment d'homme insecte jusqu'à Poggle le bref [des épisodes II et III]. Nous avions ce personnage qui ressemblait un peu à un moustique du premier Star Wars [Garindan donc] pour lequel nous avions besoin d'un son. Et je me demandais [...] comment j'avais fait – parce que je garde des notes et des cassettes – et j'ai découvert que c'était un bourdonnement électronique qui était sorti de mon synthétiseur et qui avait été déclenché par une voix humaine" raconte Burtt.

Et il ajoute : "Je l'ai écouté et j'ai réalisé que c'était John Wayne - j'avais trouvé quelques lignes en boucle dans les poubelles du studio qui avaient été jetées. Donc, le bourdonnement a été déclenché par un dialogue comme "D'accord, qu'est-ce que tu fais dans cette ville" ou quelque chose comme ça."

Si la contribution de John Wayne à Star Wars est donc bien involontaire, la séquence et l'anecdote restent bien savoureuses. Sans oublier le fait que George Lucas est un grand fan du Duke. On imagine donc que cette contribution même involontaire n'a pas été forcément pour lui déplaire.