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23 janvier 2025

Les Cordes de la potence : c'est le western que John Wayne aimait le moins de toute sa carrière

Avec près d'une centaine de westerns à son actif, John Wayne est une référence du genre. Ayant traversé aussi bien son âge d'or que son déclin, l'acteur y a construit sa légende pendant plus de 40 ans. Mais l'un d'eux ne trouvait pas grâce à ses yeux : Les Cordes de la potence, réalisé par Andrew V. McLaglen.

On y suit le jeune Daniel Cahill, arrêté pour ivresse et avoir causé pour 37 dollars de dégâts au saloon. Il se retrouve en cellule avec trois bandits qui le convainquent de s'évader et de cambrioler la banque, pour ensuite revenir en prison comme si de rien n'était. Le père de Daniel, le Marshall J.D. Cahill, revient en ville avec les hors-la-loi qu'il était parti arrêter. Lorsqu'il apprend que la banque a été cambriolée, il commence à mener l'enquête, et fait de Daniel son adjoint.

A l'époque du tournage, John Wayne n'est pas en bonne forme, plus vraiment le roi du box-office, mais possède une base de fans solide. Les Cordes de la potence est un "John Wayne Movie" dans la plus pure tradition du genre, dans lequel il semble invincible (il est montré n'ayant jamais besoin d'être soigné malgré ses blessures), au caractère bien trempé, et ne s'en laissant compter par personne malgré son âge (Wayne avait 66 ans).

On peut pourtant déceler que l'acteur ne monte plus à cheval sur les plans larges (on reconnaît aisément une doublure) et qu'il doit se contenter d'apparaître sur les plans rapprochés en étant déjà à cheval au début de la scène. Sans doute à cause de difficultés pour y monter.

Produit par l'acteur, à sa sortie, Les Cordes de la potence est vilipendé par une partie de la critique américaine, notamment le New York Times, qui écrit : "Reconnaissant peut-être les nouvelles limites de leur star, ils passent beaucoup de temps à essayer de transformer un western conventionnel en un film d'enfants en danger", ajoutant : "[les enfants] sont terrorisés par les voleurs qu'ils ont autrefois aidés, dans des situations librement empruntées à Tom Sawyer, mais sans esprit ni sentiment véritable."

Lors d'une interview donnée à Tony Macklin retrouvée par SlashFilm, John Wayne déclarera lui-même en 1975, deux ans après la sortie du film : "C'était juste un film pas vraiment bien fait. Il avait besoin d'une meilleure écriture et de plus de soin dans sa fabrication."

Il n'est pas faux que l'on voit moins John Wayne dans ce film, car on sent que le temps passe et que la star n'est plus vraiment ce qu'elle a été. Cela s'en ressent aussi sur le fait que Wayne est assez isolé à l'image.

Les Cordes de la potence, comme avant lui Big Jake (1971) et Les Cow-boys (1972), interroge la paternité, l'absence du père tout à son travail, renvoyant vers des questionnements possibles de l'acteur quant au partage entre sa vie personnelle et professionnelle durant les décennies passées. 

11 janvier 2025

Brannigan avec John Wayne voulait rivaliser avec L’Inspecteur Harry, avec Clint Eastwood

1975. L'Inspecteur Harry et sa suite Magnum Force avec Clint Eastwood ont cartonné au box-office américain et Un justicier dans la ville avec Charles Bronson vient de confirmer la tendance. C'est dans ce contexte que le réalisateur Douglas Hickox (auteur du slasher Théâtre de sang) s'engouffre dans la brèche et engage une autre star du western, John Wayne, afin de jouer les flingueurs sans scrupules.

Wayne avait refusé le rôle de Dirty Harry en 1971 et s'en était toujours voulu. Le film de Hickox lui donne l'opportunité, avec un peu de retard, de rattraper le coup. Le film s'intitule Brannigan, et raconte l'histoire de Jim Brannigan (Wayne), policier de Chigago chargé d'escorter aux Etats-Unis un criminel américain détenu à Londres. Mais juste avant son arrivée, le détenu est enlevé et ses ravisseurs en demande une énorme rançon. La police locale essaye de réunir l'argent mais Brannigan, lui, part sur le terrain mener son enquête.

Le pitch rappelle un peu Un shérif à New York avec Clint Eastwood, qui jouait déjà sur le flic se trouvant plongé dans un environnement inconnu (ici l'Américain à Londres), et sur L'Inspecteur Harry, avec un flic aux méthodes musclées confronté à d'autres méthodes moins brutales. Les 67 ans de John Wayne au moment du tournage ajoutent une "excuse de l'âge" auxdites méthodes, Brannigan jouant aussi sur le côté "moi, de mon temps" que ne pouvait pas se permettre Eastwood dans les Dirty Harry.

Le souci de Brannigan est plutôt son échec à fournir un divertissement solide. Malgré son charisme toujours présent, Wayne est à la peine à marcher dans les pas de Eastwood et Bronson, et fournit une performance sans éclat.

Le manque d'enjeu du scénario est lui aussi préjudiciable, puisque l'enlèvement d'un criminel avéré donne peu d'envie de savoir s'il va vraiment s'en sortir, et la quête de Brannigan devient alors un peu vaine. Reste le plaisir de voir John Wayne déambuler dans les lieux célèbres de Londres, chose assez rare, mais il en faudra plus aux amateurs de L'Inspecteur Harry et du Justicier dans la ville.

Malgré des résultats corrects au box-office à l'époque de sa sortie, Brannigan reste aujourd'hui réservé aux afficionados du "Duke", mais témoigne de façon intéressante de la façon dont les modes sont parfois un peu trop vite suivies à Hollywood, et oublient qu'il faut parfois un supplément d'âme pour faire un très bon film.

19 mars 2024

John Wayne est le recordman absolu des premiers rôles au cinéma

Avec 135 longs métrages en tête d'affiche tournés entre 1930 et 1976, et selon Collider, l'acteur avec le plus de rôles en tête d'affiche est John Wayne ! Le chiffre de 135 peut sembler peu, car il existe des acteurs à la filmographie bien plus riche, tels Danny Trejo, Michael Madsen, Eric Roberts ou beaucoup d'acteurs de Bollywood. Mais si ceux-là tournent parfois 12 films la même année, il s'agit la plupart du temps de rôles secondaires.

De la même manière, Bruce Willis a techniquement plus de 140 films à son actif mais, dans les dernières années de sa carrière, il n'apparaît dans la plupart d'entre eux que quelques minutes à l'écran.

Dès 1930, John Wayne accède au premier rôle du western de Raoul Walsh La Piste des géants. Il tourne quelques petits films avant de travailler pour les studios de séries B "Leon Schlesinger Studios", "Lone Star Productions" et "Republic Pictures" pour lesquels il tourne entre 7 et 11 westerns par an, tous en tête d'affiche.

Cela dure jusqu'en 1939, soit toute une décennie, avant que le réalisateur John Ford ne choisisse Wayne pour tourner dans La Chevauchée fantastique, qui remporte un franc succès. Le western marque la première collaboration entre les deux hommes, qui signeront ensemble douze autres films, sans compter La Conquête de l'Ouest, film "à segments".

La Chevauchée fantastique permet à John Wayne de quitter les séries B et d'atteindre les films "A" à moyen budget (comme Les Ecumeurs), puis les films A de prestige à gros budget comme Rio Bravo tout en demeurant la tête d'affiche.

Il se murmure que John Wayne est apparu dans huit films de John Ford tournés de 1927 à 1930, toujours en figurant d'arrière-plan et près de dix ans avant La Chevauchée fantastique, mais ces rôles sont difficiles à trouver.

Si John Wayne est autant resté en haut de l'affiche, c'est notamment grâce au personnage qu'il affichait à l'écran dans ses westerns - au point de parfois porter le même costume de film en film - et à son attitude de "dur" qui ne s'en laisse pas compter par les méchants et ne laisse pas une injustice impunie. L'Amérique fantasmée en chair et en os.

17 février 2022

Star Wars : la voix de John Wayne est dans le film

Visage carré, mâchoire serrée, posture virile, il a incarné le héros sans peur et sans reproches de l'âge d'or Hollywood. John Wayne, surnommé The Duke, fut l'acteur icône et fétiche des cinéastes Howard Hawks et John Ford, presque toujours l'archétype du cow-boy téméraire investit par la volonté de faire triompher la loi.

Du coup, on est un peu à des années lumières - c'est le cas de le dire- d'associer un tel acteur à une saga comme Star Wars. Et pourtant. Car figurez-vous que l'acteur fait un caméo dans le premier volet de la trilogie originale de George Lucas. Oui oui, vous avez bien lu ! Certes, il s'agit d'un caméo vocal, mais tout de même !

L'anecdote fut d'ailleurs révélée par le légendaire Designer sonore de la saga, Ben Burtt, lors d'une convention Star Wars il y a quelques années de cela. Le plus amusant, si l'on ose dire, c'est que le Duke n'a même pas signé pour le rôle en question.

Burtt glisse une anecdote à propos de la création du personnage baptisé Garindan. Si vous vous souvenez bien d'Un nouvel espoir, c'est lui qui prend en filature Luke et Obi-Wan dans les rues de Mos Eisley, avant de prévenir les troupes de l'Empire. Son faciès est étonnant d'ailleurs, rappellant les fameux masques de thériaque portés par les médecins de la peste au XVIIe siècle.

"J'ai toujours voulu faire un homme insecte – nous n'avions pas vraiment d'homme insecte jusqu'à Poggle le bref [des épisodes II et III]. Nous avions ce personnage qui ressemblait un peu à un moustique du premier Star Wars [Garindan donc] pour lequel nous avions besoin d'un son. Et je me demandais [...] comment j'avais fait – parce que je garde des notes et des cassettes – et j'ai découvert que c'était un bourdonnement électronique qui était sorti de mon synthétiseur et qui avait été déclenché par une voix humaine" raconte Burtt.

Et il ajoute : "Je l'ai écouté et j'ai réalisé que c'était John Wayne - j'avais trouvé quelques lignes en boucle dans les poubelles du studio qui avaient été jetées. Donc, le bourdonnement a été déclenché par un dialogue comme "D'accord, qu'est-ce que tu fais dans cette ville" ou quelque chose comme ça."

Si la contribution de John Wayne à Star Wars est donc bien involontaire, la séquence et l'anecdote restent bien savoureuses. Sans oublier le fait que George Lucas est un grand fan du Duke. On imagine donc que cette contribution même involontaire n'a pas été forcément pour lui déplaire.

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