Si son dernier film, Papamobile, n’a pas rencontré le succès escompté cet été, Kad Merad préfère relativiser. La comédie de Sylvain Estibal, récompensée en 2011 du césar du meilleur premier film pour Le Cochon de Gaza, n’est sortie que dans sept cinémas en août et n’a récolté que deux étoiles sur AlloCiné. En outre, le producteur Jean Bréhat s’est attiré les foudres du réalisateur le mois dernier après avoir qualifié le film de « raté » et « pas drôle » dans le Canard Enchaîné. « Dommage qu’un producteur censé défendre ses projets s’exprime ainsi dans la presse le jour de sa sortie », a déploré Sylvain Estibal sur X.
Quelques semaines plus tard, ce fut au tour de Kad Merad de s’exprimer sur Papamobile lors d’un entretien avec Puremédias. « Le film devait sortir le plus discrètement possible, c’est ce qu’on appelle dans le jargon une sortie technique. Ça arrive quand on n’est pas forcément très content des résultats. Ça arrive avec plein de films », a-t-il tempéré, précisant que l’équipe avait « souffert de moyens ». Mais le comédien ne regrette pas d’avoir pris part à ce projet « intéressant et insolite » : « Il y a eu ce coup de projecteur inattendu sur ce film que j’ai interprété avec beaucoup de plaisir. Quand on fait des films, on prend des risques. Quel que soit le film. J’ai pris ce risque et je suis content de l’avoir pris ».
Il faut dire qu’avec plusieurs grands succès et accolades à son actif, l’acteur ne craint pas de vivre sa passion l’esprit léger. « J’ai fait le plus gros succès du cinéma français, je vais peut-être faire le plus grand bide… », a-t-il constaté, en faisant référence pour son « plus gros succès » à la comédie de Dany Boon, Bienvenue chez les Ch’tis (2008), qui a fait des millions d’entrées et figure encore en haut de la liste des films les plus populaires en France. « Je suis un peu danseur classique, je fais le grand écart. Ça s’appelle une vie d’acteur et j’espère continuer à avoir des surprises comme ça. C’est ça le métier », a estimé Kad Merad.
Quant au conflit entre le producteur et le réalisateur de Papamobile, l’acteur invite les spectateurs à se faire « leur propre opinion ». « Il faut arrêter de parler à la place des autres. Et finalement on parle maintenant d’un film culte », a-t-il constaté. Papamobile pourrait-il ainsi franchir la limite ténue entre bon et mauvais goût, et rejoindre la liste des nanars cultes, à l’instar des Sharknado ou, côté français, celle des films qu’on adore détester, comme la série Le Gendarme, devenue monument du patrimoine français ?

