Affichage des articles dont le libellé est Spartacus. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Spartacus. Afficher tous les articles

05 novembre 2025

Découvrez la bande-annonce de House of Ashur, un spin-off dérivé de la série historique Spartacus

Quinze ans après les débuts de la série, l’univers de Spartacus signe son grand retour à la télévision. Production emblématique du début des années 2010, cette ambitieuse fresque historique retraçait l’histoire du célèbre esclave ayant pris la tête d’une rébellion violemment réprimée par l’armée romaine.

Restée très populaire auprès du public de l’époque — auxquels se sont ajoutés les téléspectateurs l’ayant découverte plus récemment — Spartacus s’apprête à revenir non pas pour une quatrième saison, mais via un spin-off. Intitulée The House of Ashur, cette nouvelle production aura pour particularité d’explorer un univers alternatif.

Bien connu des fans de Spartacus, Ashur (Nick E. Tarabay) est un ancien esclave affranchi. Tué dans la deuxième saison du programme, le personnage ne reviendra pas d’entre les morts : ce spin-off proposera une histoire parallèle imaginant le destin qui aurait pu être le sien s’il avait survécu.

Désormais dépeint comme un richissime homme d’affaires, il recrute une gladiatrice prénommée Achillia pour livrer en son nom de terribles batailles dans l’arène. Comme dans la série originale, ce spin-off mêlera scènes de violence, intrigues politiques et sensualité graphique — trois ingrédients qui avaient fait le succès de Spartacus.

Nul doute que les fans accueilleront avec enthousiasme cette nouvelle production. Malheureusement, il faudra faire preuve de patience avant de la découvrir en France. La série est attendue dès le mois de décembre prochain sur la plateforme Starz, actuellement indisponible chez nous. Aucun diffuseur n’a pour l’heure été annoncé pour le territoire français…

L’intégrale des précédentes séries Spartacus est à retrouver dès à présent sur Lionsgate+, disponible en option payante via l’abonnement Prime Video.

29 octobre 2025

Spartacus : c'est l'une des batailles les plus impressionnantes du cinéma : filmée il y a 65 ans, elle a mobilisé des milliers d'acteurs

Au sommet d'une colline surplombant de verdoyantes collines italiennes, le visage grave et les yeux résolument tournés vers l'horizon, Spartacus regarde se mouvoir devant lui un gigantesque damier de soldats romains. Ainsi que chacun des esclaves qui constituent son armée, il sait que la bataille sera terrible, mais il est prêt à mourir en homme libre plutôt que de retrouver la servitude.

Avant d'être submergé par ses redoutables adversaires et par les renforts romains qui doivent bientôt arriver, Spartacus compte toutefois défendre chèrement sa peau et sa liberté, réservant une surprise de taille aux premières lignes de ses assaillants. Lorsque les premières estafettes romaines gravissent la colline, d'immenses rondins de bois sont soudain enflammés, et lâchés sur l'ennemi. La plaine est en feu. L'une des plus impressionnantes batailles de l'Histoire du cinéma peut commencer.

Mise en scène par Stanley Kubrick et notamment portée par Kirk Douglas il y a 65 ans, cette spectaculaire séquence située à la fin du long métrage éblouit d'abord et avant tout par les moyens faramineux qu'elle déploie. A une période où les images de synthèse n'existaient évidemment pas, chacun des innombrables soldats que l'on peut voir sur le champ de bataille est donc interprété par un figurant.

Ainsi, 8 000 soldats entraînés de l'infanterie espagnole ont été réquisitionnés pour prendre part à la scène, tournée aux abords de Madrid et orchestrée par Kubrick, qui avait pris place au sommet d'une tourelle afin de mieux diriger ses "troupes".

Le résultat : une bataille impitoyable, particulièrement graphique pour l'époque, et surtout légendaire, qui a sans doute influencé de nombreuses séquences similaires par la suite. On pense par exemple à des films comme Gladiator ou Braveheart.

Comptant parmi les scènes les plus marquantes de Spartacus, elle a très probablement contribué à permettre au film de Kubrick de décrocher ses 4 Oscars.

16 septembre 2024

Spartacus est l'un des chefs-d'oeuvre de Stanley Kubrick, pourtant il a renié le film

Disparu à l'âge de 70 ans, Stanley Kubrick n'a signé que treize longs métrages en cinquante ans de carrière. Du mélodrame (Eyes Wide Shut) à la science-fiction (2001 : L’odyssée de l’espace) en passant par l’horreur (Shining), de la comédie (Docteur Folamour) au film de guerre (Les Sentiers de la gloire et Full Metal Jacket) ou d'époque (Barry Lyndon), Stanley Kubrick a offert à chaque genre un incontestable joyau du Septième Art.

On peut volontiers rajouter à cette courte mais brillante filmographie le genre du Péplum avec un classique absolu du genre : Spartacus. Pourtant, le maître ne fut pas satisfait de ce film. Tellement en fait qu'il l'a même renié, parce qu'il n'avait presque aucun contrôle sur cette production dont il ne fut absolument pas à l'origine.

Une expérience et une frustration qui pèseront lourd sur la suite de sa carrière, tant Kubrick fut justement notoirement connu comme l'un des cinéastes les plus exigeants, tenant à contrôler absolument tout, jusqu'au moindre détail.

Basé sur un roman écrit par Howard Fast, le script du film fut d'abord confié à cet auteur. Qualifié de "véritable désastre" par Kirk Douglas, qui était producteur du film, le script est rapidement passé entre les mains de Dalton Trumbo. Toujours inscrit sur l'infâmante "liste noire" anti-communiste de McCarthy, Trumbo est alors forcé de travailler sous un pseudonyme, Sam Jackson, pendant toute la production de Spartacus. Comme Douglas l'expliquera lui-même, la volonté d'engager Trumbo était un choix purement politique.

Le choix du metteur en scène posa aussi problème. Après avoir considéré Martin Ritt et David Lean, la Universal trancha en imposant un réalisateur chevronné, Anthony Mann. Entre retard sur le planning de tournage, rushes presque inutilisables et acteurs qu'il a du mal à tenir, Mann semble complètement dépassé par le projet.

Il se fait alors éjecter du film par Douglas, qui part chercher Stanley Kubrick, alors âgé de 30 ans. Il avait beaucoup apprécié travailler à ses côtés sur Les Sentiers de la gloire, que l'acteur avait aussi produit.

Ce fut la première et dernière fois que Kubrick accepta de travailler sur un film dont il n'avait pas le contrôle créatif. Il s'opposa déjà à Dalton Trumbo, qui gardait la main sur le script, et avec qui il s'opposait fréquemment à propos des personnages. Kubrick s'opposa aussi régulièrement avec le directeur de la photographie, Russell Metty, qui n'arrivait pas à faire correctement son travail face au perfectionnisme intrusif de Kubrick. Ironiquement d'ailleurs, Metty remportera un Oscar pour sa fabuleuse photographie; un des quatre que le film remporta à la cérémonie de 1961.

Avec une production déjà houleuse, Spartacus a aussi été victime de la censure. Déjà, des coupes exigées par la Universal, en la personne d'Ed Muhl, notamment ce qui concernait les intrigues politiques au coeur de l'empire romain. En fait, tout le sous-texte politique fut atténué, au grand désarroi de Kubrick, Trumbo et Douglas.

Si les relations entre les trois furent houleuses sur le tournage, ils étaient néanmoins d'accord sur le fait que ces coupes amoindrissaient le film. Ce n'étaient d'ailleurs pas les seules, puisque des séquences de batailles passèrent aussi à la trappe, comme celle, importante, de Métaponte.

La National Legion of Decency, groupe de pression créé en 1933 par les représentants de l'Église catholique aux États-Unis, entra elle aussi dans la danse. Le but de cette organisation conservatrice ? Purifier les productions cinématographiques qui semblaient exercer une mauvaise influence sur la population en général, et les enfants en particulier...

A sa demande, Universal atténua la violence graphique du film (le sang), mais aussi censurer la fameuse scène du bain, entre Crassus (Laurence Olivier) et Tony Curtis qui incarne son esclave Antonin, dont les échanges évoquent en fait la bissexualité des personnages.

Dans la version restaurée du film supervisée par Robert Harris, sortie en 1991, une partie de ces coupes, d'une durée de 23 min, furent réintégrées, dont la scène du bain. Mais d'autres séquences ont disparues, comme des passages mettant en scène le personnage de Gracchus (Charles Laughton), qui avait déjà menacé Kirk Douglas d'un procès à l'époque de la sortie du film, en découvrant que son personnage avait été sévèrement raboté du montage. Menace qu'il ne mettra pas à exécution.

Toujours est-il que cette version restaurée de Spartacus n'a jamais bénéficié du label Director's Cut; Kubrick ne s'étant jamais replongé dedans pour livrer sa vision. Même si le maître a renié l'oeuvre, elle reste un classique absolu, et a rencontré un énorme succès à sa sortie. En 1998, l'American Film Institute l'a classé 81e dans sa liste des 100 plus grands films de l'Histoire du cinéma américain.

13 novembre 2023

Spartacus : la série revient enfin après dix ans d’absence

Au début des années 2000, le péplum a connu un regain d’intérêt à la télévision américaine grâce à la série Rome tout d’abord, puis avec Spartacus. Cette adaptation romancée de la vie du plus célèbre des gladiateurs de l’Antiquité a vu le jour en 2010 sur la chaîne câblée Starz, sous la supervision du scénariste Steven S. DeKnight (le créateur de la série Netflix Daredevil).

Composée de trois saisons, et d’un préquel intitulé Les Dieux de l’Arène, Spartacus totalise 39 épisodes. Cette série à l’esthétique stylisée, qui n’est pas sans rappeler le film 300 de Zack Snyder, a connu le succès grâce notamment à sa violence décomplexée (et ses gerbes de sang numériques) ainsi que pour ses nombreuses scènes de nudité.

Deux interprètes ont joué Spartacus dans la série. Dès la saison 2, Liam McIntyre succède à Andy Whitfield dans le rôle principal du programme (ce dernier succombera peu après d'un cancer du système lymphatique).

Spartacus est également entré dans l’Histoire en devenant à l’époque l’une des séries les plus chères jamais produites, avec un budget d’environ 5 millions de dollars par épisode.

Plus de dix ans après la diffusion du dernier épisode de l’ultime saison, la série s’apprête à faire son grand retour via une suite officielle. Annoncé début 2023, le projet révèle aujourd'hui son titre : Spartacus : House of Ashur. Comme son titre l’indique, la série sera ainsi centrée sur l’ancien gladiateur Ashur (incarné par Nick Tarabay).

Décrite dans un communiqué fourni par la chaîne Starz comme une "expérience érotique et passionnante", la série va se démarquer des faits historiques en suivant une intrigue alternative imaginant Ashur à la tête de l’école de gladiateurs autrefois dirigée par Quintus Lentulus Batiatus.

Dans cette version, Ashur n’a pas trouvé la mort lors de la bataille sur le mont Vésuve, mais a au contraire été récompensé pour ses faits d’armes aux côtés des légionnaires romains contre la rébellion d’esclaves menée par Spartacus.

Composée de dix épisodes, la série Spartacus : House of Ashur entrera prochainement en tournage pour une diffusion prochaine sur la chaîne américaine Starz (aucun diffuseur français n’est pour l’heure annoncé).

05 juillet 2020

Spartacus sur Arte : pourquoi Kirk Douglas a-t-il renvoyé un réalisateur en plein tournage ?

Fresque dantesque, oeuvre majeure du cinéma et de son réalisateur Stanley Kubrick, Spartacus a connu une genèse mouvementée. En particulier dans la sélection du scénariste et du metteur en scène qui seraient les mieux qualifiés pour porter comme il se doit à l'écran le roman de Howard Fast.

Confiée à l'origine à l'auteur lui-même, l'écriture du script est finalement transmise à Dalton Trumbo après un résultat jugé de "véritable désastre" par Kirk Douglas. Toujours sur la terrible "liste noire" anti-communiste de McCarthy, Trumbo est alors forcé de travailler sous un pseudonyme, Sam Jackson, pendant toute la production de Spartacus. Grâce à ce film et son producteur, il retrouvera sa véritable identité au générique.

Le choix du metteur en scène est une toute autre affaire. David Lean et Martin Ritt sont envisagés, mais c'est au final Universal qui tranche et impose Anthony Mann. Dans l'ouvrage "I am Spartacus", dans lequel il revient sur les coulisses du film, Kirk Douglas raconte qu'il fit immédiatement part au studio de son inquiétude face à cette décision : "Pour moi, Mann n'est pas le cinéaste approprié". Il ravale tout de même son appréhension et le tournage sera officiellement lancé le 27 janvier 1959.

Si la première semaine, consacrée aux plans d'ouverture aux carrières de pierre, se déroule sans accroc, la suivante fait tout basculer. Sur le plateau, Peter Ustinov, interprète du marchand d'esclaves Lentulus Batiatus, se laisse quelque peu emporter dans ses scènes et Anthony Mann ne parvient pas à le canaliser. "C'est au réalisateur de savoir quand et comment freiner cet instinct" déclare Kirk Douglas. Devant la situation - des rushes presque inutilisables, un retard sur le planning, un budget grandissant - et un metteur en scène qui semble submergé par l'ampleur du projet, Universal demande à l'acteur de le renvoyer.

"Lorsque je lui annonce la nouvelle, il le prend mieux que je ne le craignais. A vrai dire, il semble même soulagé. Il ne le dit pas, mais j'ai le sentiment qu'il cherchait lui-même une manière élégante de se retirer." Kirk Douglas retrouvera Anthony Mann 6 ans plus tard pour Les Héros de Télémark. Pour Spartacus, le comédien décide de miser sur Stanley Kubrick qui l'avait dirigé quelques années auparavant dans Les Sentiers de la gloire (1957). Si certains le mettent en garde, il assume ce choix : "Bien qu'il n'ait que trente ans, il est suffisamment talentueux et sûr de lui pour s'emparer d'un film de cette ampleur. [...] Sa confiance en lui frise souvent l'arrogance - ce trait de caractère pourra l'aider à travailler avec des acteurs hautement respectés mais parfois difficiles à manoeuvrer comme [Laurence] Olivier, [Charles] Laughton et [Peter] Ustinov."