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11 novembre 2020

La 7ème compagnie au clair de lune sur TMC : un mauvais souvenir pour Gérard Jugnot

Après les cartons de Mais où est donc passée la 7ème compagnie ? et On a retrouvé la 7ème compagnie (quasiment 8 millions d'entrées cumulées), un troisième et dernier volet sort en 1977 intitulé La 7ème compagnie au clair de lune. L'action est déplacée en 1942 au sein de la Résistance. Chaudard est de retour dans sa quincaillerie alors que Pitivier et Tassin, ses anciens compagnons, annoncent leur visite au grand désespoir de Mme Chaudard : elle et son frère cachent dans la cave le chef du réseau local de la Résistance, le commandant Gilles, qui organise une livraison d'armes qui vient de Londres.

Pierre Tornade, Erik Colin et Robert Dalban quittent le casting. Pour compenser leur départ, Gérard Hérold, André Pousse, Jean Carmet, Gérard Jugnot rejoignent la distribution. Ce dernier, dans le rôle du beau-frère de Chaudard, a multiplié jusqu'alors les apparitions au cinéma (Les Valseuses, Monsieur Klein, Le Locataire...) mais arpente surtout les planches avec la troupe du Splendid. Sur le plateau de La 7ème compagnie au clair de lune, il fait les frais du caractère exigeant du réalisateur, Robert Lamoureux, qualifié par ses collaborateurs de « tyrannique », « soupe au lait » ou encore « difficile ».

Il n'est pas le premier puisque Jean Lefebvre et Aldo Maccione notamment ont subi l'intransigeance du cinéaste sur les précédents opus. Bon vivant et farceur, Maccione a même claqué la porte entre les deux premiers films, fatigué du sérieux et de l'autorité du réalisateur qui ne cessait de le rappeler à l'ordre. Jugnot, alors jeune et manquant d'assurance, n'échappe pas à la fermeté de Lamoureux. Il se souvient : « Plus Robert me hurle dessus, moins j'assure ma voix. On fait 40 prises, je suis liquide. Henri Guybet me rassure en me disant qu'avant moi, c'était lui qui morflait et que Jean Carmet avait eu droit la semaine précédente à 45 prises » (extrait de Ça tourne mal ! L'histoire tumultueuse et méconnue du cinéma français de Philippe Lombard).

Pour Gérard Jugnot, cette expérience marque la fin des petits rôles dans sa carrière : l'année suivante sort Les Bronzés, son premier grand rôle dans un succès populaire.

28 octobre 2020

La 7ème compagnie sur TMC : pourquoi Aldo Maccione est-il absent des films suivants ?

Sorti en salles en 1973, Mais où est donc passée la 7ème compagnie est un véritable triomphe au box-office, attirant 3,9 millions de spectateurs.

Ce premier volet pouvait compter sur un casting de pointures : Pierre Mondy, Aldo Maccione et Jean Lefebvre. Il paraissait donc évident que le 2ème épisode, On a retrouvé la 7ème compagnie, serait interprété par les mêmes acteurs... et pourtant cela n'a pas été le cas. En effet, le personnage de Tassin, campé par Maccione, a été purement et simplement remplacé par Henri Guybet.

Pourquoi Aldo Maccione a-t-il claqué la porte d'une franchise en plein succès ? Cela est dû en partie à ses relations avec le metteur en scène Robert Lamoureux. Ce dernier était extrêmement sérieux et très intransigeant, quand bien même il réalisait une comédie. L'italien, bon vivant et plaisantin dans l'âme, se voit souvent rappeler à l'ordre sur le plateau de La 7ème compagnie car il déconcentre le reste de l'équipe.

Selon le cinéaste, Aldo Maccione n'avait pas la grosse tête, c'était juste un "gros bébé, avec tout ce que ça comporte de caprices, de colères, de c'est moi le plus beau, c'est moi le plus fort." Lamoureux décrivait Maccione comme un homme naïf et d'une gentillesse extraordinaire. Malgré cela, son côté enfantin ne plaît pas du tout au réalisateur, qui a beaucoup de mal à cadrer son acteur. Aldo Maccione finit même par s'enfuir du plateau pour téléphoner au producteur Alain Poiré, fatigué du sérieux et de l'autorité du réalisateur.

En plus d'être vexé par les remontrances de Robert Lamoureux, le comédien ne supportait pas l'attitude désinvolte de son compère Jean Lefebvre, adepte des jeux d'argent et de la bouteille, arrivant souvent en retard sur le plateau. Toutefois, ce dernier était le protégé du cinéaste, qui ne lui reprochait pas vraiment ses frasques, contrairement aux plaisanteries d'Aldo Maccione. Ce deux poids deux mesures n'a pas été du tout du goût de l'acteur, qui a préféré refuser de revenir dans On a retrouvé la 7ème compagnie. Son remplaçant, Henri Guybet, a quant à lui évoqué une mésentente sur le salaire. Maccione aurait tenté de faire monter les enchères, s'appuyant sur ses différents succès comme L'Aventure c'est l'Aventure.

Quoi qu'il en soit, malgré de glorieuses années 80, Maccione ne se remettra pas vraiment de cette erreur de jugement. En quittant le navire d'une saga en pleine ascension, il a laissé à sa carrière un goût d'inachevé.

Source : Aldo Maccione, la classe ! de Gilles Botineau, Christian Navarro Editions.