Stephen Frears, c'est une sacrée carrière, avec de belles réussites parmi lesquelles Les Liaisons dangereuses, The Queen ou encore Les Arnaqueurs. Mais pour le cinéaste britannique, il y a une tâche dans cette impressionnante filmographie. Récent invité du Festival Reims Polar, il n'a ainsi pas hésité le moins du monde pour dire quelle était l'unique oeuvre qu'il regrettait d'avoir mise en scène.
Au micro de nos confrères du Point, Stephen Frears déclare que le drame horrifique Mary Reilly, sorti en salles en 1996, a été une très mauvaise expérience, au point qu'il regrette fortement d'y avoir passé du temps. Le film, énième variation du Docteur Jekyll et Mister Hyde, fait partie de l'époque américaine du cinéaste. Au casting, on retrouve notamment Julia Roberts en Mary Reilly, John Malkovich en Jekyll/Hyde et Glenn Close.
"La plupart du temps, ça a été des expériences formidables. Et, pendant un moment, j'ai même été riche ! Quand tout fonctionne, comme pour Les Liaisons dangereuses, c'est un pur bonheur", déclare au Point Stephen Frears concernant son expérience aux Etats-Unis. "J'ai travaillé avec des acteurs formidables, mais aussi Martin Scorsese, l'écrivain Donald Westlake, j'ai habité au Château Marmont à Los Angeles."
"Le seul film que je regrette, c'est Mary Reilly, ça a été un énorme fiasco", poursuit alors le cinéaste sans une once de langue de bois. "On a été vaincus, dépassés par les événements, je n'avais pas de fin et je n'ai pas trouvé la bonne idée pour montrer la transformation du Docteur Jekyll. C'est un désastre !"
Mary Reilly n'a rapporté que 12 millions de dollars de recettes dans le monde, autant dire qu'il s'agit d'une catastrophe industrielle pour un film porté par des pointures hollywoodiennes. Après cet échec, Stephen Frears a retrouvé le succès avec l'excellente comédie High Fidelity, pur feel-good movie emmené par John Cusack et sorti en salles en 2000.