Condamné par un tribunal de New York à payer 354 millions de dollars d'amende pour avoir massivement falsifié la valeur de ses propriétés afin d'obtenir des prêts favorables des banques et des taux préférentiels de la part des compagnies d'assurances, Donald Trump est dans l'oeil du cyclone judiciaire depuis un moment.
En additionnant le montant des dommages et intérêts dont il a écopé jusqu'ici au cours des divers procès, l'ex locataire de la Maison Blanche doit même débourser 500 millions de dollars. Et il est engagé dans une course contre la montre : il n'a en effet que 25 jours pour trouver la somme, faute de quoi ses biens et avoirs seront saisis à hauteur de cette somme, ce qui devrait logiquement être dévastateur pour son empire.
Une actualité judiciaire compliquée pour lui donc, ce qui ne l'empêche pas de sillonner le pays en battant le rappel de ses troupes pour le porter une nouvelle fois à la Maison Blanche en novembre prochain. Parmi ses cibles fétiches figurent en bonne place ceux et celles qu'il appelle les "élites d'Hollywood", dont George Clooney.
Dans le passé, Clooney n'avait pas manqué de tacler Trump, dès 2017. "Être une célébrité ne suffit pas pour être un bon président" avait-il dit. L'acteur a répondu tout récemment aux nouvelles attaques de Trump, dans un billet saignant et bien senti, dont voici la teneur.
"Voici le truc : j'ai grandi dans le Kentucky. Je vendais des assurances en porte-à-porte. Je vendais des chaussures pour femmes. Je travaillais dans un magasin d'alcool ouvert toute la nuit. J'achetais des costumes trop grands et trop longs, dont je coupais et enlevais le bas pour faire des cravates, afin d'avoir une cravate pour aller aux entretiens d'embauche. J'ai grandi en comprenant ce que c'était que de ne pas avoir d'assurance maladie pendant huit ans.
Donc cette idée que je suis en quelque sorte «l'élite hollywoodienne» et que ce type qui chie dans des toilettes en or est en quelque sorte l'homme du peuple est risible.
Les gens à Hollywood sont pour la plupart des gens du Midwest qui ont déménagé à Hollywood pour faire carrière. Cette idée d’«élites côtières» vivant dans une bulle est donc ridicule. Qui vit dans une plus grosse bulle ?
Il vit dans une tour d'or et compte douze personnes dans sa compagnie. Il ne dirige pas une entreprise de centaines de milliers de personnes qu’il emploie et dont il prend soin. Il dirigeait une entreprise de douze personnes !
Lorsque vous réalisez un film, vous avez sept syndicats différents qui veulent tous des choses différentes, vous devez trouver un consensus avec chacun d'entre eux et vous devez les faire avancer dans la même direction.
Il n’a jamais eu à faire ce genre de choses. Je viens de le regarder et je ris quand je le vois dire «élite hollywoodienne». L'élite hollywoodienne ? Je n'ai pas d'étoile sur Hollywood Boulevard, Donald Trump a une étoile sur Hollywood Boulevard ! Va te faire foutre!"
George Clooney
Acteur, philanthrope, humanitaire et activiste