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26 février 2024

Comment Sean Connery a bien failli être victime de la Mafia

En 1961, Sean Connery remportait un concours organisé par le London Express et destiné à découvrir le comédien susceptible d'incarner à l'écran James Bond, le héros imaginé par Ian Fleming. Le début d'une sacrée mise sur orbite pour l'acteur, qui incarnera à six reprises l'agent 007.

Débutant sur les planches en 1951, il avait ses premiers pas au cinéma en 1955 dans Geordie de Frank Launder et Au bord du volcan de Terence Young. Trois ans plus tard, il est la vedette d'un drame signé par Lewis Allen, Je pleure mon amour, dans lequel il donne la réplique à une légende de l'âge d'or d'Hollywood : la sulfureuse Lana Turner.

Reine des tabloïds hollywoodiens, elle défrayait régulièrement le chronique. Surtout depuis sa dernière conquête masculine d'alors, un ancien marin devenu un gangster notoire, Johnny Stompanato, qu'elle avait rencontré en 1957.

Cet ancien garde du corps du mafieux Mickey Cohen, était connu pour son tempérament violent et cruel. Jaloux et suspicieux des relations que Lana Turner pouvait avoir, il se déchira régulièrement avec elle, et pas seulement verbalement. Stompanato ayant aussi une triste réputation d'être violent physiquement, s'en prenant régulièrement et physiquement à son entourage...

C'est dans ce cadre particulièrement toxique et sous très haute tension que, durant le tournage de Je pleure mon amour, Stompanato fut pris de jalousie maladive envers Sean Connery, qui formait donc un couple de cinéma avec sa compagne. Au point qu'un jour, Stompanato fit carrément le voyage jusqu'en Angleterre, pour rejoindre le tournage du film, et provoquer Sean Connery.

Le jour où Stompanato déboula sur le plateau, Connery, dans son malheur si l'on ose dire, tournait une scène intime avec Lana Turner. Le gangster sorti alors un revolver. Mais fut rapidement désarmé par l'acteur, dans un geste de réflexe, en tordant le poignet du mafieux. Maîtrisé mais surtout humilié, Stompanato rentra aux Etats-Unis. Et n'oublia pas cet affront fait par Connery.

Le 4 avril 1958, Lana Turner se disputa violemment avec Johnny Stompanato à son domicile. Présente au moment des faits, Cheryl Crane, 14 ans, fille de l'actrice, aurait voulu défendre sa mère et poignarda à mort Stompanato.

En fait ce serait Lana Turner qui aurait poignardé son amant en le trouvant endormi au lit avec sa fille après un rapport sexuel. La mise en scène aurait alors été arrangée par l'officier de police Fred Otash et le célèbre avocat des stars, Jerry Giesler, pour protéger Lana Turner. Le procès qui s'ensuivit fut retentissant, couvert par toute la presse du pays.

Dans les semaines qui ont suivi le décès de Stompanato, des lettres privées entre Lana Turner et son ancien petit ami ont été divulguées dans la Presse, dont certaines contenaient des passages mentionnant que Connery passait du temps personnel avec Turner et Cheryl Crane.

Un "détail" qui ne fut pas du goût des amis mafieux de l'homme décédé... Dans un passionnant entretien fleuve publié en 1983 par Rolling Stones, Sean Connery raconta avoir reçu des menaces de mort à cette époque.

Alors qu'il logeait au Roosevelt Hotel à Hollywood, il reçut un coup de fil de Mickey Cohen, qui lui demanda de dégager de la ville, et en vitesse... Prenant la menace très au sérieux, Connery déménagea secrètement au Bel Air Palms Motel, situé dans la vallée de San Fernando, et fit profil très bas en attendant que les choses se tassent.

"Je ne savais pas à quoi j'avais affaire, et je ne voyais pas l'intérêt d'en discuter" commentait l'acteur dans l'entretien. Bien vu. Il ne faisait pas bon de contrarier Mickey Cohen, qui tenait le crime organisé de Los Angeles dans sa main, et sera même envoyé, en 1961, au sein de la célèbre prison d'Alcatraz pour évasion fiscale. Le même motif qui avait envoyé en 1934 derrière les barreaux de ce pénitencier un certain Al Capone.

20 mars 2023

Un pont trop loin sur Arte : Sean Connery s'est mis en grève sur ce film, mais pourquoi ?


L'acteur écossais Sean Connery s'est mis en grève avant le début du tournage du film de guerre Un pont trop loin, en raison de disparités salariales. Il s'estimait sous-payé comparé à d'autres stars du film.

S'inscrivant dans la mode des films de guerre "fresques" à la façon du Jour le plus long, des Canons de Navarone ou du Pont de la rivière Kwai, Un pont trop loin possède un budget pharaonique, des figurants par centaines, le film est un blockbuster de l'époque. Réalisé par Richard Attenborough, il possède un casting de stars impressionnants.

On voit ainsi se succéder à l'écran Dirk Bogarde, James Caan, Michael Caine, Sean Connery, Edward Fox, Elliott Gould, Gene Hackman, Anthony Hopkins, Hardy Krüger, Laurence Olivier, Ryan O'Neal, Robert Redford, Maximilian Schell et Liv Ullmann.

La première de ces stars a avoir signé pour le film était Sean Connery dans le rôle du général Robert Urquhart, pour la somme de 250 000 dollars, soit 1,2 million d'aujourd'hui. Mais à trois semaines du tournage, il découvre dans les journaux des disparités de salaire :

"Au début, j'ai cru à une erreur, mais j'ai appris que ça n'en était pas une. Au prorata de la taille de mon rôle dans le film, le salaire sur lequel nous étions tombés d'accord semblait juste. Mais quand j'ai découvert combien d'autres obtenaient - pour la même quantité de travail et à jeu égal - c'est devenu injuste."

Parmi ces "autres" mieux payés, on trouve Robert Redford, qui a moins de présence que Connery dans le film, et touche bien plus (la rumeur parle de 2 millions de dollars, près de 10 millions d'aujourd'hui).

Il faut dire que Redford est alors au fait de sa gloire (il vient de tourner L'Arnaque, Gatsby, Les 3 jours du Condor et sort des Hommes du président), là où les derniers films de Connery n'ont pas vraiment été de gros succès depuis qu'il a raccroché le rôle de Bond en 1971 après Les Diamants sont éternels.

La volonté de Connery de toucher plus n'est pas un caprise, si l'on en croit le comédien Ian Bannen, qui avait tourné avec lui La Colline des hommes perdus :

"Ce n'était pas de la cupidité ou de l'arrogance égocentrique. Je connais Sean, l'un de ses slogans après Bond était : 'payez-moi ce que je vaux'. Bien entendu, il a tiqué que puique Redford était payé si haut, il méritait plus."

Avant même de tourner la moindre image du film, Sean Connery a donc exprimé son mécontentement auprès du producteur Joseph E. Levine. Se mettant en grève et refusant de se rendre au travail sans revalorisation de son salaire, le comédien a finalement obtenu ce qu'il souhaitait.

Levine lui a accordé une augmentation de 50%, et le tournage a pu commencer dans les temps à Deventer (Pays-Bas).

A peine 4 ans plus tard, Sean Connery reviendra sur le devant de la scène au début des années 80 avec successivement Meurtres en direct, Highlander, Le Nom de la rose et Les Incorruptibles, relançant sa carrière auprès du grand public.