Leonardo DiCaprio a été appelé à la barre lundi comme témoin dans le cadre du procès d’un ex-membre des Fugees, Pras Michel. Ce dernier est accusé d’avoir accepté la coquette somme de 100 millions de dollars (91 millions d’euros) du magnat malaisien Jho Low pour influencer des hommes politiques américains.
Le musicien, âgé de 50 ans, nie toute implication. Jho Low, de son côté, est en fuite, vraisemblablement en Chine. Leonardo DiCaprio n’a pas de lien direct avec cet énorme scandale financier mais se retrouve un peu gêné aux entournures.
C’est visiblement embarrassé qu’il a pris la parole pour évoquer comment il a rencontré Jho Low à une « soirée fastueuse » à Las Vegas en 2010. La première d’une longue série, comme le relaye la BBC, sur des yachts ou dans des boîtes de nuit, à l’invitation du milliardaire. De nombreuses célébrités s’y croisaient, d’Alicia Keys à Paris Hilton, en passant par Britney Spears, qui aurait même sauté d’un gâteau pour souhaiter un joyeux anniversaire à Jho Low.
La fiction a légèrement dépassé la réalité pour l’acteur de Titanic. Il se trouve que le film Le loup de Wall Street, qui raconte l’histoire d’un escroc notoire, a été partiellement financée par une société liée à Jho Low. Leonardo DiCaprio, coproducteur du long métrage, a indiqué que son équipe avait soigneusement examiné à la fois le financement et la légitimité du magnat avant de s’engager.
« J’ai reçu le feu vert de mon équipe ainsi que de mon studio », a-t-il déclaré. « C’était un homme d’affaires légitime qui voulait investir dans le film. »
L’acteur de 48 ans aurait tout de même accepté des dons particulièrement généreux du contributeur, tels qu’un Picasso et un Basquiat, à destination de son œuvre caritative, que l’acteur a restitués depuis à l’État.
Il a également rappelé une « conversation informelle » qu’il a eue avec le riche homme d’affaires concernant les fonds que ce dernier avait l’intention de donner à la campagne de réélection de Barack Obama. « C’était une somme importante, quelque chose de l’ordre de 20 à 30 millions de dollars », a-t-il raconté. « J’ai dit : "Wow, ça fait beaucoup d’argent !" »
Selon les procureurs, Pras Michel aurait servi de lien pour ses tentatives d’influencer le gouvernement américain. Entre juin et novembre 2012, Jho Low a transféré plus de 21,6 millions de dollars sur les comptes de Pras Michel, qui ont été utilisés pour l’élection présidentielle de 2012. Pras Michel aurait versé les fonds à environ 20 donateurs, qui ont fait des dons sous leurs noms, dissimulant la source réelle de l’argent.
Une pratique qui n’est pas liée qu’aux démocrates américains. Jho Low a également tenté de faire de même avec l’administration de Donald Trump, cette fois dans le but de faire abandonner les charges contre lui et l’ex-Fugees, rapporte encore la BBC.
Leonardo DiCaprio a déclaré aux jurés qu’il avait perdu le contact avec Jho Low vers 2015 après avoir été informé qu’il faisait l’objet d’une enquête pour ses transactions financières. D’autres célébrités pourraient être amenées à témoigner. Selon CNN, Jim Carrey, Jamie Foxx et Mark Wahlberg ont déjà été cités comme témoins potentiels.