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28 décembre 2023

Le film Les Bonnes femmes, avec Bernadette Lafont, ressort au cinéma

10 ans après sa disparition, l'actrice Bernadette Lafont est à l'honneur d'une mini-rétrospective en salles, centrée sur 5 de ses films, tous sortis dans les années 60-70. Bernadette Lafont a une très riche filmographie, dont on peut citer par exemple La Maman et la putain, L'Effrontée ou plus récemment Paulette, son dernier succès populaire au cinéma.

Ce cycle de ressortie est l'occasion de mettre en lumière des films moins connus ou moins diffusés, comme La Fiancée du pirate, ou encore Les bonnes femmes. Ce dernier a la particularité d'être une des œuvres de jeunesse d'un cinéaste qui fera une longue carrière : Claude Chabrol ! Associé avant tout au registre du thriller, on découvre avec ce film qu'il s'était également essayé, au tout début de sa carrière, à la comédie noire, voire ce qu'on l'on nomme la comédie italienne. Par comédie italienne, rappelons-le, on entend généralement un humour grinçant et très inspiré de l'actualité, un genre très répandu dans les années 50 et 60 en Italie.

Avec Les Bonnes femmes, l'humour est grinçant, et le film glisse petit à petit vers un aspect plus sombre, voire macabre. Derrière un point de départ qui semble très anodin, le film surprend en dépeignant des trajectoires assez dramatiques.

Quatre jeunes femmes, Jane, Ginette, Jacqueline et Rita, travaillent à Paris dans un magasin d'appareils ménagers près de la Bastille et attendent chaque jour impatiemment l'heure de la sortie afin de vivre leurs rêves de pacotille... C'est lorsque leurs journée de travail s'achève que le film prend une tournure plus crue, voire corrosive.

Si le film s'inscrit aussi dans l'époque Nouvelle vague, avec son esthétique noire et blanc, capturant une certaine époque de Paris, Les Bonnes femmes a surtout marqué pour avoir défrayé la chronique. A l'époque de sa sortie, Le Monde s'était fendu d'une critique qui donne le ton. "[Le scénariste] Paul Gégauff, qui aime bien faire scandale, s'en est donné à cœur joie. Son scénario et ses dialogues ne manqueront pas d'irriter et peut-être même d'horrifier à plusieurs reprises un grand nombre de spectateurs".

Comme l'indique à juste titre cette critique, Les bonnes femmes rappelle l'ambiance d'un film à la Fellini. "Il " fellinise " délibérément dans les Bonnes Femmes, où l'influence de certaines ! séquences des Feux du music-hall, des Vitelloni et des Nuits de Cabiria est si manifeste que ces "références" en forme d' "hommage" d'un cadet à son aîné ressemblent parfois à de vulgaires emprunts". Et d'ajouter : "Un ouvrage trop inégal et trop souvent déplaisant pour ne pas susciter de multiples réserves." A l'époque, la critique était donc dure, car le film pouvait déranger. Précisons d'ailleurs qu'il était accompagné d'une interdiction aux moins de 18 ans.

Aujourd'hui, comme en témoigne les critiques postées par les internautes, le film, certes moins connu dans la filmographie de Bernadette Lafont et Claude Chabrol, reçoit des commentaires plus positifs. Il reçoit une note moyenne de 3,2 sur 5. "Avec Les Bonnes femmes, on sait que Claude Chabrol excelle aussi dans le registre comique. Brillamment écrit et totalement imprévisible (...), ce film prend des libertés absolument jouissives. Pour preuve, le film ne raconte pas grand chose, si ce n'est de montrer des femmes qui rêvent d'amour et de changement. (...) On prend en effet plaisir à les voir s'ennuyer, rire, et se chamailler. Un film décomplexé, intelligent, et admirablement sensible", résume l'internaute Kurosawa.

Pour Sid Nitrik, c'est "du bon Chabrol" : "comme il en prendra l'habitude plus tard et de manière plus féroce, Chabrol tacle allègrement la bourgeoisie, ses vices cachés et son conformisme. Un film libéré, témoin d'une époque, et pas si léger qu'il en a l'air."

Autour de Bernadette Lafont, on retrouve Stéphane Audran, Clotilde Joano et Lucile Saint-Simon. On peut également voir le réalisateur Claude Berri dans un petit rôle.

Les 5 films de la ressortie actuellement en salles, par le distributeur Tamasa

L’Amour c’est gai, l’amour c’est triste de Jean-Daniel Pollet

Les Bonnes femmes de Claude Chabrol

La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan

Les Stances à Sophie de Moshé Mizrahi

La Ville bidon de Jacques Baratier