Adjoa Andoh, qui incarne Lady Danbury dans La Chronique des Bridgerton, a profité de son passage dans le podcast Stirring It Up de Miquita Oliver pour soulever un sujet important dans l'industrie télévisuelle : l'éclairage des talents noirs, qui n'est pas toujours pris au sérieux ou traité avec le soin nécessaire.
Le mauvais éclairage des talents noirs a toujours été un problème, ils peuvent apparaître jaunâtres ou ternes à l'écran en comparaison de peaux plus claires, et ce, souvent par manque d'expérience ou d'attention dans l'industrie.
Comme The Guardian l'explique, les cinéastes ont du mal à adapter leurs techniques de réalisation pour que les talents à la couleur de peau plus foncée puissent apparaître à l'écran comme dans la réalité. Heureusement, plusieurs talents afro-américains ont soulevé le problème et fait en sorte que des techniques soient mises en place pour un éclairage adéquat.
Une nouvelle génération de directeurs de la photographie et chefs opérateurs, comme Matthew Libatique (Straight Outta Compton), James Laxton (Moonlight) ou Ava Berkofsky (Insecure), ont fait en sorte de redonner à la couleur de peau des talents noirs tout leur éclat à l'écran.
Par exemple, on peut hydrater avec abondance le visage des acteurs pour qu’il réfléchisse au mieux la lumière et que leurs traits soient bien sculptés à l'écran. Mais il y a encore du chemin pour que ces techniques se démocratisent.
"Les discussions sont en cours sur l'éclairage des peaux noires dans chaque série. Mais rien n'a vraiment changé. Il y a tout de même de l'amélioration, donc je suppose que je suis maintenant en position de prendre la parole et de dire : 'Est-ce que je suis blonde ?'", explique Adjoa Andoh.
Diffusée depuis 2020 sur Netflix, La Chronique des Bridgerton a été saluée pour la diversité de son casting, avec des acteurs comme Regé-Jean Page (Simon), Golda Rosheuvel (Reine Charlotte), Simone Ashley (Kate), Kathryn Drysdale (Mme Delacroix) et bien sûr Adjoa Andoh.
Encore faut-il prendre en considération tous les aspects techniques que cela peut impliquer. L'interprète de Lady Danbury a expliqué qu'il était épuisant d'aborder en permanence ce genre de sujets, car l'éclairage des acteurs sur un plateau de tournage n'est pas le même selon leurs couleurs de peau.
Cela concerne donc également la série produite par Shonda Rhimes (Grey's Anatomy, Scandal, Murder) et Adjoa Andoh ressent une certaine pression à prendre la parole sur ce sujet, même si cela est nécessaire :
"Je déteste le faire parce qu’une partie de moi me dit : 'Je ne veux pas faire d’histoires'. Je ne veux pas parce que je veux venir faire mon travail. Je ne veux pas avoir à entrer sur le plateau [et soulever un problème]. Je veux être Lady Danbury et être totalement impliquée dans mon rôle."
L'actrice britannique d'origine ghanéenne souligne qu'elle est un être humain et qu'elle veut faire honneur au don qui lui a été accordé, et ce, en dépit des critiques de certaines personnes qui pensent qu'elle est difficile et qu'elle fait preuve de susceptibilité ou de militantisme.
"Je ne demande pas de traitement spécial – je veux juste vivre de mon don", a expliqué Adjoa Andoh, tout en décrivant la bataille avec les équipes de production comme "très fatigante et très distrayante". Elle estime, à juste titre, qu'elle n'a pas à penser à ce genre de détails lorsqu'elle vient travailler : "Ce n'est pas à moi de gérer ça normalement".
L'actrice veut se concentrer sur son interprétation de Lady Danbury et a pu s'investir sur d'autres éléments de son personnage pour mettre en lumière l'héritage ouest-africain de la comtesse, grâce aux échanges qu'elle a avec Shonda Rhimes ou avec les équipes costumes de la série pour introduire des éléments et accessoires culturels à sa tenue.
Mais en ce qui concerne l'éclairage de sa peau et de celles des personnes noires, il y a encore des efforts à faire sur le tournage de Bridgerton, mais aussi dans toute l'industrie cinématographique et télévisuelle.