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06 mai 2024

Mort de Bernard Pivot à l'âge de 89 ans

C’est un monument des lettres qui s’est éteint ce lundi 6 mai. Bernard Pivot est décédé des suites d'un cancer à l’âge de 89 ans, comme l’a fait savoir sa famille à l’AFP. Visage du monde littéraire en France, il s’était fait connaître du grand public avec l’émission Apostrophes sur Antenne 2 dans les années 70. C’est ensuite aux commandes de Bouillon de culture ou des Dicos d’or qu’il avait accompagné les téléspectateurs. Mais Bernard Pivot était avant tout écrivain, auteur d’une vingtaine d’ouvrages et lauréat de nombreux prix. De son premier roman, L’Amour en vogue, publié en 1959 à Amis, chers amis, paru en 2022, il n’a jamais cessé de mettre en avant la langue française.

Né le 5 mai 1935 à Lyon, son enfance est marquée par la Seconde Guerre mondiale durant laquelle son père est fait prisonnier. Réfugié avec sa mère dans la commune de Quincié-en-Beaujolais, le jeune Bernard Pivot se réfugie dans les livres et en particulier dans un dictionnaire, comme il l’avait raconté sur France Inter en 2018. Une passion pour les mots qui se poursuit au pensionnat religieux où il est placé à la fin de la guerre. Élève médiocre, sauf en français, en histoire et en sport, il poursuit ses études jusqu’à intégrer le Centre de formation des journalistes de Paris en 1955 duquel il sortira vice-major de sa promotion deux ans plus tard.

Un diplôme qui lui permet d’intégrer Le Progrès à Lyon, puis l’hebdomadaire Le Figaro littéraire en 1958. À la suite de la disparition de la publication, il devient chef de service au Figaro, journal qu’il quitte trois ans plus tard quand Jean d’Ormesson en devient le directeur général. En parallèle, Bernard Pivot fait ses premiers pas à la radio et à la télévision. Entre 1970 et 1973, il tient une chronique quotidienne sur Europe 1 et anime Ouvrez les guillemets sur l’ORTF. Sa carrière est définitivement lancée et il ne lâchera plus l’antenne avec des programmes culturels comme Apostrophes, Bouillon de culture, les Dicos d’or ou encore Double je.

Papa de deux filles, Agnès et Cécile, nées de sa relation avec sa femme Monique, Bernard Pivot s’était fait très discret ces dernières années. L’écrivain, atteint d’une maladie du cerveau, avait annoncé en 2023 dans une interview au JDD qu’il se retirait de la vie publique. La fin d’une belle histoire.

10 janvier 2021

« La vie ne s'arrête pas à 60 ou 65 ans » : Bernard Pivot se confie

La société place la jeunesse sur un piédestal. La vieillesse, associée à une perte d’autonomie, de motricité, à des douleurs ou à des maladies, n’est pas aussi valorisée. Certaines personnes âgées sont alors en proie au mal de vivre. Pourtant, Bernard Pivot ne partage pas de telles craintes. À 85 ans, il croque encore la vie à pleins dents tant qu’il en est encore temps. Son expérience du grand âge l’enchante particulièrement. Dans son ouvrage …Mais la vie continue, paru ce mercredi 6 janvier aux éditions Albin Michel, l’ancien présentateur d’Apostrophes et de Bouillon de culture a alors raconté l’histoire d’un homme de 82 ans. Malgré sa santé déclinante, son personnage jouit encore des petits bonheurs de la vie.

À l’occasion de la parution de son réjouissant récit, Bernard Pivot a accordé un entretien au Parisien, paru en kiosque ce samedi 9 janvier. Le journaliste aurait pu “raconter les souffrances de la vieillesse”. Néanmoins, l’ancien président de l’académie Goncourt préférait “donner aux gens de (son) âge des trucs qui, pourquoi pas, leur permettent de passer une vieillesse un peu plus heureuse”. Avec cet ouvrage, l’écrivain - qui a récemment fait fantasmer Anne-Elisabeth Lemoine - espère alors contribuer à donner une autre image des personnages âgées, comme le font quotidiennement Line Renaud et Hugues Aufray, âgés de 92 et 91 ans. “Plus il y a des vieux dynamiques, créatifs, qui n’ont pas peur de s’afficher dans l’actualité, meilleure c’est pour la réputation des aînés”, s’est-il réjoui. Avant de préciser : “C’est aussi excellent pour les jeunes gens, ça leur montre que la vie ne s’arrête pas à 60 ou 65 ans.”

“J’ai vécu la guerre, les gens avaient besoin de lectures pendant cette période. Peut-être a-t-on eu des réflexes de lecteurs en guerre.” Pendant les deux confinements, Bernard Pivot, dévoreur de livres, a été agréablement surpris. La lecture aurait été considérée comme antidote à l’anxiété. Dans ce même entretien, il a cependant reconnu souffrir de la crise sanitaire. Celui qui reconnaît être un “triple confiné”, parce qu’il “lit” et “écrit beaucoup” chez lui, il s’impatiente de retrouver ses “copains dans les restaurants, les cafés”. “Ensuite, le cinéma, le théâtre, les expositions…”