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18 février 2024

Michael Caine parle de l'étape la plus difficile de sa carrière d'acteur

La carrière de Michael Caine a récemment pris fin. L’acteur a en effet confirmé l’année dernière qu’il s’éloignait des plateaux de tournage à l’âge de 90 ans. Cependant, il y a eu un moment au cours de sa carrière où il a bien failli quitter le métier prématurément, un moment de désespoir qui l’a amené à accepter de faire un film dont il n’est pas du tout fier, mettant en vedette Steven Seagal.

C’est en 2010, dans les colonnes du Daily Mail, que l’acteur avait révélé qu’en 1992, il lui était venu à l’esprit de prendre sa retraite. Il avait alors 58 ans et des offres commençaient à arriver pour des rôles qui ne lui semblaient pas intéressants. Il décrit lui-même cette période de sa vie comme “la zone crépusculaire”, là où “les projecteurs de la célébrité cinématographique s’estompaient et tout semblait sombre.”

“Bientôt, les scripts ont commencé à se tarir complètement – même les mauvais – et s’il y a une chose pire que de se voir proposer de mauvais scripts, c’est de ne pas en proposer du tout”, a-t-il déclaré. “Le danger, bien sûr, c’est que l’attente d’un film digne de ce nom vous désespère, et j’étais désespéré au point d’accepter un film en Alaska avec Steven Seagal, l’expert en arts martiaux. Le film s’appelait On Deadly Ground [Terrain miné en français] et le titre s’est avéré approprié.”

Il a continué : “Même si c’était formidable de travailler avec Steven et le reste de l’équipe, j’avais enfreint l’une des règles cardinales des mauvais films : si vous voulez faire un mauvais film, faites-le au moins dans un bon endroit. J’étais là, en train de faire un film où le travail me glaçait le cerveau et le temps me glaçait le cul. J’ai juré de ne plus jamais travailler dans un endroit difficile.”

Dans le film Steven Seagal incarnait Forrest Taft, un pompier expert qui choisit de lutter contre la destruction environnementale causée par son ancien employeur impitoyable (Michael Caine). Sorti en 1994, le long métrage a recueilli des critiques négatives et n’a rapporté que 78,1 millions de dollars dans le monde contre un budget de production de 50 millions de dollars.

Les choses ne se sont pas améliorées lorsqu’il a accepté plus tard de reprendre le rôle de son personnage légendaire de Harry Palmer dans deux téléfilms qui allaient être tournés consécutivement : Bullet to Beijing et Midnight in St Petersburg en 1995 et 1996. Même si Michael Caine lui-même a déclaré que ce personnage était l’un de ses préférés, tout ne s’est pas déroulé comme il l’espérait : “Ce fut la pire expérience professionnelle de ma carrière.”

Le fait que deux gardes du corps aient dû le suivre car la production avait peur de la mafia locale à Saint-Pétersbourg n’a pas aidé non plus et a rendu le tout encore plus insupportable.

“Le tournage en lui-même était une blague. Le coup de grâce est venu lorsque nous tournions au studio Lenfilm. Je voulais aller aux toilettes et on m’a indiqué où aller. Je pouvais les sentir à 50 mètres et c’étaient les toilettes les plus sales que je n’ai jamais vues. Je suis sorti et me suis soulagé contre le mur du studio, ce que plusieurs autres hommes avaient déjà fait.”

“C’est donc ici que ma carrière s’est terminée, me suis-je dit : dans les toilettes”, a-t-il conclu.

Heureusement, tout a changé à son retour aux États-Unis grâce à un vieil ami, un certain Jack Nicholson, qui s’est présenté à lui aux côtés du réalisateur Bob Rafelson avec un film intitulé Blood and Wine (1996) qu’ils allaient tourner à Miami.

“La combinaison des trois était séduisante et j’ai décidé de tenter une dernière fois de devenir acteur de cinéma. C’était la meilleure décision que j’ai jamais prise. Jack est un formidable acteur qui prend la vie en douceur et je lui dois de m’avoir redonné confiance dans cette affaire souvent désagréable. Je sais qu’il n’est pas l’idée que tout le monde se fait d’une fée marraine, mais il l’est pour moi.”

Si Michael Caine admet que le film n’a pas été un succès commercial, il ajoute qu’il fut un succès pour lui : “C’était le début d’une nouvelle phase passionnante de ma vie. J’étais définitivement sur le chemin du retour !”

L’acteur jouera ensuite dans L’Oeuvre de Dieu, la part du diable, la comédie dramatique avec Tobey Maguire et Charlize Theron pour laquelle il sera nommé à l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle en 1999.

“J’avais appris la leçon avec mon précédent Oscar, en 1987, lorsque j’avais gagné pour Hannah et ses sœurs mais je n’y avais pas assisté, et cette fois, je me suis assuré d’être là. Et c’est une bonne chose que je l’ai fait car j’ai reçu une longue ovation lorsque j’ai gagné.”

La suite vous la connaissez : de nombreuses collaborations avec Christopher Nolan (Le Prestige, la trilogie The Dark Knight, Inception, Interstellar, Tenet…), mais aussi Les Fils de l’Homme, Insaisissables, Kingsman. Tout est dit.

16 octobre 2023

Michael Caine confirme qu'il prend sa retraite

"Je suis en quelque sorte à la retraite", disait Michael Caine le mois dernier en présentant son dernier film à la presse britannique, The Great Escaper. Quelques jours plus tard, le comédien de 90 ans confirme : il souhaite que ce rôle important soit son dernier.

Il joue dans ce film d'Oliver Parker (Regarde les hommes nager, l'équivalent du Grand bain de Gilles Lellouche outre-Manche) un vétéran britannique de la Seconde Guerre mondiale, Bernard Jordan, qui s'échappe de sa maison de retraite pour assister au 70e anniversaire des célébrations du débarquement en France. C'est un premier rôle, et c'est cet élément qui a poussé le comédien à mettre un trait à sa carrière d'acteur avec ce film.

"Je n'arrête pas de dire que je vais prendre ma retraite, déclare-t-il à la BBC. Eh bien ça y est, c'est fait. Je me suis rendu compte que ce film, dans lequel je tiens le premier rôle, obtenait d'excellentes critiques. Qu'est-ce que je pourrais bien faire pour dépasser cela ? Les seuls personnages qu'on me propose aujourd'hui, ce sont des hommes de 90 ans. Allez, 85 peut-être. Et ce ne sont pas des rôles importants. Vous n'avez pas de premiers rôles à 90 ans, ils sont pour les actrices et acteurs jeunes et beaux. Donc je me suis dit que ce serait bien de finir par ça."

La star de Zulu, d'Alfie et du Limier a pourtant souvent accepté des seconds rôles au cours de sa longue carrière, notamment pour Christopher Nolan dans la trilogie Dark Knight, mais il se dit heureux de boucler sa filmographie électique avec un personnage qui porte tout le film. Aux côtés de Glenda Jackson, une comédienne décédée juste après le tournage qu'il adorait (ils avaient déjà joué ensemble dans Une Anglaise romantique, en 1975).

"Pour tout vous dire, on m'a proposé un scénario après The Great Escaper, ajoute-t-il. Je l'ai lu, et j'ai fait quelque chose d'inédit au cours de toute ma carrière : j'ai regardé combien de page il avait, et j'ai comparé avec le nombre de pages que mon personnage avait. (Il détaille alors que cela représentait 15 pages de dialogue sur un scénario de 99 pages, ndlr) J'ai pensé que ce serait un petit rôle, et que je ne le ferai pas. Donc j'ai pris ma retraite... Je me suis dit : 'Si j'accepte cette apparition, mais que je reçois de mauvaises critiques pour cela...' Je me suis demandé : 'Pourquoi ne pas m'arrêter maintenant ?' Et c'est ce que j'ai fait."

20 mars 2023

Batman : comment et pourquoi Christopher Nolan a sorti Michael Caine de sa retraite

"J'étais à l'hôpital au chevet de mon père, qui est mort là-bas. Il n'avait plus que 10 shillings en poche. C'était tout ce qu'il restait d'une vie de dur labeur. Lorsque je suis sorti de l'hôpital, je me suis juré de réussir ma vie".

Ainsi débute Sir Michael Caine : du monde ouvrier aux Oscars de la gloire, excellent portrait de l'acteur diffusé hier soir sur Arte à 23h45. Un 52' dont on aurait, à vrai dire, aimé qu'il dure au moins le double, tant le portrait dressé à ce récent nonagénaire révèle un homme profondément attachant, humble et opiniâtre, qui n'a jamais oublié d'où il venait, en dépit de l'ivresse des feux de la rampe.

Né au sein d'un foyer aimant mais pauvre, grandissant dans un quartier ouvrier défavorisé, Michael Caine a pris une magnifique revanche sur la vie. Immense comédien, deux fois oscarisé, il aligne une vertigineuse carrière forte de plus de 150 rôles : Alfie le dragueur, Le Limier, L'Homme qui voulut être roi, La Vallée perdue, La loi du milieu, Un Pont trop loin, la saga des Batman de Christopher Nolan... Une liste qui donne le tournis.

Une carrière au très long cours, traversée avec une tranquille humilité. Caine est un infatigable travailleur, amoureux de son métier. Ce qui ne l'a pas empêché, à deux reprises, de déclarer prendre sa retraite. La première fois fut quelques temps après avoir reçu son premier Oscar, celui du Meilleur second rôle, dans Hanna et ses soeurs de Woody Allen, en 1987.

Etrangement et paradoxalement, les propositions de rôles ne se sont guère bousculées derrière, si ce n'est pour la TV (extraordinaire téléfilm Jack l'éventreur) au point que l'acteur parti en Floride ouvrir un restaurant, déclarant en avoir terminé avec son métier de comédien. Jusqu'à ce que son voisin, un certain Jack Nicholson, lui remette le pied à l'étrier.

Après son second oscar, reçu pour L'oeuvre de Dieu, la part du Diable en 2000, il se retrouve un peu au même point que précédemment. Michael Caine tourne nettement moins, étant, selon ses propres termes dans le documentaire, dans un état de semi-retraite. Jusqu'à ce que Christopher Nolan ne vienne frapper à sa porte, pour lui proposer le formidable rôle d'Alfred Pennyworth, dans le Batman Begins qu'il prépare.

"Je n'avais pas vraiment l'intention de refaire un film" commente Caine. "Je croyais qu'il allait me proposer un petit rôle dans un joli petit film artistique. Mais il m'a dit : "je travaille sur un Batman !" Evidemment, j'ai d'emblée écarté l'idée de jouer Batman, j'étais déjà trop vieux.

"Donc je vais jouer le majordome ?" lui ai-je demandé. "Et mon texte, ca sera quoi ? "Le dîner est servi ?" ou "Souhaitez-vous un autre verre de vin ?" Il m'a alors répondu : "Michael, cet homme, Bruce Wayne, est orphelin. Le majordome est comme un père pour lui. je vous laisse donc lire le scénario, avant de faire d'autres commentaires".

On connait évidemment la suite. Caine apportera une grande profondeur à ce personnage, avec sa diction si caractéristique et élégante, emballé dans un jeu d'acteur faisant la part belle à la sobriété, en grand adepte du Less is More. L'acteur, est d'ailleurs devenu, depuis cette première collaboration, un véritable mentor pour Nolan, au point de figurer dans tous ses films. Pour la plus grande joie des admirateurs et admiratrices de cette légende du cinéma. A commencer par Nolan lui-même.

30 août 2021

Michael Caine n'a pas cligné des yeux à l'écran pendant 8 ans

Deux Oscars, plus de 130 films au compteur, un parcours incroyable et des rôles inoubliables dans des films tels que Le Limier, Hannah et ses soeurs, L'Homme qui voulut être roi ou encore la trilogie The Dark Knight de Christopher Nolan. 

Si la carrière de Michael Caine, aujourd'hui âgé de 88 ans, est à ce point étendue et mémorable, c'est évidemment grâce à son talent de comédien. Un atout qu'il a su aiguiser au fil du temps, en utilisant notamment une technique bien particulière, inspirée par la lecture de l'ouvrage Teach Yourself Film Acting, ainsi qu'il l'a récemment raconté au micro de Mirror :

"Il y a une chose que j'ai retenue : 'Ne cligne pas des yeux. Tu ne dois jamais cligner des yeux.' Durant les 8 années suivantes, je me suis baladé en essayant de ne pas cligner des yeux. Les gens qui m'entouraient, ma mère et les autres, pensaient que j'étais devenu fou. Ils me prenaient pour un psychopathe. J'effrayais beaucoup de monde."

Cette pratique, qui lui a permis d'hériter du surnom de Snake Eyes et qu'il a continué à utiliser sur les plateaux de cinéma et de télévision, a également été éprouvée par d'autres éminents acteurs tels que Anthony Hopkins sur le tournage du Silence des Agneaux. 

Selon ce dernier, cette capacité d'un comédien à rester impassible, tranquille, lui permettrait en quelque sorte d'"hypnotiser" le public.