Lauréat d'un Oscar pour sa performance dans Fighter de David O. Russell en 2011, Christian Bale a débuté très tôt sa carrière d'acteur, promise à un grand avenir. Apparaissant dès l'âge de 8 ans dans des spots publicitaires et faisant à 10 ans ses débuts d'acteur en jouant au théâtre aux côtés de Rowan Atkinson, il s'est révélé aux spectateurs du monde entier en 1987 dans L'Empire du soleil de Steven Spielberg.
Un immense film où, du haut de ses 13 ans, Bale délivre une extraordinaire performance sous les traits de James Graham, un jeune garçon vivant avec ses parents dans la colonie anglaise de Shanghaï, et dans une complète ignorance des dangers qui la menacent. Lorsque les Japonais attaquent Pearl Harbor en 1941 et investissent Shanghaï, le rêve se déchire et Jim, séparé de sa famille, erre dans les rues où il finit par être arrêté en compagnie de deux aventuriers américains, pour être envoyé dans un camp de prisonniers.
1987 est aussi l'année où Bale donnait sa toute première interview télévisée, répondant aux questions de l'animateur Gene Shalit,.
"J'avais déjà tourné dans une série télévisée, fait des publicités et des spots publicitaires, mais j'ai passé six auditions. La première consistait en un entretien de cinq minutes avec le directeur de casting. Apparemment, entre 2 000 et 4 000 enfants avaient postulé. Mais je n'ai jamais rencontré les autres candidats. J'étais tout seul quand j'ai passé l'audition.
J'ai commencé par passer des entretiens et discuter avec eux, puis ils m'ont mis à l'écran et j'ai dû jouer de petits passages. Ensuite, j'ai dû me rendre à Los Angeles l'année dernière, où j'ai rencontré Steven" raconte Bale, pas spécialement intimidé par l'exercice.
Qui lâche ne pas avoir particulièrement aimé tourner en Chine. "J'ai été là-bas pendant trois semaines. C'était bien les premiers jours, mais après, c'était comme revenir cent ans en arrière, vraiment. [...] C'était un peu ennuyeux après quelques semaines. C'était intéressant, mais je voulais rentrer chez moi".
"Tu envisages de continuer le métier d'acteur ? Que veux-tu faire après ?" lui lance l'animateur. "Je ne sais pas. Je veux vraiment faire un autre film, mais je ne sais pas encore quoi, car je ne peux faire qu'un film par an, à cause des lois anglaises. Mais je veux vraiment tourner".
Gene Shalit lui fait alors ce joli compliment, totalement mérité d'ailleurs vu la performance de Bale dans le film. "Eh bien, je te souhaite bonne chance. D'après ta performance dans ce film, je pense que tu peux avoir une très, très belle carrière. Je suis sûr que nous te verrons beaucoup plus souvent à l'écran dans les années à venir". Ce ne fut pas tout à fait le cas, pour rappel. L'expérience fut si marquante et éprouvante que Bale prendra l'exact chemin inverse, pendant des années...
Si L'Empire du soleil est unanimement reconnu comme un chef-d'oeuvre, le film fut hélas victime d'une cruelle injustice. Il s'agit du film de Spielberg ayant enregistré les plus faibles recettes sur le sol américain, si l'on fait abstraction du tout premier film du cinéaste, Sugarland Express.
Le film ne ramassa qu'un famélique 1,3 million $ pour son premier week-end d'exploitation ; terminant sa carrière aux Etats-Unis sur un poussif 22,2 millions de billets verts. En France, petite consolation, le film avait attiré 1,32 million de spectateurs.





