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14 octobre 2024

Al Pacino raconte sa première rencontre dégoûtante avec Marlon Brandon

Alors qu'il vient de souffler 84 bougies, Al Pacino va sortir ses mémoires. Son livre, Sonny Boy, relate entre autres sa première rencontre avec Marlon Brando sur le tournage du film Le Parrain, en 1972. Une rencontre étrange, à base de poulet et de sauce italienne aux champignons...

A la demande du réalisateur Francis Ford Coppola, le jeune acteur a été contraint de déjeuner avec son camarade, déjà légendaire : "En réalité, je ne voulais pas lui parler. Je pensais que ce n’était pas nécessaire", écrit Pacino dans un extrait de son livre publié dans The Guardian. "Le simple fait d’y penser me mettait mal à l’aise. Honnêtement, ça me terrifiait. C’était le plus grand acteur de notre époque. J’ai grandi en admirant des légendes comme lui, des icônes plus grandes que nature, à l’image de Clark Gable et Cary Grant. Ces acteurs étaient célèbres à une époque où la célébrité avait encore du sens, avant que cette aura ne se fane. Mais Francis a insisté. Alors je l’ai fait."

Al Pacino décrit ainsi leur première véritable discussion sur le plateau, lors du tournage de la scène où Michael Corleone rend visite à son père, Vito, dans un hôpital abandonné. "Il était assis sur un lit d’hôpital, et moi sur un autre. Et il me posait des questions : d’où je venais ? Depuis combien de temps je faisais ce métier ?" Mais Pacino avoue avoir eu du mal à se concentrer, distrait par le comportement de Brando pendant ce repas improvisé : "Il mangeait du poulet à la cacciatore (sauce au vin et aux champignons) avec les mains... Ses mains étaient couvertes de sauce rouge, tout comme son visage. Je ne voyais que ça. Peu importe ce qu’il disait, mon esprit était rivé sur ce spectacle. Il parlait – glouglou, glouglou, glouglou – et j’étais complètement hypnotisé."

Le repas englouti par la star ne manqua pas de perturber Pacino : "Je me demandais ce qu’il allait faire de ses os de poulet. Je priais pour qu’il ne me demande pas d'aller les jeter à la poubelle. Finalement, il s’en est débarrassé, sans bouger de son lit. Il m’a lancé un regard interrogateur. Moi, je pensais : 'Qu’est-ce qu’il va faire de ses mains ?' Je m’apprêtais à lui proposer une serviette quand, soudain, il a frotté ses mains pleines de sauce sur les draps blancs du lit d’hôpital, sans même y réfléchir, et il a continué à parler."

Abasourdie par l'attitude décontractée (voire un peu crade) de Marlon Brando, son camarade du Parrain avoue avoir alors pensé : "C'est donc ainsi que se comportent les stars de cinéma ? Tu peux faire ce que tu veux... Quand notre déjeuner s'est terminé, Marlon m'a regardé avec ses yeux doux et m'a dit : 'Ouais, gamin, tu vas t'en sortir.' J'ai été élevé pour être poli et reconnaissant, alors j'ai probablement simplement dit merci. J'étais trop effrayée pour dire autre chose."

Malgré cette séquence lunaire, Al Pacino reste admiratif de la performance du Parrain, la principale raison du succès intemporel du film selon lui : "Marlon m'a montré de la générosité, et il l'a partagée avec le public", écrit-il dans Sonny Boy. "C'est ce qui rend son jeu si mémorable et si touchant. Nous rêvons tous d'avoir quelqu'un comme Don Vito à qui nous pouvons nous adresser. Tant de gens sont maltraités dans cette vie, mais si vous avez un parrain, vous avez quelqu'un vers qui vous tourner, quelqu'un qui réglera les problèmes."

06 septembre 2024

Le Parrain : un souvenir à l'effigie de Marlon Brando ? C'est désormais interdit en Sicile

Si la Sicile est connue pour son climat, la richesse de son patrimoine historique et ses paysages extraordinaires, il est aussi un héritage sacrément encombrant dont elle ne parvient pas - et ne parviendra jamais en fait- à se défaire.

Car c'est aussi la terre historique, le berceau de la mafia. De la Cosa Nostra pour être précis. Jusqu'à la fin du XXe siècle, cette branche de la mafia, surnommée "la pieuvre", fut considérée comme la plus influente en Europe. Une histoire séculaire écrite dès le XIXe siècle et dans le sang, entre extorsion, blanchement d'argent, meurtres, trafic d'êtres humains, trafic de stupéfiants, terrorisme, contrefaçon ou proxénétisme.

L'un des plus terribles et sanglants chefs mafieux, Toto Riina, était natif de Corleone, petite ville située dans la province de Palerme. Un nom qui est aussi largement passé à la postérité au cinéma, puisqu'il est le patronyme même des personnages de la saga familiale fleuve orchestrée par Francis Ford Coppola.

Désormais, les autorités de l'île font la chasse aux souvenirs qui capitalisent sur cet héritage, dans un but de s'éloigner des stéréotypes négatifs, comme le relève un article paru dans le Telegraph fin août dernier (et relayé via Slate). Les t-shirts et les tasses représentant Marlon Brando dans le rôle de Don Vito Corleone du film Le Parrain (et même des chaussettes !), tout comme les bibelots qui tournent en dérision les querelles sanglantes menées par la mafia, ternissent la réputation de l'île.

Le maire de la ville d'Agrigente (55.000 habitants), a pris un arrêté interdisant la vente de ces babioles, Tee Shirt, Mug & Co évoquant la mafia. Un commerce qui selon lui "humilie la communauté, qui s'est engagée depuis des années à diffuser la culture de la légalité". Gare aux magasins contrevenants à cette interdiction, qui pourraient se voir frappés d'une amende en cas de contrôle.

Cette interdiction de ventes d'objets souvenirs évoquant la mafia s'est étendue jusqu'aux aéroports de l'île. "La Sicile doit conserver une image digne, débarrassée des stéréotypes négatifs habituels, notamment aux points d'entrée comme les aéroports" a expliqué Alessandro Aricò, le conseiller politique de l'île en charge des transports et infrastructures.

Des intentions tout à fait louables. Mais qui reviennent quand même à essayer de vider un océan à la petite cuillère, tant cet héritage particulièrement lourd fait partie de l'ADN de l'île.

06 juin 2024

Francis Ford Coppola dévoile la vidéo de l'audition d'Al Pacino pour Le Parrain

Quelques jours après l'accueil très mitigé de Megalopolis, son dernier film, à Cannes, Francis Ford Coppola rappelle au monde qu'il a quand même fait Le Parrain et qu'il a révélé un certain Al Pacino !

Le cinéaste a publié sur son YouTube la vidéo d'audition de l'acteur en 1972, alors âgé de 32 ans. Al Pacino se fond dans la peau de Michael Corleone. Et Coppola écrit :

"Ce qui est intéressant ici, c'est de noter qu'on m'avait dit que Pacino n'était pas bon pour le rôle parce qu'il était trop petit et trop débraillé. Nous lui avons donc fait couper les cheveux et l'avons habillé de manière plus simple et plus classique. Puis ces mêmes critiques dit qu'il était devenu tellement propre sur lui qu'il avait perdu une partie de son attrait naturel. J’ai réalisé qu’ils ne voulaient tout simplement pas d’Al, qu’il soit grand ou petit, débraillé ou classique. La première coupe de cheveux « trop débraillée » lui a été offerte par ma femme Ellie. Pour la seconde coupe, nous sommes allés chez un coiffeur local et quand il a découvert que c'était pour un acteur du Parrain, il a eu une crise cardiaque (le coiffeur a vraiment eu une crise cardiaque et a ensuite été transporté à l'hôpital...)."

24 mai 2024

Le Parrain : après avoir vu ce film, Steven Spielberg a carrément voulu arrêter le cinéma

Steven Spielberg est l'un des réalisateurs les plus importants de l'Histoire du cinéma, dont l'impact, à la fois en matière d'innovations techniques et financier, est absolument considérable. Il a ainsi permis, au gré d'une immense carrière -en dépit d'échecs aussi- aux studios de gagner plus de 16 milliards de dollars grâce à des oeuvres qu'on ne présente plus, largement entrées par la grande porte du panthéon de la Pop Culture.

Au milieu de tant de succès, on peine à croire que le maître ait pu vraiment douter de cette voie de carrière, au point de vouloir complètement lâcher prise. Pourtant, ce fut bien le cas, et pas, comme on pourrait l'imaginer, au tout début d'une carrière en devenir, à l'époque où il travaillait encore à la télévision sur des séries comme Columbo ou Night Gallery.

En 1971, il avait signé un impressionnant téléfilm, Duel, pour la chaîne ABC. Cette adaptation de la nouvelle homonyme de Richard Matheson, qui signe également le scénario, était alors le deuxième long métrage de Spielberg, qui avait 25 ans. En 1972, Duel sort en salle dans une version remaniée, plus longue de 16 min. Spielberg attendra trois ans avant de réaliser son film suivant, le très beau Sugarland Express, qui fut hélas un très douloureux échec en salle.

En 1972, Spielberg était déjà un jeune réalisateur plein de potentiel, mais il n’avait qu’effleuré la surface d'un immense potentiel en devenir. Cette même année, Francis Ford Coppola livrait en salle, au terme d'un tournage homérique, Le Parrain. Tout a été dit ou presque sur ce fabuleux film, qui fut un immense succès en salle, récolta trois Oscars et une moisson de prix à travers le monde. Tout en mettant définitivement sur orbite la carrière de Coppola.

Cette oeuvre a détruit la confiance que le jeune Spielberg avait en lui, ébranlé par le spectacle offert sous ses yeux en découvrant le film. Au point qu'il a carrément songé à arrêter le cinéma, s'estimant alors incapable, un jour, de se hisser lui aussi à ce niveau de perfection artistique.

Il a ainsi raconté cette anecdote dans l'un des bonus sur la restauration du film Le Parrain. "J'ai été pulvérisé par l'histoire du Parrain et par l'effet que le film a eu sur le jeune cinéaste que j'étais. J'ai même pensé que je devais arrêter ce métier, qu'il n'y avait aucune raison que je continue à le faire parce que jamais je ne parviendrai à atteindre ce niveau, cette capacité à raconter une histoire. Donc en un sens, ce film a ébranlé la confiance que j'avais en moi".

Fort heureusement, comme chacun sait, Spielberg n'a pas jeté l'éponge. En 1975, ses Dents de la mer ont ainsi changé à jamais la physionomie du box office, avant que son vieux complice George Lucas ne lui ravisse la couronne avec un certain Star Wars, deux ans plus tard.

27 décembre 2023

"Je ne faisais pas assez italien pour eux" : Sylvester Stallone n'a pas été autorisé à jouer dans Le Parrain

Avant de tourner dans Rocky en 1976, Sylvester Stallone n'était qu'un aspirant acteur voulant se faire un nom à Hollywood. Ayant terminé ses études de comédie en 1968, il commence à faire de la scène sous le nom de Mike Stallone, puis Sylvester E. Stallone à partir de 1970.

Criant misère à New York, il est proche d'abandonner sa carrière mais en 1971, tente de décrocher un travail de figuration sur le tournage du Parrain, de Francis Ford Coppola. Mais il n'a pas obtenu cette petite apparition pour une raison qui lui est un peu restée dans la gorge, comme il l'avait confié l'an dernier sur Fox News :

"Pour je ne sais quelle raison, les gangsters ont cette aura, et j'ai été lourdé à chaque fois. Je me souviens avoir auditionné pour faire de la figuration dans Le Parrain, pour apparaître parmi 250 personnes dans la scène du mariage. Ils m'ont dit que je ne faisais pas assez italien pour eux."

Un coup dur pour l'acteur, qui est né d'un père immigré italien et d'une mère américaine d'origine juive ukrainienne. Stallone aurait pu apparaître perdu dans la foule dans cette séquence :

Après avoir loupé cette simple figuration, il obtiendra l'un des rôles principaux de No Place to Hide, un film dans la veine hippie révolutionnaire. Sorti dans un anonymat complet, le long métrage connaîtra une seconde vie en VHS et DVD sous le titre Rebel, porté par une affiche mensongère reprise sans vergogne de Haute sécurité. Pour en savoir plus sur cette histoire, voyez notre article dédié au film.

Les petits rôles s'enchaineront ensuite pour Stallone, jusqu'à ce qu'il écrive Rocky et parvienne à se sortir de la misère. Assez ironiquement vis-à-vis de son audition pour Le Parrain, il se fera connaître en incarnant "L'Etalon italien".

Même devenu une superstar, l'acteur n'oubliera jamais ces années de vache maigre, constitutives de son parcours et sur lesquelles il s'exprimera volontiers au cours de sa carrière.

26 décembre 2023

Al Pacino : "C'est le rôle le plus difficile que j'ai jamais joué !"

Formé par Charles Laughton, un des plus grands comédiens de théâtre, puis à l'Actors studio par Lee Strasberg qui deviendra son mentor, Al Pacino est l'un des plus grands acteurs du cinéma américain et du cinéma tout court, ayant incarné des personnages entrés depuis longtemps dans la légende du 7e art. Formé à "la méthode" propre à l'Actors Studio, Pacino est connu pour délivrer un jeu très intense et physique.

Comme ce fut le cas sur l'un des chefs-d'oeuvre de sa filmographie, Un après-midi de chien de Sidney Lumet, en 1976. Sorti très fatigué du tournage du Parrain II, cela ne l'empêcha pas de très peu se nourrir, très peu dormir chaque nuit et prendre quotidiennement des douches glacées afin de se glisser au mieux dans la peau de son personnage.

Si son interprétation dans le film de Lumet est à juste titre considérée comme une des meilleures compositions de l'acteur, son exigence vis-à-vis de lui-même fut telle qu'il s'effondra un jour sur le tournage, terrassé par la fatigue : il fut immédiatement hospitalisé. Durant les deux années qui suivirent, il se consacra au théâtre. Plus reposant pour lui.

Dans cette immense carrière au long cours, même si inévitablement en dents de scie, quel est le rôle que Pacino considère comme le plus difficile ? Il donnait la réponse en 2015 dans un entretien accordé au Guardian (via The Independent) : "le rôle de Michael Corleone dans Le Parrain a été, et reste le rôle le plus difficile de ma carrière. Je ne le voyais pas comme un gangster, je sentais que son pouvoir était sa qualité énigmatique".

"Je voulais être remplacé ; je me demandais ce que je faisais là. Je ne me sentais pas désiré. Jouer demande de la confiance. Vous devez sentir qu'on vous veut dans le rôle" racontera des années après Pacino. A la première du film de Francis Ford Coppola, il fut d'ailleurs tellement nerveux et mal à l'aise qu'il se bourra de tranquilisants.

"Je suis profondément honoré d'avoir fait ce film. Vraiment. Une oeuvre pour laquelle j'ai eu la chance d'en faire partie. Mais ca m'a pris toute une vie pour l'accepter et avancer. Ce n'est pas comme si j'avais joué Superman" déclarait Pacino en 2022, alors que l'on célébrait les 50 ans du film.

Une oeuvre dans laquelle Pacino délivre effectivement une des plus grandes compositions de l'Histoire du cinéma américain, et du cinéma tout court.

14 septembre 2023

Pour Francis Ford Coppola, Le Parrain n'est pas une trilogie

Francis Ford Coppola, le réalisateur mythique des trois volets du Parrain, a expliqué dans une publication Instagram sa vision sur la chronologie des trois films. “Beaucoup de gens me posent des questions à propos des différentes versions des films LE PARRAIN… Pour moi, il n’y a qu’un seul film, LE PARRAIN (Partie I et II) et un épilogue ou “Coda” LA MORT DE MICHAEL CORLEONE.”

Il en profite pour renier la version téléfilm du Parrain, diffusée à la télévision française dans les années 1980, qui fusionnait les deux premiers films en supprimant tous les sauts dans le temps : “Je ne suis pas à l'origine de l'idée d'une version 'chronologique' de l’histoire, qui a été créé pour une diffusion unique à la télévision. Je pensais que cela ne fonctionnerait pas, car la version avec la Partie 2 utilisait le passé et le futur de manière intrinsèque." Selon la légende, Coppola aurait pourtant demandé à son monteur de créer cette version pour se renflouer alors que le tournage d'Apocalypse Now explosait son budget. 

Enfin, le cinéaste rend hommage aux fans ainsi qu’à ceux qui ont permis la création et l’existence de ces films au travers des décennies : “Je suis éternellement reconnaissant pour la longévité de ces films et je salue tous ceux qui ont contribué à leur intégrité.” Les trois volets de cette trilogie qui n’en est pas une sont respectivement sortis en 1972, 1974 et 1990.

21 avril 2023

Al Pacino préfère Le Parrain I au Parrain II

Avant sa venue à la Salle Pleyel à Paris la semaine prochaine pour une rencontre exceptionnelle avec son public, Al Pacino s’est réuni avec l’avocat David Rubenstein à New York pour une discussion autour de sa carrière, première partie d’une série de conférences “sur les personnes qui nous inspirent”.

Au moment d’évoquer la trilogie du Parrain, dont le premier film avait fait de lui une star internationale en 1972, Al Pacino a demandé au public qui avait vu la série The Offer, diffusée en début d’année sur Paramount, qui revient sur la création du Parrain de Francis Ford Coppola au début des années 1970. “Je l’ai regardé, et je peux vous dire qu'il n'y a pas la moitié des choses racontées qui sont véridiques. C’était choquant.” Pacino est revenu sur le premier jour du tournage, où “Diane Keaton et moi-même étions bourrés, et on se disait ‘C’est terminé. Nos carrières sont finies. C’est un désastre’”.

L’avocat américain a ensuite posé une question très personnelle à l’acteur, sur une éventuelle frustration d’avoir perdu l’Oscar face à Marlon Brando dans le rôle de Don Vito Corleone, moins présent dans le premier film mais nommé dans la catégorie meilleur acteur. Pacino fut quant à lui nommé dans la catégorie meilleur acteur dans un second rôle pour le rôle de Michael Corleone. “Comment avez-vous pu penser ça ? Je n’étais pas contrarié, vous vous foutez de moi ? (...) [Je n’ai pas été à la cérémonie des Oscars] pour une autre raison. Je n’en peux plus d’entendre parler de ça !”

Sur IMDB, les deux premiers volets du Parrain se placent respectivement 2ème et 4ème du classement des meilleurs films de tous les temps, avec 9,2 de moyenne pour le premier film et 9 pour le second. Pourtant, pour Al Pacino, le choix entre les deux films est vite fait : “Le Parrain est plus divertissant. Le Parrain 2 correspond plus à une étude, à quelque chose de personnel pour Francis Ford Coppola. Le Parrain 1, je l’ai revu récemment, il se passe toujours 2 ou 3 choses dans une seule scène. On est toujours dans l’histoire. Tu ne sais pas ce qu’il peut se passer après, c’est du storytelling sous sa meilleure forme. Le Parrain 2 est plus linéaire et très différent, plus sombre et plus lent. Mais je dois tout de même dire que c’est un grand film”, argumente l’acteur.

Est-ce que, de manière générale, Le Parrain 2 est supérieur au premier ? “Non, je ne pense pas. Je dirais que le film est plus artistique, peut-être. Je ne sais pas. Je n’essaye pas d’être plus modeste ou quoi que ce soit parce que je partage l’affiche avec Robert de Niro, mais en même temps, c’est un film complètement différent”, estime Al Pacino, près de 50 ans après la sortie du film.

23 mars 2022

Le Parrain a 50 ans : la musique culte de la saga de Francis Ford Coppola a failli ne jamais exister

“Un homme qui ne passe pas de temps avec sa famille n’est pas vraiment un homme.” Ce 23 mars, l’un des monuments du septième art souffle sa 50e bougie. En 1972 sortait en salle Le Parrain, premier volet d’une trilogie entrée dans l’histoire du cinéma et qui s’est achevée en 1990.

Réalisée par Francis Ford Coppola, cette adaptation magistrale des romans de Mario Puzo nous transporte entre 1901 et les années 80, à la rencontre des Corleone, l’une des plus grandes familles de la mafia américaine.

Des chefs-d'œuvre portés par les performances de Marlon Brando, James Caan, Robert de Niro, Robert Duvall, John Cazale, Talia Shire, Richard S. Castellano, Sofia Coppola ou encore Andy Garcia, mais surtout d’Al Pacino sous le costume de Michael Corleone, anti-héros dont l’on suit l’éclosion, l’avènement, le déclin et la volonté de rédemption à travers les trois films.

Outre son casting, ses scènes et répliques culte, la saga est rythmée par une musique qui nous replonge instantanément dans les films dès l’écoute des premières notes. Un thème culte signé Nino Rota, et qui aurait pu ne jamais bercer les aventures des Corleone, comme le révèle Francis Ford Coppola dans une interview inédite accordée à l’occasion des 50 ans de la trilogie.

Agé de 29 ans à l’époque du tournage du Parrain, Francis Ford Coppola était loin de faire l’unanimité, que ce soit à cause de ses choix artistiques ou de casting : “J’avais beaucoup de pression. Des rumeurs sur mon renvoi ou mon remplacement circulaient régulièrement. J’avais souvent peur d’être évincé”, se souvient le réalisateur, avant de révéler que la célèbre musique du Parrain a failli être supprimée à la dernière minute. Heureusement, Coppola a fait au studio une offre qu’il n’a pas pu refuser !

“Même jusqu’à la fin, pendant le montage, il y a eu des désaccords importants sur mon choix du compositeur. La célèbre musique du Parrain a failli ne jamais exister. J’ai fait un coup de bluff là-dessus. J’ai dit qu’il était hors de question de supprimer la musique, qu’il leur faudra me renvoyer et recruter un nouveau réalisateur qui supprimerait la musique, mais je bluffais. Ils auraient pu agir à leur guise, je n’avais aucun pouvoir.”

Une anecdote méconnue, et que l’on peut retrouver dès à présent dans les rééditions anniversaire du Parrain. Récemment restaurée et remasterisée en Dolby Vision, la trilogie historique sort pour la toute première fois en 4K Ultra HD Digital et 4K Ultra HD Blu-ray™ ce 23 mars. Ce dernier inclut les deux premiers films ainsi que la version récemment rééditée par Francis Ford Coppola de l’ultime film de la trilogie, Le Parrain de Mario Puzo, épilogue : la mort de Michael Corleone, avec en bonus des commentaires audio de Coppola.

Et ce n’est pas tout, puisqu’une édition collector limitée 4K Ultra HD + Blu-Ray est également disponible et comprend un livre collector contenant des photos d’exception, ainsi que des portraits collector. Ces deux coffrets incluent de nouveaux bonus, notamment un florilège d’anecdotes, une introduction au Parrain de Coppola, un reportage sur le processus de préservation, des photos du célèbre photographe Steve Schapiro, des séquences de films personnels et une comparaison de la nouvelle restauration avec les versions antérieures des films.

Les fans de la première heure vont aussi avoir la chance de se remémorer les meilleurs moments des films et en apprendre davantage sur les coulisses de sa production à travers un podcast passionnant à découvrir sans plus tarder. 

21 mars 2022

Le Parrain : quand Al Pacino consolait un Francis Ford Coppola en larmes sur le tournage

Ce mois-ci, Le Parrain célèbre en majesté les 50 ans de sa sortie américaine. Outre un fabuleux coffret 4k de la trilogie de Francis Ford Coppola, cet anniversaire est accompagné comme il se doit par une large couverture médiatique d'une partie du casting et du réalisateur, qui évoquent leurs souvenirs de tournage. Et les anecdotes entourant la création de ce film entré dans l'Histoire du cinéma ne manquent pas.

Le réalisateur lui-même nous en avait d'ailleurs raconté plusieurs, notamment concernant Marlon Brando, que la Paramount ne voulait pas parce qu'il était alors considéré comme un empoisonneur au Box Office. Comment le chat que carresse l'intéressé s'était retrouvé dans le film, et même sur une affiche du film; ou encore les difficultés à imposer Al Pacino dans le rôle de Michael Corleone, alors que les Executives du studio n'étaient pas du tout convaincu.

En parlant d'Al Pacino d'ailleurs, outre une très longue interview publiée dans le New York Times à propos du film, l'acteur évoque une anecdote moins connue, rapportée par Variety. Un moment où Pacino fut témoin d'une scène où, épuisé face aux tensions constantes avec la Paramount, Coppola a fondu en larmes après que la Paramount lui avait interdit de faire une seconde prise d'une scène; fameuse d'ailleurs.

"Vous vous souvenez de la scène des funérailles avec Marlon ? C'était en fin de journée, le soleil se couchait. Donc moi, naturellement, je suis content parce que je rentre chez moi boire quelques verres. J'étais en chemin vers ma caravane de tournage en me disant que j'avais été plutôt bon ce jour-là. Je n'avais que très peu de dialogues, pas d'obligation, c'était bien. [...] Donc je reviens à ma caravane. Et là, je vois Francis Ford Coppola, assis sur une pierre tombale, pleurant comme un bébé. Il pleurait vraiment beaucoup."

L'acteur poursuit : "Je me suis approché de lui, et je lui ai dit : "Francis, que se passe-t-il ? Qu'est-ce qu'il se passe ?" Il m'a répondu : "ils ne veulent pas me laisser faire une seconde prise !" Pour Pacino, voir pleurer ainsi Coppola parce que le studio lui avait interdit de faire une seconde prise de la scène des funérailles, fut la preuve manifeste de l'attachement viscéral et passionné du cinéaste envers son oeuvre.

"Je suis profondément honoré d'avoir fait ce film. Vraiment. Une oeuvre pour laquelle j'ai eu la chance d'en faire partie. Mais ca m'a pris toute une vie pour l'accepter et avancer. Ce n'est pas comme si j'avais joué Superman".

Pacino fut très mal à l'aise avec le succès. Ses débuts dans Le Parrain, le rôle qui le mettra définitivement sur orbite, furent très difficiles pour lui. "Je voulais être remplacé ; je me demandais ce que je faisais là. Je ne me sentais pas désiré. Jouer demande de la confiance. Vous devez sentir qu'on vous veut dans le rôle" racontera-t-il. Le temps a heureusement depuis fait son oeuvre, et Pacino a délivré dans ce film une des plus grandes compositions de l'Histoire du cinéma américain, et du cinéma tout court.