Ingmar Bergman est mort il y a près de 20 ans, et son passé trouble et imprégné de l’idéologie Nazie, n'est plus un secret.
Mais Stellan Skarsgård va plus loin aujourd'hui.
Présent au Festival de Karlovy Vary pour recevoir un Globe de cristal et présenter le film Valeur Sentimentale (salué sur la Croisette en mai dernier), Stellan Skarsgård n’a pas mâché ses mots (rapportés par Variety) au moment d’évoquer Ingmar Bergman, avec qui il a travaillé au théâtre dans les années 80.
"Ma relation compliquée avec Bergman tient au fait que ce n’était pas un type très sympa. Un bon metteur en scène, oui, mais on peut quand même dire d’un mec que c’est un connard ! Caravage était probablement un connard lui aussi, mais il peignait des chefs-d’œuvre."
Ce qui pique, pour la star suédoise de 74 ans, passé par Marvel, c'est le rapport de son compatriote à Adolf Hitler :
"Bergman était manipulateur. Il a été nazi pendant la guerre et c’est la seule personne que je connaisse qui a pleuré à la mort d’Hitler ! On lui a toujours trouvé des excuses, mais j’ai le sentiment qu’il avait une vision très tordue des autres. Il pensait que certaines personnes ne valaient rien. On le sentait, dans la manière dont il manipulait les gens. Il n’était pas gentil."
Des propos tranchants donc, à l’encontre de celui qui reste pourtant l’un des plus grands cinéastes de l’histoire du 7e art. Récompensé plusieurs fois, Ingmar Bergman a remporté l’Ours d’or à Berlin, un Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière à Venise, le prix de la mise en scène et le prix du jury à Cannes, ainsi que trois Oscars du meilleur film en langue étrangère. Il est aussi le seul à avoir reçu une Palme des Palmes, remise lors du Festival de Cannes 1997.
A l'opposé du spectre, Skarsgård a encensé le travail du Norvégien Joachim Trier (réalisateur de Valeur Sentimentale) :
"Je l’ai vu réellement regarder les comédiens avec qui il travaillait. Il devient plus fin à chaque film, et il y a chez lui une forme de légèreté, un jeu, très généreux."

