Ce lundi 27 octobre 2025, le batteur de jazz américain Jack DeJohnette nous a quittés à l'âge de 83 ans. Sa mort est due à une insuffisance cardiaque congestive, a rapporté son assistante, Joan Clancy, à Associated Press (AP). "Il s’est éteint paisiblement à l’hôpital de Kingston, dans l’État de New York, entouré de sa femme, de sa famille et de ses amis proches", a-t-il été précisé sur ses réseaux sociaux. L’annonce a profondément ému le monde du jazz, tant Jack DeJohnette laisse derrière lui une empreinte considérable sur plus de six décennies de création musicale. Il était considéré comme un véritable "virtuose de la batterie", rapportent nos confrères du Monde.
Né le 9 août 1942 à Chicago, il fut d’abord formé au piano classique dès l’âge de quatre ans avant de découvrir la batterie à l’adolescence. Attiré par le rock et le blues, il développe très tôt un jeu singulier, à la fois énergique et nuancé. Sa carrière décolle lorsqu’il remplace le batteur Elvin Jones le temps de quelques morceaux auprès du saxophoniste John Coltrane, avant d’intégrer le quartet du saxophoniste Charles Lloyd, avec lequel il parcourt le monde pendant quatre ans.
Installé à New York à la fin des années 1960, Jack DeJohnette attire l’attention de Miles Davis, qui lui propose de rejoindre son groupe. Ensemble, ils enregistrent notamment le légendaire Bitches Brew (1970), album fondateur du jazz fusion. Lauréat de deux Grammy Awards, le musicien collabore ensuite avec les plus grands noms du jazz moderne : Thelonious Monk, Bill Evans, Stan Getz, Herbie Hancock ou encore Betty Carter. Son style mêle virtuosité technique et liberté d’improvisation, faisant de lui une figure incontournable du genre.
Dans les années 1980, il fonde le Standards Trio aux côtés de Keith Jarrett et Gary Peacock, un trio mythique avec lequel il se produira pendant plus de vingt-cinq ans. Fidèle au label ECM, il enregistre de nombreux albums salués pour leur élégance et leur profondeur musicale ( dont six en solo). Le magazine Rolling Stone l’avait d’ailleurs classé parmi les cent meilleurs batteurs de tous les temps, soulignant son "talent inné pour composer des mélodies mémorables". Jusqu’à la fin de sa vie, Jack DeJohnette n’avait jamais cessé de jouer, d’expérimenter et d’inspirer les générations de musiciens qui lui ont succédé.
