Le réalisateur Lee Tamahori est mort à 75 ans

Le réalisateur néo-zélandais Lee Tamahori est décédé ce 7 novembre entouré par ses proches, a annoncé le média RNZ (via Variety). Il avait 75 ans. Le grand public le connaissait pour avoir signé la mise en scène de Meurs un autre jour (2002), dernier James Bond signé Pierce Brosnan, mais il était bien plus que cela.

Né d'un père maori et d'une mère européenne, le Néo-zélandais Lee Tamahori débute en 1978 en tant que perchiste sur le film Skin deep de Geoff Steven. Il officie à ce poste durant quatre ans, notamment sur Goodbye pork pie, Les Bourlingueurs et le Bad blood de Mike Newell.

En 1982, Il accède au poste de premier assistant réalisateur sur Wild horses de Derek Morton, Utu et surtout Furyo de Nagisa Oshima. Lee Tamahori réalise ensuite plus d'une centaine de spots publicitaires qui lui valent d'être couronné par de nombreux prix, dont le Mobius (USA), le Facts (Australie) et l'Axis (Nouvelle-Zélande).

En 1989, il tourne le court métrage Thunderbox, attendant jusqu'en 1994 pour passer au long avec L'Âme des guerriers. Le film est un succès mondial, remportant une vingtaine de récompenses dans divers festivals internationaux.

Cette réussite permet à Lee Tamahori de diriger en 1995 sa première production américaine, Les Hommes de l'ombre, avec Nick Nolte, Melanie Griffith et John Malkovich dans les rôles principaux. Suivent les plus mitigés A couteaux tirés (1997), avec Anthony Hopkins et Alec Baldwin, et Le Masque de l'araignée (2001), prequel du Collectionneur avec Morgan Freeman.

En 2002, au terme de longues négociations, Lee Tamahori parvient à s'imposer aux commandes du vingtième épisode de la saga James Bond, Meurs un autre jour. Se spécialisant dans le cinéma musclé, il enchaîne avec les tournages de XXX 2 (2005), où Ice Cube fait figure de nouveau action hero, et du film de science-fiction Next (2007), emmené par Nicolas Cage et Julianne Moore.

Après le thriller biographique The Devil's Double (2011) avec Dominic Cooper et Ludivine Sagnier adapté du livre du même nom écrit par Latif Yahia al-Salihi, il fait tourner son compatriote Temuera Morrison dans The Patriarch en 2016. Il met sept ans à monter son projet suivant, The Convert, avec Guy Pearce, l'histoire d'un prédicateur laïc confronté à une guerre fratricide entre tribus maories, qui sort en 2023.

Il venait de terminer le tournage de Charles V avec Adrien Brody dans le rôle-titre, un film avec également Rutger Hauer, Thomas Kretschmann, Oliver Platt, Eddie Marsan et Bill Skarsgård, qui sortira donc à titre posthume.

Le réalisateur Lee Tamahori épond aux critiques sur les gadgets de Meurs un autre jour

Meurs un autre jour est le dernier James Bond de la série portée par Pierce Brosnan. Sorti en 2002, le film a reçu des avis mitigés, en partie du film de certains moments jugés excessifs et particulièrement invraisemblables, dont certains des gadgets utilisés par 007 au cours de sa mission.

L'Aston Martin de Bond devenait invisible, téléguidable, bourrée d'armes, lunettes de réalité virtuelle ou une bague génératrice d'ondes soniques... Ces idées ont laissé certains spectateurs perplexes et aujourd'hui le réalisateur du film, Lee Tamahori, s'en explique. Et pour lui, il n'y a aucun souci.

Tamahori s'est entretenu avec Cinema Blend en acceptant de revenir sur les critiques des fans, et notamment ces fameux gadgets jugés particulièrement fantasques.

"Une des choses que j'ignorais à propos de la franchise Bond était que tout ce qui est dans les films : les gadgets, tout ce qui est utilisé, les voitures, les mitrailleuses, les voitures invisibles... Je sais qu'il y a eu des commentaires négatifs à propos de la voiture invisible, mais tout est basé sur la réalité scientifique. Ces choses existent vraiment. Le camouflage adaptatif a été développé par les Soviétiques afin de tromper leurs adversaires, les menant à penser que les tanks bien présents ne l'étaient pas ou étaient cachés."

Mais il n'y a pas que la voiture invisible qui avait questionné les spectateurs, il y avait aussi l'Icarus, une station orbitale marchant à l'énergie solaire et destinée à devenir une arme de destruction en activant un réseau de mines situé entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Mais là encore, Tamahori s'appuie sur la science :

"Même l'[Icarus], est fondé sur une autre tentative russe d'avoir la lumière du soleil durant les mois d'hiver en réfléchissant ses rayons (...) afin de pouvoir développer des récoltes en plein hiver. Cela n'a jamais marché, et c'est trop ambitieux pour avoir pu être mis en place, mais cela puise sa source dans la science véritable et concrète."

Ces déclarations vous ont-elles convaincues ? Avez-vous toujours apprécié les gadgets de Meurs un autre jour sans vous demander s'ils étaient vraisemblables ? En tout cas, ce James Bond est celui qui a rapporté le plus de tous ceux avec Pierce Brosnan, en récoltant 431,9 millions de dollars à travers le monde. L'invraisemblance supposée de son intrigue n'a pas atteint les recettes du film, et pour les financiers du projet, c'est bien tout ce qui compte !