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04 octobre 2025

Lettres d'Iwo Jima : sorti il y a 19 ans, ce chef-d'oeuvre de Clint Eastwood est considéré comme l'un des films de guerre les plus réalistes de tous les temps

En 2006, Clint Eastwood surprenait le monde du cinéma avec Lettres d’Iwo Jima, un film de guerre pas comme les autres. Contrairement aux productions hollywoodiennes habituelles, ce long-métrage adopte un point de vue rarement exploré : celui des soldats japonais pendant l’une des batailles les plus sanglantes de la guerre du Pacifique.

Entre février et mars 1945, les forces américaines lancèrent une offensive d’envergure contre l’île d’Iwo Jima, tenue par environ 22 000 soldats de l’Empire du Japon. Le bilan fut dramatique : côté américain, on dénombre près de 25 000 pertes, dont 6 821 morts. Mais c’est du côté japonais que les pertes furent les plus écrasantes : seulement 1 083 survivants. Cette bataille, filmée à l’époque en couleurs, reste l’un des affrontements les plus violents et les plus symboliques du conflit dans le Pacifique.

Clint Eastwood s’intéresse ici à l’humanité de l’ennemi, en racontant l’histoire à travers les yeux de Tadamichi Kuribayashi, le général japonais chargé de la défense de l’île, brillamment interprété par Ken Watanabe. Le scénario, co-écrit par Iris Yamashita, Paul Haggis et basé sur des lettres authentiques de soldats (Picture Letters from Commander in Chief de Kuribayashi), explore la dimension profondément humaine et tragique de ces hommes envoyés à une mort certaine.

Ce film constitue le pendant de Mémoires de nos pères, tourné la même année par Clint Eastwood. Là où ce premier volet montre le conflit du côté américain, Lettres d’Iwo Jima vient compléter la vision en offrant une perspective miroir. Ce diptyque unique dans l’histoire du cinéma américain propose une vision équilibrée et nuancée d’un affrontement où, des deux côtés, les hommes ont souffert, résisté et douté.

L’un des aspects les plus fascinants du film, salué par les historiens, est la reconstitution minutieuse des tunnels et infrastructures défensives japonaises. On y découvre notamment un réseau souterrain de 27 kilomètres, utilisé par les défenseurs pour résister le plus longtemps possible face à l’avancée ennemie.

Dans une analyse proposée par le média Insider, l’historien John McManus attribue une note de 9 sur 10 au film, louant sa précision historique et sa capacité à rendre compte de la complexité psychologique des combattants japonais. Pour lui, ce diptyque représente une initiative quasi unique.

“Ce qui rend Mémoires de nos pères et Lettres d’Iwo Jima un peu spéciaux, c’est que je ne connais aucune autre circonstance avec un film qui dépeint en quelque sorte les deux côtés dans deux films différents, qui a ce genre de pièce complémentaire dans laquelle [...] vous pouvez vraiment avoir une bonne idée de ce qu'était cette bataille des deux points de vue.”

Malgré sa qualité exceptionnelle, le projet n’a pas rencontré le succès escompté en salles : Lettres d’Iwo Jima a généré environ 68 millions de dollars, tandis que Mémoires de nos pères a à peine atteint 65 millions. Des résultats modestes qui contrastent avec l’ambition et la puissance émotionnelle des deux œuvres.

Dans l’histoire du cinéma de guerre, Lettres d’Iwo Jima s’impose pourtant comme une œuvre incontournable, au même titre que Feux dans la plaine de Kon Ichikawa, un film japonais poignant qui, lui aussi, adopte le regard des soldats nippons pris au piège entre deux feux à la fin de la guerre.

Authentique, bouleversant et profondément humain, le film de Clint Eastwood redéfinit ce que peut être un film de guerre : non plus une simple glorification des héros, mais une exploration intime de la souffrance, du courage et du désespoir, quel que soit le camp.

Lettres d’Iwo Jima et Mémoires de nos pères sont à (re)découvrir sur HBO Max.

01 octobre 2024

Lettres d'Iwo Jima : ce film de guerre de Clint Eastwood est l'un des plus fidèles jamais réalisés sur le sujet

Entre février et mars 1945, les Etats-Unis lancèrent une attaque navale, terrestre et aérienne de grande ampleur contre l'île d'Iwo Jima, occupée par 22 000 combattants japonais. C'est la seule bataille terrestre de la guerre du Pacifique où les États-Unis ont vu plus de leurs soldats que de Japonais mis hors de combat. Ils eurent 25.000 pertes dont 6821 morts. Côté japonais, le bilan fut absolument effroyable : il ne resta que 1083 survivants sur les 22 000 défenseurs de l'île...

Cette terrible bataille, une des plus célèbres de cette guerre, documentée d'ailleurs par des images d'archives en couleur, est aussi au coeur de Lettres d'Iwo Jima. Sorti en 2006 et réalisé par Clint Eastwood, scénarisé par Iris Yamashita, Paul Haggis et Tadamichi Kuribayashi, le film relate les événements en adoptant le point de vue japonais des faits.

Plus particulièrement celui du commandant en chef japonais en charge de l'organisation des défenses de l'île, incarné par un extraordinaire et admirable Ken Watanabe. L'oeuvre a été conçue comme le second volet d'un diptyque; le premier étant Mémoires de nos pères, qui adoptait le point de vue américain.

Dans une très intéressante vidéo interview, publiée par Insider, un historien, John McManus, décrypte et analyse des scènes de films de guerre, en décernant une note finale à l'oeuvre. Il met ainsi un très solide 9 sur 10 au film d'Eastwood, qui figure d'ailleurs parmi les meilleurs dans sa filmographie.

Pour lui, le film dépeint avec une grande précision des éléments de la bataille, notamment le vaste système de tunnels japonais sur l'île (qui faisait pas moins de 27 km !), les armes et les fortifications construites par les troupes de l'Empire du soleil levant.

Mais ce qui fait la grande force de Lettres d'Iwo Jima selon lui, c'est précisément d'avoir été conçu comme un diptyque. "Ce qui rend Mémoires de nos pères et Lettres d'Iwo Jima un peu spéciaux, c'est que je ne connais aucune autre circonstance avec un film qui dépeint en quelque sorte les deux côtés dans deux films différents, qui a ce genre de pièce complémentaire dans laquelle [...] vous pouvez vraiment avoir une bonne idée de ce qu'était cette bataille des deux points de vue".

Les deux films n'ont hélas pas été des succès au box office. Mémoire de nos pères n'a rapporté que 65 millions $. Lettres d'Iwo Jima a un peu mieux performé, avec 68 millions $. Reste que ce diptyque, sur un tel sujet, est un exemple rarissime dans le cinéma hollywoodien.

D'une grande puissance émotionnelle, Lettres d'Iwo Jima est un immense film de guerre, perché haut dans les cimes du genre. Qu'on range soigneusement aux côtés d'un autre film de guerre adoptant le point de vue japonais des faits, mais signé cette fois-ci par un cinéaste nippon : l'extraordinaire et terrible Feux dans la plaine de Kon Ichikawa, qui relate le calvaire des derniers soldats japonais, pris entre les guérilleros philippins et les troupes américaines.

Envie de voir ou revoir le film ? Il est disponible sur la nouvelle plateforme MAX de Warner.