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16 septembre 2020

Polémique de Mignonnes : "une grave attaque contre la liberté de création" pour les cinéastes de l'ARP

Un vent mauvais souffle toujours au-dessus du film Mignonnes aux Etats-Unis, comme nous le rapportions hier. L'oeuvre de Maïmouna Doucouré, achetée par Netflix pour être diffusée aux Etats-Unis, est plus que jamais la cible des ultra conservateurs, appelant leurs troupes au boycott, voire même à se désabonner de la plateforme. De son côté, la firme de Redmond balaye ces critiques, expliquant que le film "est une chronique sociale contre la sexualisation des jeunes enfants", et évoque "la pression à laquelle font face les jeunes filles, dictée par les réseaux sociaux et la société en général".

Les cinéastes de l'ARP, Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs, présidée par Claude Lelouch et Pierre Jolivet, a tenu à apporter son soutien à la cinéaste et par extension à son film, dans un communiqué publié hier sur le site. "A l’heure où les plus conservateurs des Américains demandent le boycott du film Mignonnes, nous tenons à apporter notre soutien à Maïmouna Doucouré, sa réalisatrice, qui a obtenu le prix de la meilleure réalisation au Festival de Sundance" précise-t-il. "Ce film produit en France, puis acheté par Netflix pour sa diffusion aux Etats-Unis, est emblématique de l’indispensable liberté d’expression dont le cinéma, dans toute sa diversité, a besoin pour aborder des sujets dérangeants, donc nécessaires à l’exercice de la démocratie. Nous serons toujours aux côtés de ceux qui soutiennent et diffusent les œuvres exprimant cette liberté".

14 septembre 2020

Mignonnes : des politiques s'emparent de la polémique, Netflix réagit

En août dernier, le film Mignonnes de Maïmouna Doucouré a fait l'objet d'une vive polémique sur les réseaux, provoquée par la promotion du film à l'international par Netflix, avec la mise en ligne d'une affiche inappropriée. En cause, le décalage entre l'affiche internationale et l'affiche française. Tandis que l'affiche française est à l'image de l'esprit du film, l'affiche de Netflix prête à confusion, en montrant des jeunes filles hyper-sexualisées. Sujet qui est justement au coeur du film et qu'il dénonce. Devant le tollé suscité, la firme s'était excusé : "Nous sommes profondément navrés pour le matériel promotionnel inapproprié que nous avons utilisé pour le film Mignonnes / Cuties. Ce n'était ni OK, ni représentatif de ce film français qui a gagné un prix à Sundance. Nous avons mis à jour les photos et le résumé du film".

Fin de la polémique et chapitre clos ? Pas vraiment. C'était sans compter sur quelques politiques américains ultra conservateurs pour raviver des feux visiblement mal éteints. Le sénateur républicain du Texas Ted Cruz et l'animatrice de la chaîne Fox News Laura Ingraham, sont entrés dans la danse, si l'on ose dire. Le sénateur Cruz vient de demander au Département de la Justice d'enquêter sur Netflix : "Je demande urgemment au Département de la Justice de conduire une enquête sur la production et la distribution de ce film" a écrit l'intéressé, dans une lettre adressée à l'Attorney général William Barr. Le but ? "Déterminer si Netflix, ses responsables, ou les personnes impliquées dans la création ou la production du film "Mignonnes" violent les lois fédérales en ce qui concerne la production et la distribution de contenus pédopornographiques".

De son côté, l'animatrice Laura Ingraham demande à ses 3,7 millions de followers sur Twitter de carrément résilier leur abonnement à Netflix, fustigeant un film qui fait la promotion de "l'exploitation sexuelle des filles". Si le tir de barrage contre le film est principalement dû à la frange républicaine, des élus du camp démocrate se sont aussi lancés dans la bataille contre Mignonnes, à l'image de l'élue du Congrès Tulsi Gabbard, représentante du deuxième district d'Hawaï à la Chambre des représentants des États-Unis depuis 2013.

Dans ce Tweet énervé posté vendredi soir, elle pointe un film qui "risque d'aiguiser l'appétit des pédophiles et contribuer au trafic sexuel d'enfants. Une victime sur 4 de ces trafics sexuels sont des enfants. C'est arrivé à la fille de mon amie, âgée de 13 ans. Netflix, vous êtes complice". Son Tweet a été liké plus de 189.000 fois. De son côté, la firme tient toujours fermement la barre et balaye naturellement ces accusations, arguant que Mignonnes est justement "un commentaire social contre la sexualisation des jeunes enfants", selon les propos rapportés d'un porte-parole de la société.

21 août 2020

Mignonnes : Netflix s'excuse après la diffusion d'une affiche inappropriée

Au lendemain de sa sortie française, le film Mignonnes a été victime d'une vive polémique sur les réseaux sociaux, à propos de son marketing international. Ce premier long métrage de Maïmouna Doucouré doit en effet être diffusé dans le monde, sous le titre Cuties, dès le 9 septembre prochain, sur Netflix, et afin d'en faire la promotion, la plateforme de streaming a mis en ligne une bande-annonce, une affiche et un résumé, qui ont provoqué une avalanche de réactions hier sur Twitter.

En cause, le décalage entre l'affiche internationale et l'affiche française. Tandis que l'affiche française est à l'image de l'esprit du film, l'affiche de Netflix prête à confusion, en montrant des jeunes filles hyper-sexualisées. Sujet qui est au coeur du film et qu'il dénonce. Pour mémoire, le film s'intéresse à Amy, 11 ans, et sa rencontre un groupe de danseuses appelé « Les Mignonnes ». Fascinée, elle s’initie à une danse sensuelle, dans l’espoir d’intégrer leur bande et de fuir un bouleversement familial... 

Nous avions justement interviewé sa réalisatrice la semaine dernière, à quelques jours donc de la sortie du film, et voici ce qu'elle nous disait sur le fait que le film puisse être un point de départ à discussion : "J’ai cette sensation que Mignonnes, pour certains, peut être une base d’échanges, de discussion, de reconnexion de la communication qui parfois à tendance à disparaitre. Chacun est sur sa tablette, son téléphone... Mignonnes, d’une certaine façon, va s’inviter dans les familles pour rouvrir le dialogue." Précisons que nous avons contacté Maïmouna Doucouré pour commenter cette polémique, mais elle n'a pas donné suite pour le moment. 

En résumé, la polémique a été déclenchée par des personnes n'ayant pas vu le film, et se basant uniquement sur son matériel promotionnel. Une pétition a également été lancée, rassemblant près de 100 000 signatures en quelques heures (elle semble, depuis, avoir été désactivée). Face à cette fronde, Netflix a fini par diffuser des excuses sur Twitter : "Nous sommes profondément navrés pour le matériel promotionnel inapproprié que nous avons utilisé pour le film Mignonnes / Cuties. Ce n'était ni OK, ni représentatif de ce film français qui a gagné un prix à Sundance. Nous avons mis à jour les photos et le résumé du film."

Maïmouna Doucouré a reçu le soutien de personnalités qui ont vu le film à Sundance en début d'année, comme la comédienne Tessa Thompson : "Mignonnes est un film magnifique. Il m'avait estomaqué à Sundance. Il donne à entendre une nouvelle voix. (...) Le film commente l'hyper-sexualisation des préadolescentes. Je suis déçue de voir le débat en cours."

Mignonnes a également reçu un bel accueil de la presse française, soulignant notamment le fait que Maimouna Doucouré trouve "à la fois le bon ton et la bonne distance".