Reverra-t-on un jour un nouveau film de David Fincher au cinéma ? Pas de sitôt, à en croire le récap' de ses projets publiés par What's on Netflix cette semaine. Le réalisateur, qui a renouvelé son contrat d'exclusivité avec la plateforme de streaming après les conceptions de House of Cards, Love, Death and Robots et Mindhunter côté séries, et de Mank et The Killer côté films, aurait pas moins de quatre projets en cours chez Netflix.
04 septembre 2024
14 novembre 2023
David Fincher critique la salle de cinéma et encense l'expérience Netflix
Le retour de David Fincher à la réalisation était très attendu et l'arrivée de son nouveau thriller, The Killer, sur Netflix est l'un des évènements de cette fin d'année. Le cinéaste poursuit son partenariat avec la plateforme, avec laquelle il a signé un contrat d'exclusivité pour du "contenu susceptible de leur amener des spectateurs, dans [sa] petite sphère d’influence", comme il l'avait expliqué à Première.
Ainsi, David Fincher a livré pour Netflix les séries Mindhunter et Love, Death + Robots mais aussi le film Mank. Aujourd'hui, il est de retour avec le thriller The Killer, une adaptation des bandes dessinées Le Tueur des Français Alexis Nolent (Matz), au scénario, et Luc Jacamon, à l'illustration, travaillée avec son collaborateur de longue date Andrew Kevin Walker, qui avait signé le scénario de Seven.
Le douzième long-métrage du cinéaste s'est rapidement hissé à la première place du top des visionnages sur Netflix mais il a divisé les abonnés. Parmi les avis des spectateurs AlloCiné, qui lui accordent tout de même la note de 3,5 sur 5, certains pointent du doigt la collaboration entre David Fincher et Netflix et trouvent The Killer en deçà des autres œuvres cinématographiques du réalisateur américain.
Pourtant ce dernier est très satisfait de sa collaboration avec le service de streaming et le préfère même à la salle de cinéma, qui n'a pas accueilli ses films depuis Gone Girl, sorti en 2014. David Fincher ne tarit pas d'éloge sur Netflix dans un récent entretien pour Le Monde :
"J'ai travaillé pour la plupart des grands studios de cinéma. Quand vous leur dites : 'Je dois faire ces effets spéciaux en 4K', leur première réponse est 'Oh, bon sang, pourquoi faire si cher ?' Ils renâclent à la moindre dépense.
Netflix n'a jamais ergoté sur ce type de choix. Ils ont adopté une norme industrielle ayant du sens pour les cinéastes. Netflix a de loin le meilleur 'contrôle qualité' de toute la place hollywoodienne."
Si le cinéaste aime toujours les salles de cinéma, comme celles du Grauman's Chinese Theatre ou du Cinerama Dome à Los Angeles, il estime qu'un effort considérable doit être fait pour les rénover, les améliorer et les équiper des meilleurs outils possibles pour des projections optimales.
"On ne sauvera pas le cinéma comme culture en bridant les systèmes de diffusion à domicile. Il faudrait pour cela que la salle de cinéma devienne un lieu de pointe, et pas cet endroit humide, malodorant et graisseux qu'elle est encore à de trop rares exceptions, lésinant sur toutes les dépenses nécessaires."
Pour David Fincher, "il faut passer outre toute cette nostalgie pour se poser enfin la bonne question : qui offre aujourd'hui la représentation optimale ?". La réponse selon lui semble donc être Netflix, son partenaire privilégié depuis plusieurs années. Mais pour combien de temps encore ?
31 octobre 2023
Fight Club, un film pour l'extrême-droite ? David Fincher se défend
Alors qu'il sort The Killer, dans une semaine sur Netflix, David Fincher revient sur l'un de ses films les plus populaires : Fight Club. Depuis sa sortie en 1999, son thriller social et violent porté par Edward Norton est devenu un film culte, et parfois même un étendard pour diverses convictions, notamment penchant vers l'extrême-droite.
Dans une interview à The Guardian, le réalisateur se défend et assure ne pas avoir du tout pensé le film de la manière dont il est parfois perçu aujourd'hui : "Je ne suis pas responsable de la façon dont les gens interprètent les choses… La langue évolue. Les symboles évoluent."
Ceci étant dit, David Fincher admet que son Fight Club est effectivement devenu "l'un des nombreux marqueurs du lexique de l'extrême-droite aujourd'hui." Mais il assure : "Nous ne l’avons pas fait pour eux. Mais les gens voient toujours ce qu’ils ont envie de voir, que ce soit dans Fight Club ou dans un tableau de Norman Rockwell ou dans le Guernica de Picasso !"
Allant plus loin, il avoue ne pas comprendre comment certains peuvent idolâtrer le personnage de Tyler Durden, joué par Brad Pitt : "Il m'est impossible d'imaginer que les gens ne comprennent pas que Tyler Durden est une influence négative. Les gens qui ne comprennent pas cela, je ne sais pas comment les aider et j'avoue que je ne sais pas comment réagir face à eux..."
Récemment, David Fincher disait ne pas avoir revu Fight Club "depuis 20 ans. Et je n’en ai pas envie.” Il explique que, pour lui, revoir son travail “est comme regarder des vieilles photos de classes”.
30 octobre 2023
Bande-annonce finale pour The Killer, le nouveau film de David Fincher avec Michael Fassbender
Après Seven, Zodiac et de la série Mindhunter, David Fincher replonge dans la tête des tueurs en série avec Michael Fassbender en porte-flingue pour The Killer, nouveau film événement de Netflix, qui s'offre une bande-annonce ultime à quelques jours de sa mise en ligne (ci-dessous).
Le pitch : "Après une catastrophe évitée de justesse, un tueur se bat contre ses employeurs (et lui-même) dans une chasse à l'homme à travers le monde qui, dit-il, n'a rien de personnel."
L'enjeu du tueur était déjà le même dans les BD de Luc Jacamont et Matz (Alexis Nolent).
The Killer sera disponible sur Netflix le 10 novembre prochain.
29 août 2023
Michael Fassbender en tueur pour David Fincher : la bande-annonce de The Killer
Le festival de Venise 2023 s'ouvrira demain, et parmi les films attendus cette année sur le Lido, il y a The Killer, de David Fincher. Un thriller qui marque un retour aux sources pour le réalisateur de Seven, Zodiac et de la série Mindhunter, qui va plonger les spectateurs dans une nouvelle histoire de tueur en série. Son premier teaser promet une ambiance glauque dont il a le secret, très éloignée de son précédent film pour la plateforme, Mank.
"L'exécution, c'est l'essentiel", disait "l'affiche qui tue du film" dévoilée hier. Nouveau mantra dans cette vidéo : "Respecte le plan", se répète le protagoniste joué par Michael Fassbender. En boucle. Avant que la voix se rappelle (et nous explique au passage) qu'il faut "éviter l'empathie", "anticiper, jamais improviser", et toujours, toujours "respecter le plan". Le public comprend alors que quelque chose cloche. Lui qui a tué pour le compte de riches patrons pendant des années sans se poser de questions commence à remettre son job en doute. Se découvrirait-il une conscience ? Des remords ?
L'enjeu du Tueur était déjà le même dans les BD de Luc Jacamont et Matz (Alexis Nolent), mais on retrouve aussi ici en 90 secondes toutes les obsessions du réalisateur, connu pour prendre soin du moindre détail de ses films. Le quotidien de son assassin est montré par petites touches, parsemé d'actes de violences. Chaque geste est scruté, alors qu'il attend sa nouvelle mission à Paris.
The Killer a été tourné l'année dernière, en partie dans la capitale française, avec aussi Charles Parnell, Arliss Howard, Sophie Charlotte et Tilda Swinton au casting. Sa diffusion est fixée au 10 novembre sur Netflix.
Avant cela, le cinéaste le présentera le 3 septembre à la Mostra de Venise. Si la présence des acteurs est peu probable en ces temps de grève à Hollywood, il sera peut-être entouré de ses collaborateurs fidèles ? Pour ce film, Fincher retrouve en effet Erik Messerschmidt, le chef opérateur de Mank et de sa série arrêtée prématurément, Mindhunter, son scénariste de Seven, Andrew Kevin Walker, et Atticus Ross, qui a composé plusieurs de ses BO (The Social Network, Gone Girl...)
20 juin 2023
David Fincher prépare une réédition de Seven en 4K
David Fincher (Fight Club, Gone Girl, Mank...) vient de participer à une discussion sur le cinéma dans le cadre du festival de Tribeca, en compagnie de Steven Soderberg (Sexe, Mensonge et Vidéo, Ocean's Eleven...). L'occasion pour le cinéaste de révéler qu'il était en train de travailler sur une réédition en 4K de l'un de ses thrillers les plus célèbres : Seven.
Porté par Brad Pitt, Morgan Freeman, Gwyneth Paltrow et Kevin Spacey, celui-ci va reprendre des couleurs. Sépia, évidemment. Le look du film, dont avait pris soin le chef opérateur Darius Khondji (La Cité des enfants perdus, Armageddon Time...) pour sa sortie en 1995 devrait être remasterisé. Mais ne comptez pas sur le réalisateur pour retoucher des éléments de son film !
"On bosse sur Seven en ce moment, on y revient pour le rééditer en 4K à partir des négatifs originaux, détaille-t-il. On rescanne tout pour le retravailler, on rebosse sur le son, on fait tout pour le sublimer. Car il y a plein de détails qui doivent être réparés. De nos jours, on peut ajouter plein de choses en terme de lumière, d'étalonnage. Vous voyez, on va aussi rebosser sur la réflexion des fenêtres des immeubles de la ville, des choses comme ça.
Sur un écran géant, il y a des choses qu'on repère tout de suite : 'Attendez, ils avaient pas assez d'argent pour mettre plus qu'un tableau blanc en arrière-plan, wtf ?' Ce genre de trucs sont sur la pellicule et on les voit tout de suite. (…) En revanche, je suis fondamentalement contre l'idée de changer ce qu'est Seven. On peut réparer des erreurs à hauteur de 3%-5%. Si un visuel s'est délavé et que c'est flagrant, ça mérite de le retoucher. Mais je ne vais pas commencer à enlever les flingues pour les remplacer par des lampes torches."
Une référence à E.T. L'extra-terrestre, de Steven Spielberg, que le réalisateur a retouché plusieurs années après sa sortie pour enlever la présence des armes portées par les policiers. George Lucas est également célèbre pour avoir profité de rééditions de ses films en DVD et blu-ray pour retoucher des effets spéciaux. Notamment ceux de Star Wars. Des techniques qui ne seront visiblement pas reprises par David Fincher sur Seven : d'après ses dires, il devrait simplement retoucher l'image de son film, via de minuscules détails. Ce qui n'est pas surprenant venant de ce cinéaste réputé pointilleux.
Pour l'instant, il ne donne pas de date pour cette réédition de Seven en 4K. On sait en revanche que son prochain film, The Killer avec Michael Fassbender, sera diffusé sur Netflix à partir du 10 novembre prochain.
25 février 2023
Brad Pitt s'invite par surprise aux César 2023 pour honorer David Fincher
Ensemble, ils ont tourné Seven, Fight Club et Benjamin Button. Il est monté sur scène en tant que partner in crime de David Fincher, fier de tendre une "embuscade" à son cinéaste fétiche. Brad Pitt s'est invité par surprise sur la scène de L'Olympia pour remettre, avec Virginie Efira, un César d'honneur au cinéaste, qu'il présente comme "l'un des plus grands conteurs d'histoires".
Révélant quelques anecdotes sur le cinéaste (la création du binge watching, les 92 prises pour une seule scène), Brad Pitt a surtout insisté sur le perfectionnisme et le génie de David Fincher, évoquant "l'obsession du professionnalisme" d'un artiste pour qui "tout est important tout le temps", pour qui il n'y a "pas de presque, pas d'à peu près".
Il a aussi raconté comment sa vie "a changé pour toujours en 1994 quand j'ai pris un café avec David Fincher", présenté comme "le salopard le plus drôle que j'ai jamais rencontré". Et rappelé qu'il y a plus important que le destination ou le voyage : la compagnie.
10 janvier 2023
Comment David Fincher a sauvé la carrière de Rooney Mara
Lors de son apparition dans le podcast LaunchLeft, Rooney Mara a expliqué que sa sélectivité était en partie le résultat d'une expérience désagréable sur un tournage à la fin des années 2000. « J'avais fait un remake des Griffes de la Nuit, qui n'était pas une bonne expérience […] au point de vouloir jouer uniquement si j’en ressentais le besoin et la nécessité », a déclaré Mara. À la suite de ce film l’actrice a voulu mettre un terme à sa carrière, jusqu’à ce qu’elle croise la route d’un réalisateur lui faisant changer d’avis : David Fincher.
Ce dernier lui a donné l'opportunité de participer à l’un de ses projets. « J'ai eu une audition pour The Social Network, qui était un petit rôle, mais c'était une scène incroyable », a-t-elle confié. Cette collaboration a ensuite ouvert la voie à Rooney Mara pour être la tête d'affiche de Millénium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes. Mais ce ne fut pas une mince affaire :
« David ne voulait pas m'auditionner pour ce rôle parce qu'il pensait que je n'étais pas faite pour ça, compte tenu de ce que j'avais fait dans The Social Network. J'ai insisté pour qu'on me laisse une chance, et il a dû se battre pour que j'obtienne le rôle parce que le studio ne voulait pas de moi. C'était un véritable tournant dans ma vie et dans ma carrière ».
Travailler avec Fincher lui a permis de voir le métier sous un nouveau jour : « David m'a vraiment prise sous son aile. Il est devenu mon mentor à bien des égards. Il a pris soin de s'assurer que je savais que j'avais une voix et que mon opinion comptait. Il m’a soutenu sans relâche, ce qui je pense a vraiment influencé le reste de mes choix. » Aujourd’hui, Rooney Mara accepte de travailler uniquement avec des réalisateurs qui la traiteront avec un respect similaire. Hollywood, prends-en de la graine.
10 décembre 2020
Mank sur Netflix : pourquoi le film de David Fincher est-il jugé sexiste ?
"Il ne semble pas y avoir une femme de plus de 40 ans dans ce casting." Avec Mank, David Fincher revient sur les tensions entre Orson Welles et le scénariste Herman J. Mankiewicz pendant la création de Citizen Kane. Seulement, depuis quelques jours, le film est pointé du doigt pour sa distribution et plus précisemment pour sa différence d'âge inutile entre ses acteurs. Un problème récurrent à Hollywood. Collaboratrice pour le New Yorker et le Chicago Tribune, l'auteure et critique Emily Nunn questionne le choix de Tuppence Middleton pour jouer le rôle de Sara Mankiewicz.
Herman J. Mankiewicz et sa femme, Sara, sont nés la même année, en 1897. Pourtant, à l'écran, c'est Gary Oldman, 62 ans, qui incarne le cinéaste, tandis que Tuppence Middleton, 33 ans, prête ses traits à son épouse. "C'est pas nous qui sommes invisibles. C'est vous qui nous effacez", s'indigne la journaliste sur Twitter, tandis que d'autres voix apportent des exemples similaires en commentaires.
Même problème pour le couple incarné par Amanda Seyfried, 35 ans, et Charles Dance, 74 ans. En réalité, l'homme d'affaires William Randolph Hearst et l'actrice Marion Davies avaient bel et bien une différence d'âge importante. Malgré tout, la star de Mamma Mia! est jugée encore trop jeune. À Hollywood, l'âge de 40 ans a toujours été une étape décisive dans la vie des comédiennes. Malgré quelques exceptions - Meryl Streep et Nicole Kidman en tête -, les opportunités tendent à se raréfier pour beaucoup de stars féminines.
Dans un article de 2016, titré Pourquoi les 40 ans sont si importants à Hollywood ?, le Washington Post expliquait que passé cet âge, les hommes occupaient 80% des premiers rôles. C'est quatre fois plus que les femmes. Quatre ans plus tard, les grands de l'industrie se sensibilisent plus sur cette question, notamment du côté des séries télévisées. De nombreuses actrices de plus de 40 ans se tournent vers la télévision pour trouver des rôles à la hauteur de leurs attentes et de leur talent. Si la tendance commence à s'inverser, il ne s'agit pas là d'une révolution. L'âgisme à Hollywood a encore de beaux jours devant lui.
05 décembre 2020
Mank sur Netflix : un premier scénario écrit par... le père de David Fincher
C'est l'un des événements cinéma de cette année particulière. Mank, le onzième long métrage de David Fincher, est disponible sur Netflix, six ans après la sortie en salles de Gone Girl. Ce biopic en noir et blanc, centré sur Herman J. Mankiewicz, ressuscite l'âge d'or hollywoodien pour revisiter les frictions entre le scénariste et Orson Welles, qui prépare son chef-d'œuvre, Citizen Kane. En projet depuis de nombreuses années, le film est une œuvre spéciale pour le réalisateur de Seven puisqu'elle honore la mémoire de son père, Jack Fincher.
Ce dernier, journaliste de profession, décide, début des années quatre-vingt-dix, d'écrire un scénario. C'est son propre fils qui lui souffle l'idée d'un script sur Herman J. Mankiewicz. Depuis sa tendre enfance, le metteur en scène partage de longues conversations avec son père sur l'art du cinéma. L'histoire de Mank, qui raconte, entre autres, la difficulté pour un écrivain d'exister à côté d'un mégalomane, s'inscrit dans cette passion commune.
Les conflits derrière la caméra, David Fincher ne les connaît que trop bien après sa douloureuse expérience sur son premier long métrage, Alien³ - dont il renie aujourd'hui la version définitive. Depuis cette situation chaotique, il admet avoir "une vision différente des rapports de travail entre les scénaristes et les réalisateurs", comme il l'explique dans un entretien accordé au média américain Vulture.
Quelques années passent et Mank prend forme. Le scénario de Jack Fincher est prêt et les équipes tentent de lancer la production aux alentours de 1997 et 1998, avec Kevin Spacey et Jodie Foster au casting. Finalement, le projet tombe à l'eau. David Fincher tourne bien avec Jodie Foster, mais dans Panic Room, sorti en 2002. Le scénario de Mank est mis de côté et Jack Fincher tombe gravement malade. "Il a passé la dernière année de sa vie en chimiothérapie et à parler du film, se remémore le cinéaste. Mais c'était certain à ce moment-là qu'il ne serait plus là pour le voir."
Après deux saisons de Mindhunter, série à succès sur Netflix, les dirigeants de la plateforme veulent en savoir plus sur les prochaines idées de David Fincher. C'est en relisant le scénario qu'il prend conscience de son écho avec le monde d'aujourd'hui : "C'était posé là depuis tout ce temps et c'est devenu tellement plus urgent maintenant." Pour le réalisateur, Mank n'aurait pas été compris de la même manière s'il avait été fait il y a vingt ans, en particulier sur le thème des fake news, sujet important de ce nouveau film et qui fait sens avec l'actualité politique. C'est grâce à cette carte blanche que ce projet familial voit le jour, dix-sept ans après la mort de son père.
04 décembre 2020
Mank sur Netflix : c'est quoi ce nouveau film de David Fincher ?
Six ans après Gone Girl, David Fincher est de retour avec un nouveau film : Mank, disponible depuis ce 4 décembre sur Netflix. Ce long-métrage biographique sur Herman J. Mankiewicz revient sur le long et douloureux processus d’écriture du scénariste acerbe et alcoolique sur le script de Citizen Kane, réalisé par Orson Welles. Tourné en noir et blanc, Mank nous plonge dans le milieu hollywoodien des années 1930 où les guerres d’égo, les contrats juteux et les pressions des studios pèsent sur toute l’industrie cinématographique en proie aux doutes face aux élections politiques et à la menace de la montée du nazisme.
A film exceptionnel, casting d’exception : Gary Oldman incarne le fameux Herman J. Mankiewicz, Charles Dance interprète William Randolph Hearst, magnat de la presse qui a inspiré le personnage de Charles Foster Kane dans Citizen Kane, et Amanda Seyfried campe sa compagne et actrice Marion Davies. A l’affiche, on retrouve également Lily Collins sous les traits de Rita Alexander, l’auteure qui aide Mank dans l’écriture du scénario pendant sa convalescence, Arliss Howard dans la peau de Louis B. Mayer, nabab d’Hollywood et vice-président de Metro-Goldwyn-Mayer, Tuppence Middleton qui incarne Sara Mankiewicz, la femme de Mank, Tom Pelphrey qui campe Joseph L. Mankiewicz, le frère de Mank, et Tom Burke dans la peau d’Orson Welles.
Il faut savoir que le script de Mank a été écrit au début des années 1990 par Jack Fincher, le père disparu de David Fincher. Le réalisateur américain, désireux d’adapter ce scénario qui lui tient à coeur sur grand écran, réussit à obtenir 13 millions de dollars en 1998 pour réaliser le projet avec son père qui devait être porté par Kevin Spacey et Jodie Foster. Mais le projet est avorté par ses investisseurs qui ne souhaitaient pas financer un film en noir et blanc. C’est finalement 22 ans plus tard avec Netflix, partenaire privilégié de David Fincher depuis plusieurs années avec qui il est en contrat pendant encore 4 ans, que le réalisateur peut enfin mettre en scène Mank.
L’idée du scénario de Mank, qui retrace ainsi l’écriture de Citizen Kane, ou plutôt American la première version, par Herman J. Mankiewicz, est venue à l’esprit de David Fincher après avoir lu l’essai Raising Kane de la critique Pauline Kael qui revenait sur la question controversée de la réelle parenté du scénario de Citizen Kane. Après plusieurs versions du script de Mank, Jack et David Fincher se sont mis d’accord pour élaborer un scénario sur deux temporalités : l’une dans les années 1940 où Herman J. Mankiewicz rédige Citizen Kane dans sa maison à Victorville et l’autre dans les années 1930 à des moments clés de la vie du scénariste qui nourriront le script du film pour lequel Orson Welles l’a engagé.
Plus que la controverse autour du scénario, David Fincher dresse dans Mank le portait d’un homme brillant, acerbe et lucide mais aussi auto-destructeur qui a retrouvé une seconde lumière en écrivant pour Orson Welles et retranscrit à l’écran le fascinant âge d’or d’Hollywood tout en questionnant ses côtés plus sombres. Le tournage de Mank a duré quatre mois de novembre 2019 à février 2020 à Los Angeles peu avant le confinement dû à l’épidémie de Covid-19. A noter que Gary Oldman s’est glissé dans la peau de Herman J. Mankiewicz sans artifices, ni maquillage ni prothèses.
12 novembre 2020
David Fincher sur Netflix : encore 4 ans de contrat avec la plateforme
David Fincher et Netflix, c'est une histoire qui marche ! Après les séries House of Cards, Mindhunter et Love, Death + Robots, le réalisateur américain dévoilera le 4 décembre prochain sa quatrième collaboration avec la plateforme de streaming : le long métrage Mank, un biopic du scénariste Herman J. Mankiewicz, incarné à l'écran par Gary Oldman. Mais cette fructueuse relation n'est pas encore arrivée à son terme !
Dans un entretien accordé à Première, David Fincher vient en effet de déclarer qu'il lui restait encore quatre ans d'"un contrat d'exclusivité" avec Netflix. "Et en fonction de la réception de Mank, je vais soit aller les voir tout penaud en leur demandant ce que je peux faire pour me racheter, soit me présenter avec l’attitude du connard arrogant qui exigera de faire d’autres films en noir et blanc", poursuit-il en riant. "Non, je suis là pour leur livrer du "contenu" – quel que soit le sens de ce mot – susceptible de leur amener des spectateurs, dans ma petite sphère d’influence."
Pourquoi David Fincher a-t-il conclu un deal avec Netflix ? "C'est aussi parce que j'aimerais travailler comme Picasso peignait, essayer des choses très différentes, tenter de briser la forme ou de changer de mode de fonctionnement", déclare l'Américain, toujours dans cet entretien avec Première.
Pour rappel, le dernier long métrage de David Fincher pour le grand écran date maintenant de plus de six ans. Il s'agit du thriller Gone Girl, emmené par Ben Affleck et Rosamund Pike.