Une blessure qui ne cicatrisera jamais. En mai 2022, Antoine Alléno, fils de 24 ans du célèbre chef étoilé français Yannick Alléno, était mortellement percuté par un chauffard alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants. À ce moment-là, le jeune homme était à l'arrêt, au volant de son scooter, à un feu rouge.
Plus de deux ans plus tard, jeudi 31 octobre 2024 prochain, le procès du principal suspect dans la mort d'Antoine Alléno aura lieu devant le tribunal correctionnel de Paris. Il sera jugé pour "homicide involontaire", selon nos confrères de BFMTV ce jeudi 10 octobre 2024. Le père de défunt jeune homme a expliqué à nos confrères que cette nouvelle étape dans l'affaire était "importante". "Ne serait-ce que pour commencer notre deuil", a-t-il précisé, s'exprimant également au nom de son ex-femme et mère du défunt jeune homme, Isabelle Mescam-Alléno.
"Tant que ce n'est pas passé, je crois qu'on ne peut pas commencer réellement ce travail du deuil", a précisé le président de l'association Antoine Alléno, un organisme dont l'objectif est de "prévenir les actes de violence contre les jeunes et venir en aide aux familles des victimes de moins de 25 ans", est-il précisé sur le compte Instagram de l'organisation.
Le cuisinier renommé de 55 ans a affirmé que le procès ne serait pas "un moment facile", mais qu'il serait "nécessaire pour que la justice se fasse, et à partir du moment où elle est faite, on peut passer à autre chose, en tout cas reprendre tant que faire se peut une vie normale", a-t-il déclaré. Mais le quinquagénaire a "déjà vécu ça", a-t-il expliqué, faisant référence à la difficulté de faire face au meurtrier de son enfant lors d'un procès.
"J'ai accompagné une maman qui a perdu sa fille trois semaines après Antoine. Elle avait 23 ans, percutée par un chauffard qui avait fait quatre refus d'obtempérer et qui a percuté cette pauvre enfant à plus de 100 km/h", a regretté le chef étoilé. Ce dernier a confié avoir du mal à ravaler sa rage face à de tels incidents. "On ne peut pas ne pas être en colère vis-à-vis de quelqu'un qui a ôté la vie de notre enfant, ce n'est pas possible", a-t-il martelé, rappelant qu'il plaidait pour l'instauration d'un "homicide routier" dans le Code pénal. Le chauffard "a tout mis en œuvre pour que la finalité soit celle que l'on connaît : voler une voiture, rouler à plus de 160 km/h dans les rues de Paris, refus d'obtempérer par la Bac, taper dans le dos de mon enfant avenue Bosquet. Il n'y a rien d'involontaire", a-t-il rappelé, à propos des faits qui se sont déroulés le jour de la mort de son enfant.