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29 novembre 2022

Netflix : A l’aube de notre histoire créé la controverse

"Dangereuse", "absurde", "qui dénigre le travail des archéologues"... les mots sont durs pour qualifier l’une des dernières productions de Netflix. Dans À l'aube de notre histoire, le journaliste Graham Hancock parcourt le monde pour découvrir des preuves de l'existence de mystérieuses civilisations perdues depuis la dernière période glaciaire. Il vient notamment mettre à mal certaines recherches et grandes théories dans les huit épisodes disponibles sur la plateforme.

De quoi agacer bon nombre de chercheurs et d’archéologues puisque les dires de Hancock ne sont pas du tout basés sur des preuves. Nombreux sont ceux à avoir réagi sur les réseaux sociaux, à l’instar de John Hoopes :

"Le dénigrement injuste et injustifié des archéologues par Graham Hancock dans #AncientApocalypse nuit activement à l'archéologie aux yeux du public à un moment où les archéologues ont du mal à payer leurs factures et à élever leur famille. Peu d'archéologues sont des profiteurs égocentrés comme lui. #PunchingDown"

Même son de cloche du côté de Peter Campbell, lui aussi archéologue :

"Si vous avez regardé #AncientApocalypse et que vous vous demandez s'il y a un complot contre "l'archéologie traditionnelle", faites une chose : suivez l'argent. C'est tout. Vous préférez croire un millionnaire avec une série Netflix ? Ou des dizaines de milliers de personnes qui travaillent dans le domaine avec une moyenne de 15 £/heure ?"

Sur la page AlloCiné de la série, les spectateurs sont tout aussi perplexes, décrivant Hancock comme un "pseudo-scientifique" qui manque de crédibilité et surtout de preuves. D’autres soulignent les "images époustouflantes" et les "enquêtes passionnantes sur les civilisations passées”.

La série documentaire de Netflix inquiète les scientifiques à plus d’un titre, car elle est facilement accessible dans le monde et qu’elle n’apporte aucune preuve concrète, en avançant l'existence d’un peuple qui aurait introduit avant sa disparition l’astronomie, les arts, l’architecture ou encore l’agriculture. Pire, Hancock s’en prend directement aux chercheurs, remettant en question leur déontologie.

Sur Phys.org, un agrégateur de nouvelles dans le domaine de la science, l’un d’entre eux explique qu’il s’agit d’un biais cognitif pour "accroître son sentiment d'autorité auprès des téléspectateurs" :

"Il s'agit de positionner Hancock en tant que victime d'un complot. Les remarques désobligeantes répétées sur les archéologues et autres universitaires dans chaque épisode sont nécessaires pour rappeler au public que le passé alternatif dont il parle est vrai - malgré toutes les approximations autour de l'identité de cette civilisation prétendument avancée. Combinée à la crédibilité que lui confère le fait d'être dans une série produite par Netflix, cela fait de A l’aube de l'histoire une source facilement modelable pour quiconque cherche à combler un passé mythique fantasmé. "