Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, rendez-vous incontournable du 9e art, est au cœur d’une tempête judiciaire et médiatique… Une ancienne salariée de la société 9eArt+, en charge de l'organisation de l'événement depuis 2007, a déposé plainte pour viol, dénonçant des faits qui seraient survenus lors de l’édition 2024. Le parquet d’Angoulême a confirmé ce lundi 21 avril à l’AFP l’ouverture d’une information judiciaire, faisant franchir un nouveau seuil à cette affaire sensible. La procédure, ouverte "la semaine dernière" selon la procureure de la République Stéphanie Aouine, fait suite à une plainte avec constitution de partie civile.
Cette plainte, initialement déposée le 12 février dernier dans un commissariat parisien, n’avait été transmise au parquet d’Angoulême que le 11 avril. L’ex-employée affirme avoir été violée le 26 janvier 2024, lors d’une soirée organisée en marge du festival. Son avocat, Me Arié Alimi, salue l'ouverture de l'enquête : "Nous sommes satisfaits que l’instruction pénale ouvre, surtout après les dysfonctionnements". Il a notamment pointé du doigt les lenteurs dans la transmission du dossier, alors que les faits ont été dénoncés depuis plusieurs semaines.
Un mois après le dépôt de sa plainte, la jeune femme a été licenciée par 9eArt+, le 14 mars 2025. Elle a contesté cette décision devant le conseil des prud’hommes de Paris, estimant que son renvoi est directement lié à sa dénonciation. "Nous espérons désormais que la société 9eArt+ reconnaisse ses torts et en tire les conséquences", a indiqué Me Alimi. La direction de 9eArt+, de son côté, rejette toute responsabilité et affirme avoir respecté ses engagements envers la plaignante. Dans la procédure prud’homale, elle justifie le licenciement par un "comportement incompatible avec l’image de l’entreprise", en évoquant notamment des épisodes d’ébriété au cours du festival.





