Grand classique du western spaghetti, Mon nom est Personne bénéficie d'une ressortie au cinéma le 20 décembre dans une version restaurée 4K par l’Immagine Ritrovata - Cineteca di Bologna. Distribuée par Lost Films et Studio Canal, l'oeuvre est mise en scène par Tonino Valerii et portée par l'inénarrable Terence Hill !
Sorti en France en 1973, Mon nom est Personne a attiré 4,7 millions de spectateurs au cinéma ! L'histoire nous emmène en 1895. Une bande de 150 tueurs, "La Horde sauvage", fait régner la terreur à travers plusieurs Etats.
Sullivan (Jean Martin), tueur à gages, chercheur d'or et voleur, propriétaire d'une mine d'or, s'est associé avec la Horde pour écouler l'or volé par les bandits en faisant croire que leur butin provient officiellement de la mine.
Ce dernier donne l'ordre de faire abattre l'un de ses anciens complices, William Beauregard, le frère du célèbre pistolero Jack Beauregard (Henry Fonda). Il engage alors Personne (Terence Hill), une gâchette particulièrement redoutable.
Ecrit et produit par le pape du western spaghetti, Sergio Leone, Mon nom est Personne a marqué son époque. Le réalisateur d'Il était une fois dans l'Ouest est crédité uniquement comme scénariste (idée originale) et producteur mais il a aussi dirigé plusieurs scènes du film, dont la séquence d’ouverture ou l’affrontement entre Jack Beauregard et la "horde sauvage".
Par ailleurs, ses relations avec le cinéaste Tonino Valerii se sont rapidement détériorées en cours de route ; la campagne de promotion du film n’a rien arrangé rien puisque c’est le nom de Leone qui a été mis en avant. À noter que le célèbre compositeur Ennio Morricone a écrit la partition de Mon nom est Personne. Sa musique grandiose et opératique sublime le long-métrage et lui octroie une ampleur majestueuse, comme souvent avec ce musicien de génie.
"Au début des années 70, constatant avec dépit que le médiocre western parodique italien On l’appelle Trinita remportait plus de succès que ses propres films, Sergio Leone décide de contre-attaquer : il imagine et produit un western comique qui propulse Terence Hill, le guignol bellâtre qui fait rigoler la péninsule, dans les jambes d’Henry Fonda, rescapé d’Il était une fois dans l’ouest. Ce sera Mon nom est Personne", explique le spécialiste Olivier Père, directeur d'Arte France Cinéma.
"La rencontre du bouffon et de la légende vivante, prétexte à une réflexion mélancolique sur la filiation, la vieillesse et la fin d’une époque, fonctionne à la perfection, contre toute attente, et la recette commerciale n’est pas dépourvue d’ambition et de talent. Ce titre éminemment populaire, énorme succès public en son temps, cache un très beau film. Il s’agit d’un postscriptum à la fois ironique et émouvant à l’oeuvre cinématographique de Leone, et aussi un adieu au western en général grâce à la magnifique présence de Fonda", souligne Olivier Père.
En effet, la dégaine du personnage de Terence Hill fait explicitement référence au personnage de Trinita. L’acteur a d’ailleurs été choisi en grande partie parce qu’il incarnait ce héros du western spaghetti parodique qui avait fait dégénérer le genre, contrastant violemment avec la figure incarnée par Henry Fonda, représentant du western traditionnel. Ici, on ne l'appelle plus que "Personne".
Véritable phénomène, Mon nom est Personne a été un triomphe critique et commercial. Avec 4,7 millions d'entrées en France, Terence Hill surpasse les stars Jean-Paul Belmondo dans Le Magnifique ou Lino Ventura et Jacques Brel dans L'Emmerdeur. N'hésitez pas à courir en salles pour (re)découvrir cette oeuvre culte dès le 20 décembre !