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03 mars 2025

Le chanteur Herbert Léonard est mort à 80 ans d’un cancer du poumon

Une carrière faite de très hauts et de très bas ; de débuts tonitruants, de chutes fracassantes et de retours triomphants. L'histoire commence bien. Hubert Lœnhardt , né à Strasbourg en 1944 d'un père éboueur et d'une mère au foyer, se destine très vite à la musique.

Avec sa guitare il participe à quelques groupes dont Les Lionceaux qui, au milieu des années 1960, se fait connaître en reprenant des chansons des Beatles. Beau physique, belle voix et un certain talent à la guitare le font remarquer. Celui qui se fait désormais appeler Herbert Léonard fait la première partie de Chuck Berry.

Repéré par Lee Hallyday, le directeur artistique de Johnny, il enregistre ses premières chansons, dont un prometteur Quelque chose en mon cœur. Le Buster Keaton de la variété française — il est froid, distant et peu souriant (« comme tout bon Alsacien », aimait-il préciser) — voit son ascension fauchée. En 1970, alors qu'il roule sur les routes de Belgique, il est victime d'un accident de voiture.

«J'ai pris un virage en quatrième et à l'époque sans ceinture de sécurité, expliquait-il chez Thierry Ardisson. J'étais défiguré. Je ressemblais à la création de Frankenstein. Je n'avais pas très envie de me regarder dans une glace. Je ne sortais plus, je restais cloîtré. Je me suis dit c'est fini.»

Un dicton dit que s'agissant de la gloire, on descend par l'ascenseur, mais on ne remonte que par les escaliers. Absent pendant un an, Herbert Léonard n'a pas été attendu, ni par le métier, ni par le public. Commence une longue traversée du désert. Ou plutôt de l'Oural. Léonard le chanteur se transforme en auteur : il collabore à Aviation magazine et se passionne (et se spécialise) pour l'aviation militaire soviétique. Les Polikarpov, Tupolev ou autres Iliouchine n'ont plus de secret pour lui.

« C'était une passion pour moi, confiait-il en 2004. Je lisais Aviation magazine et j'ai découvert une photo de l'I-207 et je me suis demandé comment un truc pareil pouvait voler. Plutôt que d'écrire comme tout le monde sur les avions français et allemands, je me suis spécialisé chez les Russes. »

Ce travail de niche, mais alimentaire, ne l'empêche pas de graviter encore dans le monde de la musique. Il travaille avec Gérard Manset — un échec —, loupe la comédie musicale Hair (on lui préfèrera Gérard Lenorman pour reprendre le rôle de Julien Clerc) et rencontre en 1980 un jeune compositeur qui va le relancer.

« La parolière Vline Buggy avec qui j'avais gardé des contacts m'avait dit que si elle trouvait le compositeur qui m'irait elle me le présenterait. Elle m'a convié un jour chez elle et m'a présenté Julien Lepers  », détaillait-il en 2023 dans une émission sur C8. Celui qui n'est pas encore animateur de jeux et qui essaie timidement de percer dans la musique lui offre la mélodie tubesque par excellence : Pour le plaisir. Buggy signe les paroles et Léonard enregistre « sans attendre rien, juste pour le plaisir ». Ce sera un triomphe. Sa carrière est relancée.

Les tubes vont s'enchaîner : Amoureux fous (avec Julie Piétri), Quand tu m'aimes, Sur des musiques érotiques, Laissez-nous rêver… Le duo Léonard-Lepers triomphe grâce à un modèle musical inspiré de Barry White (« J'ai la voix un peu moins grave »), où tout est chaud : la mélodie, la voix et les paroles (« Je n'ai qu'un pays celui de ton corps. Je n'ai qu'un péché ton triangle d'or »). En moins de dix ans, il vend près de dix millions de disques. Les années 1980 sont celles de Léonard qui signe aussi la chanson-titre du feuilleton à succès d'Antenne 2, Châteauvallon, sorte de Dallas français, plus sage et plus « cheap », mais aux 14 millions de téléspectateurs. Puissance et gloire. Puis déboires.

La carrière d'Herbert Léonard ne résistera pas à la nouvelle décennie. En l'absence de nouveaux tubes, il signe quelques prestations remarquées, notamment dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris où il remplace Daniel Lavoie dans le rôle de Frolo. Des best-of à la pelle remixent ses anciens succès. Des ennuis de santé — œdèmes pulmonaires, 32 jours de coma, Covid, etc. - tiendront éloignés Léonard de l'endroit où le public ne l'a jamais abandonné : la scène. Reste cette voix envoûtante de ce « Blue-eyed soul » (comme les Américains nomment les Blancs qui chantent du «rhythm and blues) qui chantait en 1987, comme une promesse, « tu ne pourras jamais m'oublier ».

05 mai 2023

Herbert Léonard se confie sur ses problèmes de santé qui ont failli lui coûter la vie

Dans la nuit du 16 au 17 juin 2017, Herbert Léonard a été hospitalisé en urgence, après avoir été "victime d’une détresse respiratoire majeure due vraisemblablement à une embolie pulmonaire". Comme l'avait expliqué sa compagne, Cléo Léonard, l’interprète de Pour le plaisir a été placé dans un coma artificiel. Peu à peu, il est parvenu à s’en sortir et à retrouver la plupart de ses capacités.

Malheureusement, les ennuis se sont enchaînés. En effet, en 2021, il a subi pas moins de trois interventions de chirurgie vasculaire. "Pour réparer (encore) les dégâts que la cigarette - ma plus fidèle compagne - me fait subir", avait-il annoncé sur Facebook. Puis, c’est un Covid-19 particulièrement virulent qui l’a touché. Dans France Dimanche, ce 5 mai, il a révélé que le virus avait abîmé sa voix. "J'ai dû subir deux opérations sur une de mes cordes vocales et faire de la rééducation avec une orthophoniste pendant plus d'un an. Mais ça y est, j'ai bien récupéré", a-t-il indiqué.

Dans cette interview, l’artiste a évoqué plus longuement ses graves ennuis de santé : "Une série noire commencée il y a cinq ans avec cette infection au niveau des poumons qui m'a infligé trente-deux jours de coma, jusqu'à l'an dernier où j'ai à nouveau passé plus d'un mois hospitalisé sous oxygène à cause d'un Covid carabiné, a-t-il détaillé. Et encore, heureusement que j'étais vacciné, car sinon je ne serais certainement plus là pour vous parler".

Des épreuves qui lui font désormais réfléchir à la mort, alors qu’auparavant, il "n’y pensait jamais". Mais surtout, il a enfin compris à quel point le tabagisme avait été néfaste pour lui : "Tout ce que je sais, c’est que si je pouvais revenir cinquante ou soixante ans en arrière, je conseillerais à tout le monde, et en premier lieu à moi-même, de ne surtout pas fumer. Car tout ça est le résultat de 55 ans de 'fumette'". Depuis son mois de coma, Herbert Léonard n’a "plus jamais eu envie de la moindre cigarette" et ne ressent aucun manque. Et aujourd’hui, il assure que "tout va bien" pour lui niveau santé.